Merci beaucoup ^^
Le port de Shynees
Ansuz regarda une dernière fois derrière lui. Déjà, le fort commençait à s'éloigner. Cela lui faisait tout drôle de savoir qu'il n'y mettrait plus jamais les pieds. Un pirate ne revient sur les terres de ses origines qui s'il y est obligé. Or, à présent, le jeune garçon était un pirate, ou du moins, un pré-pirate, sans équipage, sans armes, et sur un bateau semblable à une barque. Il n'aurait surement aucune chance si un équipage entier venait à l'attaquer. A cette pensée, le garçon paniqua. Il devait accoster au port le plus proche pour se procurer une armes, c'était indispensable. Il fouilla dans sa poche et en sortit une bourse que son père lui avait laissé avant de disparaître avec sa mère. Il regarda à l'intérieur du petit sac de toile et y trouva des écus d'or, un rubis et quelque cristaux d'antelarmia. Avec ça, il ne pourrait même pas se payer une épée digne de ce nom... Ce n'était pas que les prix aient augmenté mais le port le plus proche était le port de Shynees et sa réputation était celle du port-où-tu-laisseras-ta-bourse. Ansuz soupira... Sa carrière commençait bien. Malgré tout, il mit le cap vers le fameux port. Les heures passèrent et le garçon finit par apercevoir une île sur laquelle était dressée une immense montagne dont le flan était orné de néon qui représentaient un bateau. A la droite du bateau, toujours écris en néons clignotants, on pouvait lire : SHYNEES. On distinguait aussi un long embarcadère encombré de navire de toutes sortes, caravelles, Bateaux de plaisance, paquebots commerciaux etc... L'adolescent n'eut aucun mal à loger sa coquille de noix entre deux magnifiques vaisseaux qui devaient arpenter les flots depuis quelque temps déjà.
Ansuz se hissa sur le quais et s'enfonça dans une avenue bruyante et bondée de marchants, de touristes et de buisnessman survoltés. Le jeune homme parvint à échapper de justesse à un groupe prêt à tout pour visiter toute l'île en une heure, quitte à écraser quelques autres personnes au passage. Il se cala dans une ruelle étroite pour souffler un peu. Le jeune garçon sentit quelque chose l'agripper par le col et le tirer en arrière. « Eh, dis-donc mon p'tit, grinça une voix nasillarde, tu es bien habillé, tu dois en avoir plein les poches, non ? » Le garçon fut brutalement projeté au sol, il se rattrapa avec agilité et se releva. Face à lui se tenait un groupe d'hommes balafrés et tatoués de partout. Le plus grand de tous et qui semblait être le leader se mit à rire, les autres suivirent : « Je vois qu'on à affaire à une forte tête, déclara-t-il, n'est-ce-pas les gars ? - Ouais, crièrent-ils en chœur ! Mais malgré tout, tu vas être un gentil garçon, non, railla le grand en soulevant Ansuz par la gorge ? » Ce dernier lui décocha un coup de pied dans les côtes. Le bonhomme le lâcha en jurant. « P'tit fureton ! Tu vas voir de quel bois je me chauffe ! » Le jeune garçon ferma les yeux en s'attendant à recevoir un coup de magistral qui le tuerait à moitié mais il ne perçu qu'un bruit mat puis un autre, semblable à celui que produit une personne qui s'effondre à terre et un concert de jurons. Il entrouvrit les paupières et se rendit compte que la bande de brute s'était totalement désintéressée de lui. Elle était à présent focalisé sur une grande fille à l'air revèche et aux cheveux argentés. Celle-ci avait apparemment assommé le chef du groupe avec une espèce de curieux marteau de glace. « Nan mais vous êtes vraiment minables ! Vous en prendre à un gamin, vous avez pas honte ?! S'écria-t-elle avec indignation. - Mêle-toi de ce qui