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 Sujet du message: Re: Stanley Kubrick [10th Anniversary]
MessagePosté: Mer 23 Mar 2011 23:46 
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J'irai aussi! D'ailleurs, si vous voulez qu'on s'organise une virée entre fans du forum bleu?
Seleniel et Leto II (et moi) sont d'ores et déjà chauds, je pourrais en parler à Deu$, Lee?
Tant qu'à faire?

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 Sujet du message: Re: Stanley Kubrick [10th Anniversary]
MessagePosté: Jeu 24 Mar 2011 08:28 
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Évidemment que c'est un événement à ne pas manquer !! J'essayerais d'y aller et je suis également intéressé pour une virée entre membres du fofo !! Plus on est de fous, plus on rit non ? :-P

Encore faut il avoir des dates qui correspondent ... ^^'

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 Sujet du message: Re: Stanley Kubrick [10th Anniversary]
MessagePosté: Jeu 24 Mar 2011 15:40 
Ô-Totoro
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Ouverture de la rétrospective Stanley Kubrick

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Hier à la Cinémathèque de Paris débutait la projection de la filmographie de Stanley Kubrick. Le choix d'ouverture est des meilleurs, mais il est en même temps surprenant : Barry Lyndon n'est pas le film de Stanley Kubrick le plus connu, le plus apprécié de la critique, du public ou du réalisateur ni son plus fondamental. C'est un chef-d’œuvre, rien de plus rien de moins.
J'étais assez enthousiaste de le voir pour la première fois en format sonore et visuel optimal, dans la mesure où Barry Lyndon est une expérience spectaculaire des plus marquants qui existent, et c'est chose faite à présent. Je vais essayé de vous faire une résumé concis non pas de mes impressions du film, qui n'ont pas changé le concernant, mais de tout ce qui a accompagné le film.

Avant la séance

Il faut d'abord savoir que la Cinémathèque proposait une double séance de 20H00 hier soir, histoire de marquer le coup d'envoi de l'exposition. Une salle VIP, avec des invités très prestigieux, cocktail à la fin et tout le toutin, et une autre assez petite (50 places environ) pour les quidam voulant découvrir ou redécouvrir le film. Bien évidement, c'est dans cette dernière que j'ai été, les petits chanceux de la première étant soit sur liste privée, soit des cocus absolus (apparemment, en prenant ses places au dernier moment, on pouvait y être à cause de certains désistements).
Néanmoins, j'ai halluciné de voir que dans cette salle pour le petit peuple dont je fais parti, il y avait à trois sièges de moi l'un des acteurs de la série Six Feet Under, ce qui a rajouté à la magie de l'instant.
En entrant avec ma place achetée à l'avance, j'ai le temps d'apercevoir la foule qui se presse devant les guichets et l'annonce des 5 places restantes. Pendant quelques instants, j'ai l'impression que ça va virer à l'émeute, mais les Kubristes sont des gens civilisés, quoiqu'en dise Pauline Kael.

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20H10 et le film n'a toujours pas commencé, les lumières ne se sont pas éteintes quant, l'obscurité se fait enfin. Silence religieux dans la salle, qui mélangeait à la fois novices de Stanley Kubrick et fan ultimes.

Apparait alors à l'écran dans un format 4:3 un Kirk Douglas que nous éviterons de qualifier de croulant par décence, mais je ne trouve pas d'autres mots pour le caractériser. La vidéo est très récente (quelques semaines qu'elle a été tournée), ceci explique cela. L'acteur de légende commence à baragouiner quelque chose de proprement imbitable. Il faut au moins trente secondes pour saisir ce qui s'apparente péniblement à du français. Toujours est-il que ses propos nous sont toujours obscurs à l'heure actuelle. Puis il commence enfin à parler en anglais qui, même sans sous-titre, se comprend beaucoup plus facilement. Quelques anecdotes çà et là sur sa rencontre avec Kubrick, sur son estime du réalisateur qu'il considère comme le plus grand avec lequel il ait travaillé, mais rien que je ne connaissais déjà (notamment son fameux "Stanley, je crois que ce film ne fera pas un rond mais il faut absolument le tourner.") La vidéo est entrecoupée d'images d'archives montrant le maître au travail, et elle dure une dizaine de minutes.

