391 après JC. L'Empire Romain commence à s'essouffler. A Alexandrie, la philosophe et astronome Hypatie tente de percer les secrets de l'Univers tandis que les tensions religieuses ne cessent de s'intensifier, prêtes à exploser à tout moment...
Un film étonnant, très étonnant.
Je ne suis pas un expert du cinéma d'Alejandro Amenábar alors je vais essayer de ne pas trop me perdre.
Le film est dense et il y a pas mal de thèmes et d'idées qui y sont traités.
En Grèce antique l'Agora désigne le lieu de rassemblement d'une ville et c'est ce que propose le film : rassembler les différents éléments de ce genre cinématographique qu'est le Peplum. Un projet ambitieux en somme.
Nous allons commencer par le plus simple : C'est beau! Alexandrie est magnifique et j'ai réellement eu l'impression de la découvrir!
Ensuite il y a ce féminisme absolu qui habite tout le film avec le personnage totalement hors du commun d'Hypatie, jouée par une Rachel Weisz éblouissante. De façon évidente et naturelle, elle est le vecteur de tout le film.
Vecteur dans un triangle amoureux et qui révèle toute sa puissance dans son double dénouement. Les confrontations finales sont puissantes.
Vecteur de la soif de connaissance abordée à travers la philosophie et l'astronomie. J'ai rarement vu un film explicité d'une façon aussi limpide et synthétique les questionnements métaphysiques et scientifiques grecques. J'avoue avoir été bluffé.
Vecteur des transformations de civilisation et Alexandrie devenant la métaphore cinématographique du monde en mouvement : la fonction et les occupants de ses lieux changeant au rythme de ses transformations sociales.
Vecteur des guerres de religion, le sujet le plus délicat et qui ne m'a pas totalement convaincu par contre. Le symbolisme et l'iconographie est forte mais peut être trop brutale. Je reste gêné, mais j'imagine que c'est le but. Dans tous les cas difficile de ne pas s'interroger sur la résonnance formelle du traitement (?).
Enfin pour finir, je tiens quand même à saluer la narration d'Amenábar qui est impeccable. Il alterne différents points de vue et visions de son récit, à la fois simples et audacieuses, dont des vues spatiales qui soulignent étonnamment bien la totalité des enjeux du film l'air de rien. Traiter autant d'éléments en deux heures sans jamais perdre le film de son récit, chapeau l'artiste.
D'une façon générale un film qui m'a énormément plu quoi!