Le Dernier Maître de l'Air m'a demandé une plus grande préparation que d'ordinaire : une adaptation qui s'attire autant les foudres des convertis et des néophytes, ça implique de revoir à la baisse ses attentes. Qui sait, la bonne surprise est peut-être à la clé si certains critères sont revus à la baisse. Pas de chance, le film s'est révélé être en deçà de mes espérances déjà bien amoindries : je rejoins le cercle des personnes à travers le monde qui sortent le fusil à pompe dès que Le Dernier Maître de l'Air est cité, car je n'ai pas apprécié du tout ce film.

Je fixe tout de suite mon taux de Fan-Attitude vis à vis d'Avatar pour ne pas transformer la suite en critique s'inscrivant directement dans de la Nerd Rage pure et dure : j'apprécie la série animée, elle est très sympa en soi mais je ne pense pas être, même de très loin, un fan irréductible de la série. Le côté « Je fais ce que je veux et où je veux ! » de Shyamalan avec Avatar n'est donc pas l'élément majeur qui ne me fait pas apprécier le film. Sur le papier, ça se défend comme démarche. La concrétisation par contre...

Soit, on peut reprendre le décorum et faire ce que l'on veut avec. Mais cela aurait été quelque chose d'inspiré que de le faire vivre de manière décente : même si je m'étais préparé à une adaptation très personnelle de cet univers, je ne m'attendais pas à ce que la plupart des éléments soient remplacés par des choses vides de sens. Le pire concerne pour ma part les personnages : là où l'écriture des personnages est très sympa dans la série animée, celle de Shyamalan est mauvaise (c'est de loin de mon point de vue le point le plus répulsif du film). La dramaturgie est absente, les personnages sont creux et les acteurs ne sauvent absolument rien : qu'est-ce qui a bien pu se passer pour que le film oublie à ce point d'être un divertissement au delà de toute autre considération ?

Une fois sous les yeux, j'ai compris que Le Dernier Maître de l'Air ne me plairait pas forcément avec sa démarche d'adaptation libre, j'attendais donc que le film tire son épingle pour lui même vu que c'était la voie que prenait Shyamalan. Eh bien, comme écrit précédemment certainement, absolument rien ne m'a accroché dans ce qui est proposé. Allez, si, il faut être sympa même si la tentation est très grande de tout envoyer balader, la toute dernière séquence du film m'a un tant soit peu plu niveau baston et gros-billisme ; mais le reste m'a semblé indigent même à ce simple niveau. Le film n'a pas su suscité chez moi une quelconque réaction, si ce n'est une totale incompréhension par rapport au faible niveau de ce qui se passe à l'écran.

Avant de conclure sur Le Dernier Maître de l'Air, je donne quand même un « bon » point pour la route à Shyamalan : avoir eu la décence de bien indiquer au générique de fin que c'est bien lui l'auteur du script de ce film. C'est facile à écrire vu que cela a été suggéré de maintes et maintes fois ailleurs, mais cette erreur industrielle en puissance, c'est bien la sienne. J'espère pour sa postérité artistique qu'elle demeurera seule à l'esprit de la majorité des spectateurs par rapport au reste de sa filmographie. Le Dernier Maître de l'Air est un film que je ne recommande pas du tout aux néophytes de la série (c'est, de mon point de vue, même pas un film moyen), quant aux fans ou aux amateurs... à essayer réellement à vos risques et périls.

Jeu Bonus : Liste tous les trucs qui te font déprimer dans le film en tant que simple amateur de la série animée.

• L'humour, c'est interdit ?
• Cool, Appa et Momo sont bien foutus... Mais ils coûtent si chers à réaliser à la production ? Car les voir même pas 5 minutes chrono...
• Sokka, il est aussi creux que ça ?
• Iroh, il est aussi méga-creux que ça ? (« Tais toi d'jeu'n ! C'est qu'un homonyme, malheureux ! Il a même pas la barbe et l'âge voyons ! »)
• Katara, elle est aussi méta-creuse que ça ?
• Le monde spirituel est un hommage à Miyazaki ? Ah, oui, euh... (« La magie des mots, tu comprends rien le d'jeu'n ! »)
• Et Suki ? Sokka a le droit de se voir amputé encore plus qu'il n'est et le scénario d'autant plus ?
• Wow, déjà que dans la série animée la maîtrise du feu n'était pas celle qui m'impressionnait le plus à l'écran, on atteint réellement le fond avec cette incapacité pour la piétaille de le créer...
• Rokku, il est supposé pas aussi cool qu'un dragon à l'écran ?
• Le prétendu spiritisme de l'histoire de Shyamalan est supposé avoir plus d'intérêt que les contraintes et devoirs liées à l'état d'Avatar de l'histoire originelle ?
• La sortie de ce film marque sûrement le compte à rebours vers le Livre 2... Mince, cachez Toph tant qu'il est encore temps histoire que je me taille pas trop les veines !
• Pourquoi l'histoire n'a t-elle pas voulu que les proches de Shyamalan soient fans de Danny Fantôme chez Nickelodeon ? Ça aurait permis à la rigueur d'introduire ce spiritisme bancal plus légitimement...