Les lumières de la salle se rallument, mais le projecteur ne s'éteint pas. L'image de la salle VIP nous apparait alors pour la conférence d'introduction de l'exposition et de la rétrospective. Les deux qui s'apparentent comme les commissaires de l'exposition française sont sur l'estrade et commencent leur speech. Le premier lit des fiches de manière laborieuse et saccadée, ne finissant pas certaines de ses phrases. Il laisse rapidement, et pour notre soulagement, la parole au second, qui est en fait une vraie pipelette, perte du soulagement. Remerciements qui s'éternisent sur tous les sponsors (il n'est pas aidé par un spectateur qui l'interpelle parce qu'il a oublié de citer le magazine Trois Couleurs...), puis explications sur la nécessité d'importer l'exposition allemande à la base de celle-ci pour des raisons culturelles. J'apprends assez stupéfait que Stanley Kubrick est limite l'idole cinéaste des collégiens et lycéens (j'aurais dit Luc Besson perso'), mais pourquoi pas. Des programmes scolaires sont apparemment prévus (mais ça semble plus pour les ZEP, désolé seleniel).
Puis à un moment, son micro commence à merder méchamment et la réception du son ne se fait plus dans notre salle. Les gens en profitent pour discuter entre eux, parce que ça commence à faire 15 minutes que le pépère il parle et qu'on n'est pas là pour ça, nous autre cuistres.

Heureusement, on lui donne un nouveau microphone pour qu'il passe à une partie plus intéressante de la conférence : il fait monter sur scène la femme du maître, Christiane Kubrick, ainsi que l'un de ses plus proches collaborateurs, Jan Harlan. Elle commence un discours très touchant, apparemment elle-même très émue. Sauf qu'à la fin de sa phrase, un individu jusque là dans l'ombre sur la scène traduit ses propos, la coupant dans élan. Elle parait si surprise de cette intervention que toute la salle dans laquelle je suis éclate de rire. Ses propos seront très courts, mais elle émeut beaucoup. Elle évoque son mari, son perfectionnisme, ses intentions, son investissement total. On sent néanmoins qu'à un moment elle a envie de mettre un pain au traducteur qui la coupe dans ses phrases.
Jan Harlan, lui, ne se démonte pas et fait tout son speech d'une traite, ne laissant pas le temps au traducteur de reprendre ses propos. L'hilarité est à son comble, au fur et à mesure que le bougre parle, on voit le traducteur derrière se décomposer. Sa traduction sera partielle, ce qui fait que je n'ai pas tout entendu de ses propos.

Marisa Berenson, la star de Barry Lyndon est à son tour invitée sur scène. L'actrice a changé de visage, à tel point qu'on ne la reconnait plus tellement. Elle fait malgré tout bien conservée, bien que je subodore l'usage de la chirurgie esthétique. Elle s'exprime dans un français impeccable avec un petit accent craquant. Elle aussi parle avec beaucoup d'émotion dans la voix, et témoigne d'un grand respect pour Stanley Kubrick.
La cérémonie commence à trainer un peu en longueur avec la montée sur scène de la costumière et du décorateur de Barry Lyndon, qui font quelques remerciements sincères, mais rien d'original.

Il est 20H45, la retransmission de la salle VIP s'éteint après quelques mots de la pipelette. L'écran s'ouvre de manière à pouvoir recevoir le format Cinémascope. La salle s'obscurcit. Barry Lyndon commence.

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La séance

La bobine utilisée pour le film est numérique. Elle est projetée pour la première fois et c'est donc nous autre petits spectateurs qui allons avoir le privilège de l'évaluer.

L'étalonnage des couleurs et la puissance de la musique sont splendides, il n'y a rien à redire là-dessus. C'est un spectacle total, à la manière de 2001, mais le rendu de la photographie fait à la lumière naturelle est toujours à tomber par terre.

