Lu le tome 63 à sa sortie.
Je décante un peu, mais j'ai vraiment du mal. Je pensais, comme Thriller Bark, que c'était dû aux scans et à l'aspect fragmenté de la lecture, mais en tome aussi l'Île des Hommes Poissons passe mal. On sent qu'Oda a plaisir et envie à densifier son univers, créer énormément de personnages secondaires, faire des sous-intrigues, des petits détours pour rendre l'aventure encore plus complète mais... ça devient un peu fourre-tout et ça s'éloigne de l'efficacité des précédents arcs. Il faut voir la quantité de bulles (jeu de mots, hihihi) par page qu'on doit se farcir, lesquelles combinent à la fois éléments nécessaires à la compréhension de l'intrigue globale, péripéties ponctuelles, développement des personnages, et j'en passe. L'équilibre, quand on y pense, est dingue, mais la clarté en prend un sacré coup. Et leur contenu n'est pas intéressant, parait un peu trop forcé et me donne l'impression de passer mon temps à lire du texte et pas une BD. C'est du Obata ou du Aoyama, sérieux (je les aime bien ces auteurs, mais par moment la quantité d'informations à ingérer par le texte est imbouffable). Paradoxalement, il se passe beaucoup de choses, mais le schéma des personnages qui se retrouvent dans un lieu au calme et qui discutent des évènements/des autres personnages est redondant.
Oda a voulu développer l'arc de l'Île des Hommes Poissons, mais la puissance des mugiwaras et la multiplicité de ses personnages principaux et secondaires font qu'il est constamment obligé de faire des pirouettes scénaristiques, des répétitions agaçantes, des accélérations/décélérations de son rythme qui nuisent au plaisir de la lecture. Beaucoup de personnages sont introduits et on espère leur futur réutilisation, parce que connaître toute la garde de Neptune et les habitants de l'Île, c'est fourre-tout à mort. Alors que fondamentalement, quand je lis Water Seven, j'ai plus l'impression de sentir tout un univers alors qu'il y a énormément moins de personnages développés (présentés, oui, mais leur caractère, leur passé, leur relation n'est jamais dictée hiératiquement).
One Piece perd de sa ligne claire, je trouve, et c'est bien dommage. ;_;
(par comparaison, toute la partie pour arriver à l'Île n'était que pures péripéties ET développement graphique de son univers, c'était une lecture fluide, plaisante, sans prise de tête : excellent).
|