Heures au format UTC + 1 heure [ Heure d’été ]




Poster un nouveau sujet Répondre au sujet  [ 7 messages ] 
Auteur Message
 Sujet du message: Funny Games US
MessagePosté: Sam 10 Mai 2008 21:18 
Ô-Totoro
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 25 Mar 2006
Messages: 3654
Localisation: Échappe à la connaissance
Image

Tout commence par un plan apaisant, une musique classique, une voiture à l'intérieur de laquelle une famille se distrait en attendant d'arriver dans la maison de campagne, où une semaine de détente les attend. Serait-ce Bellini ? Monzini ? Haendel ? Falla ? Mascagni ? que nous entendons dans la radio ?
Non, c'est lorsque le spectateur se prend lui aussi au jeu, que l'image stoppe et nous offre du John Zorn, subitement, à en donner la nausée. Ca choque, on est saisi, mais ce n'est que le début. Il aurait presque mieux fallu que ça s'arrête là.
Mais Paul va être en sorte que non. L'enfer ne fait que commencer, et on ne va pas en revenir.


Come on Georgie Boy

Remake du film éponyme sorti en 1997, Funny Games US est une sorte de célébration pour les dix ans du film, par le même réalisateur (!), recréant une seconde fois l'ambiance dérangeante et dérangée d'une journée apparement banale, qui va tourner au cauchemare pour un couple et son enfant. Et le fait (étant donné que je ne peux pas le comparer à son prédecesseur) est qu'il est diablement réussi.
D'un point de vue technique, les plans sont dans l'ensemble exceptionnelement bien choisis. Oubliant la tendance qui veut qu'un plan change toutes les cinq secondes minimum pour ne pas endormir le spectateur, on en revient aux vieilles traditions où un plan fixe peut rester jusqu'à cinq minutes. Et c'est que ça marche. Pour peu qu'on y ait déjà goûté par le passé, on sera ravi (enfin, dans la limite du possible) de se trouver avec du old-school qui nous foutrait la larme à l'oeil -de nostalgie, mais aussi pour la famille prise dans un étau indesserrable. Et si c'est la première fois que vous testez cela, tant mieux, vous serez choqués et c'est ce que tend à faire le film pendant une heure cinquante.
Magnifiques couleurs, dans l'ensemble blanches, dans une optique -sans doute- de symboliser une pureté qui n'existera au final pas. Assez pâles, tout au contraire d'agressives même -non, ça viendra d'ailleurs, ne vous inquiètez pas (si tant est que vous vous inquiètez de cela).
La bande-son n'existe pas, ou parce que les différents personnages en ont voulu autrement et nous font écouter ce qu'ils veulent, et renforce le réalisme du cadre, de l'histoire, de l'ambiance. Le choix de la musique du générique est, quant à elle, franchement discutable, tranchant radicalement avec le reste, beaucoup plus primitive et choquante, mais (même si je ne l'ai pas aimé) elle colle parfaitement à ce que nous allons, ce que nous sommes, et ce que nous avons vu (respectivement utilisée au tout début, au milieu et à la fin).
Concernant le jeu des acteurs, c'est l'un des rares films où toute le casting me laisse béat. Une fois n'est pas coutume, c'est le réalisme qui est de mise, et que dire si ce n'est que Naomi Watts est bouleversante, Tim Roth émouvant et Michael Pitt fascinant (nous prenant à un moment à part, regardant le spectateur comme un complice en lui glissant une réplique, froide comme les autres) ? Ceci résume bien ce que le film fait ressentir, tant le travail est admirable, sensibilisant, parfait en somme.
Une telle prouesse, une telle perfection, un tel paroxysme du réalisme ont été faite que c'est un véritable bijou cinématographique, qui me permet de qualifier ce film de véritable merde.


As mad as a clockwork orange ?