Ce qu'il y a aussi de magique à découvrir un film de Stanley Kubrick en salle, c'est de sentir la réaction du public. Il y a une alchimie qui s'est créé assez incroyable, les gens allant jusqu'à rire franchement aux touches d'humour subtiles et multiples qui sont pourtant au cœur d'un film éminemment tragique.

En revanche, la pellicule est à certains moments crade, des traces rouges apparaissent un quart de seconde en début de certaines scènes et il arrive que la musique parte en vrille un bref instant, mais qui fait mal aux oreilles. A un moment, un plan d'ensemble est en parti flou, et la mise au point met quelques secondes à devenir acceptable. A l'entracte cinématographique, la bobine perd les pédales et c'est limite si le film ne s’interrompe pas.
C'est très dommage car ces quelques secondes (30 à tout casser en les reliant entre elle, dont 20 pour l'entracte), sur les 3H00 de film, perturbent la séance d'une manière que n'aurait sans doute pas accepté le perfectionnisme de Stanley Kubrick.
Je ne sais pas si ces problèmes ont été conjoints sur les deux salles ou bien si c'est la nôtre uniquement qui en a été affectée, mais quand on s'appelle la Cinémathèque et qu'on fait une projection exceptionnelle, on serait en droit d'attendre un instant parfait.
Pour 5 € la place, néanmoins, j'ai trouvé un pire rapport qualité/prix.

A la sortie, j'entends tout autour de moi des critiques élogieuses, parfois de gens découvrant leur premier Kubrick, mais je reste sur mon petit nuage : un chef-d’œuvre qu'il est bon de voir en salle obscure, et dont le plaisir éclipse sans forcer les erreurs de projection.

Ce soir, Dr. Strangelove, et une autre fois, peut-être avec vous, l'exposition en elle-même. A demain pour un compte-rendu, si la séance en elle-même vaut le coup d'être contée ^_^.


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 Sujet du message: Re: Stanley Kubrick [10th Anniversary]
MessagePosté: Jeu 24 Mar 2011 18:39 
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Emilio a écrit:
J'irai aussi! D'ailleurs, si vous voulez qu'on s'organise une virée entre fans du forum bleu?
Seleniel et Leto II (et moi) sont d'ores et déjà chauds, je pourrais en parler à Deu$, Lee?


En ce qui me concerne, dans l'immédiat, je suis bien chaud pour Dimanche Killer's Kiss et éventuellement The Shining dans sa version longue.
Et je pense bien me faire tout ceux (ou au moins les plus gros) de ceux que j'ai pas vu le mois prochain.
Et puis l'exposition en elle-même bien entendu.
En plus j'ai pu choper des places de cinéma(thèque) gratuites avec mon école!


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 Sujet du message: Re: Stanley Kubrick [10th Anniversary]
MessagePosté: Jeu 24 Mar 2011 20:03 
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Merci beaucoup pour ton petit texte, Leto. C'est vraiment gentil de ta part de nous raconter ca, surtout que je suis sincerement navre de ne pas pouvoir en etre (j'en avais limite reve de cette expo, sans rire). C'est drole parce que j'ai l'impression de ressentir un peu les emotions que tu as pu ressentir lors de cette seance. (BARRY LYNDON avait ete aussi pour moi mon premier Kubrick au cinema.) J'espere que tu accepteras de nous ecrire la suite de ta visite et de tes decouvertes (Kubrick comme Dieu des collegiens et des lyceens, ca me laisse perplexe).

Au passage, seleniel, j'ai cherche si l'expo Kubrick passait aux Etats-Unis et je n'ai malheureusement rien trouve. Es-tu sur de ce que tu avances ?

Sinon, comme tu le sais, Leto, je reviens en France, pour une semaine au moins ou definitivement au plus, fin mai. Ayant vu que l'expo se terminait sur Paris fin juillet, s'il reste des choses que tu n'as pas encore vues a ce moment-la, fais-le moi savoir !

(Et le topic sur Kubrick revit. C'est la classe ca !)


