Tower of God - Saison 2 - Tome 1

Nous retrouvons Tower of God pour sa deuxième partie, avec un bond dans le temps de quelques années et à l'étage 20. Pour le reste, rien de nouveau : des réguliers qui tentent désespérément de monter la tour en passant des examens étranges et retords. Et c'est toujours aussi captivant : preuve de l'excellence de l'univers mis en place par l'auteur !
Après un prologue mettant en scène Yuri Jahad, nous sommes replongés dans la réalité de la Tour, sans explication. Nous faisons connaissance d’un nouveau groupe de réguliers dont l’objectif reste identique à celui suivi dans la première partie : monter la Tour pour devenir des rankers et voir leurs souhaits s’exaucer. Une différence faussement notable : alors que le récit de la partie précédente s’est essentiellement concentré sur le 2e étage, dont l’examen a fini tragiquement pour Bam, nous sommes ici propulsés au 20e étage (ce qui ne change pas grand chose...).
Plus précisément : après avoir échoué à plusieurs reprises, Ja Wangman refuse d’abandonner son rêve et retente sa chance. L’examen de rattrapage est l’une des caractéristiques de l’étage 20 mais nécessite des frais considérables. Ja Wangman s’est ainsi lourdement endetté et n’a plus le choix : soit il réussit, soit il finit en donneur d’organes. Comme souvent, l’examen est composé de trois épreuves éliminatrices. Ja Wangman se présente donc à la première où il y croise un énigmatique individu, extrêmement fort, nommé Violet.
Le récit prend donc le point de vue d’un nouveau personnage, laissant pour le moment de côté les protagonistes de la première partie. Un deuxième départ dans un environnement désormais familier, qui nous plonge donc directement dans le vif du sujet, celui des épreuves. Celles de ce premier volume se révèlent très simples, sans aucune dimension stratégique ou tactique : leur rôle se veut clairement de présenter le nouveau panel d’aspirants rankers, dont une dizaine est réellement significatif.
Les personnages brossés par SUI continuent de captiver par leur mélange de banalité et d’étrangeté, avec certains qui sont bien ce qu’ils semblent être, et d’autres pas du tout. Nous avons ainsi un gars moyen sans talent, un colosse au cœur tendre, une tête de tueur plus fiable qu’il paraît, une petite fille qui pleure souvent, une grande sœur, un fils à papa réellement fort, une membre d’une famille d’élite à la dérive ou encore un collecteur de dettes sans pitié ayant encore des rêves. Sans oublier le mystérieux Violet, à l’identité rapidement suggérée.
Les oppositions et les rivalités sont posées, avec des esquisses d’alliance et de rapprochement, mais en raison de la nature du lieu et de l’expérience du récit, la traitrise peut surgir de n’importe où. Nous sommes dans la continuité exacte de la première partie, pas de surprise, surtout que les grandes intrigues et énigmes sont mises de côté pour le moment. Cependant l’introduction du nouveau groupe fonctionne bien, sur un rythme plus rapide que la première fois, fort heureusement.
Un retour simple et efficace, qui s’amuse à reprendre l’histoire comme si de rien n’était, mais on sent que les choses ont changé : fini le temps de l’innocence et de la découverte. Une certaine impatience s’impose chez les protagonistes qui n’ont pas de temps à perdre avec les examens : un comble pour Tower of God !

Gros coup de cœur pour cette artiste. D'ailleurs j'ai acheté un de ses artbooks au Japon et les illustrations sont absolument sublimes.

Cadeau :



Je jette un pavé dans la marre mais si tu aimes bien ce genre d'œuvres entre manga et artbook, le must c'est Veil de Kotteri. Ça tombe bien Noeve Grafx n'a pas coulé finalement ^^



Pareil, j'ai que des bonnes choses à dire sur ce one-shot. C'est pas aussi éblouissant que le Pavillon des Hommes (mais est-ce que c'est possible ? ^^) mais c'est une excellente porte d'entrée sur l'univers de cette mangaka géniale.