Je suis allé voir THE LAST AIRBENDER sans connaître le dessin animé (le plot de départ, c'est tout), mais j'ai surtout été attiré par le fait que c'est Night Shyamalan qui l'a fait. C'est à ce moment là que je dois dire que je n'aime vraiment pas le style du réalisateur, dont l'idée de départ est souvent gâché par une réalisation prétentieuse et une histoire qui donne toujours l'impression de démarrer 5 minutes avant la fin, mais passons. Le fait qu'il réalise un film différent de ce qu'il a l'habitude de faire m'a intrigué et j'ai voulu lui donner ma chance. Ce qui était plutôt mal parti puisque le film s'est fait assassiné (à ce niveau c'est du mono-génocide) ; mais pas tant que ça parce que - pour ceux qui ont sauté les premières phrases de mon paragraphe, ce qui semble absurde - je ne connais pas la série originale.
Je ne peux donc pas juger le film sur sa part "adaptation", toujours est-il que ce n'est pas un très bon film.

Loin d'être aussi mauvais que les 8% de Rotten Tomatoes lui ont filé, ne déconnons pas, mais THE LAST AIRBENDER m'a rappelé tout ce que je n'aime pas dans la manière de réaliser de Shyamalan : l'usage surabusif du plan séquence qui vire limite à la parodie et à l'indigeste (voir le combat avec les Earth Bender qui se fait en un plan, vraiment pas très beau). Et je dis cela alors que c'est une figure de style cinématographique que j'adore, mais Shyamalan me donne l'impression de la vider à chaque fois de tout intérêt et de la violer. Métaphoriquement parlant. Mention spéciale au passage où Aang se bat dans la Cité d'Eau et que le réalisateur fait des zooms et des dézooms très laids. Mais bon, au moins on ne peut pas lui reprocher d'émietter son film et de ne pas essayer de faire quelque chose de différent, quoiqu'on aimerait parfois plus profiter des paysages et moins de la gueule legotique et à moitié coupée des acteurs.


Qu'entends-tu par "narrer son histoire avec tout à travers le récit plutôt qu'avec les personnages" ? Pour moi, c'est clairement l'un des points faibles du film, sa narration. Rien qu'à voir la manière dont est raconté l'histoire de Zuko, je ne sais pas si c'était de cette manière dans le DA, mais là ça m'a paru méga-artificiel et pas très subtil, même si nécessaire à la compréhension du récit. Et en général, tous les personnages sont traités de manière grossière, d'un point de vue narratif j'entends.
En revanche, l'ambiance n'était vraiment pas mal du tout, en néophyte j'y ai trouvé un intérêt indéniable pour entrer dans le film (bon, d'accord, c'est pas tellement THE LAST AIRBENDER qui l'a inventé, ce n'est qu'une adaptation, mais quand même).

Mis à part une erreur de projection gagesque, sinon, le reste n'est pas à gerber. Pas un bon film pour autant, mais loin de la bouse infâme décrite, ça c'est sûr.


J'avoue avoir ri aux éclats devant la critique du New York Daily News, "If you thought it was bad when writer-director M. Night Shyamalan was channeling Rod Serling, wait till you see him try to be George Lucas."

Bon je vais faire court , je suis aller voir le film mais je conaissais vaguement la serie . je crois avoir apercu le realisateur dans le film non ? C est un commandant de la nation du feu .

Les mauvais points :

Le film n'est pas assez marant
Comme a dit ange bleue l'actrice de katara a vraiment etait très mal choisie
On ne voit pas clairement la cicatrice de zuko
Aang a un air trop serieux
On ne voit pas que Aang est amoureux de katara
Et le truc qui m a vraiment fait chi** C est les tas de mouvement avant une attaque ont dirais qu il font une pause danse avant de lancer une attaque.

