Heures au format UTC + 1 heure




Poster un nouveau sujet Répondre au sujet  [ 2 messages ] 
Auteur Message
 Sujet du message: The Sky Crawlers
MessagePosté: Sam 30 Jan 2010 00:38 
500 000 000 Berrys
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 09 Nov 2006
Messages: 2700
Localisation: Dans une salle obscure.
[align=center]The Sky Crawlers
de Mamoru Oshii

Image[/align]

Synopsis:
Dans un futur alternatif, après des décennies de guerre, le monde a fini par arriver à une paix durable. Mais les Terriens ont désespérément besoin de retrouver un peu d'action. Pour apaiser ses citoyens, le gouvernement met alors en place un cycle de guerres d'un genre nouveau : celles-ci seront désormais organisées par des sociétés militaires privées, dans le seul but de divertir la population.
C'est alors que la dernière recrue à rejoindre les pilotes de Sky Crawlers se retrouve impliquée dans un nouveau projet militaire, visant à rendre les pilotes infaillibles...


Avis:
Je ne sais pas quels sont les raisons qui ont fait que ce film du réalisateur de Ghost in the Shell soit sorti chez nous directement en DVD (merci a un ami d eme l'avoir prêté ^^) mais c'est plutot dommage qu'il n'ait pas eu droit à une sorti en salle car je l'ai trouvé bien sympa.

Ceux qui ont aimé GITS ont des chances d'apprécier ce film puisque nous nous retrouvons encore une fois avec des personnages qui se posent des questions sur leur monde, leur vie, leur existence. Des perosnnages qui se demandent s'il peuvent changer leurs destins, ne plus être coincés dans cette vie monotone, sachant que ce sont des personnes qui ne vieillisent pas, qu'on utilise comme chair à canons lors de ces fausses guerres et qu'au cas où ils meurent sont remplacer par leurs clones, et ainsi de suite...
Yuichi, personnage principal du film, va t-il trouver une réponse a tout cela? Va t-il réussir à faire en sorte que cela change?... Mystère. ^^

L'ambiance du film colle parfaitement a tout ça, triste et mélancolique, que ce soit du aux couleurs ternes, au temps (il fait nuageux et il pleut pendant un moment), à la musqiue tout simplement juste, belle et qui nous transporte.
Heureusement biensur qu'il y a certains moments du film qui nous sort de tout ça, enfin surtout les scènes de batailles aèriennes trés bien réalisés, on s'y croit vraiment par moment grace à une trés bonne animation et des design réalistes contrairement a ceux des personnages qui sont simple, sobre mais qui colle encore une fois trés bien au ton générale du film.

Bref, je pense que The Sky Crawlers est un bon film pour ceux qui les aiment de ce genre. ^^

_________________
Image
♥ Jupiter Star Power! Make Up! ♥


Haut
 Profil  
 
 Sujet du message:
MessagePosté: Dim 18 Avr 2010 11:31 
175 000 000 Berry
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 30 Juil 2008
Messages: 1187
Localisation: Eskimo Lands
En me remémorant "Porco Rosso", mon cerveau a fait tilt et a reconstruit l'équation "avion + anime + réalisateur reconnu"... Bon sang mais c'est bien sur ! Il me fallait désormais voir "The Sky Crawlers", voilà qui est fait.

Je suis un grand fan d'Oshii, son univers m'appelle beaucoup et j'ai bien retrouvé ce que j'aimais avec ce "Sky Crawlers". Bon évidemment ce qui suit est spoilant, vous êtes prévenu.

Voici quoi écouter un lisant cet article : Kenji Kawai

La séquence d'ouverture sur combat aérien est attendue, mais vraiment puissante et bien shocking (le pilote qui s'éjecte pour se faire hacher, à la doucette, ouch !). Oshii a bien saisi l'intensité du dogfight et introduit avec brio le personnage du teacher (le professeur), dont l'ombre va planer sur tout le film. Dès le début, est présenté une figure impitoyable dans le monde tout aussi impitoyable du combat aérien, s'ensuit la traditionnelle musique de Kawai, qui donne simplement envie de lancer une gros bow down!, puisque encore une fois, c'est magnifique. Le vrombissement du zinc, suivit par le piano de Kawai, voilà un très bon moment.

