Ca fait un moment que je n’ai pas posté dans ce sujet. Je reviens pas sur la période vacances pour moi, mais apparemment, de ce que j’ai pu deviner, ça a été un peu tendu, mais bon, c’est quand même agréable de voir que le sujet tient bien le coup, et que la modération a été juste et efficace (message subliminal : l’ordre juste…).
Plus sérieusement, j’ai aussi attendu la résolution de l’épisode de la semaine pour donner mon point de vue. Je veux parler de la rencontre Royal/Bayrou. Alors voilà comment j’ai perçu les choses.
D’abord sur l’élection, j’ai été heureusement surpris de voir le score de Ségolène Royal. Je faisais parti de ceux, comme beaucoup je crois, intoxiqué ou effrayé par la perspective annoncée d’une nouvelle sous-évaluation de Le Pen. Alors voilà : Royal assez haute par rapport à Bayrou, et Le Pen très bas, les craintes premières de la gauche plutôt résolues. A côté de ça la déroute de l’extrême gauche est finalement assez logique. J’avais voté Besancenot il y a 5 ans, là toute la campagne préparatoire, l’éclatement des candidatures, et surtout la lourde campagne sur le vote utile ont je crois finalement pesé sur mon vote. Pour autant globalement la perspective sociétale proposée par cette gauche, en dehors des questions précises de programme ou de circonstances électorales reste celle à laquelle j’adhère le plus. C’est plus tristement que je constate la fin des verts. Electoralement ils sont cuits, économiquement ils sont morts (source interne). Leur enjeu reste premier, ça va peut-être incité le PS a les gardé sous perfusion, mais rien n’est moins sûr étant donné le paysage politique qui se dessine. Si Royal est battue, je ne suis pas certain que beaucoup de circonscriptions soient concédées aux Verts. Pour moi c’est doublement regrettable : d’abord parce que c’est un parti qui pose et aborde des grandes questions de société, de manière frontale et précise, et ensuite parce que je trouve Voynet vraiment intéressante, ayant toujours essayé de surnager sur le marasme des dissension au sein de son parti, et faisant preuve, selon moi, de beaucoup d’intelligence dans son discours. Elle est l’une des personnalité politiques que j’estime le plus, avec Tobira et d’autres.
Mais l’autre surprise au premier tour, c’a a été pour moi le score écrasant de Sarkozy. Je dis Sarkozy et pas la droite, car effectivement je pense que son vote dépasse largement la question politique, ou celle des programmes, mais concerne pour beaucoup sa personne. On s’est beaucoup plaint de ce que les critiques qui lui étaient adressées concernent son personnage, mais je trouve cela assez logique. Pas justifiable, mais logique, quand on observe la construction politique de la personne. Tout cela me rend assez pessimiste pour la suite, de moins point de vue évidemment.
Je dis un mot pourtant sur le dossier de Marianne. Je l’ai lu également, et ça m’a fait apparaître deux choses. D’une part j’ai profondément le sentiment d’une justesse sur la question de ce qui est dicible ou indicible au sujet de Nicolas Sarkozy. Quelque soit le ton de l’article, ce point me semble quand même assez évident. La parole autour de Sarkozy ne circule pas comme on a l’habitude de la voir circuler autour des autres personnalités politiques. Quand je dis cela je ne pense pas aux dénonciations de pressions ou autres, j’évoque quelque chose de plus subtile et que j’ai l’impression chacun peut ressentir autour du personnage. Les discours à son sujet, positifs ou négatifs sont teintés. Pour dire cela, Marianne dit en fait autre chose, parlent d’un réseau de relations, évoquent la faiblesse des argumentaires de la gauche, etc. Tout cela pour moi est plutôt anecdotique, et je le répète, ce qui est ressorti pour moi est cette difficulté du discours a emprunté des canaux communs au sujet de Sarkozy. L’autre point qui m’est apparu vient du diagnostique de Marianne sur le personnage : sa folie. Ca, ça m’a plutôt fait rire. On peut le penser ou non, mais on n’est pas compétent. Le dire, c’est juste une opinion, pas un savoir. Pour le dire plus clairement, je fais partie de ceux à qui Sarkozy fait peur politiquement, mais pour autant je me fous de savoir s’il est fou ou pas, et je ne disserterai jamais là-dessus, car ça me semble vain. Mais ce qui est néanmoins intéressant, c’est que cela fait entendre comment se produit l’altération du discours autour de Sarkozy. La manière dont il s’est construit politiquement (publiquement et dans l’appareil) et médiatiquement entraîne très souvent des mouvements passionnels très forts à son égard, d’adhésion ou de répulsion, de fascination ou de terreur. Il y a bien là quelque chose de profondément irrationnel. Mais cela ne concerne pas directement le personnage, mais la réception qui en faite. Après, qu’il sollicite cela ou non, ou de savoir comment cela vient, c’est une autre affaire, et je sais pas trop comment on pourrait le développer sans tomber dans la caricature.
