Habité par une avarice et une sécheresse de coeur sans pareil dans tous Londres, Ebenezer Scrooge dénigre la période de Noël et maltraite comme toujours son malheureux employé et son joyeux neveu. Mais la veille de Noël il va recevoir une visite nocturne qui va le changer à jamais!


Je ne savais pas trop à quoi m'attendre avec cette nouvelle version de "Un Conte de Noël" de Dickens mais j'avais oublié que Robert Zemeckis avait co-produit pour la télévision "Histoires fantastiques" et "Les Contes de la crypte", sans oublier qu'il fut celui qui produisit le premier film américain de Peter Jackson, "Fantômes contre Fantômes"!

En effet "Un Conte de Noël" est avant tout une histoire de fantôme et d'Esprits et Robert Zemeckis n'a pas loupé le coche! Il s'est joyeusement lâché! N'hésitant pas à plonger son film dans des ambiances inquiétantes et d'horreur/burlesque (étonnante scène finale de l'Esprit des Noël Présent *_*), le film est déconseillé au moins de 10 ans et on le comprend facilement. Ambiance donc très réussie et portée comme toujours par une caméra ultra-vivante, le film jouant la carte du spectaculaire avec pas mal d'idées visuelles fort réussies (qui donnent bien en 3D!).

D'un point de vue technique, Zemeckis a encore amélioré sa technique depuis le déjà très fascinant Beowulf. Je ne parle pas des textures, moins réaliste ici, mais en grande partie de la captation du regard et des traits du visage, vraiment étonnante.

Evidemment le cinéma virtuel repose toujours sur la performance des acteurs et Jim Carrey est bluffant, habité par ses nombreux rôles. La gestuelle qu'il donne à Scrooge est excellente et évolue subtilement durant tout le film. Sans oublier un Gary Oldman plusieurs fois méconnaissable^^


Au final un excellent film pour un grand classique. Un très chouette moment de cinéma.

Techniquement et visuellement, c'est clair que ça claque méchamment, y'a rien à redire là-dessus.

Robert Zemeckis maîtrise son truc et on a vraiment l'impression qu'il n'a plus aucune limites (la scène du début durant laquelle on "survole" Londres (entre autres) est à couper le souffle en 3D).
D'ailleurs je préfère largement cet univers visuel là que celui de Beowulf: pour moi un film d'animation doit rester un film d'animation et j'ai vraiment du mal quand les personnages se veulent hyper-réalistes.

Mais j'ai pas trop apprécié le film.
Je l'ai trouvé un peu plat, trop prévisible: on connaît la fin dès le début quoi (et pourtant je ne connaissais pas du tout le conte original, et oui) et puis la petite morale Disney, brr, non merci.
Après c'est vrai que les fantômes sont très sympas et leurs "voyages" avec Scrooge offrent des moments assez énomrs (tu m'étonnes que le film soit déconseillé aux trop jeunes avec ce futur terrifiant o_O).

Un film sympa sans plus pour moi donc..

Ce n'est pas de la morale à la Disney, c'est surtout du 100% Dickens, à savoir la bonté qui triomphe de la misère sociale et des injustices.
Et puis c'est quoi ce problème avec la bonté et la tendresse ? Je sais bien qu'on est dans une époque cynique et que les ambiances cyniques sont ultra le top du top mais ça ne fait pas de mal de temps en temps une bonne dose de bonté et de gentillesse, non ? Ce n'est pas le mal. Limite les gens doivent s'excuser de se laisser aller dans les bons sentiments et doivent tout de suite montrer qu'ils savent que le monde est mauvais histoire de montrer qu'ils ne sont pas niais - au cas où on aurait des doutes...
Ce n'est pas spécialement contre toi Deu$ mais franchement "Un Conte de Noël" bah c'est un conte, une fable rêveuse sur un monde meilleur et idéal. Après je pense qu'on sait tous que notre monde n'est pas si simple, mais de temps en temps, ça fait du bien de rêver à un monde meilleur et idéal, non ?

Edit : je vois ce que tu veux dire Deu$ mais je pense que cela n'empêche pas de faire des histoires, même si le propos peut sembler être évident. Pour ma part j'ai toujours pensé qu'une bonne histoire c'est entre autres une histoire qui réussit à formaliser une idée dont tu as l'intuition mais que tu n'as jamais réussi à formaliser toi-même de façon satisfaisante (ou carrément pas du tout). Une bonne histoire c'est une histoire qui devient évidente après l'avoir lu ou vu car elle te raconte "idéalement" une chose que tu connais de façon purement abstraite ou inconsciente. Elle devient une incarnation d'une idée que tu aimes ou qui te semble importante.
Une définition parmi tant d'autres.

Ah mais je pense pareil que toi hein. =)

Evidemment qu'il faut pas voir la vie en noir et j'ai aucun problème avec la bonté etc, mais c'est cette morale précise décrite dans ce conte qui me déplaît.

Comme s'il fallait lire un livre ou aller voir un film pour comprendre qu'il faut donner une pièce à un SDF quand on peut, être gentil avec les gens etc; c'est bien sûr exagéré évidemment, mais c'est pour donner l'idée.

Le coup du "ce qu'on a on l'emporte pas dans la tombe", pour moi c'est même pas de la morale quoi, c'est du bon sens, de même qu'aider les gens dans le besoin etc.

Enfin, j'arrive pas à bien expliquer clairement ce que je veux dire et je dois certainement être à côté d'une plaque précise ('tain, il est tard en plus, je m'étais pas rendu compte o_O'); le truc c'est que ce que nous montre ce conte, c'est un truc qui à mon sens est inné, ou pas; soit t'es un enfoiré qu'en a rien à cirer des autres, soit tu files une pièce à un clochard quand tu peux, t'aides les gens quand tu peux etc.
Or là quand je vois ce film, c'est pour moi limite du bourrage de crâne (elle est là la "morale Disney"): "Vous voyez les enfants, si vous êtes pas gentils, vous crèverez tout seuls!"

J'ai conscience que le but premier du conte, c'est comme tu l'as dis la générosité qui trimphe de la misère, l'injustice etc, mais je sais pas, je peux pas, j'accroche pas c'est tout.
Je passe peut-être à côté de la vraie nature, du vrai sens du conte, mais moi ce à quoi il me fait avant tout penser, c'est ce que j'ai écrit quoi, un truc qui pour moi est tout à fait normal et ne donne pas matière à histoire.