Effectivement un art book de Senbon Umishima me tenterait bien ! (Merci pour les extraits *_*)



Overlord - Tomes 18 & 19

Fin de la première partie de la série avec l’établissement du royaume Sorcier, visage officiel de la Grande Tombe de Nazarick. Une démonstration de force, marquée par la chute d’un héros, suivie de la création d’un État où humains et monstres coexisteront. Un plan parfaitement exécuté, dans lequel Ainz se défait un peu plus de ses émotions humaines pour devenir un véritable mort-vivant, ni bon ni mauvais, mais méthodiquement implacable.
Suite aux négociations secrètes entre Nazarick et l’Empire, ce dernier demande officiellement au royaume de Re-Estize de céder le territoire de la région d’E-Rantel à Ainz. Le refus, sans surprise, aboutit à une guerre qui prend la forme d’une bataille rangée entre les deux puissances. Du côté de Re-Estize, nous avons droit à une présentation de divers nobles, de l’héritier du trône, ainsi que de quelques têtes connues (Gazef, Brain et Climb). Des visages sympathiques qui vont presque tous être massacrés.
Dans la continuité de l’arc précédent, nous assistons de nouveau à un déroulement cruel et sans espoir pour les humains faisant face aux monstres de Nazarick. Cependant, avant d’entrer dans le vif de cet affrontement, un détour nous mène au village d’Enri, que le prince décide de visiter pour l’utiliser comme monnaie d’échange — étant donné qu’il se trouve sous la protection d’Ainz. Une bonne idée sur le papier, mais qui se heurte à la réalité de la différence des forces en présence.
Les villageois décident de se rebeller contre le royaume, et le prince fait face à une résistance inattendue. Les gobelins sont néanmoins peu nombreux, mais Enri réussit, grâce à la corne, à invoquer une immense armée de gobelins, avec ses différentes troupes bien identifiées (fantassins, magiciens, chevaucheurs de loup, archers, assassins, etc.). Lupusregina termine le travail et conclut cet intermède, qui annonce la défaite du royaume.
La suite nous entraîne sur le lieu de la confrontation, avec d’un côté Re-Estize et de l’autre l’alliance entre l’Empire et Nazarick. Alors que tout le monde attend une bataille rangée entre les deux armées, Ainz lance un sort pour marquer le début des hostilités… ou plutôt la fin, tant il y est allé fort. Pour le mort-vivant, cette guerre est surtout l’occasion d’un test : celui d’une invocation rare qu’il réussit avec un grand succès. Rapidement, la bataille se résume à un massacre d’une armée ennemie qui ne fait que fuir.
Face à cette tragédie, Gazef demande un duel à Ainz afin d’honorer son statut donné par le roi. Malheureusement, pas de surprise : un sacrifice noble mais inutile. Suite à cette victoire, Nazarick prend officiellement le contrôle de la région et de la ville-citadelle d’E-Rantel, première pierre du grand royaume des monstres. Le tome se conclut avec une rencontre avec Momon, devenu le représentant de la ville, et le début de l’administration de celle-ci, confiée à Albedo avec son zèle habituel.
Une fin de cycle qui marque la réalisation du premier des grands objectifs d’Ainz. De nouveau, les humains se résument à de pauvres diables, sauf ceux ayant conclu une alliance avec les monstres de Nazarick, offrant une tragédie réussie. Les démonstrations de force des monstres, quant à elles, constituent toujours le grand spectacle de l’œuvre, dans la tradition du cheat mode spécifique à ce type de récit. Et ce n’est que le début de la conquête du Nouveau Monde, dont il nous tarde de découvrir les prochaines étapes.