Voilà sur Marianne, dont on peut éminemment critiquer la nature pamphlétaire, mais qui dans son geste même, puisque pas dans ses propos, me paraît faire rejaillir quelque chose autour du personnage, soulever un indicible même s’il y a maldonne sur l’objet observé. A cela j’ajouterai qu’il n’est pas inintéressant de voir réapparaître l’écriture pamphlétaire en France. C’est une des grandes observations de cette campagne, et on ne peut l’ignorer. On est chez nous très méfiants à l’égard de cette écriture, historiquement vraisemblablement à causse de sa virulence dans les années trente, et de son identification aux discours antisémites (je ne citerai que les textes de Céline, Les Beaux Draps ou Bagatelle pour un massacre. Je ne développe pas plus, mais je précise pour ne pas faire partisan que Céline est pour moi l’un des plus grands romanciers du 20è, et ses pamphlets, que j’ai lus pour avoir eu la chance de travailler dessus en séminaire avec le spécialiste français de l’auteur, sont totalement à vomir, mais demeurent « banals » dans la production de l’époque, et contiennent parfois des moments de pure grâce. C’est dedans que l’on trouve par exemple un texte sur les 35 heures, ou encore une théorie de refondation complète du ballet…). Donc l’écriture pamphlétaire revient à la mode, et si l’on peut/doit s’en méfier, elle aura peut-être le mérite de bousculer la parole médiatique et journalistique très ronronnante et convenue de mon point de vue actuellement. A suivre donc…
J’en viens maintenant à l’événement de la semaine : la rencontre Royal/Bayrou. J’ai d’abord été vraiment surpris de la rapidité d’action de Royal. Si l’on peut admettre qu’elle n’avait pas beaucoup d’autre solution, encore fallait-il envisager qu’elle agisse. Elle l’a fait, et elle m’a parue gonflée de le faire, alors même que personnellement ce déplacement vers le centre ne m’intéresse pas des masses. Je l’ai trouvée assez courageuse. Pour le coup son indépendance vis-à-vis de l’appareil socialiste, qui l’a plutôt desservi jusque là, lui a au moins permis cela. Après, je ne reviens pas sur la polémique autour de l’organisation, mais sans aller jusqu’au suspicions de pressions, j’étais en accord avec un édito je crois du Monde d’il y deux jours, sur l’idée que oui on peut comprendre que Sarkozy ne veuille pas de ce dialogue, qui le dessert stratégiquement, et que donc logiquement il ne fasse rien pour qu’il se tienne (pour la PQR dire que si Bayrou vient, il n’ira pas, pour canal + dire qu’il ne veut pas d’un temps d’antenne équivalent) ce qui est son droit le plus naturel, et l’expression du regard qu’il a sur ce débat, mais qu’on ne peut déclarer l’existence de ce dialogue comme antidémocratique alors même qu’il fait appel au fondement de la démocratie, c’est-à-dire l’expression libre et l’échange des idées et points de vue.
