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 Sujet du message: There will be Blood
MessagePosté: Sam 8 Mar 2008 11:31 
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"Lorsque Daniel Plainview (Daniel Day-Lewis) entend parler d'une petite ville de Californie où l'on dit qu'un océan de pétrole coulerait littéralement du sol, il décide d'aller tenter sa chance et part avec son fils H.W. (Dillon Freasier) à Little Boston. Dans cet endroit perdu où chacun lutte pour survivre et où l'unique distraction est l'église animée par le charismatique prêtre Eli Sunday (Paul Dano), Plainview et son fils voient le sort leur sourire. Même si le pétrole comble leurs attentes et fait leur fortune, plus rien ne sera comme avant : les tensions s'intensifient, les conflits éclatent et les valeurs humaines comme l'amour, l'espoir, le sens de la communauté, les croyances, l'ambition et même les liens entre père et fils sont mis en péril par la corruption, la trahison... et le pétrole.


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J'ai eu une très bonne impression générale du film, pour l'instant le meilleur de l'année (par contre pas loin d'Into the Wild et de No Country for Old Men), mais néanmoins pas LE film des temps dernières années comme le soulignent quelques critiques presse très enthousiastes.

Je ne connaissais pas l'acteur Daniel Day-Lewis avant d'aller voir ce film, mais c'est une très bonne découverte car il est époustouflant ! Et là je pense que tout le monde serait unanime pour dire que c'est un pilier de la réussite du film. Les autres acteurs sont aussi très bons, notamment Paul Dano qui se trouvant dans la peau d'Eli et Paul Sunday (des frères jumeaux), et qui est assez charismatique.

La musique peut être dérangeante tout au long du film, car surtout à base de bruits, et pour la plupart bien bruyantes. Cela ne m'a pas tellement dérangé à part celle tout au début, celle "des sirènes assourdissantes", reprise une ou deux fois et qui est assez crispante je trouve.

Ayant beaucoup aimé aussi L'assassinat de Jesse James par le lâche Robert Ford, les lenteurs du film ne m'ont pas tant dérangés que ça non plus, ça permet de faire une petite pause et de faire le point sur ce qu'il s'est passé jusqu'au moment présent. Car le film traîne par moment en longueur, il ne faut pas s'attendre à du vif.

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/!\ Spoilers /!\

Le final pose aussi beaucoup de questions. J'ai beaucoup aimé, parce que je trouvais ce Eli insupportable et je pense qu'il est aussi schizophrène. Cela expliquerait que l'on ne voit plus Paul Sunday par la suite du film et que les deux se ressemblent trop. De plus le famille Sunday a l'air d'être "habituée" à l'agressivité d'Eli (quand celui-ci s'attaque à son père et son comportement à l'Eglise). Aussi la scène a peut-être été inventée par Daniel Plainview, car Eli ne prend pas une ride et semble trop bien connaître la maison (il va directement au bar se servir comme si c'était chez lui alors qu'il vient d'arriver). Et la réaction du majordome à la fin renforce cette idée que Daniel a inventé cette scène.
Enfin les scénaristes ont été forts sur ce coup pour nous laisser imaginer tout et n'importe quoi sur ce qu'il s'est passé.

/!\ Fin spoilers /!\


Au final je pense que c'est un film à essayer, en tout cas moi j'ai très bien aimé et je le recommande.

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MessagePosté: Sam 8 Mar 2008 12:21 
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Ne ratant pas un seul film avec le génial Daniel Day-Lewis (en même temps il tourne rarement), je suis allé visionner celui-ci de bon coeur, sachant quetoutes les critiques l'avaient salué comme un pur chef-d'oeuvre.

J'ai quand même moins accroché que No Country For Old Men mais plus que L'assassinat de Jesse James car le lenteurs du film sont plus utiles pour calmer la chose, marquer une sorte d'entracte dans ce qui ressemble vraiment à une tragédie théâtrale. Dans "Lassassinnat de Jesse James..." je trouvais ça vraiment trop lent, juste pour apporter de la langueur donc bof.

Mais là, les personnages sont ambigus, les scènes s'enchaînent à la perfection, et la fin est, c'est vrai, magistrale. A voir très vite pour les passionnés de cinéma.

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MessagePosté: Dim 9 Mar 2008 15:27 
The old man
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Localisation: Joker
Un film démesuré!

Dire que j'ai aimé ce film serait un doux euphémisme. Ce film m'a subjugué et j'ai été envahi par une myriade de sentiments et de sensations lors de la séance.

"There Will Be Blood" est d'une telle richesse que je ne sais pas trop par où commencer...