Oui, vous avez bien lu. Non, je n'ai pas pété une duritte. Oui, je pense ce que je dis. Non, je ne me contredis pas. Oui, c'est une merde.
Attention, j'ai employé le terme merde, pas navet. La différenciation est importante à faire, puisque Funny Games possèdent de réels et solides atouts cinématographiques.
Là où le fossé est creusé est, pour ma part, le fait que le film montre une violence gratuite, crue et effarante, mais ne semble pas avoir de fond. Après tout, il n'y a aucun caractère moralisateur, il n'y a pas de concessions, tout est montré/suggéré (et c'est pire que certains films où les entrailles et la cervelle dégoulinerait puisque le tout est extrèmement crédible), mais aucune question n'est soulevée. C'est un lac asséché que nous avons là et qui donne envie de vomir.
Car même, Haneke efface à un moment précis le réalisme du film, certainement pour nous montrer qu'il n'y a aucun échappatoire dans cette sanglante affaire et que l'inéluctable ne peut être évité, en faisant une sorte de retour-rapide sur l'action qui vient de se produire, hautement jouissive mais improbable. Par là, il casse la crédibilité du film, nous montre que ce n'est pas par là qu'il faut chercher cet abus de violence (et même, cette justification eût été vaseuse).
Aussi, la jouissance devant ce film est un sentiment qui n'est pas utilisé pour titiller le spectateur (bien que des gens dans la salle s'amusaient par ce qu'ils voyaient à l'écran -blaireaux, j'ai envie de dire), puisque tout y est suffisament malsain pour ne pas qu'on puisse s'en extasier, pour qu'il soit impossible de s'en délecter. C'est horrible, on détourne les yeux de l'écran, soit. Mais toujours est il qu'il n'y a pas de fond.
Rien. Nada. Si vous en voulez, allez voir ailleurs. Et si j'avais des suspicions quant à voir ce film, c'est parce que je craignais qu'il n'y en ait pas. Malheureusement, je n'ai pas été désillusionné, on nous offre là presque deux heures où l'on est balloté entre le malsain, le malaise, sans toutefois pencher pour l'un ou l'autre, à la limite des deux mais toujours indécis, et où il n'y a finalement pas de morale, pas de fond, pas de questionnement, que de la violence gratuite. Seule le dialogue entre les deux compères sociopathes sur le bateau offre une ébauche de réflexion, mais cela s'arrête malheureusement là.
Haneke tente de dénoncer la violence, la met en image pour cela, mais s'embourbe lamentablement et fait exactement le contraire (*résiste à la tentation de faire un parallèle avec Gantz*) de ce qu'il voulait : Paul et Peter s'en sortant admirablement bien et continuant leurs forfaits, y a-t-il une quelconque critique ? Hormis avoir créé un malaise chez le spectateur, n'y a-t-il rien d'autre à en tirer ?
J'estime avoir perdu mon temps, malgré les atouts cinématographiques indéniables, puisque Funny Games sonne atrocement creux, fait l'apologie de la violence et rien d'autre.

(J'ajouterai que la comparaison entre Orange Mécanique et ceci n'a pas lieu d'être, tant les films sont à des années lumières l'un de l'autre : l'un étant un chef-d'oeuvre, l'autre -bis repetitae ad vitam eternam- une merde).

PS : Come on EnOd !


Haut
 Profil  
 
 Sujet du message: Re: Funny Games US
MessagePosté: Lun 12 Mai 2008 15:32 
500 000 000 Berrys
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 30 Nov 2005
Messages: 6960
Localisation: dans la lune
Leto II a écrit:
Haneke tente de dénoncer la violence, la met en image pour cela, mais s'embourbe lamentablement et fait exactement le contraire (*résiste à la tentation de faire un parallèle avec Gantz*) de ce qu'il voulait : Paul et Peter s'en sortant admirablement bien et continuant leurs forfaits, y a-t-il une quelconque critique ? Hormis avoir créé un malaise chez le spectateur, n'y a-t-il rien d'autre à en tirer ?
(J'ajouterai que la comparaison entre Orange Mécanique et ceci n'a pas lieu d'être, tant les films sont à des années lumières l'un de l'autre : l'un étant un chef-d'oeuvre, l'autre -bis repetitae ad vitam eternam- une merde).


Gantz, c'est le processus exactement inverse: montrer jusqu'à l'écoeurement. La conscience ne vient que de l'excès de quantité, et du parallèle posé entre celui qui regarde et ceux qui sont regardés. Mais il n'y a pas vraiment de discours sur le regard dans Gantz, alors que tout le film d'Haneke repose sur la question du regard. Son objet c'est autant la violence, que l'oeil qui se pose sur cette violence. Haneke travaille sur l'image, c'est en ça que c'est un cinéaste, et il donne un sens, une fonction, et une valeur à l'image (c'est en ça que c'est un moraliste).