Alors ce dialogue, personnellement, il m’a passionné. J’en attendais rien, du fait de l’orientation qu’il dessinait à l’avance (déplacement au centre), et parce qu’on voit bien la convergence d’intérêt planer sur la convergence d’idée. Mais la manière dont il s’est déroulé, les échanges qui ont eu lieu, ça m’a redonné goût au débat public. La confrontation à enjeu, en politique, c’est vraiment le seul moment où il se passe quelque chose, et j’espère que ce sera aussi intéressant mercredi. Et l’on comprend qu’il n’y ait pas eu de rencontre avec Bayrou avant le premier tour, car du fait même de sa position et de la posture qu’il avait adoptée, il aurait bouffé certainement l’un et l’autre des candidats de second tour. Pour ceux qui n’ont pas vu cet échange, je vous conseille d’y jeter un œil sur les différents sites qui le reprennent, parce que ça vaut le détour, et parce que tous les échanges, surtout vers la fin, sont plus nuancés, dans un sens ou dans l’autre (convergence/divergence) que les résumés que j’ai pu lire ou voir dans les média. Ca a été ça la qualité de ce dialogue, que la parole circule, se corrige, reprenne, précise et modifie. Le plus intéressant étant bien les échanges les plus problématiques à la base, économie et Europe, vraiment riches.
Bref je sais pas trop ce que cela va donner concrètement, et n’en attend pas grand-chose politiquement, mais d’un point de vue d’idées et de vie démocratique, indéniablement il s’est passé quelque chose. La question du profit, à l’un ou à l’autre, me paraît secondaire par rapport au simple fait d’avoir été témoin de cette occasion.
Sur l’ensemble de la semaine, je vous passe le fait que j’ai trouvé Royal bien mieux que je ne m’y attendais, et Sarkozy encore plus épouvantable que je ne le craignais. Je viens de voir Arrêt sur images, et la chronique du scientifique expliquait justement en quoi l’on était réceptif au discours du bord dans lequel on se situait, défiant à l’égard du discours opposé, et que l’on se situait quasiment systématiquement en termes d’appartenance à un groupe (d’idées, de projets, etc.) pour une question de stabilité de pensée, et que l’on recevait les discours en fonction : en cherchant à conforter cette position ou en craignant qu’elle ne soit ébréchée.
Donc pour sortir de cela, un tout petit peu si j’y arrive, je vais juste reprendre un propos d’Ange Bleu d’il y a quelques pages et qui expliquait son positionnement à droite. Il me paraît assez simple et évident, portant sur la question de la priorité accordée à telles ou telles valeurs pour situer son « appartenance » politique. Me situant à gauche, je renverse donc la proposition, et explique que ce qui fait priorité pour moi ce sont les questions du social, de l’égalité, de l’éducation, de la culture. Je ne vais pas plus loin pour ne pas sombrer dans la caricature encore, mais je pense que tout le monde aura senti en gros les motifs avancés. Ce qui est intéressant dans cette élection, c’est que les différents candidats ont tous peu ou prou fait bouger ce système de valeurs dans leur camp. Je l’avais déjà souligné pour Royal (je préfère parler du bord qui m’intéresse pour ne pas déraper), mais plusieurs des valeurs qu’elle a mis en avant relevaient d’habitude plutôt du champ de la droite française. Néanmoins, on en revient quand même à cela, et il me semble que la force de l’un et de l’autre au soir de premier tour indique d’une certaine manière que beaucoup de Français restent attachés à cette partition. Concernant Bayrou, c’est très intéressant, mais beaucoup plus compliqué je crois à comprendre. On en aura une meilleure idée après le 6 mai.