Bungô Stray Dogs - Tomes 24 & 25

Il ne reste plus que les deux éminences grises derrière la vaste machination qui vise pas moins qu'une invasion mondiale ! Les duels et les ultimes secrets tourbillonnent tandis que le destin du monde ne repose plus que sur Daizai et Fukuzawa. Mais ce serait oublier une jeune fille éprise de justice qui n'a pas l'intention de rester spectatrice.
Nous retrouvons les derniers Détectives Armés encore en état de combattre face aux deux derniers membres des Anges Déchus : Ôchi Fukuchi, le leader, et Fiodor Dostoïevski, le cerveau. Deux duels prenant place dans deux lieux très éloignés et très différents. Dans la prison de Meursault, Dostoïevski a fait de Chûya son partenaire pour l’aider dans sa évasion, tandis que Dazai s’est associé à Sigma, l’un des Anges Déchu qu’il a rallié à leur cause, pour l’arrêter.
Le tome 24 est entièrement consacré à la suite et fin de cet affrontement à la fois psychologique et intellectuel, à qui mieux mieux prédira le plus de coups en avance par rapport à son adversaire. Dostoïevski est machiavélique au possible, mais Dazai n’est pas en reste avec une intelligence exceptionnelle et une capacité étonnante à se faire des alliés. Notons que cette longue séquence est entrecoupée d’un intermède : un énième combat entre Atsushi et Akutagawa, transformé en vampire, un peu anecdotique par rapport aux évènements principaux.
Entre Dazai et Dostoïevski, les retournements de situation et les pièges ne manquent pas, assurant un suspense très intense et sans temps mort tout le long. La dramatisation est ainsi à son maximum entre le passage du tome 24 au 25, qui revient sur Fukuchi et l’activation de l’Ordre Unique que lui a confié le chef des Nations Unies. C’est là qu’intervient l’intrigue avec Aya, une fillette de 10 ans, présente à l’aéroport lorsque Fukuchi a déclenché l’épidémie vampire. Admirant les Détectives Armés et aspirant à devenir une héroïne de la justice, elle cherche à retirer l’épée sacrée du corps de Bram afin de stopper l’épidémie et contre-carrer les plans de Fukuchi.
Nous arrivons dans la dernière ligne droite de la dernière ligne droite pour ainsi dire : le courage et la détermination d’Aya se trouvent au cœur de la résolution de la crise mondiale, offrant en même temps à Fukuzawa l’opportunité de conclure son duel avec son ami enfance, et désormais ennemi. Un moment d’une intensité très forte qui apporte enfin le dénouement à cette très longue affaire aux multiples ramifications. Du moins c’est qu’aurait pu penser le lecteur s’il ne connaissait pas par cœur les auteurs.
L’échange final entre Fukuzawa et Fukuchi, qui fait appel à leurs souvenirs d’enfance, constitue un joli moment, avec quelques explications et révélations intéressantes. La conclusion de cette longue bataille semble là, l’invasion mondiale étant stoppée et les Anges Déchus défaits. Mais bien évidemment ce serait trop simple, alors que ce fut déjà bien compliqué. Nous avons donc droit à un ultime rebondissement, pas forcément surprenant, qui laisse le lecteur sur un nouveau cliffhanger !
Kafka Asagiri et Harukawa 35 signent assurément l’apothéose de leur série avec cet acte qui cristallise tout ce qui fait le charme et la force de Bungô Stray Dogs, de l’utilisation stratégique des pouvoirs à la force de volonté et la camaraderie des personnages. Seul bémol : le casting se résume dans ces derniers tomes au chef et sous-chef des Détectives Armés. Les autres héros nous manquent un peu mais l’acte final devrait sans doute réparer cela !

Tanya The Evil - Tomes 21 & 22

Direction le Continent du Sud pour éliminer les restes de l'armée françoise. Un périple mené par un général d'exception que Tanya épaule avec brio. Mais cette campagne idéale, qui semblait pourtant prometteuse, pourrait bien s'enliser dans le désert par la trop grande audace de ses meneurs.
L’Empire avait décidé de laisser fuir les restes des forces françoise à Brest, et cela en dépit de l’avis contraire de Tanya qui pensa aller jusqu’à la rébellion pour couler leurs navires. Mais la puissance de la discipline fut la plus forte et elle accepta l’ordre de laisser faire. Depuis l’État-Major a compris son erreur : Le général De Lugo, une fois replié dans les colonies du Continent du Sud, a proclamé ses troupes comme « L’Armée de la République Françoise Libre », recevant le soutien des autres nations qui voient désormais l’Empire comme une menace existentielle.
Afin de l’éliminer, l’armée impériale monte un corps expéditionnaire commandé par un jeune prodige, le général Lomer. Celui-ci demande en soutien un bataillon de mages volants, et pas n’importe lequel : le plus puissant remède à tous les maux de l’Empire, le 203e bataillon de mages commandé par les Ailes d’Argent, que ses ennemis surnomment le Démon du Rhin. Bref, Tanya et ses hommes sont de la partie, se retrouvant de nouveau, et comme toujours, au cœur des évènements qui décideront du destin de l’Empire, et par conséquent du monde.
Le début de cette campagne se passe à merveille pour l’Empire : après un débarquement qui a pris les françois par surprise, le général Lomer décide de profiter de chaque opportunité pour continuer de les prendre au dépourvu. Dans les faits, il avance de port de port, de l’ouest vers l’est, pour arriver en une dizaine de jours à Alixandria. L’audace mêlée à quelques stratagèmes permet à Lomer de mener la danse, et en dernier recours il peut compter sur le 203e bataillon pour le défendre des contre-attaques des mages ennemis.
Il y a un côté burlesque à l’opération tant le général Lomer apparaît comme un personnage facétieux, que ses hommes, du simple soldat à ses aides de camp, admirent et suivent en dépit de leur perplexité. Les victoires aident à cela bien évidemment, mais le général possède également un grand cœur : lorsqu’un de ses bataillons se perd dans le désert, il accompagne lui-même l’équipe de recherche. Une décision qui achève sa popularité auprès de ses hommes et qui lui permet également de découvrir des troupes d’Albion déguisées en françois. La confirmation que De Lugo reçoit du soutien d’autres nations.
Du côté de Tanya, c’est la routine pour l’instant : elle et ses hommes écrasent leurs adversaires. Le Démon du Rhin retrouve ainsi le lieutenant-colonel Vianto, commandant des mages volants françois, pour la suite de leur combat, mais de nouveau ce dernier se révèle impuissant face à Tanya. Mais derrière tous ces succès commencent à apparaître un problème : le corps expéditionnaire impérial a avancé si vite que sa logistique et le ravitaillement ne suivent pas. Alors que cet aspect est une force de l’Empire, lui ayant permis de mener plusieurs fronts en Europe, elle pourrait cette fois-ci lui faire défaut.
Le récit se déplace et entraîne Tanya sur un nouveau continent pour, encore une fois, une mission cruciale pour l’avenir de l’Empire. Ces deux tomes installent le contexte, original, alliant toujours à la perfection la dimension didactique militaire et le divertissement avec des situations spectaculaires et des personnages hauts en couleur. Une lecture toujours aussi passionnante pour les amateurs de récit militaire, prenant place sur une autre Terre, aux différences intéressantes et malines.

