Real: Kiyoharu Togawa
Le Manga en lui-même:
Toute la puissance de Inoue est contenu dans ce nouveau chef-d'oeuvre qu'il entreprend en même temps que
Vagabond, ce manga revient sur son sport préféré: Le Basketball. Mais ici Inoue nous renvoit dans une dimension tout à fait différente que celle de
Slam Dunk, ici, le sport n'est mis qu'en second plan. Ce qui nous intéresse ici, ce n'est pas la sueur et le ballon ni ce qu'il y a derrière: l'esprit d'équipe, la volonté de gagner. Inoue utilise une autre forme de Basketball, complètement révolutionnaire dans l'histoire du manga: celle des handicapés, en chaise roulante. Les personnages sont donc majoritairement incapable de se tenir debout et affrontent en même temps que les matchs, la difficulté de tous les jours, à savoir leur place dans la société, amoureuses etc... Inoue nous transporte dans un monde si réel (
Real), qu'il nous touche, nous surprend, nous fait rire, nous fait pleurer mais surtout nous procure une source de plaisir inimaginable.
C'est ça
Real, sans le côté larmoyant pathétique de la chose. Inoue nous donne une vision des handicapé ni dure, ni adoucie: juste. Avec des hauts et des bas, comme une vie normale. Comme tout le monde. Mais sans jambes.
Le(s) Personnage(s):
Kiyoharu Togawa est l'un des trois héros de Real, avec Tomomi Nomiya et Hisanobu Takahashi. L'histoire d'Hisanobu commence lorsqu'il perd l'usage de ses jambes. Quand il perd tout. Inoue nous montre un personnage horrible, arrogant, qui refuse d'accepter sa situation. Kiyoharu Togawa est "l'après accident", où il essaie de trouver sa place dans la société. Tomomi Nomiya est le lien entre les deux. Sans être handicapé, il possède les mêmes faiblesses et points forts que les deux autres, Inoue nous donne une morale en prouvant que nous sommes tous pareils et égaux lorsque les problèmes arrivent. Son histoire raconte l'impact d'un être humain qui rend un autre handicapé.
Mais intéressons-nous plus à Kiyoharu Togawa.
Sans grossir les traits, Inoue nous montre une facette des handicapés qui pourrait surprendre plus d'un: on voit le personnage heureux, sportif, téméraire et combatif. Les lecteurs ne se plaindront jamais de son sort, et je pense que lui-même ne voudrait pas de leur pitié. Attention, Togawa n'est pas un
smiley face all the time, il -comme tous les autes personnages- va rencontrer des difficultés dans sa vie, des épreuves vont lui empêcher son but ultime: gagner le tournoi de Basket.
Après tout, sa vie n'est qu'une succession de malchance. Sa mère meurt très tôt, et son père l'éduque durement, forçant sont fils à jouer du piano (chose dont il a horreur). Lorsque Togawa se passionna à 14 ans de la course, son père refusa qu'il pratique ce sport avant même d'y avoir réfléchi à deux fois. Leur relation est alors celle d'un ado/père seul tout à fait normale, avec des disputes.
Lorsque son père abandonna l'idée qu'il puisse être un jour un parfait pianniste, il encouragea alors son fils lors des sprint. Jusqu'a cette course fatidique, où les symptômes de la maladies de Togawa débutèrent. Ni une ni deux, amputaion. Plus de course. Plus de rêve.
Togawa entra dans une longue phase de dépression, où plus rien n'avait d'importance à ses yeux. Jusqu'a ce qu'il rencontre deux autres handicapés, ses futurs maîtres, qui vont l'inspirer et l'éduquer, pour devenir ce qu'il est aujourd'hui. C'est aussi à cette période qu'il découvre le Basket. Togawa ne respire pas l'optimisme, mais c'est une tête de mule qui n'abandonnera jamais, un très bon leader qui se passionne du sport et qui ne vit que pour ça.
Togawa mérite d'aller en finale pour ce qu'il représente, une vision des handicapés qui n'est pas déchirante, mais qui est humaine. Avec de bonnes époques et d'autres mauvaises. C'est un être qui vit, comme tout le monde, qui rit, qui pleure, mais qui n'abandonne pas.