Argh, je me réveille à 15h30 le jour où mes favoris sont en lice. La poisse. Bon, allons-y quand même.
Blanc et Noir en 26 lettres.
Amis. Merci au dictionnaire de me permettre de commencer sur ce mot simple, évident, celui qui définit le plus purement la relation entre Blanc et Noir. Pas de simples potes, juste des amis, des vrais. Voire un peu plus, mais j’y reviendrai.
Bruts. Pas de chichis chez Blanc et Noir. Contraints de se débrouiller seuls, leur apprentissage de la vie se fait à la dure. Ils ne se font confiance que l’un à l’autre, et doivent faire face sans faillir aux nombreuses et difficiles épreuves qui se présentent à eux.
Complémentaires. Ne serait-ce qu’à partir de leur personnalité : Blanc est un jeune garçon lunaire – ça touche même à une sorte d’autisme – et optimiste, enthousiaste, profondément bon. Bien moins innocent est Noir, déjà habitué aux multiples et terribles dangers de la vie, réaliste et pragmatique. Une preuve concrète de leur union est que chacun, au fur et à mesure des expériences que la vie leur présentera, sera chacun son tour le mentor et le soutien indéfectible de l’autre. Mais leur relation transcende largement ces simples postulats, si bien que, plus que deux amis aux tempéraments opposés mais complémentaires, Blanc et Noir peuvent être de par leur osmose parfaite considérés comme les deux facettes d’une même personne, celui sans qui l’autre ne peut vivre.
Désespérés. Je vais un peu spoiler. Pour poursuivre le paragraphe précédent, cette formidable unité que forment Blanc et Noir finit un jour par se briser. C’est là que le l’attachement et surtout le besoin de l’un à l’autre est montré à son paroxysme : Noir plonge dans une folie meurtrière tandis que Blanc, sous des aspects plus sains qu’auparavant, se renferme en fait de plus en plus sur lui-même. Leur environnement physique et mental se disloque, leur histoire touche alors à la tragédie, la vraie, la grande, celle qui touche au plus profond de soi.
Enfants. Au moins physiquement, Blanc et Noir ne sont encore que des mômes. Et se pose là une nouvelle facette de leur ambiguïté ; la maturité dont ils font preuve lors de leurs diverses aventures parvient à laisser passer cet amour pour les jeux et bêtises en tous genres, et plus finement un véritable besoin de tendresse, de réconfort. Besoin d’une famille qu’ils n’ont pas – hormis un dénommé « grand-père ».
Félins. Surnommés
Les Chats, Blanc et Noir passent leur temps à parcourir, et souvent à survoler littéralement, la ville. Au-delà de l’aspect pratique de ces capacités, les deux garçon bénéficient ( ?) en creux d’un statut d’un statut de témoins de l’évolution de la ville et donc de la société dans laquelle ils évoluent.
Guts. Juste un petit mot tout de même sur l’adversaire des deux compagnons aujourd’hui. Je ne connais pas Guts mais ai depuis maintenant quelques années entendu énormément de bien de lui, et je ne doute en rien qu’il est un excellent personnage. Pourtant, contrairement à mon habituelle hésitation lors du vote entre un connu et un inconnu, j’ai immédiatement su que j’allais voter pour Blanc et Noir (et accessoirement leur dresser ce panégyrique), tout simplement parce que je
sais à quel point ce sont des bons personnages.
Humains. Froids et chaleureux, attachants et répugnants, calmes et colériques, drôles et mélancoliques, je vous fais pas le topo : vous rajoutez tous les adjectifs se rapportant à "humain" que vous voulez.
Intenses. Oui, parce que Blanc et Noir ont beau être humains dans leur comportement, reste que leurs aventures et surtout comment, eux, les vivent, possèdent cette petite dose d'exagération (?) nécessaire au rythme du récit. Très vite, le lecteur se passionnera devant les tribulations des deux gamins, et même suivra ceux-ci, solidement posté derrière eux. Les sentiments ont beau être le principal point d'analyse des personnages, n'oublions pas que leur comportement dans les scènes d'action reste prédominante dans l'attachement aux personnages.
