Il y a quelques jours, j’ai pris une décision lourde de conséquences… J’ai ainsi décidé d’aimer une jeune fille qui était jusqu’à présent totalement passée inaperçue devant mes yeux voilés. C’est que Platon nous a toujours expressément signifié qu’on était, tous autant qu’on est, enfermés dans une caverne avec un bonimenteur de clown au dehors à agiter des ombres pour faire son intéressant. Cette demoiselle se prélasse de son douçâtre nom d’Hinata. Bien sûr, je ne vais l’apprécier et lui vouer un culte que par pur challenge personnel, voir comme ça combien de temps je vais bien pouvoir tenir, mais en attendant, et parce que je ne veux pas la blesser, je me dois donc de me conformer à ses désirs : j’ai rêvé que j’allais adorer Naruto… Certes, c’est drôle, mais c’est vrai, je ne mens pas et je me plierai à mon vœu tel un moine des monts isolés. Néanmoins, il est risible de remarquer que Naruto n’est plus là pour se prendre en pleine face mes compliments. Penchons-nous donc sur ce nouveau chapitre du cru d’un Kishi – pas que je sois intime avec lui mais une apocope affectueuse ne peut pas faire de mal – de plus en plus expérimental.
Ebloui des éclairs (au chocolat), assailli de soubresauts fournis par un dantesque combat, je reste sans mot dire tellement je suis ébouriffé. Comprenez bien que ce manga sagace ne m’agace plus qu’un peu, loin encore de mes impressions d’antan au goût incrusté de dégoût. Effectivement, je le confesse, j’ai un regain d’intérêt pour cette production Kishimo(u)tarde, et ce n’est pourtant pas faute de réprimer, par essais, dans l’instant mes remontées immondes de l’ordre du désordre. J’ai donc été vaincu, parce que j’ai voulu savoir la suite, convaincu pour la première fois depuis longtemps, j’ai été intrigué. Je ne cache pas, cependant, que cette impression de renouveau était tout de même mince : je n’étais pas non plus pris ni épris, calcinant d’hystérie, pour Naruto (simplement Hinata, ça suffit déjà). Il faut dire que je n’ai jamais été très réceptif au coup de crayon de Kishi et que quand bien même je lui reconnais un effort particulier et une application tout entière, je ne saurais manifester toutefois de l’admiration que pour son attitude, non pour sa réalisation. Maintenant, sur l’histoire et les retournements développés en eux-mêmes, je suis tenté de conclure en toute simplicité que ça reste dans le style de Naruto, ni plus ni moins. Le refrain sempiternel du « je te tiens, tu me tiens par la barbichette » semble avoir encore de beaux jours devant lui, tant son utilisation devient abondante chez Kishi, sans doute de manière abusive d’ailleurs. Du coup, on ne se surprend plus guère à voir tous ces artifices valser de concert, à la queuleuleu, les uns après les autres. Les affrontements deviennent connus, sans surprises, les techniques ultimes, plus ultimes toujours que la plus ultime des ultimes, s’enchainent à qui mieux mieux, telles les crescendos de Rossini, pour enfin s’empaffer d’un revers tout en vitesse. Ces trames reviennent également dans ce combat fratricide, ce qui est dommageable c’est entendu, mais bizarrement, ça me dérange un peu moins qu’à l’accoutumé, peut-être est-ce dû à un lavage de cerveau opéré in situ ? Toujours est-il que si j’exècre, comme à mon habitude, les procédés, le résultat m’est lui plus respirable que jadis. D’autant plus que la disparition d’Orochimaru, si elle est définitive, sonne pour moi le glas de la fin d’un cycle, chose que j’apprécie à sa juste mesure, certainement aussi par mon manque d’attachement envers le serpent à "sornette". Et puis, qu’Itachi gagne, je signe : Sasuke, qu’il meurt et qu’on en parle plus !
PS : Au fait Cutty, t'as décidé de te prendre pour Deu$ cette semaine ? ~_^
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