Flying Witch - Tome 13

La vie paisible et sans histoire des sorcières d'Aomori est bouleversée par une nouvelle incroyable : leur région a été sélectionnée comme candidate pour le Grand Sabbat qui a lieu tous les vingt ans. Une ambiance digne des Jeux Olympiques, avec une Makoto survoltée qui fait partie du comité accueillant les inspectrices.
Ce nouvel été rompt la routine de ce coin de campagne du Japon où il fait bon vivre sans que rien ne s’y passe de significatif. En effet, la région d’Aomori est en lice pour accueillir le Grand Sabbat, la mythique réunion des sorcières du monde entier qui n’a lieu que tous les vingt ans. Makoto qui en rêve depuis toujours ne tient plus en place. Avec Maria et Akane, elle fait évidemment partie du comité qui doit accueillir les inspectrices chargées d’évaluer le site.
En dépit du contexte surnaturel des participants et de l’événement, cette visite prend la forme d’un classique circuit touristique au cours duquel le trio vante les charmes et les attraits culturels de leur région. Du moins c’est l’idée, car une équipe rivale décide de saboter leurs efforts ! La visite vire ainsi aux coups fourrés et à un détour par la Norvège sans billet retour. Qu’on se rassure : le burlesque demeure et tout se termine joyeusement, avec un gage amusant pour les perdantes.
En parallèle de cette grande affaire qui occupe la moitié du tome, Chihiro Ishizuka propose trois autres petites histoires selon la formule habituelle de la série. Tout d’abord, la famille de Chinatsu se rend compte qu’elle a oublié son anniversaire, comme cette dernière d’ailleurs. Une situation dangereuse pour une sorcière, même apprentie. Heureusement avec quelques guirlandes, un gâteau acheté à la supérette et Lapineau envoyant au ciel les esprits malins, tout finit par s’arranger.
Nous avons aussi droit à la récolte des pommes du verger de la famille de Chinatsu. Nous découvrons au passage l’ennemi juré de son père : un cerf qui s’empiffre de ses pommes avec qui il se bat littéralement tous les ans. Makoto tente de jouer la sorcière médiatrice mais c’est peine perdue : les deux « mâles », au caractère de cochon, ne pensent qu’à combattre pour leur territoire. Une séquence hilarante qui est complétée par un après-midi plus reposant au café d’Anzu qui fête le retour de son père, un commercial officiant dans les Outre Mondes. Un peu de magie faite maison conclut ces retrouvailles amusantes et touchantes.
Le tome annuel de Flying Witch reste fidèle à l’esprit de la série, oscillant entre humour décalé et tendresse dans un univers merveilleux développé avec soin, composé de mille détails fascinants et étranges. Cependant l’annonce et la préparation du Grand Sabbat promettent de transformer la campagne paisible d’Aomori en un événement mondial que nous avons hâte de découvrir.