Jokers. Parce que tous les fans de
The Dark Knight doivent voter Blanc et Noir. Parce qu'il faut bien que je commence à remplir mon quota de conneries par post, aussi.
Koala. Non non, cherchez pas, c'est galère les mots en K.
LEC. Parce que les membres de la LEC doivent également voter Blanc et Noir. Et ceux qui l'ont pas fait n'ont plus qu'à écraser leurs roulées par terre et ranger le béret dans la penderie !
Mythiques. Amer Béton, et in extenso ses personnages principaux, touchent sur de nombreux aspects à la symbolique, voire à la mythologie. Au milieu d'un environnement humain étrange et hostile, les personnalités de Blanc et Noir eux-mêmes s'effacent pour ne devenir que des idées, des témoins de l'évolution de la société dans laquelle ils évoluent. Cette impression se voit renforcée par l'exacerbation puissante des tempéraments de chacun, lors de l'acmé - touchant au surnaturel - du manga.
Noirs. Là encore, je spoile un peu. C'est un peu la suite du paragraphe précédent : Alors qu'ils évoluent déjà dans un univers violent et sans pitié, Blanc et Noir lorsqu'ils se retrouvent séparés plongent dans la démence et sombrent. Chez Noir notamment, cette folie se traduit ni plus ni moins que par l'apparition d'un démon intérieur le guidant dans ses envies de meurtre, mais le rongeant peu à peu. Le dessin de Taiyô Matsumoto suggère alors à merveille cette atmosphère étouffante.
Orphelins. Hormis le sus-dénommé "grand-père", que dire si ce n'est que bien que malgré le fait que ce thème soit abordé seulement discrètement dans le récit, on peut de toute évidence retrouver de nombreux éléments de leur personnalité actuelle dus à leur passé (comme chez tout le monde en fait) mais en l'occurrence un passé difficile - si l'on peut parler de passé au vu de leur âge - chez Blanc et Noir.
Poétiques. Comme toutes les oeuvres de Matusmoto,
Amer Béton est empreint de poésie, que ce soit dans le dessin que dans un récit pourtant sans fard. C'est Blanc qui semble tout indiqué pour être l'incarnation de l'onirisme dans la série, mais tous les personnages, de par leurs expressions, et même les décors fourmillant parfois de détails en sont la preuve. Agréable à voir mais pas toujours léger - cette touche de poésie servant généralement à insister symboliquement sur certains aspects, parfois durs, du récit.
Qualité. Encore assez galère les mots en Q. Celui-là est tout simple et devrait résumer le potentiel de Blanc et Noir (en plus de quelques dizaines de superlatifs).
Réalistes. Quand Blanc et Noir se battent, ils n'utilisent pas de technique secrète de la mort, ils n'ont pas ils ont des vraies blessures (physiques et morales). Quand ils souffrent, le douleur met du temps à partir. Blanc et Noir n'ont pas constamment de chance inouïe ou de protecteur caché. Même dans ses envolées vers le surnaturel, le récit garde un souci de précision et d'authenticité : Blanc et Noir sont deux jeunes orphelins perturbés rôdant sur les toits de la ville, et dont sont relatées les dangereuses aventures. Point.
Sensibles. On ne s'en rend compte que tardivement, mais chaque épreuve subie par Blanc et Noir apporte son lot de répercussions sur le mental des deux héros. De fait, Blanc et Noir ne sont pas seulement extra dans leur postulat de base, ils évoluent de manière cohérente et vraiment intéressante.
Takara. Un petit mot sur le troisième personnage important d'
Amer Béton : la ville, Takara ("Trésor" en japonais). Grouillante, organique, presque humaine car elle aussi s'adapte aux diverses épreuves qu'elle subit - allant même jusqu'à se tordre physiquement. Elle est le lieu d'évolution, celle qui fait elle-même grandir et construit Blanc et Noir mais en même temps celle qu'il faut finalement absolument fuir. Une relation à la matière qui encore une fois jouer la cause du symbolisme du récit : de là à dire que la ville est la mère de Blanc et Noir, il n'y qu'un pas que je ne franchirai pas.