Les bon points :

Le film est fidele a la serie .
Les paysage et effets speciaux sont bien faits
Les acteurs sont assez bien choisies
Et j'en passe mais sinon ce film est assez bien a voir absolument

Bon on se retrouve pour le LIVRE 2

Un bon exemple vaut une longue explication : Saint Seiya.

Dans Saint Seiya, les personnages sont avant tout des caractères et n'ont pas réellement de psychologie. Ce qui est intéressant, et sur quoi repose la narration, c'est ce qui arrive aux personnages et non les personnages en eux-mêmes qui n'ont pas (ou peu) d'existence ou de raison d'être en dehors du récit. L'essence de l'oeuvre se trouve dans l'aventure : c'est l'enchaînement des séquences et la tension produite par les épreuves qui donnent du sens, et les personnages sont essentiellement fonction du récit (et non le contraire).
C'est la narration de l'action et de l'émotion, qui s'oppose (relativement) à la narration de la pensée et du sentiment.
Les personnages de Saint Seiya sont dans l'action et dans l'émotion, ils n'ont pas de psychologie (une pensée qui existe à l'extérieur de l'action). Ils sont creux mais pas nécessairement vide car le creux par définition peut être rempli. En général la narration de l'action et de l'émotion repose sur l'empathie émotionnelle du spectateur/lecteur car l'émotion est propice au Transfert (contrairement au sentiment) et via le Transfert émotionnel, le spectateur/lecteur remplit le fameux creux et fait vivre les personnages.
Par exemple les films d'horreur sont généralement construits via une narration de l'action et de l'émotion.

M. Night Shyamalan est un pur cinéaste de l'action et de l'émotion, très peu de pensée et de sentiment dans son cinéma. C'est le récit qui fait sens et non les personnages.

Après pourquoi j'ai dit que c'est pas bien, c'est parce que notre éducation est essentiellement cartésienne et donc place la raison (et donc le sentiment) comme supérieure aux choses sensibles, et nous sommes donc plutôt enclin à considérer les narrations de la pensée comme "naturellement" meilleure que les autres.
Heureusement il y a Schopenhauer pour nous expliquer que l'intuition sensible est plus véritable et meilleure que la raison ^_^


Digression mise à part et pour revenir au film, je trouve que la narration de M. Night Shyamalan sert tout de même assez bien son propos et entraine son film vers une direction plus zen que la série TV qui elle, propose un zen un brin occidentalisé.
En effet la Voie de l'Avatar c'est la Voie du Rennoncemment et plus précisemment pour l'Avatar il s'agit d'effacer son individuation pour la remplacer par le Monde : l'Avatar est l'incarnation humaine du Monde et fait le pont entre les Humains et les Esprits, plus proches de l'Esprit du Monde (et donc du Véritable) que les Hommes percevants uniquement le Monde matériel.
C'est d'ailleurs pour cela que remplacer Roku par un Esprit-Dragon est pertinent, de même le passage avec les Maîtres de la Terre qui met bien en évidence qu'Aang peut faire bouger les choses seulement s'il s'efface derrière son rôle.
Etre l'Avatar ce n'est pas simplement apprendre à maîtriser les 4 élements, mais également accepter la voie du zen dans sa globalité.
D'ailleurs le Dragon précise bien que pour obtenir le pouvoir de sauver la cité de la Tribu du Pôle Nord, il doit arrêter de penser et se laisser remplir par les Emotions des gens.
Action et Emotion en lieu et place de Pensée et Sentiment.
Sur tout cet aspect, le film de M. Night Shyamalan est bien plus radical que la série TV qui va vers un compromis entre l'idéal zen et l'individualité si cher aux occidentaux. D'ailleurs la scène finale du film de "Vénération" d'Aang en tant qu'Avatar par TOUT le monde (même ses amis ) m'a assez surpris et me confirme dans mon impression que M. Night Shyamalan est plus radical que la série TV. Après reste à voir vers quoi les suites vont tendre par rapport à la série TV - je suis vachement curieux.


Enfin malgré tout ce que je viens de dire là, ça n'enlève rien au fait comme j'ai précisé dans mes précédents posts que le film est trop court (ou trop dense) et qu'il aurait fallu laisser à certains passages le temps de se poser car ils sont bien trop rapides.

Est-ce qu'on pourrait tous laissé ce brave Schoppy là où il est une bonne fois pour toute?
Merci!

^^



Référence un peu datée du forum, mais j'ai souri en lisant ce passage^^ Peut être effacé si jugé nécessaire naturellement^^