Great Trailers - Tomes 2 & 3

L'institut Yao, qui s'est fixé pour mission de rebâtir la civilisation, subit l'assaut de plusieurs groupes hostiles qui cherchent à mettre la main sur Hinako, la mystérieuse jeune fille venue de Mars. Une course-poursuite effrénée s'engage avec en toile de fond les secrets qui ont amené à la destruction du monde.
Les héros et le lecteur n’ont pas le temps de respirer au cours de ces deux tomes qui prennent la forme d’une longue course-poursuite où l’action ne faiblit à aucun moment. Shin-Umeda, la communauté de survivants sur laquelle s’appuie l’institut Yao, installée dans l’ancienne Osaka, est d’abord attaquée par les forces de l’Akaguma, une organisation militaire d’origine chinoise.
Naoki et ses compagnons parviennent à repousser les assauts destructeurs des pillards, mais sans transition Elysium, la corporation multinationale martienne, lance à son tour une attaque sur leurs installations.
L’objectif de ces groupes est le même : mettre la main sur Hinako, recueillie par l’institut Yao, et qui serait la « clé du futur ». Un point d’intrigue mystérieux qui s’éclaire par à-coups via des flashbacks martiens revenant sur la naissance et l’enfance de Hinako. En parallèle, l’action se déplace dans les tunnels du métro d’Osaka où Naoki et Aya tentent de ralentir les soldats d’Elysium utilisant de lourdes amures mobiles, quasi indestructibles.
Entre culs-de-sac et explosions, l’inventivité des mecha-designs et les transformations de son héros, Naoki, Akira Miyagawa s’en donne à cœur joie. Le mangaka réussit même à placer le thème du voyage spatial avec le largage sur Terre de fusées pour le retour de l’escouade d’Elysium vers Mars. De la science-fiction de pointe qui rappelle que Miyagawa a signé précédemment l’adaptation manga de Appleseed XIII, une relecture du manga éponyme de Masamune Shirow.
De la Terre jusqu’à Mars, de mégalopoles dévastées en stations spatiales, Great Trailers confirme son statut de lecture SF de haute volée qui ravira les amateurs du genre. L’action se révèle non-stop, entrecoupée par des explications techniques et des flashbacks donnant les clés de compréhension de cet univers sophistiqué et passionnant, sans oublier la multitude de personnages secondaires qui apportent une vie grouillante au récit. Un incontournable du moment.

Le Terrarium dans mon tiroir

Deuxième des trois recueils de Ryoko Kui annoncés, la mangaka de Gloutons & Dragons, ces terrariums nous plongent dans 33 micronouvelles entre humour et philosophie. Un univers toujours aussi étonnant et mordant qui ravira les amateurs de la mangaka.
Après L’École des dragons sur la montagne, nous retrouvons Ryoko Kui dans un format un peu différent : 33 récits comme autant d’univers en miniature. Avec une moyenne de 6 pages par histoire, de 3 à 10 pages pour les plus longues, l’expérience de lecture fait la part belle aux changements d’ambiances et aux surprises.
Publié au Japon en 2013, soit un an avant le début de Gloutons & Dragons, ce recueil propose une anthologie de micronouvelles qui explorent différents registres : science-fiction, conte, merveilleux, allégorie sociale, romance, parodie ou simple gag. La mangaka y développe les mille facettes de son talent, de la création d’univers originaux à l’humour absurde en passant par le drame. Certaines histoires sont de facture classique, d’autres proposent des chutes inattendues, pleines de malice, souvent sur un thème de fin du monde détourné.
Nous retrouvons la question des sentiments et de la place dans la société, mais aussi bien d’autres sujets, dont certains annonciateurs de la future grande série de la mangaka, comme avec la chasse et la dégustation de dragons. Parmi les expérimentations il y a quelques jeux avec le Quatrième Mur, des histoires d’humains de compagnie assez étonnantes ou encore des réflexions sur la nature, le tourisme, les Pères Noël ou encore sur la richesse avec une femme à l’immense fortune dont la vie de luxe ne fera rêver personne.
Ryoko Kui sait également adapter son graphisme à ses thèmes : de magnifiques et profonds décors à base de hachures pour le fantastique et un style plus épuré pour les récits contemporains. Une lecture fascinante, drôle et légère, qui compile une trentaine d’univers aussi divers que décalés qui mettent parfaitement en avant le talent d’une mangaka à la fois poétique et terre-à-terre.

