Je vote Zoichi. Pour plusieurs raisons, pour Tsutomu Nihei un mangaka talentueux au coup de crayon ultra nerveux, sale et "dark", pour Blame un manga génialissime et incontournable, et, surtout, pour cette future référence en terme de seinen qu'est Biomega.
Je ne vais pas essayer de décrire qui est le héros de ce manga, car, pour réussir à le comprendre, il faut déjà parvenir à s'accrocher au rythme effréné de l'histoire, elle même prise de vitesse par un héros inarrêtable et fonçant à toutes allures vers son objectif. Aucun temps de répit n'est accordé au lecteur et Zoichi nous entraîne dans une course poursuite de folie. Quelques soient les obstacles, légions de zombies, assassins psychopathes, monstres effroyables, bombardement de missiles, Zoichi balaie tous ceux qui se dressent face à lui avec une apparente facilité et un arsenal qui ferait pâlir n'importe quel Gantzer.
Il n'a qu'un seul objectif, accomplir sa mission et récupérer Ion Green, une miraculée ayant résisté au virus qui a anéanti les êtres humains.
Pour ce faire, un arsenal dévastateur est mis à sa disposition, à commencer par sa plus fidèle alliée, sa moto futuriste qu'il trimballe partout avec lui (cage d'ascenseur sans ascenseur y compris). Une moto pleine de surprise, munie de puissants lasers, pouvant rouler à la verticale, stocker différentes armes lourdes, ou lui servir de bouclier, autant dire que durant les scènes d'actions ou face à des armées de zombies, les possibilités de mises en scène sont extrêmement variées, du pur bonheur pour les yeux du lecteur.
En plus de sa moto, on lui trouve des armes plus conventionnelles, telles qu'un flingue provoquant une sorte d'implosion sur la cible au moment de l'impact (instants gores garantis), une sorte de hache assez fine et légère mais très design et une capacité de combat au corps à corps où il allie force, résistance et vitesse grâce à son corps d'être cybernétique. Et je ne parle pas de l'arme grâce à laquelle il put stopper une dizaine de missiles titanesques en plein vol...
Bref, un arsenal propice aux giclées de sang en pagaille, tous ça dans le style extrêmement noir et "sale" du mangaka rendant les pages sublimes.
Zoichi est donc un androïde très peu bavard et ne laisse jamais rien transparaître, il a un objectif et il s'y tient. Point. A-t-il ne serait-ce qu'un soupçon d'humanité ou d'émotions ? Difficile à dire... Il est très dur à suivre dans sa course en avant et il est clair qu'un minimum de concentration est demandé à la lecture d'un tome de Biomega, pour comprendre l'histoire et les personnages.
Un petit mot sur Mokona pour finir ? On reprend tout ce qui a été dit précédemment, on met des négations un peu partout, un soupçon de grimasses de dégoût et de désintérêt, et on arrive finalement à l'image que j'en aie. En attendant le tome 5...