"There Will Be Blood" nous propose de suivre l'histoire d'un homme, Daniel Plainview, obsédé et possédé par une quête des temps modernes : la recherche de l'or Noir qui apporte pouvoir et bonheur à ceux qui le possèdent. Après quelques périples qui "lancent" sa carrière, Plainview découvre dans un coin perdu, Little Boston, un gissement prometteur qui peut lui apporter le succès total qu'il recherche. Le mot est laché : succès. C'est ce que cet homme recherche et rien d'autre. Ni la renommée, ni l'argent et ni le pouvoir ne l'intéresse réellement, tout cela n'est pour lui que des moyens et non une fin en soi. Réussir mieux que quiconque, voilà le moteur de son existence. Et cela implique bien évidemment d'écraser tout ce qui se trouve sur son chemin!

L'idée d'écraser pour réussir est illustrée par de nombreuses confrontations dans le film, mais la plus importante est bien entendu celle qui l'oppose à Eli Sunday, le jeune pasteur de "l'Eglise" de Little Boston. Leur opposition est traitée magistralement : Plainview "vend" aux habitants de Little Boston le bonheur qui vient de la Terre (Enfer) tandis qu'Eli leur "vend" celui qui vient du ciel (Paradis).

Le plus fascinant vient du fait que la façon dont les deux "précheurs" opèrent est identique : la Parole. Celle-ci tient une place prépondérante dans la construction du film et plusieurs scènes de Plainview et d'Eli peuvent être mises en parallèle tellement elles se répondent parfaitement. La finalité est bien évidemment de nous amener à constater qu'il n'y a aucune différence dans le fond entre les deux hommes, seule la forme change. Tous deux recherchent ce fameux succès absolu et ils ont autant besoin l'un de l'autre qu'ils ont besoin de se détruire. Mais que dit importance de la parole, dit aussi importance du silence et le film place de longues séquences quasiment sans parole, mais non sans bruit et musique, dont l'excellente scène d'ouverture.

Autre point qui m'a marqué par son traitemant : HW, le fils de Plainview qui sert, en partie, de miroir à notre pétrolier. Le succès isole et c'est justement l'une des raisons pour lesquelle Plainview le recherche. Les humains le dégoûtent et il ne ressent que du mépris à leur égard. Ce qu'il ressent réellement pour HW restera pour moi est des grandes énigmes du film, plusieurs clés sont fournies mais aucune véritable résolution n'est apporté. Le noeud de leur relation Père/fils se trouve certainement dans le moment où HW commence à échapper à la parole de son père, et donc à son pouvoir. Ceci met Plainview face à un inédit qu'il essaiera de gérer de plusieurs façons, toutes plus fascinantes les unes des autres.

"There Will Be Blood" est réellement un film qui interroge le spectateur. D'ailleurs les longs plans "silencieux" déjà évoqués sont bien là pour ça : Très peu de choses sont dites explicitement et le spectateur est souvent laissé à sa propre analyse de la compréhension des choses pour relier et comprendre certains événements.

Un film véritablement puissant, qui justifie pleinement ses 2h38 (ce qui est rare de nos jours), portés par des acteurs formidables (dont en premier lieu évidemment le monstrueux Daniel Day-Lewis) et qui laisse le spectateur face à sa propre compréhension des désirs des hommes - magnifique scène finale qui se joue avec délice des spectateurs qui n'auraient pas encore compris c'est que le véritable succès.

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MessagePosté: Dim 9 Mar 2008 16:42 
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Inscription: 28 Aoû 2006
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Attention Spoilers

Je pense que la "rupture" entre Daniel Plainview et son fils commence au moment de l'incendie qui a rendu H.W. sourd. Daniel laisse son fils seul lorsque celui-ci a le plus besoin de lui. De plus il préfère regarder avec admiration l'incendie magistral qui se produit sous ses yeux (excellente scène). Ça montre qu'il est plus attaché à sa réussite qu'à son propre fils.
Je pense que cela ne met pas H.W. indifférent, loin de là. Malgré son jeune âge il comprend que l'ambition de son père est très grande alors qu'il préfère qu'il s'occupe de lui.

Ensuite l'arrivée du frère y est aussi pour quelque chose. Et H.W. met le feu à la cabane comme pour prévenir son père de cette menace (oui j'arrête pas de réfléchir à ce film depuis que je l'ai vu ^^). Celui-ci ne comprend pas ce geste comme tel et prend son fils comme un fardeau.

Voilà un peu près ce que je pense de cette relation qui évolue pas mal durant le film, et ce jusqu'à la fin qui est très intéressante là aussi, mais j'ai trop la flemme pour analyser ça...

