Ou encore moi.
Je tiens tout d'abord et avant toute chose à remercier el d brokeur sans qui je n'aurais jamais assisté à ce concert. Mec, toute cette joie, toutes ces émotions, c'est à toi que je les dois et pour ça sois-en mille fois remercié.
Ce que j'ai pensé du concert, en deux mots ? Absolument génial. J'y ai assisté sans savoir à quoi m'attendre, sans savoir ce que peux donner Archive sur scène (ou alors très vaguement via quelques fragments de concert sur le DVD fourni avec le Live at the Zénith). Je m'étais bien gardé de savoir ce qui m'attendais dans cette salle, pour préserver la surprise. Bon, j'ai bien été mis au courant à peine une heure avant le concert d'une particularité technique, mais rétrospectivement, ça m'a permis de bien appréhender la chose.
Une fois dans le Zénith même, accompagné d'une bien belle brochette de gens très fréquentables, j'évite le stand de t-shirts et autres articles promotionnels. Tout ceci m'encombrerait inutilement une fois dans la salle. Mais je sais que ce n'est que partie remise...
Nous pénétrons plus avant dans le bâtiment, jusqu'à la fosse. Ne connaissant pas le Zénith, je découvre une très grande salle, bien loin de ce que j'imaginais d'une salle de concert (en même temps, vu le nombre de concerts auquel j'assiste, c'est pas étonnant que ma connaissance de ces lieux soit limitée). Nous étions suffisamment proches de la scène, tandis que les gradins me semblaient ridiculement éloignés ! Heureusement que nous sommes capables de tenir debout.
J'accélère jusqu'à la première partie. Vous savez peut-être déjà qui était le groupe assurant cette partie, Birdpen. J'ai vraiment aimé leur morceau Off. Décidément, tout ce qui touche de près où de loin à Archive est marqué par la qualité...
Nouvelle accélération. Les lumières s'éteignent. Les premières notes de Controlling Crowds résonnent. Aux premières mesures de rythme, les membres du groupes rentrent tous ensemble, se plaçant au son de leur musique. Danny Griffith et Darius Keller se positionnent comme à leur habitude aux deux extrémités de la scène, montrant de façon physique leur statut de piliers du groupe. Statut qui sera prouvé tout au long du concert, par le soutien qu'il montreront au reste du groupe, marquant le rythme avec eux. Pollard s'approche du micro, le chant est lancé. Le plaisir auditif pur s'infiltre dans nos oreilles. Le large écran blanc en arrière-plan du groupe s'illumine alors. Les images accompagnent la musique dans leur description de l'oppression. Foule compacte de corps enveloppés dans du papier blanc. Masques aux yeux vides (ou le sont-ils vraiment ?). La foule. Celle qui contrôle. Celle qui est contrôlée.
Bullets commence. La scène se fige au son de la voix du chanteur, posée. Pas les images. Les lumières défilent comme vues depuis un train, comme dans le clip de la chanson. Clip magnifique par ailleurs. Par ailleurs repris lorsque le rythme s'accélère à mi-chanson. Des images fortes, violentes, oppressantes encore, qui subliment l'atmosphère créée par cette chanson.
Le rythme retombe. Words On Sign. Le public se laisse entraîner par la douceur apparente. Je fredonne. Mais ce calme n'est qu'en surface. La puissance reprend bien vite ses droits.
Danger Visit. Les paroles s'enchaînent, je les reprends. « So much trouble in the world, so much trouble in the world, so much trouble in the world, so much trouble in the world... » Puis l'explosion, encore. « Sing along, sing along, sing along, sing it ! » Boum ! Je bouge, entraîné par l'implacable rythme qu'impose le groupe. Ils savent ce qu'ils font. Dommage que certains membres du public n'en fassent pas autant. Heureusement je suis avec des gens qui savent, eux.
Quiet Time. Rosko John monte sur scène avec sous un torrent d'applaudissements. C'est que son phrasé est connu et reconnu. Son jeu de scène n'est pas extravagant, mais on ressent toute la maîtrise de son art dans sa seule présence.
Collapse/Collide. Le moment tant redouté par certains, puisque Maria Q, la chanteuse, n'est pas là. Sa présence sera émulée par une vidéo sur l'écran. Mais quelle vidéo ! Là encore je salue le génie de ceux qui ont conçu cet accompagnement du concert, qui retranscris avec perfection ce que le groupe nous transmet par la musique. La présence constante et hachée de Maria Q sur l'écran nous fait oublier son absence physique. Mais puisque sa voix est là, n'est-elle pas tout autant avec nous ? Sur le moment peu importe, tout ce qui compte, c'est de se laisser bercée par ce joyau musical que nous offre Archive. La solennité des autres membres du groupe sur ce morceau est impressionnante.
