Tiens, il est sympa ce sujet, si j'y contribuais ?
D - vol. 1 : Lord Faureston
OMG DU AYROLES ET MAÏORANA ! DO NEEEEEED !!!
Voilà en gros ce que je me suis dit à la sortie de cette BD. Et je n'ai pas été déçu. Certes, le scénario est somme toute assez classique, mais il permet l'utilisation intelligente de personnages et d'éléments très caractéristiques de l'époque et du genre. Pour peu qu'on apprécie cela, on accroche directement à la BD. Personnellement, j'aime beaucoup le style Victorien, tant vestimentaire, que la mentalité des personnages. Et avec la galerie à laquelle on a droit, on ne risque pas de s'ennuyer. Mister Drake, le personnage principal, est super en aventurier baroudeur mais obligé de se conformer à la bonne société. Mention spéciale à son ami le poète déglingo. Et le chasseur de vampire, ha ha, oh wow, trop drôle. Le seul point faible question personnage, c'est le vampire en lui-même, mais bon, il remplit bien son rôle donc on ne va pas se plaindre.
Détail subjectif, je suis absolument fan des bulles faites à la main de Maïorana. Hop, ça c'est dit.
Mégalex - tomes 1, 2, 3 (toute la série)
C'est du Jodorowsky. Si j'étais d'humeur à pourrir le forum d'images super grandes, je me serais auto-lancé un Captain Obvious digne de ce nom. Parce que cette BD est tellement, tellement caractéristique de ce que fais Jodorowsky... Je ne dis pas ça péjorativement, c'est juste que lorsque l'on voit que l'on parle de SPV, de conapts, d'un pouvoir qui s'assied par l'abêtissement du peuple et la violence, de la lutte entre la technologie et la nature, d'élus aux noms imprononçables (okay, ça marche aussi avec d'autres BD), on sait que c'est du Jodorowsky.
Mais n'allez pas croire que cette histoire est inintéressante, oh non. Nous nous trouvons donc sur la planète Mégalex, dirigée par son roi momifié et connecté à un superordinateur, donc immortel, sa femme Maréa tout aussi cruelle et leur fille Kavatah, maudite car elle brûle tous ceux qui la touchent. L'objectif des dirigeants est de rendre Mégalex totalement mécanique, en annihilant toute forme de vie non-contrôlée. Toutefois, subsistent encore la forêt, qui abrite les objecteurs, qui se battent contre le pouvoir, ainsi que l'océan. S'ensuit une histoire de révélation messianique, d'acceptation parmi les rebelles d'un être rejeté par Mégalex, de complot du créateur caché de la rebellion...
Le seul truc un peu gênant pour ma part, c'est la fin du récit. Ça fait un peu deus ex machina en plus de permettre une conclusion extrêmement rapide. Enfin je ne formalise pas, je suppose que les gens intelligents prennent des décisions très vite...
Ce qui frappe le plus dans cette BD, c'est quand même son aspect graphique. Un mélange assez difficile à séparer de dessin et de modélisation 3D, le tout se fondant néanmoins harmonieusement. Cela permet un très bon rendu de la tentaculaire ville de Mégalex. Chose assez amusante, c'est peut-être involontaire, mais le style m'a quand même pas mal fait penser à Moebius quand il bossait avec Jodorowsky justement, sur
L'Incal. Surtout la tronche des flics clones en fait, si c'est pas John Difool ("héros" de
L'Incal)... C'est peut-être pour donner encore plus l'impression du même univers.
Les Cœurs boudinés - tome 3 : Des canards et des hommes
J'aurais presque envie de faire un sujet sur cette série tellement je la trouve excellente, mais je doute de son succès.
Pour résumer très rapidement le principe de la série, il s'agit à chaque fois de raconter la vie et surtout les amours d'héroïnes qui ont pour point commun d'être légèrement boudinées (d'où le titre, entre autre), sans qu'elles soient des boudins, justement. A chaque fois avec une justesse dans les propos rarement atteinte. On y croit. Mieux que ça même. Les histoires nous touchent toutes tellement leur réalité est palpable.
Intéressons-nous maintenant à ce troisième tome. Là où il se différencie des précédents, c'est qu'il n'est axé que sur une seule histoire, d'une femme que l'on a en plus déjà vu dans le tome 2 (là où le tome 1 et 2 proposaient une série d'histoires de longueur variable sur à chaque fois une héroïne différente). On retrouve donc Rosy, mère célibataire, désabusée comme c'est pas permis sur les relations homme-femme. Ce qui ne va pas l'empêcher de se replonger dedans.
Le détail qui tue mais bizarre de ce tome, c'est qu'il s'introduit par le monologue d'une statue de lion qui s'adresse à nous, lecteur. On le retrouve par la suite, mais son influence sur l'histoire est inexistante, directe ou non. L'histoire n'a aucune influence sur lui non plus. C'est une sorte de narrateur détaché assez étrange, dont je n'ai pas saisi l'utilité, si ce n'est de faire intervenir tout au long de l'album des références et des gags visuels autour du thème du lion.
Il n'empêche que je recommande plus que chaudement cette série.