Yotsuba & - Tome 16

Toujours plaisant de lire ce manga, surtout que la sortie des tomes est sporadique (le dernier datant d'il y a bientôt quatre ans). Après un premier chapitre un peu gonflant à mes yeux pour raisons personnelles, le manga reprend une histoire super plaisante avec toujours ce plus sur les dessins et sa protagoniste principale. La randonnée en montagne est super bien fichue et je n'ai pas vu la lecture du tome passer. Mais pourtant ce n'était rien en comparaison au dernier chapitre du tome. Au départ je n'osais y croire mais e fait oui. Nous faire ramener ce personnage de Azumanga Daioh est une gigantesque bonne idée. L'alchimie fonctionne super bien et puis, et puis zut c'est trop cool de se dire que les deux mangas se déroulent dans le même univers. Alors je ne m'attends pas à voir tous les personnages revenir forcément, sinon on y serais encore dans cent ans vu le rythme de parution de l'auteur. Mais ça pourrait tellement ajouter de qualités de rencontres pour Yotsuba au sein d'un manga qui est déjà très qualitatif.

Gros plaisir, ponctué d'une très bonne surprise.

Tiens en voyant vos commentaires sur les tomes de Flying Witch et Yotsuba je me suis dit que je faisais bien de suivre ces séries chapitre par chapitre. Le rythme est tellement lent que ça dilue l'attente et donne une certaine impression de continuité ^^

J'étais super content de voir Kasuga dans Yotsuba aussi ! On lui disait qu'elle n'arriverait à rien et qu'elle était trop bête mais elle a réussi à accomplir son rêve de devenir prof. Bon elle a encore du chemin à faire mais les efforts sont là

En Pays Lointain

Récit complet qui nous entraîne dans la Cordillère des Andes. Un conte poétique et surprenant qui mêle plusieurs thèmes de façon astucieuse et harmonieuse. Une belle lecture, rafraîchissante et intemporelle... littéralement !
Dans un petit village au cœur des montagnes vit Chilo, une petite fille dotée du pouvoir de parler avec les objets. Un jour, elle découvre un inconnu dans son grenier. Cet homme, blessé, amnésique et ne parlant pas sa langue, semble venir d’un pays très différent du sien. Les villageois vont l’accueillir parmi eux tandis que Chilo va petit à petit réussir à communiquer avec lui et découvrir les secrets qu’il cache...
Proposé dans un grand format de 153mm x 210mm, de 368 pages, En Pays Lointain constitue à la fois une lecture simple et étonnante. Simple par son style graphique et narratif, jouant de courbes et de codes naïfs qui permettent d’aller à l’essentiel et de poser un récit intemporel et universel. Nous n’irons pas jusqu’à faire une comparaison avec Osamu Tezuka, mais Nasumi Sudo s’inscrit tout de même dans cette famille graphique ronde et expressive.
L’autre aspect, qui étonne, c’est le propos complexe qui mêle lieu inattendu (Amérique latine), drame familial, fantastique, écologie et quelques autres sujets que nous ne révèlerons pas. C’est finement écrit, tour à tour drôle, merveilleux et émouvant, donnant corps à un véritable conte moderne qui réenchante le monde.
De façon générale cette histoire pourra surprendre le lecteur tant elle semble mélanger les genres. Mais si on s’attarde sur son origine, elle ne l’est pas tant que ça. En Pays Lointain a été publié originalement au Japon entre 2016 et 2017 dans le magazine Comic Beam de l’éditeur Enterbrain. Celui-ci s’est en partie spécialisé dans les mangas atypiques, avec parfois une touche d’exotisme comme Bride Stories ou Isabella Bird. Et plus particulièrement dans le cas de Comic Beam, ce dernier se veut un magazine de manga alternatif, qui a publié Thermae Romae et les œuvres de Atsushi Kaneko.
En résumé un très beau récit complet qui entraîne le lecteur dans une histoire de rencontre improbable entre deux individus que tout sépare. Mais chacun trouvera chez l’autre ce qui lui manque pour continuer d’avancer dans une existence frappée par le malheur. Un conte d’espoir retrouvé sous le soleil chaleureux et plein de vie de la cordillère des Andes. À découvrir absolument !