Mais pour insister son la nature de mon engagement à gauche, et c’est là que je trahis le cadre modéré posé par Ange Bleu, j’ai la profonde conviction que globalement tout ce que s’est fait de progressiste en France, mais globalement dans le monde occidental (pour le reste je connais vraiment trop peu), l’a été sous l’impulsion de pensée que l’on associe à la gauche en France depuis que la bipartition existe (3è République), ou aux pensées libérales dans d’autres pays. Ca peut vous paraître manichéen, ou très naïf, mais ça me semble néanmoins très vrai. Je ne dis pas que c’est lié à des mouvements politiques précis, mais que les courants politiques se sont fait souvent l’émanation de ce type d’aspirations, dans leurs positionnements d’idées si ce n’est dans leur action politique. Alors pour éviter les prises à partie immédiates, en disant cela, je souhaite que l’on évite de venir jeter la question des totalitarisme au vingtième siècle, de gauche comme de droite. Ce que je veux dire, c’est que, peut-être du fait des valeurs qui me sont chères, ce qui me semble avoir compté en tant que bien commun, et c’est là bien le sens de la politique, depuis plus d’un siècle pour nous, dans non sociétés, vient d’aspirations associées à des mouvements situés à gauche. Que cela concerne le statut des travailleurs, les libertés de vie et d’expression, le développement des arts et de la culture, etc. Et cela a pu, après être d’ailleurs mis en place par des hommes politiques des deux bords. Je pense à des exemples très connus : la question de la décolonisation, sujet douloureux et qui brisait les lignes politiques partisanes, et qui dans le cas de l’Algérie a été résolue par un homme de droite, De Gaulle, donnant le sentiment de trahir un partie de ceux qui l’avaient amené au pouvoir, ou encore la loi de Veil sur l’IVG, sous Giscard avec les voix socialistes. Dans le même ordre d’idée je rappellerai que la loi sur la peine de mort de Mitterrand a été votée alors qu’une très large majorité de Français y étaient hostiles. C’est en cela que je me sens davantage de gauche, parce que ces gestes là me semblent les plus important pour les sociétés qui se développent, qu’effectivement ils ne sont pas légions, n’émergent pas facilement, et pas toujours de la manière dont on le croit, mais globalement sont issus de courants situés à gauche. Plus récemment, je suis fier d’éléments moins cruciaux, mais qui à mon sens comptent : la Couverture Maladie Universelle, ou le Pacs, dans ce qu’il a amené à changé les mentalités sur la question homosexuelle (et il est difficilement contestable qu’avant et après le Pacs le traitements des homosexuels dans la société n’a plus été exactement le même, non pas que cette loi a tout changé, mais simplement elle a acté et officialisé un changement qui s’opérait.
De ce point de vue, l’orientation de Royal sur la démocratie participative (j’avais déjà dit un mot là-dessus il y a un moment), et sur la réforme des institutions me semble vraiment bienvenue, et je me prends à espérer une refonte du paysage politique et social en France. Donc alors même que j’attendais vraiment peu de cette candidate, outre sa position à gauche, elle m’intéresse de plus en plus (et je passe sur son leitmotiv de la question des femmes, que l’on peut railler mais qui reste essentiel encore aujourd’hui).
Pour finir, et pour dire pourquoi je ne souhaite vraiment pas Sarkozy comme Président, c’est outre ce que j’ai déjà pu dire, outre le fait qu’il affirme une politique pour moi très à droite, que sa pratique politique me hérisse au plus haut point. Le schématisme et les amalgames dont il a fait preuves à mes yeux de nombreuses fois me scandalisent. Je dis pratique, et de ce point de vue je le situe hors lignes politiques. Je ne vais pour cela prendre des exemples aux extrêmes, mais pour faire clair, à gauche, Montebourg, Bové, Mamère ou d’autres (Fabius plus subtilement) me font le même effet. Enfin pas tout à fait puisque je suis plus réceptif à la base à leurs discours qu’à celui de Sarkozy. C’est vraiment ce que je n’aime pas en politique, et de ce point de vue l’action de Bayrou a été pour moi très saine, par son souci de l’explication, de la dialectique et de la nuance.
Sur Sarkozy, je donnerai deux exemples de cette semaine qui m’ont heurté. D’une part, quand j’ai saisi son intervention sur France 2 ce qu’il a dit au sujet de la potentiel immigration de 450 millions de jeunes Africains de moins de 17 ans en France à partir de propositions de Royal. Ca m’a doublement choqué, de part déjà la tromperie qu’il y a sur les déclaration de Royal (mais bon ça, à la rigueur, c’est banal en politique, et les exemples sont nombreux des deux côtés), mais surtout par le jeu sur les peurs, l’exagération, une caricature et des raccourcis qui selon ne doivent pas gouverner les propos d’un responsable politique. On peut le défendre comme on veut, souligner ses nombreuses qualités par ailleurs, montrer que son programme est bon, etc., mais c’est ce type de discours qui me heurtent profondément, la façon de considérer et de mettre en scène la parole publique. Le second exemple est plus propre à mon statut, et peut sembler corporatiste, mais il en dit long pour moi sur le regard sur porte le candidat sur ce qui me semble importer dans le développement individuel de chacun :
Dans le journal gratuit "20 minutes" du 16 avril, figure une interview de Nicolas Sarkozy. Entre autres sujets, il y parle de l'université et prend pour exemple de filière inutile, et qui ne devrait plus être prise en charge par les fonds publics, l'enseignement de la "littérature ancienne" :
« Vous vous fixez comme objectif de ne laisser aucun enfant sortir du système scolaire sans qualifications. Comment comptez-vous parvenir à cet objectif ? Par exemple dans les universités, chacun choisira sa filière, mais l'Etat n'est pas obligé de financer les filières qui conduisent au chômage. L'Etat financera davantage de places dans les filières qui proposent des emplois, que dans des filières où on a 5000 étudiants pour 250 places.
