Je suis finalement aller voir le film, n'ayant pas lu le livre et sachant qu'il y avait très peu de chances que je le lise. Et pour ce qui est du film, ce fut plutôt une bonne surprise. Médiocre en tant que film, sans inventivité ni effort particulier de mise en scène, mais avec une intrigue à laquelle je me suis vraiment bien laissé prendre. Même si elle est assez linéaire, avec une tension somme toute monotone: le rythme est bon, soutenu, mais justement faute de variations il n'y a jamais de véritable accélérations, et le film ne se prêtant pas à une action à "100 à l'heure" cela pêche un peu. Mais malgré cela un bon divertissement, sans plus ni moins non plus, qui fait qu'on ne voit pas le temps passé, bon point vu sa longueur objective.
Alors un peu dans le détail quand même:
- Le début est franchement pas top je trouve, ou alors j'ai eu du mal à entrer dedans. C'est plusl e fait du scénario j'imagine, mais la scène dans le Louvres est croquignole (sacrement tordu le grand-père quand même, dans son agonie! etpuis se trainer sur des mètres et des mètres, pour laisser des messages cryptés et revenir à son point de départ...). Mais bon, quand les héros s'échappent, ça démarre, et on suit gentiment.
- Côté suspens, gros bide je trouve aussi: on saisit vite qui est qui, les personnages et les rôles étant mis en scène de manière caricaturale. Le Graal, on le voit venir gros comme une maison, et les "trahisons" j'en parle même pas. Mais bon, contrairement à ce à quoi je m'attendais (le fait de décrypter des énigmes), c'est plutôt le voyage en général qui prime, un aspect après tout assez linéaire: rebondissements et surprises intervenant sans véritable préparation et précisément sans surprise! Mais ce n'est pas si préjudiciable que ça: le spectacle reste très prenant.
- Acteurs: alors là, je sais pas comment on leur a dit de jouer, mais c'est inégal. Tom Hanks est presque sobre à côté des caisses que fait Audrey Tautou. Jean Reno est comme dans tous ses films américains: lourd (en plus il s'appelle Bézu!!). En revanche, pour ma part, j'ai beaucoup aimé à la fois Ian McKellen, Alfred Molina, et Paul Bettany. Leur scènes icones m'ont plu et je les ai trouvé plus crédibles ou habités, peut-être parce que leur personnages sont plus caricaturaux. Mais la scène de l'auto-flagellation par exemple ne m'a pas choquée. Elle décrit le personnage et c'est bien. De même les explications autour de la Cène de Vinci sont bien fichues.
Sinon, pour élargir, disons que jai le sentiment que Dan Brown, dans ce que je peux en préssentir à travers le film, a décidé de reprendre Le Pendule de Foucault, de Umberto Eco, livre qui fut une de mes révélations de collège. L'action commence aussi dans un musée parisien fermé, de nuit, et s'y finit de même (en fait le livre est un grand flash-back), tout tourne autour de l'ésotérisme, de sociétés secretes, et de la véritable histoire des Templiers. Je ne dis pas qu'il y a pompe (il y a beaucoup de romans sur ces questions. En revanche Da Vinci Code en est une sorte d'envers: Dans Le Pendule tout est mis en scène pour nous faire croire jusqu'à tout dégonfler au dernier moment, laisser tout en suspens, laissé le scepticisme lui-même mis en doute, et la folie des nombres et des symboles précisément à sa folie. Dans Da Vinci, finalement, tout mystère a une clef, une solution... Ca peut-être séduisant, enthousiasmant sur le moment, parce que ça rassure et satisfait le désir de stabilité dans l'incertitude inhérente à notre condition, mais en fin de compte c'est triste et assez pauvre...
Enfin, c'est la fête du cinéma, et tous ceux qui veulent passer un bon moment devrait aller voir ce film: ils ne risquent pas d'être déçus (sauf apparemment les deux pouffes qui ont passé la séance à passer des coups de fil dans ma salle!!!)
EDIT: ah si: en plus, pour ceux que ça intéressent, les évangiles apocryphes (similaires aux textes canoniques mais ne figurant pas dans le Nouveau Testament) sont au nombre de 14 à l'heure actuelle. Celui de Judas devrait être prochainement livré au public me semble-t-il, et ceux de Pierre, Thomas, Philippe et surtout Marie-Madeleine sont ceux qui suscitent le plus de polémiques avec celui-là. Outre ce que l'on voit dans Da Vinci code, on peut songer au récent Mary d'Abel Ferrara, où il y a des développements sur le même thème (ambiguïté de l'histoire de Jésus, transformations opérées par l'Eglise), ou encore à La Dernière Tentation du Christ de Scorsese d'il y a presque 20 ans
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