te regarde ! tonna une voix. - T'as assommé notre chef, gronda une autre, tu vas payer ! - Je vous attend... grinça l'adolescente en souriant d'un air de défi. » Tout le groupe se rua sur elle. Au bout d'une minute, tous les membres étaient à terre. Triomphante, la fille s'appuya avec nonchalance sur le manche de son arme et déclara : « Ne vous avisez plus jamais de faire de mal aux faibles ! - C'est de moi que tu parles ? cria Ansuz avec fougue. Je ne suis pas faible ! » La fille se retourna vers lui et le toisa avec entonnement. « Eh ! C'est comme ça que tu me remercies ? Je viens de te sauver la vie ! - J'aurais très bien pu me débrouiller tout seul ! - Oh ! J'en doute ! se moqua-t-elle. - Tais-toi ! Tu n'es qu'une fille ! » Une masse impressionnante s'abattit lourdement sur le crâne du garçon. « Qui es-tu pour me dire ça ?! Je sais que je suis une fille, ça ne m'a pourtant pas empêchée d'envoyer tous ces imbéciles au tapis ! hurla l'étrange adolescente en désignant les membres de la bande encore inertes. » Ansuz porta les mains au sommet de sa tête en gémissant. Quelque chose les mouilla. Le garçon les regarda avec terreur, elles étaient couverte de sang. « Ne t'inquiète pas pour ça, c'est juste le sang de ces idiots qui à coulé sur tes cheveux. Tu n'es pas blessé. » Elle lui tendit la main pour l'aider à se relever. « Mon nom est Milly. - Ansuz, répondit le jeune garçon en lui serrant amicalement la main. - Ansuz... ça signifie le vent en runes ! s'écria-t-elle en souriant. - Surement, je ne... - Viens avec moi, le coupa-t-elle. Je vais te faire visiter l'île ! - Je n'ai pas le temps, refusa-t-il timidement de peur de se recevoir encore un coup de marteau, je dois trouver une arme et si possible, un équipage. » Il y eut un silence. Milly regardait l'adolescent avec incrédulité... « Tu veux... devenir pirate ? - Oui mais je... » Ansuz n'eut pas le temps de finir sa phrase, déjà, la jeune fille s'était jetée sur lui en riant. « Alors, mon capitaine, on vous dégotte une arme et on prend le large ? » Le jeune garçon ne comprenait rien. ''Mon capitaine'' ? ''Prendre le large'' ? Cette fille devait être folle... Elle remarqua son incompréhension. « Réveille-toi ! Je fais partie de ton équipage ! » Ansuz mit un temps à réaliser ce qui lui arrivait et quand il eut finit sa mise à jour, il n'arriva qu'à balbutier : « Je... Heu... Ben... En fait... Merci. » Milly explosa de rire devant la mine totalement larguée de son ''chef'' qui pensa que finalement, sa légende ne débutait pas si mal.
L'arracheur de temps
Les deux acolytes arpentaient les rues étroites et sinueuses du port de Shynees depuis déjà plus d'une heure. « Excuse-moi Milly, mais il est encore loin ton soi-disant fabriquant d'arme prodige ? demanda Ansuz. - Je sais pas, commençait à s'inquiéter la jeune fille, apparemment, il a encore changé d'endroit... » Elle s'arrêta brusquement et l'adolescent se cogna contre elle. La jolie pirate se mit à trépigner. « Nan mais ce n'est pas possible ! Il ne s'est quand même pas déplacé hors de la ville ? - C'est pas grave tu sais, tenta vainement de la calmer le jeune garçon... Je trouverai une arme autre part. - Non, non et non ! s'écria-t-elle. Je t'ai promis qu'on verrait ce fichu vieillard, on le verra ! - Pardon... Est-ce moi que tu traites de vieillard, s'indigna une voix qui semblait appartenir à un sage ? » Les enfants se tournèrent vers la voix et découvrirent un grand-père qui avait surement passé une bonne partie de sa journée à l'auberge la plus proche. « Alors ? répéta-t-il. C'était de moi que vous parliez ? - Mais