Love X Dilemma - Tome 28 (fin)

Fin de parcours et conclusion pour ce soap opera assumé, centré sur les histoires d’amour d’un jeune homme avec ses deux sœurs par alliance. Un dénouement qui respecte la logique de la mangaka, mais qui fera nécessairement des déçus, puisque le héros n’épouse qu’une seule des héroïnes !
Alors que le bonheur semblait enfin total pour Natsuo — entre le succès de son livre et son mariage prochain avec Ruri, enceinte de leur enfant —, son passé amoureux avec Hina refait surface. Le responsable : le stalker de cette dernière, en prison, qui contacte un journaliste à scandale. Celui-ci fait bien son travail, même s’il enfreint un certain nombre de règles éthiques, et monte un dossier complet sur la vie amoureuse non orthodoxe de Natsuo.
Cette ultime ligne droite remet Hina au cœur du récit : étant elle-même au centre du futur scandale, elle apprend l’existence des investigations du journaliste grâce à Kiriya, qui a été interrogé. Elle décide de gérer cette affaire seule, ne révélant rien à Natsuo, renouant ainsi avec son penchant sacrificiel, déjà mis en évidence à plusieurs reprises dans la série. Toujours mue par son désir de protéger Natsuo et sa famille, Hina joue, à ses yeux, son dernier rôle : celui de leur assurer le bonheur. Cette affaire s’étale jusqu’à la moitié du tome, avant de déboucher sur un drame — le dernier des derniers —, puis d’entamer un long épilogue se déroulant plusieurs années plus tard.
Nous avons régulièrement cité le terme de soap opera pour décrire Love X Dilemma : avec ses intrigues amoureuses à la lisière de l’interdit et ses nombreux rebondissements, à la fois dramatiques et baroques, la vie de Natsuo n’a pas été un long fleuve tranquille. En particulier, son cœur a constamment vogué entre Hina, sa professeure du temps du lycée, et Ruri, une camarade de son âge… toutes deux sœurs et réunies avec notre héros à la suite du remariage de leurs parents respectifs. Un sac de nœuds sentimentaux et rocambolesques qui a fait passer les protagonistes — et le lecteur — par une myriade d’émotions.
Publié au Japon de 2014 à 2020 chez Kôdansha, et en France de 2016 à 2025, Love X Dilemma s’achève chez nous avec un tel retard qu’il semble inutile de garder le secret sur la fin. Si le choix de Kei Sasuga peut être discuté, comme tout dénouement de romance, la conclusion a suscité à l’époque un fort rejet des lecteurs occidentaux : la mangaka a ainsi reçu une avalanche de commentaires négatifs venus de l’étranger, qu’elle a qualifiés « d’insultes et de harcèlements prolongés », au point d’annoncer vouloir limiter son utilisation des réseaux sociaux.
Maître Sasuga a sans doute trop joué sur « les fausses fins heureuses avec Ruri » tout au long du manga, avec un énième rebondissement qui a fait déborder la coupe. Cependant, comme nous l’avons indiqué en préambule, le choix final nous semble bel et bien conforme à la logique du récit construit par la mangaka, qu’elle rappelle d’ailleurs dans la postface du tome : Hina ne pouvait trouver le bonheur qu’auprès de Natsuo, contrairement à Ruri.
Quoi qu’il en soit, si la dimension soap opera de l’œuvre n’a jamais fait de doute, l’histoire a su également proposer une approche réaliste de l’évolution de ses personnages, de lycéens à étudiants. En particulier, le personnage de Ruri s’est métamorphosé par rapport à ses débuts, acquérant une grande maturité, mise à contribution lors du dénouement. Natsuo, de son côté, a appris à voir clair dans ses sentiments et dans ses rêves. Hina, quant à elle, peut être vue comme l’élément immuable et le point d’ancrage du récit.
Si l’on ajoute certains sujets forts comme le harcèlement de type stalker, la drogue ou encore le sexisme, Love X Dilemma aura été indubitablement une œuvre marquante et réussie, jouant des clichés, n’hésitant jamais sur l’aspect coquin ou mélo, donnant ainsi naissance à un objet complet et complexe. Sa fin controversée, concernant le couple final, ajoute un autre élément à sa légende : celle d’une œuvre composée bel et bien de deux romances complémentaires, aussi soignées et développées l’une que l’autre, presque impossibles à départager.