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MessagePosté: Dim 16 Mar 2008 18:10 
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La première chose qui m’a frappé dans ce film, c’est la justesse de son titre : There will be blood. Il faut saluer la correspondance instaurée entre la matière visqueuse de l’or noir et le sang coagulant, deux entités liquides qui ne se différencient visuellement que par leur couleur respective. Cette référence fait écho à la fatalité rougeâtre d’une conquête et d’une bataille pour le pétrole dans un pays alors en pleine naissance. Pure critique d’un capitalisme sans frein ou d’une religion sectaire tournée en dérision par une ligne tragicomique, ce film bascule rapidement dans une sorte de délicieuse farce ; chose qui m’amène à considérer cette œuvre au premier degré, et non à y voir des messages cachés ou des interprétations fertiles. Il m’apparait clair que la réalisation d’Anderson ne conte qu’une vérité : du capitalisme et de la religion, c’est le premier qui a gagné, et voici donc les Etats-Unis. A la base, le film ne possède même pas de storyline précise, naviguant d’une époque à une autre par monts et par vaux, sans véritable connexion indispensable d’une partie à une autre. On observe en spectateur la montée au pouvoir de Daniel (dont le jeu est combien effrayant), puis sa descente aux enfers, non pas sociale mais morale ; et c’est précisément là que le malaise s’installe. Exploration psychologique des personnages, sinistre ambiance métaphorique, sonorités et musiques clinquantes, There will be blood nous offre la panoplie complète de tout ce qui peut nous déranger. C’est la raison pour laquelle je considère que c’est typiquement le genre de film qu’on ne peut pas apprécier pleinement au sortir même de la salle obscure : il ne prend toute son ampleur qu’avec du recul, et a posteriori, il nous hante fatalement. Alors on se délecte de sa grandeur sans commune mesure, et on crie bien vite au chef d’œuvre, car c’en est un, un vrai.


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MessagePosté: Sam 7 Mar 2009 01:31 
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Okay okay okay, ça fait un peu boulet de ressortir un tel topic, à bientôt un an du dernier message posté. Certes. Mais depuis, le film s'est vu décliner en DVD (normal, me direz-vous). Si bien que je l'ai vu pendant les vacances de février. Je vous passerai les détails du pourquoi du comment je ne l'ai vu que maintenant (simplement pas le temps avant, alors que l'ai eu en cadeau par le Papa Nowelle). Et je me devais de parler d'un chef d'oeuvre de ce calibre. *__*

J'ai adoré de bout en bout. Tout d'abord pour le scénario, qui s'étale allègrement sur les deux heures et demie de la bande-vidéo. Pour autant, on ne s'ennuie, dû à la densité du propos, des scènes, du cadrage, des divers rebondissements et bifurcations du récit... La diversité des époques (avant-pendant-après, même si certaines sont plus courtes que d'autres) permet aussi d'attirer l'attention, et apporte grandement au film. On voit ainsi les aboutissements concrets de telle ou telle action sur une longue durée. Pour la fin intervenant après ellipse, je préfère prendre le tout au premier degré (le magnat devenu un peu fou-dingo au fur et à mesure du temps), et je me réserve les explications plus subtiles lors d'une éventuelle projection.

Quant aux acteurs, je dirais que j'ai A-DO-RE Daniel Day-Lewis dans un rôle de magnat du pétrole magnifiquement... fort. C'est le mot. Je l'ai trouvé très juste dans son jeu, intéressant. Que des bons points qu'il me serait dur d'énumérer car je manque sûrement encore de recul par rapport au visionnage. J'avoue ne pas avoir reconnu le *Nom à caser ici* de No country for Old Men.
Pour le cas de Paul Dano, je l'ai trouvé tête-à-claques. Donc, bien dans son rôle je présume ^^. La relation mise en place entre les deux m'a bien plu de par ses différents rebondissements (Plainview qui le roule dans la boue, l'autre qui se venge avec "l'appui de la religion" si je puis dire, et la fin du film. Score final : 2-1 :P).

Enfin, même si ce ne sont que des détails, l'ambiance rendue par les sons stressants et les plans, notamment lors de l'arrivée du pétrole, ou de l'incendie, m'ont particulièrement plu. Et puis, c't'un univers que j'voulais découvrir un peu plus en profondeur, par simple curiosité. C'est chose amorcée désormais ^^.

En somme, un excellent film, qui mérite une seconde projection, et qui prendra sans doute toute son ampleur après la dite-projection. Je vais essayer un jour de me fournir le roman dont est tiré le film, je vous en reparlerai à ce moment (si j'ai le courage de mener à bien ce mini-projet ^_~).
A retenir, et à voir en soirée, au calme, pour plus être pris par le tout.

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