J'ai oublié de parler de ma séance d'Avatar, ce film qui déchaine les passions actuellement.
Je suis déjà parti avec un a priori négatif, non pas parce que le film fait le buzz, mais a cause du marketing autour du film. J'aime aller voir un film avec le moins de renseignements possibles, au maximum je regarde une courte bande annonce. Mais pour avatar on a claqué un fric monstrueux pour le promouvoir, donc il était partout, et même quant on avait pas envie on tombait dessus presque rien qu'en allumant sa télé. Sans parler des diverses applications merchandising ici et là.
Le coté pervers de cette surmédiatisation achetée c'est que tout le monde a eu envie de voir le film dont on parle partout et dont on nous martèle qu'il est génial. Et du coup il fallait réserver sa place pour le voir dans une salle bondée... et ce même après plusieurs semaines d'exploitation... une vraie plaie pour moi qui aime aller voir ses films a l'aise dans une salle pas trop pleine, loin des chuchotements et grignotages divers qui vous gâchent tout le plaisir d'un film.
Je félicite particulièrement le complexe de cinéma du Mans, qui n'a rien trouvé de plus idiot que de fermer les bornes pour les gens ayant des cartes prépayés (notre cas) et ainsi les remercier de leur fidélité/prevoyance (rayez la mention inutile) et de n'avoir ouvert qu'une caisse en tout et pour tout, et d'avoir attendu que la queue aille jusqu'à dehors pour en ouvrir une autre. Chose qui a poussé les derniers de l'autre file a se ruer sur l'autre caisse, et ainsi a avoir les dernières places qui restaient, et qui a fait que certains qui faisaient la queue depuis un moment se sont retrouvés le bec dans l'eau... ce n'était pas notre cas (de justesse) mais franchement dégueulasse pour certains.
Bref arrêtons de parler de l'effet troupeau même si il y aurait beaucoup de choses a dire et concentrons nous sur le film en lui même.
Coté technique, c'est irréprochable et la 3D est franchement agréable, surtout pour les scènes spatiales (peu nombreuses) et les effets de particules. Visuellement il y a de quoi éblouir et Cameron peut se vanter d'avoir fait fort.
Mais le point noir du film et qui me fait dire qu'Avatar est un mauvais film, c'est son histoire qui pourrait figurer a la définition de cliché, niaiserie ou caricature dans le dictionnaire.
Je suis un vieux con qui assume pleinement un fait: un bon film pour moi est d'abord une bonne histoire, chose qui peut être appliqué a tout ce qui raconte une histoire (livre, jeu, etc).*
Et dans Avatar on a une succession de caricatures plus énormes les unes que les autres, surtout en ce qui concerne l'argent et le profit.
Les méchants ont tout de même la palme, entre le chef d'exploitation qui veut juste faire plus de thunes, mention spéciale au passage ou il dit qu'il faut tous les dégager, sans aucun état d'âme, parce que les actionnaires c'est pas des gentils eux. J'ai d'ailleurs été étonné qu'il n'aille pas bruler un orphelinat ou un hospice en riant et se délectant d'un verre de sang de chaton.
Son fidèle lieutenant n'étant pas mieux, militaire très militaire jusqu'au bout des ongles, pour qui un bon ennemi est un ennemi mort, et si on l'a envoyé là, c'est pas pour faire des papouilles ou des balades dans la jungle mais pour buter toutes les tarlouzes bleues qui vivent dans les arbres (ah les sauvages!). Parce que c'est pas des pédés l'armée.
Et de l'autre coté un message comme quoi la communion avec la nature c'est le bien, que la technologie c'est le mal, qu'elle pervertit tout. Avec le mythe du bon sauvage, faible, mais qui courageusement lutte (et finit par l'emporter...). Avec ce qu'il faut de personnages gnangnan et clichés avec le gars qui débarque de nulle part, devient plus navi que navi et sauve tout le monde.
Ce qui est fort de café, c'est tout de même que c'est le film qui lance ce message, lui a été crée a grands coup de millions de dollars, qu'il est plus ou moins totalement virtuel. Et que la promotion hors de prix fait tout pour que ce film soit une licence juteuse au possible. Sans parler de la pseudo critique de la mentalité américaine qui pense a écraser les autres mais dont le film est presque un cas d'école du cinéma américain au niveau des clichés.
Ou alors c'est un énorme gag et on me l'a caché...
En tout cas le message ne passe pas par ce procédé, ça équivaut a se tirer une balle dans le pied.
Sur la forme c'est magnifique et irréprochable, mais sur le fond, j'ai beau chercher, ça a sonné creux.
*Notre espèce est en voie de disparition, nous ne sommes plus qu'une 20aine sur cette planète, si vous voulez nous rejoindre, venez.
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