Je n'ai pas encore vu le film, donc je ne fais que tenir des propos très généraux, et tiré de ce ue j'ai lu dessus, et de ce que je connais de Haneke. En tout cas j'avais très envie d'aller le voir, avec l'idée que je pourrais tout à fait détester. C'est le genre de film où l'on adhère ou que l'on abhorre. Mais dans l'évolution cinématographique actuelle, je n'aime pas trop le discours très moral de Haneke. Pour situer, il dénonce le cinéma comme celui de Tarantino (même s'il reconnait son talent), parce que utilisant la violence comme un matériau anodin, déréalisé par l'image. Pour lui, c'est anti-cinématographique (alors qu'on peut justement tenir le discours inverse à partir du même postulat). D'où chez lui une violence qui retrouve son caractère de violence, en tant qu'élément psychique, dégagé de l'image. Les distinguer restitue à l'une et à l'autre leur identité propre perdue dans la fusion opérée par le cinéma actuel selon lui.

Tout ça pour dire qu'il y a bien un discours moral chez Haneke. Et c'est précisément ce qui moi me saoule un peu avec lui, car son "réalisme" est parfois lourd, se marie mal avec sa recherche esthétique, et nie certaines possibilités du cinéma.

Pour Kubrick, la parenté est évidente, revendiquée je pense. Je sais pas si la comparaison est si intéressante, dans la mesure où détracteurs et admirateurs du film y ont recours. En tout cas ça met en évidence l'importance du thème de l'oeil, plutôt que celui de la violence à mon avis.

_________________
ImageImage


Haut
 Profil  
 
 Sujet du message:
MessagePosté: Lun 12 Mai 2008 16:33 
225 000 000 Berrys

Inscription: 08 Oct 2006
Messages: 1346
Je comptais préparer une contre-offensive plus élaborée à l’attaque acerbe de Leto II, mais étant donné que seleniel a dégainé le premier, je vais – pour l’heure – me contenter d’un petit commentaire rapide, faute de temps et de motivation aussi (avouons-le).

Pour commencer, je n’ai pas vu le Funny Games original, celui de 1997. Penchons-nous donc d’emblée sur la version US de ce film, reprise s’il en est, et au plan près dit-on, s’il vous plait. La démarche d’Haneke peut plaire ou ne pas plaire, c’est une évidence même. Mais je pense que dire que son métrage n’a aucun fond (cf. le post de Leto), c’est pousser le bouchon un peu loin. En effet, la critique principale de ce cinéaste réside dans une observation en définitive assez simple : dans les réalisations d’aujourd’hui (et donc d’il y a dix ans – ne perdons pas de l’esprit la date de sortie initiale de Funny Games), la violence est devenue un argument de vente, une condition sine qua non à la réussite ou non d’un film du genre, voire un pur produit de consommation. Or, il faut remarquer que dans la majeure partie des cas, le malaise que souhaite instaurer le réalisateur ne se trouve pas dans le choc des images mais bien davantage dans la suggestion subjective et émotionnelle des faits tels qu’ils sont et non tels qu’ils sont montrés.

En soi, Haneke tente de prouver via son Funny Games que la violence se situe plus au niveau de l’imaginaire que du visible. Lorsqu’elle prend place au sein même du cadre, le spectateur tend à prendre la scène décrite pour argent comptant et son plaisir primitif et sadique occulte la part de malaise réel qu’il peut y avoir dans celle-ci. En quelque sorte, il préfère plus verser dans le domaine de la démonstration que de la monstration pure et dure. Il s’agit là, en effet, d’un projet et d’une réflexion pour le moins ambitieuses, mais il faut lui reconnaitre un certain crédit, une éloquence certaine dans le choix de ses plans, dans le choix qu’il fait de toujours créer une frustration constante chez le spectateur pour mieux lui envoyer à la face le contenu de son intention. Enfin, reconnaissons la présence d’un véritable talent chez Haneke, où chacune des séquences qui parsèment son film est d’une beauté non feinte, où la promiscuité des personnages entre eux introduit une atmosphère insondable et maléfique, et où la distanciation qu’il opère ici et là ajoute une touche étonnante de vertige.

Pour terminer rapidement, quand Haneke décide d’effacer la bande d’une des seules scènes où la violence s’intronise dans son Funny Games, il faut lire encore une fois la volonté du réalisateur de dénoncer cette dite violence devenue de nos jours beaucoup trop commune, et utilisée de surcroit de manière bien trop à la légère. (Je précise cependant que je ne suis pas tout à fait d’accord avec ce constat.)

