Sur le fond, bien sûr, tu as raison et j’ai tord. A quoi sert de lire lorsque sait tout de suite ce que ce que l’on va trouver ne va pas nous satisfaire pleinement, à quoi sert de s’attaquer sans cesse à la même chose, de répéter les mêmes reproches, de faire varier ad nauseam la complainte de la vielle aigrie ?
Bien sûr, tu n’as pas raison dans tout ce que tu dis. Tu as tord par exemple quand tu dis que je n’ai jamais aimé Bleach, j’ai vraiment adoré le début. Je dévorais les tomes sur mon canapé, j’arborais fièrement un avatar raccord avec ma nouvelle marotte. Heureuse époque.
Je critique Bleach comme je le lis : avec plaisir. J’ai du plaisir à lire Bleach parce que je connais les personnages par cœur, que j’y suis attachée, même à Ichigo le chevalier pompeux, Inoue le boulet pulmonaire (personnelement, contrairement à Le Gourmet, je n'ai pas trouvé ça plus irréaliste que d'habitude qu'elle n'hésite pas. Il est plus que temps qu'elle cesse de gémir, ses collègues n'hésitent jamais avant de taper la pose), ou les autres. Ils ne m’agacent pas, je me moque mais je les aime bien. Je veux savoir ce qui va leur arriver, j’aime le trait de Kubo qui est vraiment clair, net, dynamique. J’ai vraiment l’impression que c’est le même plaisir que l’on peut ressentir avec un doudou manga, usé, fatigué, inutile, que l’on déchire, que l’on salit, mais que l’on aime bien quand même.
Et puis je critique pour la critique. Parce que je ne critique pas « à chaque fois », mais plutôt une fois tous les 3 mois, ce qui n’est pas vraiment digne de Stakhanov. Je critique, pour la critique et je ne m’en cache pas, parce que ça m’amuse, parce que ça défoule, parce que je suis lue, et que j’ai la prétention de parfois faire rire. Je critique parce que parfois, je glisse des éléments positifs dans mes critiques.
Je cherche aussi à provoquer des réactions, à confronter mes impressions, à rencontrer une opposition. Je ne prétends pas avoir raison, mon point de vue n’est jamais que mon point de vue et parfois, en lisant les vôtres, je me range à votre avis.
Je critique Bleach comme je le perçoit : répétitif, attendu, mais avec plaisir...
Pour ce qui est de contrarier la fanbase « inutilement », euh, je me demande si tu es sérieux. Définis « utilement » et jettes un œil à ta signature. Et même, je crains bien d’être déjà vouée aux gémonies par les fans au premier degré de Bleach, Get Backers, ect … dilligaf ?
Par contre tu fais une confusion fréquente, que je faisais aussi, à propos du seinen.
Le seinen n’est pas un gage de qualité ni de la mise en page, ni du scénario. Le seinen c’est le type de journal dans lequel paraissent les prébub’. Alors, d’accord, ces magazines ayant des cibles différentes, les scénarios ont l’air de varier vers des choses sophistiquées, ou du moins plus matures ou violentes, mais des mangas comme Maison Ikkoku ou Ah ! My Goddess (NDLA : Love Hina, mais avec des déesses nordiques) sont publiés dans un magazine seinen, alors que ce sont tous les deux des comédies romantiques pleines de bons sentiments. Et c’est loin d’être une exception. A contrario, il existe des shonen au scénario élaboré. Les shonen, shojo, seinen, josei sont des labels éditoriaux que l’on colle, mais pas forcément de la même façon en France et au Japon. Shonen serait synonyme de manga commercial, mais les seinen sont soumis aux dures lois de la prépub’ aussi. Il y a de mauvais seinen (dans la liste de wikipédia d’où est tiré ta citation, on trouve Rose Hip Rose, qui est une histoire de lycéennes bien roulées qui font mumuse avec de gros flingues) comme il y a de mauvais shonen, ne serait-ce que parce que peut aussi porter l’étiquette seinen tout manga un peu naze, mais trop violent pour être lu par des préados.
_________________
 It's all fun and games until someone commits sudoku
|