Je n'entrerai plus dans la polémique de savoir qui est plus développé que qui car je ne m'y retrouve plus (d'ailleurs, notez que je n'ai pas prétendu que Luffy était plus développé que Gally, seulement que Luffy était plus développé et recherché que ce à quoi on pouvait penser). Toutefois, je vais répondre à quelques points qu'a soulevés Trinidad.
Trinidad a écrit:
Pourtant regarde a quels tranches d'age s'adresse le shonen et le seinen...
Bof. Pour moi, c'est un argument totalement obsolète. Car je suis d'avis que le public
visé n'induit pas nécessairement une symbolique propre à
ce public, et uniquement à celui-ci. Par exemple, les tableaux des grands peintres... sont-ils forcément dénués de sens parce qu'après tout, ce ne sont que - vulgairement parlant - des dessins ? Je ne crois pas que ce raisonnement puisse tenir la route, de même que celui de dire : « le shônen, c'est pour les ados, par conséquent, il n'y a qu'un fond que les ados sont à même de comprendre. » Il ne faut pas, et je le crois sincèrement, reposer ses idées sur des aspects de préjugés ; autrement, ce n'est ni plus ni moins qu'une forme de ségrégation. Mon prof de français - du temps où j'étais en prépa - disait toujours que les BDs ou les dessins animés transmettent bien plus de messages que ne le pourrait la grande majorité des films (pseudo) sérieux. Il trouvait dans Steamboy des corrélations de malade avec des principes extraordinairement philosophiques. Steamboy est avant tout une œuvre pour enfants. Est-ce à dire que les enfants sont en mesure de comprendre ces principes philosophiques ? Personnellement, je ne vois aucune limite entre enfant/adulte car les classes ou les genres n'ont été inventés que par une société qui ne peut guère s'empêcher de tout séparer, discriminant à droite et à gauche. C'est d'ailleurs pour cette raison que je lis encore des mangas, regarde encore des dessins animés, joue encore aux jeux vidéo, tout en me consacrant à d'autres activités plus « adultes » (soit disant).
Trinidad a écrit:
Mais lorsqu'on se limite a l'esprit d'un jeune adolescent, je fais reference ici au shonen, le personnage est forcement moins developpe
Complètement pas d'accord. La psychologie infantile est intrinsèquement fort complexe, ne serait-ce que par essence (Oedipe n'est-il pas justement nommé complexe ?).
Trinidad a écrit:
Concernant la litterature, je suis justement en train de lire "Une femme douce" de Dostoïevski, et je suis d'accord avec toi, ce sont des ecrits des plus simples qui transmettent des sensations intenses. Mais toutefois face au bouquin du genre complique et vraiment maitrise, je serai d'avis d'y trouver des sensations plus intenses encore...
Je ne suis encore une fois pas d'accord. Car la littérature est pour ma part la contemplation des platitudes. Par là, son assise ne réside que dans la pure simplicité, simplicité qu'emploient par ailleurs bon nombre d'écrivains de talent. J'ai cité deux monuments des lettres mais je rappelle néanmoins que pour le second - Dostoïevski - il est considéré comme tellement au dessus du reste de la littérature que c'en est ridicule (toute la littérature du XIXe siècle résidant dans une seule phrase – une phrase de Dostoïevski). Or pour être ainsi reconnu, ne faut-il pas avoir transmis des émotions ou des messages inconcevables par ses livres ? Le hisserait-on à ce niveau dans le cas contraire ? Un statut, ça se mérite et je pense que ce qui se mérite est toujours remarquable, d'une manière ou d'une autre. De plus, je pourrais citer une montagne d'autres écrivains à l'écriture simple et fluide mais aux œuvres retentissantes d'une grandeur sans pareille ; parmi eux, prenons au hasard : Tchékhov, Camus, Primo Levi ou encore Céline (reconnu comme le plus grand des écrivains français - excusez du peu)...