Je vais reprendre, en précisant deux trois éléments que les plus jeunes ne connaissent pas forcément, et que ceux qui se situent loin du monde éditorial ne mesurent sans doute pas.
Guillou D Bois a écrit:
Je ne travaille pas dans le commerce, ni dans l'édition d'ailleurs et je n'y connais pas grand chose mais dans ma branche il faudrait vraiment avoir peu d'estime de soi et de son travail pour volontairement faire des erreurs et les exposer fièrement au reste du monde (pays dans le cas présent) ça fait un peu tâche sur le CV...
Je pense qu'un nom de personnage est un nom propre donc pas de faute et pas de changement à effectuer au niveau de la traduction ,si l'auteur a choisit ce "terme" pour nommé tel ou tel personnage il a ses raisons, qu'importe l'auteur, l'oeuvre,la langue d'origine ou le support en question.
Je pense que ça aurait choquée plus de 1personne si les noms des persos d'harry potter (ou hunger games,le seigneurs des anneaux,etc) avait été "francisé" à la traduction que se soit en livre ou en film.(si ça a déjà été le cas lors du traduction de l'anglais au français ,pardon pour mon ignorance,je me tais et je retourne dans ma grotte

)
Et plus particulièrement pour one piece, traduire un nom peut amener à des complications pour comprendre une référence dans l'histoire de l'oeuvre même si c'est minime.
cF le cas sanji/sandy les éditeurs aurait été un peu dans la crotte arrivée à l'arc whole cake si il été pas revenue au nom original pour comprendre le lien avec sa famille(réf au heure).
En traduction, il y a plusieurs écoles, et ça évolue selon les époques et les contextes. Mais globalement, c'est l'adaptation qui est privilégiée par rapport à la transcription. C'est à dire qu'on cherche d'abord à adapter les noms à des sonorités ou des éléments de sens de la langue pays dans lequel on traduit. Donc, originellement, Sandy pour Sanji, ça se justifiait car le prénom Sandy passait en français. On perdait l'allusion au goûter, mais on gagnait une fluidité. Pipo pour Usopp était une vraie trouvaille (que je regrette toujours personnellement. D'ailleurs, mon fils cadet qui vient de passer aux tomes avec Usopp en est profondément agacé. Mais c'est sans doute l'habitude qui veut ça). Trouvaille car donnait à comprendre en l'adaptant le jeu de mot autour de ce prénom.
Après, il est indéniable que la culture manga en France, liée aux scantrads, mais pas que (sites de fans, échos du Japon, etc.) a influé sur la réception qu'on a eu des traductions mangas. Et les éditeurs ont commencé à opter pour des traductions parfois plus proches des œuvres d'origine. C'est certainement une conséquence de la mondialisation et de la circulation par Internet des informations et de leur standardisation au niveau global, mondial.
Mais longtemps, on a adapté. Il suffit de penser aux Chevaliers du Zodiaque pour Saint Seiya, à Raoul pour Raoh dans Ken, aux prénoms dans Ranma 1/2 ou Olive et Tom (Captain Tsubasa). Et même en littérature, pour reprendre un de tes exemples: des générations ont lu le Seigneur des Anneaux avec des noms de héros qui n'étaient pas ceux d'origine, avec Bilbon à la place de Bilbo, Frodon à la place de Frodo. Moi-même, quand je lis ces volumes à mes deux grands le soir, j'hésite et je balance entre les deux dénominations. Mais pas la peine de retourner dans une grotte pour ça!
Pour en revenir à One Piece, il y a un contexte différent, celui du changement de traducteur, sur fond de différend commercial très important. Le traducteur historique, Sylvain Chollet, a fait valoir ses droits d'auteurs sur ses traductions. Maintenant, c'est normal (et c'est assez propre à la France de rémunérer le traducteur comme auteur, avec de réelles royalties), mais au début des traductions manga, ça ne l'était pas (on payait plutôt à la page, avec des primes il me semble). Et donc, quand il a réclamé ses droits, de manière rétroactive, pour One Piece, qui se vend très très bien en France, ça s'est mal passé.
Je ne connais pas les détails des négociations, mais ça a avorté. Glénat s'est séparé se son traducteur, a prétexté la volonté de se raccrocher aux standards des lecteurs connectés au Japon pour proposer une nouvelle traduction, celle de Chollet disparaissant de la distribution comme Glénat ne voulait plus rien lui payer. La nouvelle traduction, c'est d'abord pour rompre avec un traducteur avec lequel l'éditeur était en litige.
Le problème, c'est par la suite il y a eu une succession de traducteurs et que ça ne se stabilise toujours pas. Les standards changent en fonction des personnages aux manettes, côté traduction ou côté édition (car chez Glénat aussi, il y a eu du mouvement). Ce qui fait qu'on se retrouve avec une édition de One Piece mal fichue au niveau de la traduction depuis un petit moment. Personnellement, entre l'intrigue qui ne m'enthousiasme pas trop, et les bourdes ou incohérences que je peux découvrir, j'ai du mal à me plonger dans ces volumes français...
Après, pour le choix de Dent de chien, ou de Tougato, ça se défend bien je trouve. Pour le deuxième, ça va de soi: ça n'aurait aucun sens de conserver en anglais, surtout pour une cible de lectorat qui ne maîtrise pas l'anglais. Et les notes sont le plus souvent exclues dans les shonens. Pour le premier, la difficulté c'est que personne ne peut deviner qu'il s'agit d'une plante sans note. Et qu'on entend autre chose avec ce nom (c'est ça qui me gène personnellement). Là, ça pose une vraie difficulté de traduction, effectivement (sans la note, je ne vois pas trop comment la résoudre à vrai dire).
Ouf! J'espère avoir été clair!