selenouche a écrit:
Pendant que l’une jette des pierres, l’autre lance des fleurs
Vous êtes pénibles, à me diaboliser. Je ne jette pas des pierres, j’ai qualifié
Marie-Antoinette de « captivant » … il y a pire comme pavé dans la marre. Je me targue juste d’avoir une démarche critique et réfléchie. Je ‘n’aime pas qu’on me vende du vent, je demande à un filme qu’il me prenne aux tripes, qu’il me donne envie d’y adhérer, qu’il me rende heureuse d’avoir payé le prix exorbitant d’une place de cinéma, d’un ticket de métro etc

… c’est pour ça que je suis exigeante. Moi aussi, après le filme, je mets mes tripes sur la tables pour en donner la vision la plus globale et la plus juste possible. Sans complaisance, certes, avec parfois un goût pour la polémique, bien sur, mais je ne jette pas de pierres.
Si j’avais voulu descendre en flamme ce filme, j’aurais donné tête baissée dans le sarcasme : Sofia Coppola prête gentiment le flan, avec sa vision d’une
pauvre petite fille riche, à un humour noir que j’affectionne. Mais, non, je n’ai pas donné dans la facilité, je pense que ça mérite d’être signalé.
Bref, pour la peine, je ne répondrais même pas à ta critique, alors qu’il y aurait tellement à dire, notamment sur le fait que je ne vais pas voir un filme pour observer pendant 2 heures ce qui est hors du champ de la caméra … ;) (en fait, c'ets juste qu'on a démarré un débat autrement plus interressant)
eru a écrit:
En effet dans les films que tu as cité le coté pornographique n'est pas là simplement pour montrer des gens tout nu qui font l'amour mais est présent pour traiter un sujet. Enfin bref il y'a un fond!!
Alors que l'industrie de X que je critiquais tout a l'heure n'a aucun fond fond, aucune idée a défendre! En effet elle utilise la pornographie que comme un élément brut en penssant faire du cinéma...
C'est là que le bas blaisse!!
Pour en revenir à la relation entre fantasme et cinéma, je pense que c’est juste, en partie. Le fantasme, c’est tout produit de l’imagination ou l’esprit humain tente d’échapper à la réalité, ou à peu de chose près. Donc, le X, qui fourni du sexe là où il n’y en a pas, correspond à cette définition. Après, le fantasme implique que nous nous fassions notre propre idée, et reste à mesurer personnellement la marge de manoeuvre offerte par le X.
Le cinéma nous projette, le temps d’une séance, dans un ailleurs bien différent de notre quotidien. D’où le fantasme : un filme, produit de l' imagination d’un staff, qui nous porte ailleurs et nous offre une vision toute personnelle de ce travail.
Que le x soit du cinéma, ça ne me dérange pas. Je n’ai pas une définition du cinéma restreinte, qui doive être uniquement politiquement correcte. Après, le sexe est représenté d’une manière biaisée, plus ou moins polémique mais c’est aussi ça qui fait l’intérêt du x pour ses consommateurs : pas, ou peu de scénario, et beaucoup de fesse. De l’efficacité, plutôt que de la réflexion.
Mais ça marche aussi, comme définition, pour
Marie-Antoinette : il ne se passe pas grand chose dans ce filme, et cela représente un certain train de vie fantasmé. On peu aussi remarquer que, alors que les conditions de vue des châteaux à cette époque était hygiéniquement impensables de nos jours, les acteurs sont propres et on le sourire colgate qui va bien. Ils correspondent à ce que nous avons envie de voir : des gens beaux, propres : désirables. Alors qu’il n’y avait pas de toilettes dignes de ce nom à Versailles. Donc, de ce point de vue,
Marie-Antoinette relève non seulement du fantasme, mais aussi d’une démarche commerciale. ;p
D’ailleurs, tu dis que dans le cinéma porno, le sexe est plaqué sans servir l’histoire. C’est normal, c’est l’histoire (enfin, les 3 lignes de script) qui est au service du sexe, mais bon … ta définition marche aussi pour les scènes dans
Marie-antoinette ou Kirtsen Dunst est nue ou presque : on pourrait très bien suggérer, par exemple, le moment dans la tente à la frontière ou elle doit renoncer à tous ses souvenirs d’Autriche, par un cadrage sur les vêtements qui tombent, ou quelques répliques. Nan, on film son postérieur. De même avec Sophie Marceau dans
Belphégor : dès qu’elle est possédée, elle se dessape au beau milieux du Louvres, c’est tellement crédible …
Ca marche aussi avec les scènes à destination du publique féminin, hein … la jupette de brad pitt et sa scène au lit dans
Troie…que sais-je …
On peut faire du vrai cinéma, sans scénario, ou sans rapport avec celui-ci et en voulant juste en mettre « plein la vue » au spectateur.
Mais, bon après, on va encor m’accuser de tirer sur les ambulances. Je vais donc ajouter que ça marche très bien pour le cinéma d’action, qui emprunte souvent des voies cinématographiques éculées pour le plaisir des yeux du spectateur (avec des scènes d’action, cette fois)(j’ai vu un film avec jackie chan ou il était question d’un médaillon, j’ai beaucoup ri. Regardez
Mission Impossible 2, et fendez-vous la poire, vous aussi.)
Donc, passons à la suite. Cette définition est néanmoins fausse parc qu’elle évince tout un genre cinématographique, certes peu populaire, mais remarquable : tous les documentaires, les films à vocation politique, les films qui se veulent des critiques sociales … bref, tout ce qui à pour vocation de retranscrire sur pellicule une certaine forme de réalité, de véracité.
Même s’ils restent du cinéma, c’est-à-dire que le spectacle est distancié de la réalité :vous ne volez pas quand vous regardez
le peuple migrateur, de même que ce que vous voyez relève d'un choix de l'équipe. Et vous pouvez revivre la même chose plusieurs fois, à différents endroits, fragmenter à volonté le récit à l’aide de votre lecteur de dvd/vhs … ça n'a plus rien à voir avce du vécu, mais la démarche reste néanmoins de retraduire un message, une ambiance, un événements directement tiré du réel dans un film. Et là, on ne laisse plus, sur cet aspect au moins, de marge au spectateur, et l'imagination de l'équipe doit se mettre au service de cette retranscription du réel.