Au final, l'univers de l'affrontement aérien est réduit à son strict minimum. Bon bien sur, Oshii a fait ses recherches, le background marche bien et même très bien, mais comme pour "Ghost in the Shell" et "Avalon", le cadre militaire n'est vraiment qu'un prétexte pour avoir une situation de danger et de mort en suspens, qui plane sur les protagonistes. Vu la nervosité des quelques combats, en particulier du premier (la respiration forcée des pilotes et les sursauts d'angoisse sont terrorisants), la tension est palpable à chaque sortie et j'ai pour ma part, très bien marché. Un petit coup de "1984" avec cette guerre, dont on comprend bien vite qu'elle n'est qu'une forme de divertissement, les pilotes n'étant que des gladiateurs modernes.

Oshii aborde pourtant, avec Sky Crawlers un tournant, puisqu'il s'y attache un peu à ses "fausses" batailles, qui tuent pour de bon, même si ce n'est que pour un temps. Les pilotes ont peur, ils sont peu assurés et ils meurent, puisque leur être disparait à chaque réincarnation et ce n'est que l'enveloppe de l'apparence, des tics, des expressions, sans toute la profondeur de l'âme, qui subsiste. C'est sans trop de doutes une référence à cette Lost Generation d'anglais, qui méprisés par la société, ce sont lancés dans la Bataille d'Angleterre et y ont payé le prix fort, méritant ainsi leur nom, puisque c'est tout une flopée de gosses qui y est passée, remplacés jusqu'à l'étouffement au sein des escadres. Ce renouvellement des classes, plane comme un spectre éternel et fait froid dans le dos, en particulier lors de la scène du crash et du pétage de plomb de Kusanagi envers les civils, qui est d'une force et d'une justesse glaçante (son "ne l'injuriez pas avec votre pitié" fait vraiment très mal). Les milliers de morts truqués, que présente Oshii, qui, puisque non définitives, n'ont même pas le caractère héroïque des gars de la Manche, est rétrospectivement, des plus insoutenables. La "mauvaise guerre", on y est en plein. Les pilotes sont certes forcés de se battre, mais ils le font avec un amour du ciel et une sacré dose de fatalisme, qui rend la chose aussi belle qu'atroce. Une très grande et méchante leçon sur le conflit en général, que nous livre Oshii.

En parallèle de la réflexion sur la guerre, se livrent bien sur les habituelles rhétoriques psycho-philosophiques à 2Km/h dont Oshii à le secret. Personnellement j'adore, mais c'est sur que ce n'est par pour tout monde. Le Monde de Sky Crawlers est à ce titre, des plus triste, pire encore que le sépia d'Avalon. Le déterminisme qui surplombe sans failles les personnages du film et qui tenaille en particulier Kusanagi, destinée à revivre pour toujours les mêmes angoisses, les mêmes terreurs, les mêmes attentes devant un ciel, qui ne rend pas ses morts, est à ce titre, déprimant. Les tensions entre Yuuichi et Kusanagi sont extrêmement bien mis en scène, d'autant plus lorsque l'on comprend qui est le premier pour la seconde. La dernière scène ou Kusanagi balance ses yeah à la chaine, est j'ai trouvé, éprouvante, tant Oshii a insisté sur l'horreur que vit l'officier.