où étiez-vous passé, s'insurgea Milly ? On a gaspillé une heure de notre vie à vous chercher ! - Calme-toi, Milly... supplia Ansuz. - Toi !!! s'écria le vieillard en pointant le garçon du doigt. Ton destin à été scellé par le sceau de la déesse mer ! Tu es promis à un grand avenir ! Dépêches toi, je vais te concocter une arme dont tu me diras des nouvelle. Allez, venez ! » Les adolescents eurent du mal à suivre le vieux ''sage'' qui était plus vif qu'il ne le paraissait. Ils s'arrêtèrent tous trois devant une échoppe apparemment abandonnée. L'homme les poussa à l'intérieur et ferma tout les rideaux (ou du moins, ce qu'il en restait). Il se laissa tomber sur un coussin poussiéreux et commença : « Mon petit, tu portes sur toi la marque d'un sceau très puissant. Dis moi immédiatement qui te l'a apposé ?! s'agita l'old timer. » Et Ansuz raconta à nouveau toute l'histoire. A la fin de son récit, Milly le regardait avec des yeux semblable à des soucoupes et le vieux souriait de tout ce qui lui restait de dents. « A destin formidable, arme formidable, n'est-t-il pas ? applaudit-il. Par contre, la compensation sera élevée... - J'ai de l'argent, répliqua le garçon... - 'argent ne m'intéresse pas. Mais ton œil gauche est fort intéressant... - Mon œil gauche ?! s'horrifia l'adolescent. » Le vieillard rit un instant et le rassura, seule la couleur de l'œil valait quelque chose selon lui. Il voulait juste la teinte rouge carmin de l'iris non pas le globe oculaire entier. « Si tu ne me paie pas, pas d'arme ! C'est logique ! - Tu dois accepter Ansuz ! l'encouragea Milly. C'est un premier pas dans ton avenir de pirate ! - Qui à dit que je n'acceptait pas ? répliqua-t-il. » Il se tourna vers le fabriquant et lui lança : « Prenez ce que vous voulez. » Le jeune garçon ne vit rien et n'entendit rien de ce qui suivit. Il eut l'impression de s'être endormi pendant un instant et fut ''réveillé'' par sa compagne qui le secoua un peut pour accélérer les choses. « Espèce de fainéant ! Allez debout ! Tu parles d'un capitaine... » Ansuz grogna puis ouvrit les yeux. Il n'était plus dans l'échoppe poussiéreuse du vieux. Le sol tanguait sous lui. Il se redressa précipitamment. « On est où ? On est où ? Paniqua-t-il. - Eh oh ! Du calme, tu vas nous faire chavirer ! rétorqua Milly en lui assénant un coup amical sur la tête. - Chavirer ? On est en mer ? - Ben ouais ! » La jeune fille s'étira en grimaçant. Apparemment, elle avait mal au dos. « Tu t'es blessée ? - Nan, c'est toi qui pèse ton poids. » Ansuz sembla de nouveau être en phase de remise à jour. « Tu... Tu m'as trainé jusqu'ici ? Tout le trajet ? - Non, y a des gens qui m'ont aidé sur la fin mais toujours est-il que j'ai le dos en compote et l'estomac dans les talons, rit-elle. - On a pensé à prendre des vivres, s'inquiéta le garçon ? - Oui, stresse pas. Regarde le colis sur ta droite. » L'adolescent se tourna. « J'ai dit à droite ! » Il attrapa le colis en question. Il ne pesait pas bien lourd. « C'est... - Ouais ! Le coupa Milly. C'est le dut de l'arracheur de temps. - L'arracheur de temps ? - C'est le nom qu'il se donne... » Le garçon commença à déballer le paquet. Quand il eut finit, il se dit qu'il devait y avoir une erreur, puis devant la splendeur de l'objet il changea d'avis. « Un arc ! s'émerveilla-t-il comme un enfant ouvrant ses cadeaux à Noël. - Wah ! S'exclama sa coéquipière. Il est magnifique ! » C'était un arc en bois torsadé et incrusté de saphir. Sur le devant on pouvait lire : ''L'arc du semi-dieu Ansuz, amant de la déesse Mer''
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