Il ne fait aucun doute que pour ma part, Funny Games US reste un excellent film, ne serait-ce que pour la joliesse de l’ensemble. Et si en plus, on adhère au message d’Haneke, c’est l’autoroute du bonheur.


Haut
 Profil  
 
 Sujet du message: Re: Funny Games US
MessagePosté: Lun 12 Mai 2008 17:57 
Ô-Totoro
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 25 Mar 2006
Messages: 3654
Localisation: Échappe à la connaissance
seleniel a écrit:
Gantz, c'est le processus exactement inverse: montrer jusqu'à l'écoeurement. La conscience ne vient que de l'excès de quantité, et du parallèle posé entre celui qui regarde et ceux qui sont regardés. Mais il n'y a pas vraiment de discours sur le regard dans Gantz, alors que tout le film d'Haneke repose sur la question du regard. Son objet c'est autant la violence, que l'oeil qui se pose sur cette violence. Haneke travaille sur l'image, c'est en ça que c'est un cinéaste, et il donne un sens, une fonction, et une valeur à l'image (c'est en ça que c'est un moraliste).

J'ai du mal à voir où j'ai pu me contredire en parlant de Gantz sur ce coup-ci (bien que je n'ai fait que l'évoquer), car même si les procédés sont différents, ils conduisent toujours au même point (ratés pour moi, ceci dit), à savoir une dénonciation de la violence.

EnOd a écrit:
En effet, la critique principale de ce cinéaste réside dans une observation en définitive assez simple : dans les réalisations d’aujourd’hui (et donc d’il y a dix ans – ne perdons pas de l’esprit la date de sortie initiale de Funny Games), la violence est devenue un argument de vente, une condition sine qua non à la réussite ou non d’un film du genre, voire un pur produit de consommation. Or, il faut remarquer que dans la majeure partie des cas, le malaise que souhaite instaurer le réalisateur ne se trouve pas dans le choc des images mais bien davantage dans la suggestion subjective et émotionnelle des faits tels qu’ils sont et non tels qu’ils sont montrés.

On peut lui accorder la réussite d'avoir mis en place un malaise perpétuel dans ce film, il est vrai. Mais pour moi, lorsque je dis qu'il n'y a pas de fond, cela ne remet pas en cause le fait qu'Haneke avait une optique pour faire ce film (deux fois qui plus est), mais qu'il l'a mal géré au final.
Pour critiquer la violence, il l'a met en scène de façon déconcertante, violente et insupportable. Soit. Ce qui fait de cette violence l'argument de vente premier du film, je ne le crains (même si c'est pour le dénoncer), et que c'est tout comme une condition nécessaire à la réussite de son film. Je veux dire, je ne vois absolument pas l'intérêt de dénoncer quelque chose si c'est pour faire exactement la même chose et profiter de ce qu'on est sensé dénoncé. Ca me parait être une raison vraiment trop vaseuse pour être pleinement appréciable.
Et puis, la fin du film, immorale au possible, tend à montrer que, oui, la violence c'est horrible, mais ça peut rapporter gros (pour le cinéaste et les deux tarés). C'est surtout à cause de cette fin que j'ai le sentiment qu'Haneke se prend les pieds dans le tapis et se vautre la gueule : il utilise, mais ne parvient pas à ses fins, tombant dans la violence gratuite et le voyeurisme comme arguments de vente, alors que c'était ce qu'il voulait dénoncer. Dommage pour lui, je trouve son procédé trop mal adapté pour être véritablement efficace.


Haut
 Profil  
 
 Sujet du message:
MessagePosté: Lun 12 Mai 2008 18:11 
225 000 000 Berrys

Inscription: 08 Oct 2006
Messages: 1346
Attention : Haneke ne dénonce pas la violence en tant que telle, il dénonce la violence portée à l'écran. Pour lui, montrer cette violence ne démontre en rien l'amoralité de celle-ci. En bref, c'est une sorte de provok' à deux balles pour le réalisateur si tu préfères. Du coup, que son film soit moral ou non, on s'en moque au final éperdument, puisqu'il est justement déjà parvenu à ses fins.

(Pour le parallèle avec Gantz – même si je ne connais absolument pas cette série –, il est évident que ce n’est aucunement comparable vu qu’Haneke serait très certainement et très précisément en tout point opposé au concept de ce manga.)