Clones. De nouvelles images défilent sur l'écran. Des mais en symétrie, en jeux de miroirs. Après coup, certains m'ont avoué avoir trouvé cela glauque. Peut-être. A force d'être autant dans l'univers du groupe, plus rien ne me choque venant d'eux. Je prends. J'apprécie. Je savoure.
Bastardized Ink. Rosko reprend du service, pour notre plus grand plaisir. L'une des chansons avec le plus de puissance de l'album explose littéralement sur scène.
Kings Of Speed. Dave Pen nous éblouit de sa voix tandis que défilent, non, rampent sur l'écran les images les plus dérangeantes, probablement, de la soirée. Et ce sont évidemment celles qui collent le mieux à l'album, puisqu'elles reprennent intégralement sa charte graphique.
Là, nous avons droit deux chansons extraites de la quatrième partie de l'album, que je n'ai donc pas pu identifier. Il va sans dire qu'elles étaient excellentes. J'ai été totalement subjugué par la seconde, à trois voix si mes souvenirs sont exacts. Qu'est-ce que cet album sera bon.
Funeral enchaîne la suite. Dernière chanson de l'album. Le groupe se lâche donc bien évidemment dessus, en un jeu de scène qui fait quitter la scène à chacun des membres l'un après l'autre. Lorsque plus personne n'habite la scène, le public crie. Hurle. Siffle. Applaudit. Tout mais pas finir maintenant ! Ne brisez pas ce que vous avez construit ! Heureusement, tout était calculé, les voilà qui reviennent, en remerciant le public de sa chaleur. Vous allez en avoir encore plus, croyez-moi.
Ils surprennent tout le monde en jouant Old Artist, toute première chanson de leur tout premier album, Pollard remplaçant au pied levé la voix féminine. Le groove s'empare de nous.
Nouveaux applaudissements demandeur de plus à la fin de la chanson. Ils enchaînent sur System. Le public est plus déchaîné que jamais. Je fais partie du mouvement.
Encore une. Numb. Toute en montée en puissance. A un moment, le groupe franchit une limite. A quel moment, je ne sais pas, mais une fois franchie, impossible de revenir en arrière. La puissance qu'ils dégagent semble ne jamais diminuer, tout est fondu dans un unique rythme soutenu pendant un temps incroyable, nos oreilles crient grâce mais pas notre âme qui en redemande encore, encore, encore ! Toujours ! Les lumières danses, les guitaristes sautent sur scène, les public mue et remue, tout est pure mouvement.
La chansons s'arrête, prend fin. Mais pas le concert. Le groupe reste sur scène en effective réduit, pour jouer...
Again. Sans l'harmonica. Avec un minimum d'instruments. Mais rien ne saurait entamer le pouvoir de cette chanson qui semble avoir été taillée pour fendre les barricades mentales les plus solides et laisser libre cours à un pur flux d'émotions et de ressentis. Une fois de plus, la magie opère et j'entre en transe. Plus rien n'existe autour de moi, seule compte la chanson et comment je la vis, comment je l'exprime, physiquement. Je m'oublie, je m'abandonne. Again.
Fin. Un ouragan d'applaudissements et de cris ne suffirait pas à remercier suffisamment le groupe, mais c'est tout ce que le public et moi-même pouvons fournir, aussi nous y adonnons-nous à cœur joie. Le groupe nous remercie, nous le remercions, chacun à fourni à l'autre tout ce qu'il voulait.
Je finis le concert en nage, épuisé physiquement, vidé spirituellement, le corps saturé d'adrénaline et heureux. Absolument, parfaitement, totalement heureux.
Avant même que le concert n'ait commencé, certaine personne avait failli tuer mon enthousiasme dans l'œuf en étant elle-même peu enthousiaste. Elle avait tort. Malgré l'absence de Maria Q. Malgré le fait que la majeure partie du concert consiste en rejouer le dernier album. Tout est affaire d'état d'esprit. Pourquoi ne pas accepter ce que l'on a, au lieu de se morfondre sur ce que l'on n'a pas ? Selon moi il était, et il est toujours, inutile de s'en faire pour de telles choses. Assister à un concert d'un groupe que l'on aime est en soi quelque chose de formidable, qu'importe si cela aurait pu être meilleur si c'était différent ! Non seulement cet avis est purement subjectif et spéculatif, mais surtout, est-ce que cela empêche le vrai concert d'être bon ? Heureusement, je me plais à penser que la personne en question a compris son erreur et aura, rétrospectivement; apprécié le concert. Il est de toute façon impossible de faire autrement, aussi crois-je sincèrement à son appréciation. A son bonheur.
Qu'Archive soit remercié pour leur simple existence.
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