Mise en bouche :
Pour avoir fait tourner au vinaigre un contrat, deux tueurs à gage du nom de Raymond (Collin Farrel) et Kent (Brendan Gleeson) ont pour ordre de quitter au plus vite Londres et de rejoindre la petite ville belge de Bruges histoire de se faire oublier quelques temps. Leur employeur, Harry (Ralph Fiennes), leur conseille de patienter en attendant son coup de téléphone.
Kent décide de jouer les visiteurs dans cette ville au charme médiéval, mais Ray n'en peut rapidement plus.
Avis :
Passé inaperçu lors de sa sortie en salle (où il est d'ailleurs très difficile à trouver maintenant, sans doute parce qu'il est sorti il y a déjà un bon mois et demi), Bons Baisers de Bruges (BBdB) est pourtant une petite réussite.
Le film a une atmosphère assez unique pour le genre, vraiment charmante et déroutante, et évite de justesse tous les clichés horripilants qui auraient pu le ponctuer. Au lieu d'avoir droit à une parodie de la vie belge, où les moules-frites et le chocolat sont partout, le réalisateur préfère montrer un visage brugeois très crédible (même si la bière foisonne beaucoup dans les bars), à l'image de son film qui a une ambiance décalée mais qui garde une part de crédibilité vraiment plaisante.
Sans grosses ambitions, le scénario réussit à nous scotcher jusqu'à son fatidique dénouement, notamment grâce au duo excellent Farrel-Gleeson, qui parvient à nous soutirer plus que des sourires lors de dialogues destinés à être cultes.
L'humour, souvent très noir, est à s'esclaffer tant certaines répliques deviennent surréalistes tellement elles sont décalées et grotesques (la scène au restaurant ; dans le parc pour enfants ; le face-à-face dans l'hôtel entre Harry et Ray).
Pour conclure, bien que perfectible et avec un goût d'inachevé, Martin Mc Donagh signe ici un long-métrage sans prétention, mais au jeu d'acteur époustouflant (Collin Farell est incroyable, sincérement), à l'ambiance unique et réussissant dans toutes ses scènes à mélanger l'humour noir, le drame, le cynisme et le sordide (le monologue final en est l'ultime preuve) , sans qu'aucun des genres ne prennent le dessus sur les autres, permettant de varier les visions du film.
S'il n'était pas sorti depuis si longtemps, j'vous le recommanderais bien ^_^