Edit : Décidément, tu n'es pas bien réveillé, Leto. ^_^ La provocation dont j'ai parlé ici, ce n'était pas par rapport au film d'Haneke mais par rapport, au contraire, à tous les films qui montrent une violence crue et, comme l'a souligné seleniel, jouissive. Pour Haneke, ce genre de procédé ne vise qu'à une certaine réaction chez le public, but qui parait dès lors bien candide pour le cinéaste. Et c'est bien ce qui légitime tout Funny Games, car ce n'est pas du tout une condamnation de la violence en elle-même, mais de la façon de communiquer cette dernière. Il ne s'agit là finalement que d'une remise en question de l'ultra-violence imagée, utilisée trop abondamment de nos jours aux yeux d'Haneke.


Dernière édition par EnOd le Lun 12 Mai 2008 19:36, édité 1 fois.

Haut
 Profil  
 
 Sujet du message:
MessagePosté: Lun 12 Mai 2008 18:33 
500 000 000 Berrys
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 30 Nov 2005
Messages: 6960
Localisation: dans la lune
heu... j'ai pas dit que tu te contredisais... J'ai juste pointer le fait que Gantz et Haneke, sous couvert de thématique commune (la violence), mettaient en place des processus très distincts à mon sens. Les démarches sont opposées à mes yeux, entre trop plein pour l'un, et évidement pour l'autre, image surexposée et image évitée.

C'est ça qui m'a fait élargir au cinéma de Haneke: il est du côté d'une conscience morale de l'image. Pas Gantz à mon avis. Oku se situe davantage dans la mouvance Tarantino pour reprendre l'opposition énoncée plus haut, et que Haneke théorise lui-même. C'est la distinction entre image morale et image jouissive. Dans la première on montre bine ce qu'est une image, comment elle fonctionne (part du fantasme), en la séparant de son contenu (ici la violence). Dans la seconde on continue à mêler image et violence: l'image sert à véhiculer cette dernière. La démarche de Haneke est clairement pensée: on opère une scission entre contenu et contenant. au cinéma ça touche l'image.

Pour élargir encore, ce qui me surprend c'est que tu n'aimes finalement aucune des deux!!

_________________
ImageImage


Haut
 Profil  
 
 Sujet du message:
MessagePosté: Lun 12 Mai 2008 19:08 
Ô-Totoro
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 25 Mar 2006
Messages: 3654
Localisation: Échappe à la connaissance
seleniel a écrit:
heu... j'ai pas dit que tu te contredisais... J'ai juste pointer le fait que Gantz et Haneke, sous couvert de thématique commune (la violence), mettaient en place des processus très distincts à mon sens. Les démarches sont opposées à mes yeux, entre trop plein pour l'un, et évidement pour l'autre, image surexposée et image évitée.

Au temps pour moi de ce côté, je n'étais pas assez réveillé pour comprendre parfaitement ce que je lisais ^^'

seleniel a écrit:
Pour élargir encore, ce qui me surprend c'est que tu n'aimes finalement aucune des deux!!

Détrompe toi, je suis comme Haneke (apparement), pour une conscience morale de l'image, sauf que j'ai justement l'impression qu'il n'y en a pas dans son film. Et même, y en a-t-il une qu'elle est vraiment mal foutue, c'est ça qui me gêne dans son film.
Et pour la provoc' à deux balles qu'il fait ici, je ne suis pas partisan de ce procédé que je trouve inefficace.

Edit : Décidement, faire une sieste ne donne rien de bon <_<" (même si le "pour le réalisateur" pouvait être interprété dans ce sens... à moins que ce soit quand on est à moitié endormi ? -je dois l'être encore dans ce cas)
Il n'empêche que je ne trouve toujours pas que le procédé est vraiment bien dans sa forme.


Haut
 Profil  
 
Afficher les messages postés depuis:  Trier par  
Poster un nouveau sujet Répondre au sujet  [ 7 messages ] 

Heures au format UTC + 1 heure [ Heure d’été ]


Qui est en ligne

Utilisateurs parcourant ce forum: Aucun utilisateur enregistré et 8 invités


Vous ne pouvez pas poster de nouveaux sujets
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets
Vous ne pouvez pas éditer vos messages
Vous ne pouvez pas supprimer vos messages

Rechercher:
Aller à:  
Powered by phpBB © 2000, 2002, 2005, 2007 phpBB Group
Traduction par: phpBB-fr.com