Undergrounds. Enfin, plutôt Amer Béton que Blanc et Noir, même si ceux-ci sont évidemment le reflet du manga entier. Pour illustrer la singularité de la série, je laisse rapidement la parole au critique Xavier Guilbert (hop, du boulot en moins):
Alors même que l’on commence à s’habituer aux piles de petits volumes au sens de lecture inversé, alors que la déferlante manga fait désormais partie du paysage bédéphile, dans cet univers au trait lisse et aux trames impeccables, aux grands yeux et aux petites culottes si caractéristiques [NDJacky : bon ça c'est peut-être un peu cliché j'avoue],
Amer Béton fait l’effet d’un OVNI : un dessin tremblé, dépourvu de la précision clinique des productions nipponnes habituelles, qui nous frappe dès la couverture. Mais ce qui déroute peut-être le plus chez Matsumoto, c’est que, loin d’adopter le langage très codifié de la manga, il lui préfère une narration finalement très proche de nos codes européens, avec une sensibilité résolument japonaise. Ici, pas de déstructuration de la page, pas de lignes de mouvement omniprésentes dans une débauche d’action — Matsumoto se préoccupe plus d’installer une ambiance, dans les jeux de regards lourds de sens et les silences éloquents. Et si l’on peut se trouver rebuté par le dessin au premier abord, on en apprécie très vite la subtilité et la richesse.
Violents. Cela a déjà été dit plusieurs fois, Blanc et Noir doivent vivre dans un univers impitoyable
*(intégrer la musique de Dallas)*. La baston, même si elle est loin d'être prédominante, constitue un matériau intéressant : Blanc et Noir, dont l'innocence a été largement éprouvée, combattent violemment des adultes. De là à y imaginer
Amer Béton dans sa globalité comme une réappropriation moderne et urbaine du mythe de Peter Pan, il n'y a (encore) qu'un pas que je ne franchirai (toujours) pas. Mais presque.
Womanizers. Oui, oui. Une preuve que soutenir Blanc et Noir est trop
in, même Britney Spears s'est inspirée d'eux pour le single de sa résurrection.
Xylophones. Non, cherchez pas, c'est galère les mots en X (vivement qu'on en finisse).
Yin et Yang. L'exemple le plus flagrant de la mythification opérée sur le duo, c'est qu'on peut légitimement considérer cette association fusionnelle de deux personnalités à première vue diamétralement opposées comme une incarnation - relativement classique dans le manga, mais rarement aussi bien exploitée - du Tao, l'équilibre suprême.
Zupers. Pas moyens, pas bons, pas très bons, Blanc et Noir sont juste zupers.
J'aimerais conclure ce post en demandant à TTC de comptabiliser un vote par procuration pour ma très proche amie Angelina Jolie; elle m'a certifié qu'elle votait pour Blanc et Noir.
Angie a écrit:
Wi c vré lol.
Voilà pour la défense de deux personnages qui méritent largement la qualification , c'est long et sûrement truffé d'erreurs et de répétitions - mais vous me pardonnerez, ça a été écrit à la va-vite en revenant d'un Samedi Soir, ceci expliquera cela.
Mais quoi qu'il en soit, Blanc et Noir n'ont par moment pas besoin de s'expliquer, on peut raconter des conneries sur eux, personne ne pourra remettre en doute le fait qu'il faille voter pour eux
(c'est tout de même un peu facile mon petit Leto ^^).
Donc, suspense-suspense... vote Blanc et Noir.
PS : le matériau de base pour cette justfication était le manga
Amer Béton. J'ai pas vu le film, mais il faut bien svoir que l'oeuvre ne se limite pas qu'à celui-ci (je préfère préciser au cas où, au vu de certaines justifications aujourd'hui et précédemment).
EDIT pour Blitz:
