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MessagePosté: Sam 21 Mar 2009 10:16 
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Bon finalement je n'ai pas pu voir Lolita hier soir mais j'ai tout de même vu Barry Lyndon en début de semaine, voici ce que j'en pense, attention je vais surement spoiler.

La première partie où Barry monte petit a petit les échelons on se met a le soutenir, a vouloir que pour lui que tout ce passe bien, vu qu'il n'a pas vraiment eu de chance, d'ailleurs parfois ce n'est même pas lui qui choisi quel chemin prendre dans sa vie. Je n'ai pas senti que le rythme était long pour cette partie contrairement a la deuxième que j'ai un peu moins aimé.
Dans cette deuxième partie Barry fait enfin parti de la haute socièté, il devient Barry Lyndon mais on s'apperçoit que c'est vraiment une ordure, enfin c'est ce que moi j'ai ressenti, ne pensant qu'a sa petite personne et a sa réputation et en voulant en avoir toujours plus. J'étais donc content que tout sécroule au tour de lui autant que je l'étais lorsque tout allait bien pour lui en première partie. Mais bon je ne suis pas un monstre, j'ai eu un peu pitié pour lui a la fin mais bon en même temps c'est de sa faute. ^^
C'est marrant aussi, je ne pensais pas que les duels aurait une place aussi important pour lui, car son premier duel fut le début de sa nouvelle vie et le second y mis fin, la boucle fut donc bouclé.
Concernant la forme du film, encore une fois avec Kubrick c'est impeccable, c'est trés beau, bonne mise en scène, etc...Les acteurs sont aussi tous bons, pour ce qui est du rythme du film que certain juge trop lent et bien ce n'est pas mon cas et concernant la longueur du film je n'ai pas vu les 3 heures passé, conclusion le film m'a bien plu alors que je pensais qu'il avait peu de chance qu'il me plaise.

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MessagePosté: Sam 21 Mar 2009 18:35 
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Si je ne suis pas systématiquement intervenu, c’est parce que je n’avais pas non plus tellement de choses à ajouter aux réponses que ce topic a pu recevoir. En tous les cas, je vous suis vraiment reconnaissant de ne pas avoir fait de cet article-anniversaire un flop. Merci ! T_T

Sinon, merci à TEW d’avoir relevé toutes ces petites allusions, c’était très sympa à voir. Et content que tu apprécies Kubrick, Saito ! ^^


Dernière édition par EnOd le Mar 4 Aoû 2009 18:04, édité 1 fois.

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MessagePosté: Dim 14 Juin 2009 13:33 
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Hey ! Aie vu Shining le week-end dernier ! Maintenant que j'ai du temps devant moi, je vais pouvoir faire ma p'tite critique.

Alors, commencons par le film en lui même. Un film d'horreur. Comme l'a dit la jacquette, c'est l'un de seuls films où le noir ne joue aucun rôle dans le décor horrifique, ici c'est la neige éblouissante, la lumière, les espace vides et symétriques. J'ai rarement sursauté dans les scènes sensés faire peur, sauf dans ce fuckin' piège dans lequel je tombe toujours, les changements de jours: les "Wednesday", "Monday", et "4 P.M" qui apparaissent n'importe comment, généralement dans un de ses moments tendus que Kubrick sait si bien faire, accompagné d'une note grave (si je me souviens bien).
C'est tellement brusque et innovant que ça m'a surpris (on ne favorise pas la scène mais l'après-scène, ce qui est assez fort ! Comme exemple, j'ai le gosse qui entre dans la chambre défendue).

Alors, je reviens sur le décor.
L'impression de solitude est tellement bien foutue que je me suis moi-même pris au jeu (rassurez-vous je n'ai tué qu'un chien), les salles gigantesques et vides, où les pas résonnent et la respiration se fait entendre, ça me fait frissoner.
Pareil, les longues scènes où ce P%£#§ DE GOSSE TRAÎNE DANS LES COULOIRS MAIS POURQUOI IL FAIT CA NOM DE DIOU ? m'ont coupé le souffle, c'est pire que le train de la mine.
Ce que j'aime chez Kubrick, c'est qu'il arriverait à me faire peur en filmant une endive.
Dans le même genre de scène culte horrifique, il y a le labyrinthe, de jour comme de nuit, avec ou sans neige, qui est carrément flippant.

Par contre, je pointe du doigt les fantômes assez fades (la femme dans la douche, l'ascenseur -bien que la scène soit mythique, le Shining que l'ont voit trop peu et les soeurs jumelles) qui apparaissent pour disparaître tout de suite, sans savoir leurs origines et qui sont sans un grand interêt.
C'est surement le seul truc qui m'a un peu déçu.
Chez King, on trouve souvent à la fin de ses romans une "mort" (quelqu'elle soit) du "mal" (quelqu'il soit), comme dans ça, Rose Red, Carrie et Shining, les maisons hantés qui sont détruites, le monstre qui meurt. Tout a une fin. Or, je retrouve un sentiment d'inachevé dans Shining, mais elle peut avoir un sens. On peut pensé que cet évenement n'est pas le premier et certainement pas le dernier (référence: l'image de fin ?).

Pareil, je suis déçu du Shining. Il est mal expliqué et mal utilisé, hélas, j'espérais en savoir un peu plus.
Par contre, palme d'or à Nicholson, qui a une tête de fou du début à la fin (d'ailleurs, suis-je le seul à avoir trouvé ça étrange ?), et à Danny, qui fait peur avec son petit doigt. D'ailleurs je n'arrive pas à croire que l'acteur n'ait pas compris qu'il jouait un film d'horreur XD
Et puis, j'aimerais bien connaître votre version de la scène finale.
J'aimerais bien que cette version-çi soit la bonne: Jack Nicholson est déjà venu ici et reviens terminer ce qu'il a commencé, ca explique pourquoi il met si peu de temps à venir là-bas et pourquoi il a déjà une tête de fou.
Mais cette version est impossible puisque rien ne concorde, en particulier le temps: Jack n'a pas vieilli d'un pouce.
Pareil, celle du "trophée", qui montre toutes les victimes de l'hôtel ne marche pas beaucoup, puisqu'on n'aperçoit pas les jumelles (ni aucun autre fantôme d'ailleurs). Mais j'ai appris récemment que cette image vient en fait d'une vraie photo où l'ont a rajouté la tête de Jack Nicholson... A voir...
Sinon ,cela va sans dire: J'ai adoré ce film !

Bon, je n'ai pas trop de temps devant moi, mais je vais quand même faire une petit remarque sur Clockwork Orange.
C'est un très très bon film, mais je n'ai pas aimé. Ce n'est pas ma tasse de thé. L'abondance (voulue) de sexe et de viol m'ont mis mal à l'aise.
Certe, c'est fait exprès, pour que le spectateur partage l'horreur des victimes, sans pouvoir faire quelque chose pour l'aider. C'est très bien foutue, mais j'accroche pas malgré moi.
Et pour les scènes de sexes où les filles sont consentantes, j'ai bien entendu compris que c'était pour montrer la décadence de la jeunesse, qui s'abandonne au plaisir de la chair, de la violence et de l'alcool (? Si je me souviens bien). Jamais vu un film si subtil et brute à la fois. =)
Je comprend totalement les gens qui ont aimé.
Mais moi... C'est une autre histoire ^_^

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MessagePosté: Dim 14 Juin 2009 14:15 
Ô-Totoro
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Alors, pour rebondir sur les propos de Donnie Darko sur Shining, et les points faibles qu'il lui a trouvé (l'absence d'explication, l'apparition furtive des fantomes etc.), j'explique.
Stanley Kubrick a fait ce film d'horreur avec un objectif en tête, à savoir de créer un film qui ne se démode pas et qui fasse peur. Pour le premier point, c'est l'inexistence d'effets spéciaux et le réalisme primaire des fantomes croisés.
Le deuxième est beaucoup plus complexe car il induit une première notion qui fait souvent défaut aux films d'horreur : le cadre doit paraître complètement réel pour que le spectateur puisse imaginer qu'une histoire pareille puisse lui arriver. D'où, d'ailleurs, le fait qu'il n'ait utilisé quasiment aucun décor et qu'il ait tourné dans des lieux existants. Mais cela implique aussi le fait que les évènements étranges qui se produisent doivent mettre en doute la perception qu'on a de notre environnement : la crédibilité vient du fait qu'on ne sait pas si les personnages ont des hallucinations ou si les apparitions sont réelles, donc leur rapidité et leur non-explication. Le spectateur doit rester dans le doute : est-ce réel, est-ce imaginaire ? On ne doit pas pouvoir émettre de certitude, on reste dans le flou, à la frontière du réel et de l'étrange. Cela rejoint énormement le fantastique. Les fantomes ne sont pas une fin en soi, mais un moyen.
Dans le roman de Stephen King, la bizarrerie apparaissait très vite comme acquise et réelle, chez Kubrick c'est le contraire : le doute instaure le malaise.
Ce n'est qu'à la fin, au moment où le paranormal et les personnages interagissent dans la scène où Jack ouvre la porte du garde-manger de l'intérieur (ce qui est impossible) que l'univers bascule et on se rend compte que les fantomes ont une possibilité d'agir sur le réel (sinon le majordome n'aurait pas pu l'aider à ôter le locquet). Cette scène fait le déclic. Mais avant et après, l'ambiguïté restera, pour que le spectateur n'ait de répère que le cadre de l'histoire, le reste s'enfonçant dans l'iréel. Le dernier plan en est une splendide représentation, puisqu'on y voit Jack sur une photo d'une époque où il ne pouvait pas être né : la photo est-elle une hallucination ou est-ce le spectateur qui hallucine ? Le doute est encore là.
A mon avis, il n'y a rien à décrypter là dessous sur l'histoire, mais sur l'effet que cela provoque au spectateur. Shining est l'un des films de Kubrick les plus sensoriels, et non pas porté sur la réflexion : le réalisateur joue à nous faire entrer dans une histoire absurde en la rendant étrangement crédible et en distillant peu à peu l'horreur. Le manque d'explications et les incohérences (maîtrisées, cela va sans dire) est là pour ne pas donner de repère, pour provoquer le malaise. Très grande réussite, évidement.

Sinon, pour A Clockwork Orange, même s'il est mon film préféré du réalisateur, je comprends ton point de vue (même si par mp, tu t'étais juste centré sur le fait que tu trouvais le film mauvais :P) parce que j'ai d'habitude en horreur les films qui utilisent le procédé de la violence pour la dénoncer. Mais dans celui-ci, la voix-off d'Alex est tellement surréaliste, tellement détachée qu'on comprend très vite que ce n'est pas une apologie mais une disgression de la violence. De même, la forme de quasi- fable (le parallélisme de l'histoire n'est absolument pas crédible) renforce cette impression de dénonciation, en même temps qu'elle élargit son propos. La morale du film est cynique : d'une part, elle achève l'oeuvre en admettant que la liberté est le fait de pouvoir faire ce que l'on veut même les pires choses ; d'autre part, elle énonce " il ne faut lyncher personne ".
Pour cette citation (de Kubrick), il faut expliquer que la mise en place d'un héros dérangé et dérangeant à l'avantage de ne pas créer la morale simpliste " il ne faut pas lyncher les gens parce qu'ils pourraient être gentils" (un concept qu'on retrouve dans d'autres films et qui ne sert à rien). Là, au contraire, Kubrick démontre que la violence, sur qui que ce soit, n'est pas tolérable. D'où un propos non pas anarchiste et violent comme l'on dit les détraqueurs du film, mais au contraire une philosophie anti-violence.


Edit : Je remarque que j'ai dû faire beaucoup de répétitions dans mes explications et que j'ai été très flou sur certains points, ça m'apprendra à tout écrire d'une traite, désolé ^^".


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MessagePosté: Dim 14 Juin 2009 14:53 
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Je fait une résurection de Topic et on me répond ? O_o
Si ce n'était pas Leto II, j'en serais presque honoré :P

Comme je ne suis qu'un boulet qui ne sert à rien, je vais utiliser l'attaque quote !

Citation:
Leto II a écrit:
la crédibilité vient du fait qu'on ne sait pas si les personnages ont des hallucinations ou si les apparitions sont réelles, donc leur rapidité et leur non-explication.

C'est court, mais j'aime. En effet, vu sous cet angle, ça se tient. Moi je me suis mis dans la tête avant même d'avoir commencé à visionner le film que la maison était hantée, c'était sûr et certain. D'ailleurs Kubrick joue avec nous en instorant dès le début une histoire louche de cimetierre indien et de succession de massacres (il n'y en a qu'un seul qui est expliqué mais on en devine d'autre. D'où la question "s'il n'y a eu qu'un seul massacre, pourquoi autant de morts ?" Toujours l'hallucination ?), en mettant de la musique indienne quand les évènements tournent mal et, plus subtil encore (merci Wiki), des techniques ancestrales indiennes (Danny qui revient sur ses pas dans la neige). Donc si je comprends bien (j'ajoute un peu de mon fantasme dans ton explication), peut être avons-nous aussi des visions (l'étendue du Shining ^^) et sommes victimes de la claustrophobie maladive que subit Jack, tout comme lui, au début du film. Sympa.

Citation:
Leto II a écrit:
je comprends ton point de vue (même si par mp, tu t'étais juste centré sur le fait que tu trouvais le film mauvais :P)

Attend, le film n'est pas non plus parfait, il comporte plusieurs défauts. Celui qui m'a sauté aux yeux est quand Alex chante "Sing in the rain" dans la baignoire. C'est gros, c'est facile, c'est absurde. Le chapitre lui-même est absurde: la façon dont Alex arrive ici (aussi bien mené soit-il). Et puis les vêtements ridicules (qui te font tellement fantasmé :P) qui dérivent de beaucoup a la mode d'aujourd'hui, la manière aisée de parler, tous ces petits détails chez ces jeunes délinquants qui ne font que vieillir le film. Certe, j'accepte très bien le fait que Kubrick n'ait pas donné une vision futuriste réelle, mais la sienne. Mais néanmoins ça m'a titillé ^__^

Citation:
Leto II a écrit:
Edit : Je remarque que j'ai dû faire beaucoup de répétitions dans mes explications et que j'ai été très flou sur certains points, ça m'apprendra à tout écrire d'une traite, désolé ^^".

Bouh, c'est nul, quelle merde ! ^___^

EDIT: Je reviens sur le terme "réaliste" (paske ya d mots ke g pa tro conpri apré). Bien sûr que Clockwork Orange n'est pas réaliste. Pour ça, il faut voir la scène où Alex se fait guérir de force qui sort tout droit de la Science-Fiction. Ca je l'avais bien compris, c'est surtout le fil de l'histoire qui devient assez surprenante et grossière dès qu'il sort de prison. Là, l'histoire se répète, les rencontres se font brutalements, tous les destins sont liés et se croisent. On sort très vite du "réalisme" de la partie précédente (où Alex était un gros Psycho) pour entrer dans un monde étrange, où la fatalité a une place bien particulière.

Oh, et désolé de ne pas avoir eu plus d'arguments, j'ai vu le film il y a longtemps. Tu t'attendais à une bataille de Troll avoue :P

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Dernière édition par Donnie Darko le Dim 14 Juin 2009 15:34, édité 1 fois.

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MessagePosté: Dim 14 Juin 2009 15:09 
Ô-Totoro
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Je quote encore une fois, j'aime les débats inter-minables (c'est le cas de le dire \o/).
Donnie Darko a écrit:
Attend, le film n'est pas non plus parfait, il comporte plusieurs défauts. Celui qui m'a sauté aux yeux est quand Alex chante "Sing in the rain" dans la baignoire. C'est gros, c'est facile, c'est absurde. Le chapitre lui-même est absurde: la façon dont Alex arrive ici (aussi bien mené soit-il). Et puis les vêtements ridicules (qui te font tellement fantasmé :P) qui dérivent de beaucoup a la mode d'aujourd'hui, la manière aisée de parler, tous ces petits détails chez ces jeunes délinquants qui ne font que vieillir le film. Certe, j'accepte très bien le fait que Kubrick n'ait pas donné une vision futuriste réelle, mais la sienne. Mais néanmoins ça m'a titillé ^__^

Le fait est que A Clockwork Orange n'est pas par essence censé être réaliste. Comme tous les films de Kubrick, il retravaille la réalité, il la représente mais n'en est pas une reproduction. Par l'aspect visuel d'abord (pour l'époque, le film montrait une vision futuriste, et il a gardé aujourd'hui un esthétisme propre. Peut-être vieillot -je ne le ressens pas ainsi-, mais il crée son univers) mais aussi par l'histoire. Cela a pour raison que Kubrick veut instaurer une distanciation nécessaire entre le réel et son oeuvre, pour que le spectateur puisse plus aisément être amener à réfléchir dessus ; alors que si c'était une réalité exacerbée, il pourrait n'avoir l'impression que ce n'est qu'une histoire. La narration chez Kubrick n'est pas une fin, seulement un moyen.
Je me répète vis-à-vis de ce que j'ai dit juste plus haut, A Clockwork Orange prend l'aspect d'une fable cynique, d'une contre-utopie, en tout cas pas d'une histoire qui se veut réaliste ou qui a l'intention de montrer la réalité. La construction est ainsi : elle peut sembler grossière (pas que la scène où il se retrouve chez le vieil homme qu'il avait tabassé, mais toute cette partie fait écho à la première de manière si visible - les parents, le clochard, les ex-drougs et l'infirme- qu'on comprend rapidement que l'histoire importe moins que le message qu'elle fait passer). C'était un aspect intrinsèque dans le roman d'Anthony Burgess (que je conseille, ne serait-ce que pour sa narration extraordinaire - et qu'on retrouve beaucoup dans le film) et qui a plu à Kubrick parce que justement, la construction était telle qu'elle en était presque grossière, mais très intéressante.

Je sais que je défends facilement l'un de mes films préférés, et donc que je ne suis pas la personne la plus objective, mais il est beaucoup moins perfectible qu'il ne peut sembler. Le fait est qu'il n'a aucune prétention d'être réaliste, au contraire, c'est une condition nécessaire à activer la réflexion chez le spectateur.


Edit : Non, je n'espérais rien d'autre que du débat, j'ai trop de respect pour Kubrick pour troller dessus.


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MessagePosté: Dim 14 Juin 2009 20:34 
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Depuis pas mal de temps, je voulais faire un bilan des films de Kubrick que j'ai pu voir. Et je me sens aujourd'hui assez motivé pour m'exprimer.

Le premier des films de Kubrick que j'ai pu voir fut Shining. D'ailleurs, je ne savais pas du tout que le réalisateur était celui auquel est dédié ce sujet. Je pensais avoir affaire à un film tout ce qu'il y a de plus normal, à la limite du navet (les films d'horreur et moi...). Mais me voilà projeté dans une histoire vraiment dingue, avec un père penchant vers la folie, une mère stupide et leur fils attentif à ce qui l'entoure. J'avoue que dès les premières minutes du film on peut avoir une vue d'ensemble du film, avec un Jack narguant son employeur : "Non, cela ne m'arrivera pas de découper ma famille à coup de hache, hé hé hé hé.". C'est à partir de cette déclaration que j'ai su que ça allait être un film vraiment spécial. Et le reste n'a fait que confirmer cette idée, avec un plaisir continu à voir Jack passer dans le côté obscur de sa personnalité, au fil des rencontres avec le personnel de l'hôtel Overlook.
J'ai également trouvé les décors fantastiques : on a l'impression que les personnages ne sont rien devant de tels décors. Ils sont ridicules et semblent prisonniers de cette ambiance malsaine (balle qui rebondit pour revenir trois heures plus tard ; Danny qui arpente les couloirs @_*). J'ai vraiment ressenti de la tension devant ces décors et éléments judicieusement choisis. Par exemple, lors de la première visite de l'hôtel, le gérant des cuisines (dont le nom m'échappe, besoin de me re-regarder le film) expose les différents alimentes de la réserve. Et bien, rien qu'avec cette scène, je fus terrifié ! Ne me demandez pas pourquoi des salades, du beaf et de la viande me firent cette impression, mais ce fut de la peur que j'ai ressenti (je sens que ma crédibilité sur le Forum est en chute libre).
Shining fut donc ma première et excellent rencontre avec l'univers de Kubrick, et se classe premier de mes films préférés (voilà comme ça, direct) tant je fus surpris par cet Hôtel et ses occupants.

Puis, apprenant que ce film était de Stanley Kubrick, j'ai voulu voir d'autres œuvres de réalisateur. C'est ainsi que je découvris Fullmetal Jacket. Le film me disait quelque chose : je l'avais entrevu il y a quatre ou cinq ans sur Arte et je ne me souvenais quasiment de rien, sauf quelques bribes de scènes. Je redécouvris donc le camp d'entrainement des Marines de l'US army (accent américain avec plein de gros mots dedans). Et j'ai ris devant Hartmann insultant ses nouvelles recrues. Je savais que c'était vraiment la réalité, avec des instructeurs haranguant les soldats pour les motiver à mort ; mais cela semblait presque irréaliste tant c'était gros. C'est sur ce sentiment que passa tranquillement la première partie du film, que j'ai beaucoup aimé. Il ne se passe rien qui fasse vraiment avancer l'intrigue, mais les méthodes d'entrainement, puis la transformation de l'humain en machine à tuer m'ont beaucoup plu. Je considère d'ailleurs plus ce film comme un film polémique que comme un film de guerre, puisqu'il illustre à la fois les horreurs des champs de batailles et les méthodes qui ont permis d'en arriver là.
La seconde partie m'a quand même moins plu, sans doute par la disparition progressive de l'humour noir ravageur qui avait fait de la première partie un délice. D'un autre côté, la vraie vie au Vietnam durant la guerre fut très bien narrée, mais elle ne réussit pas à me prendre vraiment aux sentiments. Bref, déçu de cette deuxième partie, après une introduction jouissive.

Puis je découvris ensuite Les Sentiers de la Gloire, film encore une fois dédié à la guerre, mais cette fois dans l'absurdité et tour ce qui en découle. Je trouve que le cadre de la Grand Guerre est fort bien choisi, car c'est une guerre vraiment oubliée par rapport à certaines alors qu'elle recèle beaucoup d'éléments à exploiter. Ici, Kubrick exploite au maximum l'idée des jugements stupides au possible infligés aux soldats. Ainsi, les héros de ce film doivent écoper de la peine de mort pour avoir oser reculer devant l'ennemi. Kubrick a parfaitement traité ce sujet durant tout le film, au travers des différents procès de guerre que subissent les soldats. Mais quand même, je n'ai pas vraiment accroché au film en lui-même, mais plus à son aspect polémique. L'histoire en elle-même ne m'a pas enchanté des masses, mais reste vraiment poignante sortie du contexte du film. C'est l'impression que j'ai eu du film. Et à l'inverse de FMJ, où l'on dénonce la guerre dans sa violence, Les Sentiers de la Gloire m'a semblé plus fade de ce côté là.


Vint ensuite Orange Mécanique. C'était de lui que j'attendais le plus, vu que cela semblait être le Kubrick le plus connu, le plus populaire. Et bien je dois dire que ce fut un voyage assez spécial, à mi-chemin entre l'horreur et le dégout (bien sur, dans le bon sens des termes (si si c'est possible)). Je veux dire par là que Kubrick a parfaitement su rendre son film terrifiant pour des gens "civilisés" comme nous. Voir des viols à chaque coin de rue, des lynchages entre bandes partout, c'est rare et irréel. C'est pourquoi j'ai considéré le film comme une représentation plutôt démoniaque de notre monde, mais avec quelques points communs avec le réel. Et ce curieux mélange m'a vraiment beaucoup plu. On redouterait que notre monde devienne cela, avec tant de terreur (mode étoiles dans les yeux).
J'ai également bien aimé le parallélisme entre les deux parties du film, avant et après le traitement d'Alex. On sent bien qu'à vouloir trop maitriser les pulsions violentes, sexuelles, destructrices, on en change complètement le visage de la société. Alex est devenu un déchet, sans possibilité de répondre aux violences qu'il reçoit de la part de ses anciens camarades et devenu incapable de faire quelque chose qui nécessiterait un tant soit peut de violence. Le fait qu'il se mette aussi à détester la musique de Beethoven est aussi dingue ! Je n'y avais pas du tout pensé en l'écoutant en bande sonore au travers de la vision d'Alex, avec au-delà les camps de la mort, les massacres, etc. Mais le traitement chamboule tout ce qu'il projette, musique comprise. On retrouve là aussi la notion de changer l'homme, à ses risques et périls. C'est sans doute ce qui m'a le plus marqué dans ce film, que j'ai beaucoup aimé.


Ensuite, dur de passer après Orange Mécanique, mais j'ai pourtant beaucoup plus aimé Barry Lyndon que le précédent. Je ne saurai dire pourquoi mais je me suis bien pris au jeu de l'ascension sociale de Barry, avec tous les changements que cela implique. On le soutient, alors qu'il est un simple soldat ou un pion pour espionner le Chevalier de même nationalité que lui. Et puis, j'aime beaucoup contempler un homme arrivé au sommet du prestige chuter inexorablement. C'est assez bizarre, proche du sadisme, mais c'est un fait, c'est tout. Et c'est pour ça que j'ai a-do-ré la seconde partie du film. Les problèmes financiers, les drames familiaux, les rivalités entre Barry et son premier fils : tout cela fait de cette deuxième partie une parfaite représentation de la déchéance humaine. Et que dire alors de la scène finale ?! Entre un Barry éméché mais toujours digne, et son fils, en pleine ascension mais lâche, le duel final est époustouflant. Kubrick réussit à faire un duel palpitant avec juste trois-quatre coups tirés et des personnages statiques, alors qu'on nous habitue à toujours plus de mouvement dans les films d'aujourd'hui. C'est donc tout naturellement que j'ai énormément aimé ce film, malgré ses longueurs et quelques scènes inutiles.


J'ai aussi pu voir Eyes Wide Shut. Je pense que ce fut le seul Kubrick que je n'aurai pas voulu regarder de moi même sans mon souci de vouloir tout voir de ce réalisateur. Les aventures sexuelles d'un couple ne m'avaient pas l'air franchement passionnantes. Mais je dois dire que je me suis laissé prendre au jeu. Tom Cruise et Nicole Kidman sont fascinants dans ce film. Le multiple jeu d'intrigues qui se noue autour du mari rend ce film passionnant. Je n'en garde tout de même que peu de souvenirs, vu que je n'ai que moyennement apprécié le sujet du film (les aventures d'un couple qui se trompe mutuellement, ce n’est pas ma tasse de thé). Mais même avec un tel handicap que ce dégout du sujet, j'ai pu rester durant la durée du film, sans en être dégouté ou ennuyé. Un constat en demi-teinte donc.

Et le dernier des Kubrick que j'ai pu voir est Lolita. J'ai aimé cette relation entre un père qui n'en est pas un et une petite fille innocente qui n'en est pas une. J'ai ainsi bien plus aimé la première partie du film, avec la mère envahissante que la seconde, où la place de père remplace par son ennui le côté trépidant de la vie d'amoureux secret. Le film m'a semblé plus long après la mort de la mère, car je m'y suis ennuyé ferme, avec toutes les répétions de la vie de famille ("papa laisse moi sortir, ziteplaiiit"). Malgré ça, son final m'a plu, avec les retrouvailles sans grand sourire entre le père et sa fille adoptive. Et le parallélisme avec la toute première scène est très bien joué également, avec une déchéance qui suit Lolita dans tous ses ébats amoureux. Là aussi un bilan mitigé pour ce film, bien que la première partie soit parfois hilarante.

Bon j'avais dit que Lolita était le dernier des Kubrick vus, mais j'ai oublié 2001. Et bien, je n'ai pas du tout aimé =P J'ai trouvé le film long, ennuyeux et un peu trop "space" (ha ha ha ha loliloool) surtout vers la fin. Mais je ne commenterai pas plus vu que j'étais fort fatigué le jour où j'ai pu le voir. D'ailleurs, j'attends de pouvoir le réemprunter à la médiathèque du coin pour vérifier si oui ou non, ce film était d'un ennui mortel ou pas (mais n'ayez pas trop d'espoir, ça ne changera sans doute rien).

Si je devais faire un classement, cela serait :
1/ Shining
2/ Barry Lyndon
3/ Orange Mécanique
4/ Fullmetal Jacket
5/ les Sentiers de la Gloire

PS: Spartacus vient de rejoindre mon lot d'emprunts hebdomadaire et attend d'être visionné.
Et je cherche toujours désespérément Docteur Folamour, toujours "indisponible, désolé, revenez plus tard".


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MessagePosté: Mar 4 Aoû 2009 11:56 
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J’ai du retard mais je vais quand même répondre à Blitz sur certains points, histoire d’apporter, si c’est possible, quelques éléments de précision ou d’explication.

Commençons par les films de guerre de Kubrick. Contrairement à ce que tu as compris, Blitz, le réalisateur ne dénonce, dans aucun de ses métrages, ni l’absurdité de la guerre ni sa violence ni quoi que ce soit d’autre. Kubrick dénonce simplement les contradictions de l’armée ; ce qui est bien sûr complètement différent. Et sur ce point, tous ses films sont logés à la même enseigne : l’ennemi n’est (presque) jamais montré. Avouons que des films de guerre sans ennemis, ça claque un max ! Blague à part, cette absence d’ennemi (sauf à la fin du légendaire Fear and Desire et de Full Metal Jacket) n’est évidemment pas anodine : elle est là pour appuyer la thématique qu’une armée se détruit davantage elle-même qu’elle ne se fait détruire par l’ennemi. La scène finale de Full Metal Jacket le montre d’une manière admirable : le mystérieux sniper parvient à décimer le groupe de soldats américains uniquement parce que ceux-ci ont des avis divergents et qu’ils n’arrivent donc pas à se mettre d’accord. Et puis, lorsque l’on découvre que le sniper était une femme, c’est tout le film qui prend un sens encore plus fort (voir la place de la femme dans le cinéma de Kubrick).

Ce qui est puissant dans Orange Mécanique, par-delà le traitement Ludovico, c’est vraiment, selon moi, le culot de Kubrick de détourner à ses propres fins des chefs-d’œuvre musicaux comme la Neuvième Symphonie. Tu disais, Blitz, qu’il y a comme une césure entre l’avant et l’après traitement anti-violence, notamment dans la relation d’Alex avec la musique ; c’est on ne peut plus vrai. Notons à cet effet (et tant pis si je me répète par rapport à ce j’ai déjà dit plus tôt) que l’Hymne à la Joie, censée induire la fraternité, d’abord utilisée pour décrire l’extrême violence d’Alex, est ensuite employée pour montrer la léthargie de ce dernier face à cette même violence, dont il est cette fois victime. Le parallèle « j’aime, je n’aime plus la Neuvième Symphonie » prend alors un tournant plus que dérangeant. Par l’opposition et la double contradiction d’un même motif musical, Kubrick installe un malaise qui peut se ressentir en se passant de mots. Encore une fois, c’est la musique qui prend le pouvoir sur le film. Et la réflexion devient ainsi quasiment sensorielle, devient donc plus universelle.

Pour Barry Lyndon, je ne pense pas qu’on puisse parler de longueurs dans un tel cas de figure. Ce film est l’un des précurseurs d’un genre communément connu sous le nom de « Rise and Fall », et à ce titre, je crois pertinemment que Kubrick avait écrit son scénario de sorte qu’une implacable logique d’ascension et de destitution s’instaure dans sa narration. Tout se déroule selon une fatalité prévisible, le tout soutenu par, une fois n’est pas coutume, une musique classique minutieusement choisie et idéalement utilisée. Juste un exemple pour appuyer mon propos : lorsque Redmond Barry voit pour la première fois le chevalier de Balibari, homme sans condition ayant réussi dans la société, à l’image même de Barry Lyndon dans le film, on peut observer un plan subtilement éloquent de la part de Kubrick. Le bureau de Balibari est en effet filmé en plan large, ouvrant l’espace sur la pièce entière, créant de cette façon une impression de vide où le chevalier trône en plein centre… seul faut-il le souligner. Dès lors, Redmond Barry est prévenu : en suivant cette voie, il attirera sur lui une solitude finale ; et pour parachever l’avertissement tacite, Kubrick va jusqu’à préciser que Balibari est borgne et donc infirme. Exactement comme Barry Lyndon à la fin du film. Troublant.

Et pour finir, quelques trucs en vrac. Eyes Wide Shut ne traite pas d’un couple qui se trompe mutuellement mais son idée. Pour Kubrick (comme pour Orwell d’ailleurs, ce qui appuie assez fortement la valeur de sa réflexion), ce ne sont pas tant les actes que la pensée de ces actes qui importent. L’intrigue se met en branle précisément au moment où Alice (prénom vraisemblablement porteur de sens) avoue à son mari qu’elle a rêvé le tromper. Au passage, une petite ambiguïté demeure dans la signification du rêve d’Alice.
Pour Lolita, il ne faut pas oublier de contextualiser le film. Je peux comprendre que de nos jours, certaines répliques du film paraissent plus gnangnan qu’à l’époque, mais à l’époque justement, Lolita avait fait scandale. M’enfin, je suis entièrement d’accord pour admettre que c’est sans aucun doute l’œuvre de Kubrick ayant le plus mal vieilli ; les mœurs ayant beaucoup changé entre temps, ce ne sont plus les mêmes choses qui choquent.
Enfin, 2001. Bah, au risque de surprendre, je peux pleinement comprendre pourquoi tu ne l’as pas aimé, Blitz. Personnellement, je le vois comme une transcription d’une partie de la philosophie de Nietzsche ; et même si je crois que c’est une interprétation qui peut être très cohérente, j’ai conscience d’extrapoler un peu. De toute manière, rares sont ceux qui arrivent à la même conclusion à la vision de 2001. Mais compréhension mise à part, on peut encore essayer d’apprécier ce chef-d’œuvre de façon purement visuelle et sensitive ou sensorielle. N’hésite pas à retenter l’expérience, on ne sait jamais !

Et surtout, merci pour tes commentaires, c’est toujours super sympa !


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MessagePosté: Mar 4 Aoû 2009 13:37 
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Tiens, ça m'étonne qu'EnOd n'ait pas un peu tilté là-dessus :
Blitzounichet a écrit:
Il ne se passe rien qui fasse vraiment avancer l'intrigue, mais les méthodes d'entrainement, puis la transformation de l'humain en machine à tuer m'ont beaucoup plu.
La réponse à la première partie de la phrase est selon moi dans la deuxième partie ^^
L'"intrigue" en elle-même de Full Metal Jacket - en son sens le plus courant, c'est-à-dire d'histoire, de récit - me paraît secondaire ; le film étant plutôt un tableau de la vie des soldats avant et durant la guerre, reposant sur la démonstration qu'il fait, en l'occurence celle d'une décomposition - dans le sens que vous voulez - de l'individu, à la fois au sein et au profit, d'un groupe et d'idées préétablies (la scène finale où on voit les types chanter en choeur Les aventures de Mickey ou un truc du genre met quand même bien en exergue l'idée de formatage des soldats autour de certaines valeurs américaines, relativement nauséabondes d'ailleurs - Mickey comme symbole de l'impérialisme, etc.). On pourrait d'ailleurs souligner que ce sont en quelque sorte des expressions de l'individualité des personnages qui font capoter toute leur organisation et povoquent les pires drames dans le film (le mec qui pète un câble dans les toilettes ; puis les soldats en désaccord les uns avec les autres sur le champ de bataille). Et donc, l'entraînement des soldats entre parfaitement dans cette logique de déshumanisation - "transformation de l'humain en machine à tuer" comme tu l'as si bien dit gros BG - ; si elle ne fait pas "avancer l'intrigue" elle participe grandement à la construction du tableau que Kubrick fait de l'armée.

Sinon, personnellement, j'ai vu sept films de l'homme mais n'en ai regardé que deux ou trois, la médiathèque n'attend que moi, mes petites reviews arriveront donc plus tard. Cela dit, très beau topic ;)

(post un peu fourre-tout, ça m'apprendra à pas réfléchir à l'avance à ce que je vais écrire...).

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MessagePosté: Mar 4 Aoû 2009 14:08 
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Inscription: 08 Oct 2006
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Pas faux, Jacky, ça m’a échappé et je n’ai pas tilté. Faut dire que j’ai écrit mon message d’un bloc et sans relire très précisément celui de Blitz. Mais comme tu as complété mes explications, tout va bien. ^^

Pour densifier ce que tu dis, on pourrait ajouter que cet aspect de déshumanisation est également évoqué très explicitement dans Les sentiers de la gloire. En effet, le conditionnement de l’armée est tel que pendant tout le film, l’humanité des soldats est comprimée, aspirée, retenue prisonnière via des règles formelles et des tabous divers. Et il est intéressant de remarquer que l’arrivée, en toute fin de métrage, de la charmante chanteuse déchaîne les passions, procurant aux soldats un côté sauvage et brut (ils crient, ils tapent des poings sur la table, ils s’excitent). Mais contrairement à ce qu’on pourrait croire, il ne s’agit pourtant pas ici d’une critique du comportement limite barbare des soldats, preuve en est que le colonel Dax décide de leur accorder encore un peu de temps, parce qu’il sait qu’il n’y a que par des émotions primitives que ses hommes pourront retrouver un semblant d’humanité. Kubrick joue d’ailleurs de cette curiosité puisque avant cette scène aucune femme n’avait investi l’écran. Cette question revient aussi dans Dr Folamour par le biais d’une métaphore évidente sur les fluides corporels.

Et même dans Fear and Desire, l’ennemi apparaît seulement pour violer l’héroïne du film à la fin : la déshumanisation opérée par l’armée se répercute ici directement dans les actes des soldats. (Mais c’est malgré tout un mauvais exemple tant ce film reste particulier dans l’œuvre du cinéaste…)

PS : Résurrection du topic, youpi !


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MessagePosté: Dim 9 Aoû 2009 20:10 
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Je viens de regarder Orange Mécanique. Et bah la vache, ca fout une claque, premièrement parce que j'ai jamais du voir un film avec une ambiance pareille, enfin je sais pas vraiment décrire ce que j'ai ressenti, mais j'ai vraiment bien aimé, mais en même temps j'ai trouvé ca pourri.

C'est spécial on va dire, ca change et le coté sadico-politico-histerico infame de l'histoire est ... vraiment interessant, bizzare, bien, pourri.

Enfin bon, impossible de décrire ce film tellement c'est spécial, mais tout ce que je peux dire c'est qu'il faut le voir.


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 Sujet du message: Re: Stanley Kubrick [10th Anniversary]
MessagePosté: Mer 23 Mar 2011 08:59 
Ô-Totoro
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La Cinémathèque présente :

Stanley Kubrick, l'exposition

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Vous avez jusqu'au 31/07/2011, les parisiens. Ce soir, BARRY LYNDON !


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 Sujet du message: Re: Stanley Kubrick [10th Anniversary]
MessagePosté: Mer 23 Mar 2011 16:43 
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Localisation: L'ile des sniper ! Où ? Dans ton coeur.
Leto II a écrit:
La Cinémathèque présente :

Stanley Kubrick, l'exposition

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Vous avez jusqu'au 31/07/2011, les parisiens. Ce soir, BARRY LYNDON !


En voilà une bonne nouvelle, je sent que je vais faire un petit road trip jusqu'à paris, heureusement que je peux squatter chez un pote ...

En tout cas ça m'a l'air très intéressant, en plus on va pouvoir découvrir ses œuvres inachevé (napoléon, ...). Tout comme "Lunatic at Large" qui va être réalisé sur la base d'un scénario du maître, deux acteurs déjà prévu: Sam Rockwell et Scarlett Johansson, par contre pas trop de news pour l'instant, j'espère qu'ils feront un bon film et qu'ils ne gâcheront pas son scénario ...

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Si la fin du monde est pour décembre 2012, c'est hyper grave, car la dernière saison de Breaking Bad sera diffusé en deux parties dont l'une en 2013 T_T.

La série du jour => TRON Uprising


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 Sujet du message: Re: Stanley Kubrick [10th Anniversary]
MessagePosté: Mer 23 Mar 2011 16:56 
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Je regrette vraiment, vraiment de ne pas pouvoir aller a cette expo. J'en avais pourtant tres envie a la vue du programme annonce.
J'espere que, toi qui as la chance d'en etre, tu nous feras un petit compte-rendu de tout ca, Leto. Please.


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 Sujet du message: Re: Stanley Kubrick [10th Anniversary]
MessagePosté: Mer 23 Mar 2011 23:05 
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Me semble qu'elle tourne dans le monde, et que juste après Paris elle va à Los Angeles. Je ne sais plus si elle est déjà passée par la côté Est (spontanément je dirais oui), mais elle fait partie de ces grandes expos qui se "vendent" de part le monde.

Elle devrait donc être visible ailleurs dans le monde ces prochains mois EnOd!!

Sinon, c'est évidemment une sortie obligatoire. Ca va signer mon retour au musée, d'une façon ou d'une autre! En plus y a un parc et un manège devant la cinémathèque, c'est à 15 mn de chez moi: là, si je me débrouille pour la manquer, c'est une honte!

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