Je vais passer pour un original : j'ai bien aimé
Only God forgives.
Je trouve que, à l'instar du dernier Terrence Malick, ce film est une synthèse des deux précédents du réalisateur, sauf que là, ça m'a paru réussi. De
Valhalla rising, il reprend les scènes contemplatives et l'esthétique sidérant ; de
Drive, l'idée de raconter son histoire en la ponctuant de scènes kitsch. Sinon, on retrouve la patte de Refn pour les scènes gores fulgurantes bien pachydermique mais efficaces et cet amour du mauvais goût (ouh la dernière scène entre Julian et sa mère, ouh les karaokés de Vithaya Pansringarm) qui serait grotesque s'il n'était pas assumé jusqu'au bout comme c'est le cas dans
Only God forgives.
J'ai une réserve sur les scènes contemplatives qui m'apparaissent comme un moyen de meubler l'heure trente du film sans faire parler Ryan "puppy" Gosling, plus inintéressant que jamais (hélas, l'un des points noirs du film), à moins que ce soit une manière d'expliciter à la hache les enjeux du film, mais la patte Refn c'est surtout d'être un éléphant dans un magasin de porcelaine alors bon.
Je raille je raille, mais j'ai vraiment adhéré à toute l'esthétique du film, bourrée de parti-pris qui, esseulés, exploseraient de ridicule (les collègues policiers, tellement monolithiques que puppy apparait presque comme un acteur exceptionnel à côté), et à la volonté du réalisateur de raconter son histoire post-it mais de bien la raconter avec un quantité de passages qui oscillent entre le fun et la violence gratos la plus abjecte mais bien moins le cul entre deux chaises que les deux précédents films du réalisateur, il y va à fond les ballons et moi aussi.
Bullzor a écrit:
il n'y a pas un clair fil rouge qui relie les thématiques entre elles
Je ne sais pas ce que tu entends pas thématiques, mais l'histoire est d'un seul tenant et c'est bien ça l'essentiel.
Bullzor a écrit:
on échappe toutefois à la violence gratuite
J'aurais plutôt tendance à dire qu'il se jette à fond dans la violence gratuite, ce qui fait que paradoxalement elle passe mieux.
Captain Kévin a écrit:
Des mélodies au violons, encore et encore qui augmentaient la distance entre moi et le long métrage.
Les musiques qui m'ont marqué sont loin des violons :
"Vithaya raps on motherfucking lyrics!" "appuie sur le bontempi Martinez!" (j'arrive pas à trouver la version avec le gong au départ mais elle surbute bien)
On est loin des excès de guimauve de la B.O. de
Drive, je trouve 8)