Le personnage de Kusanagi, qui est vraiment le personnage principal du film est d'une tristesse franchement poignante. Entre sa "sœur", Yuuichi et les gars de son groupe, qu'elle est amenée à voir se faire descendre dans un "groundhod day-like", qui mentalement, donne le tournis, on sent qu'Oshii n'est pas tendre avec elle; ceci d'autant plus qu'elle ne peut pas et ne mourra pas. A cet égard, le personnage du "Teacher", qui surplombe le récit comme une ombre mortelle, comme l'ultime épreuve qui ne peut jamais être passée, montre à quel point Oshii est méchant avec son univers. Teacher ne peut pas être vaincu. Il dispense la mort comme il le souhaite (et le fait qu'il ne tue pas Kusanagi est bien révélateur); il EST la guerre, invincible, continuelle, insurpassable... Horrible. La mise en scène surréaliste des combats qu'il engage (le "cobra" du début et la "vrille horizontale" de la fin) montre bien le caractère absolu de sa maitrise du ciel. Il EST le ciel, qui comme la mer, est impitoyable. Il tue et garde en son être les morts. Yuuichi, qui est attendu à la fin par ses amis, qui contemplent les nuages, ne reviendra jamais, si ce n'est, dans un terrible numéro de pantomime, sous la forme d'un énième clone...

Sky Crawlers ressemble beaucoup à Avalon, avec en plus la dimension aérienne, contemplative du ciel, qui se prête encore plus à ce genre de propos. On peut remarquer un clin d'œil à la Pologne, terre d'accueil d'Oshii pour son film live, les quelques moments urbains étant situés dans une Pologne fictive (cf les brefs panneaux de signalisation et le retour du tramway, qui a certainement hanté le cinéaste, à raison j'ai envie de dire). Pourtant, j'ai trouvé Sky Crawlers encore plus poignant qu'Avalon. Le visuel qu'il déploie lumineux, plein d'espoirs est cependant, plus tragique que les aventures de Ash, qui parvient elle a comprendre le fin mot de son histoire; ce décalage est d'autant plus brutal. Yuuichi a certes lui aussi finit par réaliser toute l'horreur dans laquelle il se trouve, mais quand il essaie de se rebeller, le Teacher le massacre... Alors qu'Avalon présentait dans un monde sombre, une situation qui était, certes au prix fort, possible de dépasser, Sky Crawlers fait l'inverse. Yuuichi a des amis, des gens qui l'aime d'une certaine manière, des gens sur qui il peut compter, ce qui n'est pas le cas de Ash, qui s'enferme avec son basset. Pourtant, si Ash s'en sort, Yuuichi, lui est condamné, dans son monde baigné par les nuages. Le ciel, espace de liberté devant tous, devient un univers fermé, aux murs infranchissables, le Skyly du Teacher, faisant figure de couperet sans merci...

Sky Crawlers est une immense leçon, d'une beauté magnifique, très déprimante mais à mes yeux la plus belle qu'Oshii nous est jamais offerte. Un film sublime, d'une profondeur rare et qui embrasse avec brio tout l'univers de son auteur.

Un des plus grands films d'animation que j'ai vu, à n'en pas douter.

Et pour la fin, un petit lien vers l'horrible opening, ou le vrombissement des moteurs, des mitrailleuses, côtoient les mélodies enchanteresses de Kenji Kawai. Ou le son des balles pulvérisant la chair et la peur des pilotes, se confrontent à la grâce des Sanka et au surréalime du Skyly :

Sky Crawlers - Opening

Oshii est un génie. period

_________________
Image
« Si durant l'intégralité d'une rotation terrestre, l'utilisation d'un fusil d'assaut modèle kalashnikov n'a pas été jugé nécessaire, alors on peut dire que, d'une manière platonicienne, cette journée était ''bonne'' ».


Haut
 Profil  
 
Afficher les messages postés depuis:  Trier par  
Poster un nouveau sujet Répondre au sujet  [ 2 messages ] 

Heures au format UTC + 1 heure


Qui est en ligne

Utilisateurs parcourant ce forum: Aucun utilisateur enregistré et 16 invités


Vous ne pouvez pas poster de nouveaux sujets
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets
Vous ne pouvez pas éditer vos messages
Vous ne pouvez pas supprimer vos messages

Rechercher:
Aller à:  
cron
Powered by phpBB © 2000, 2002, 2005, 2007 phpBB Group
Traduction par: phpBB-fr.com