Si je veux faire littérature ancienne, je devrais financer mes études ? Vous avez le droit de faire littérature ancienne, mais le contribuable n'a pas forcément à payer vos études de littérature ancienne si au bout il y a 1000 étudiants pour deux places. Les universités auront davantage d'argent pour créer des filières dans l'informatique, dans les mathématiques, dans les sciences économiques. Le plaisir de la connaissance est formidable mais l'Etat doit se préoccuper d'abord de la réussite professionnelle des jeunes. »
http://www.20minutes.fr/article/151848/ ... rat-si.php
Je ne développe pas davantage, mais pour moi les humanités sont quelque chose d’essentiel, et je remercie vraiment l’Etat dans lequel je vis qui m’a permis de m’y engager, de décrocher des bourses pour m’y consacrer, même si en effet la rentabilité immédiate n’est pas visible. Juste sur le rapport entre étudiants et place, rien que pour les concours d’enseignement, l’on a établi que le seuil pour assurer la qualité du concours était de 4 fois plus de candidats que de reçus. Actuellement, dans ma discipline, en Lettres Modernes, ce seuil n’est plus atteint pour un concours comme le CAPES. On manque d’étudiants. La qualité du recrutement n’est plus assurée. Et si vous voulez passer le CAPES de Lettres Classiques, vous pouvez y aller, sans connaître ni le latin ni le grec (je caricature) : la moyenne d’admission à ce concours quand j’ai passé mes propres concours venait d’être de 4,5/20. Comme quoi ça concerne derrière la question de l’éducation. Pour beaucoup cet exemple doit sembler anecdotique ou de bon sens de la part de Sarkozy. C’est d’ailleurs pour cela que je le donne. Et il me semble qu’il évite l’écueil diabolisation. Pour moi c’est une profonde erreur de conception de la société. Je ne suis dogmatique sur cela, et reconnaît bien volontiers que la question de l’orientation pose des problèmes du point de vue des débouchés. Mais le droit d’étudier est fondamental pour moi. Aux enseignants à la fac après d’être soucieux de leurs filières et d’indiquer à ceux qui peuvent continuer qu’ils le peuvent et aux autres qu’ils patinent. Mais ils est important que ces filières restent ouvertes à tous sur le principe.
Voilà ! Désolé d’avoir été effroyablement long, mais je reviens d’une longue absence dans ce sujet (…). Et j’espère malgré cela n’avoir pas été trop lourd, et que personne ne se sentira offusqué par mon désamour de Sarkozy. Enfin que ceux qui soutiennent Royal ou se sentent de gauche ici se retrouveront un peu dans mes propos.
PS : ah si un dernier mot : je viens de voir la mention de marxiste dans les derniers messages. Je ne veux pas polémiquer dans le vide, mais à mon sens Marx est un des plus grands penseurs du politique. Je dis à mon sens, mais c’est globalement partagé. En philosophie il est incontournable. Ce n’est donc pas pour moi une insulte (même si je comprends bien le sens donné là à marxiste)… Mais il serait bon je crois de le relire aujourd’hui. Sa lecture ne m’a jamais autant semblé d’actualité. Relire l’opposition de la lecture du social et de travail entre Adam Smith, John Stuart Mill et Marx est très riche de nos jours. Le PC aurait pu avoir un boulevard de ce point de vue, mais d’une je pense que très peu de ses membres ont lu Marx, et de deux je ne suis pas certain que cela colle tant que ça au discours actuels de l’extrême gauche. Mais ça reste un outil de pensée vraiment pertinent. Sinon, en matière de philosophie politique, pour ceux que ça intéresse, tout tourne depuis bientôt trente ans autour d’un seul ouvrage : A Theory Of Justice de John Rawls. Quasiment tous les penseurs politiques occidentaux ont depuis composé à partir de cet ouvrage.