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 Sujet du message: Re: Stanley Kubrick [10th Anniversary]
MessagePosté: Jeu 24 Mar 2011 21:58 
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EnOd a écrit:
Au passage, seleniel, j'ai cherche si l'expo Kubrick passait aux Etats-Unis et je n'ai malheureusement rien trouve. Es-tu sur de ce que tu avances ?


http://www.lexpress.fr/culture/cinema/s ... 75136.html

J'avais vu une chronique culture sur une chaine quelconque (chaine info?) qui le disait également. Sinon, on voit, quand on cherche "expo kubrick", qu'elle a tourné dans pas mal de pays depuis un bout de temps (ça m'a fait douté après coup, de voir qu'elle remonte à vraiment aussi loin!).

M'enfin si tu reviens en France, ça sera plus simple encore pour la voir!

Pour organiser une sortie, sur le principe, je suis plus que pour. Mais étant compliqué côté gestion en ce moment, organisez-vous et je verrai si je peux me greffer au groupe!

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 Sujet du message: Re: Stanley Kubrick [10th Anniversary]
MessagePosté: Lun 28 Mar 2011 14:11 
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Je n'étais pas immédiatement revenu sur la projection de Dr. Strangelove, parce qu'il n'y avait pas énormément à dire sur la séance, sur son avant et sur son après. J'ai été déçu de voir que les séances ne commenceraient pas toutes par un interview d'une personne ayant travaillé avec Kubrick, comme cela avait été le cas avec Kirk Douglas à l'ouverture de l'exposition.

Seulement trois choses valent la peine d'être rapportées.
D'un, j'ai découvert en me positionnant dans la file d'attente que celle-ci était très grosse, et que cela était due à un autre évènement concomitant avec la projection, d'une importance quasiment plus grande et que j'ai malheureusement loupé : une séance de dédicace par Christiane Kubrick, Marisa Berenson, Jan Harlan, Michel Ciment etc. Mais d'un, je n'avais pas pris connaissance d'un tel évènement, de deux je n'avais pas mon livre de Michel Ciment sur moi, de trois j'avais une séance de cinéma en même temps. Quelle sentiment de fébrilité ai-je eu en passant à cinq mètres de Marisa Berenson ! Un énorme regret, bien évidemment, mais cela fait que maintenant, je ne me déplacerais à la Cinémathèque qu'avec mon bouquin, des fois que.
De deux, je regrette que les sous-titres aient traduit la War Room par Salle des Opérations, d'autant plus inexplicable que la réplique énorme "Gentlemen you can't fight in here, this is the War Room" a failli en pâtir. Heureusement qu'il y avait quelques personnes qui devaient soit connaître le film, soit suivre la VO plutôt que les sous-titres pour s'esclaffer.
De trois, la réaction du public a été encore plus importante sur Dr. Strangelove, les rires étaient francs, hauts, collectifs, et les gens se sortaient toutes les meilleures répliques en sortant de la salle (et Dieu sait qu'il y en a).

Et c'est tout concernant Dr. Strangelove, la copie était très bonne pour son âge, et c'était un moment de félicité intense.


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Hier soir, j'ai eu l'occasion de voir The Shining, et cette séance figure parmi les plus importantes de la rétrospective avec les Courts-Métrages du Maître, dans la mesure où était diffusé en salle la version longue du film. 27 minutes de scènes et plans additionnels, je me devais de le voir.

Sur la séance en elle-même, toujours peu à dire, si ce n'est que je pensais que la salle serait encore plus blindée que d'habitude, l'aura The Shining oblige, alors que c'était finalement la moins "remplie" (en gros, deux ou trois sièges étaient vacants). En revanche, j'ai beaucoup plus à dire sur le film en lui-même, puisque c'est la première fois que je voyais cette version.

Commençons déjà par un débriefing général : la copie était magnifique (entièrement restaurée ou au plus projetée deux fois) et la projection n'a souffert d'aucun problème comme Barry Lyndon. Ambiance toujours aussi oppressante, quoiqu'en Cinémascope le film prend une toute autre dimension. L'atmosphère est encore plus palpable (surtout quand les spectateurs autour de vous sursautent à chaque scène), l'horreur se révèle vraiment dans ce format.
Les travellings du film, figures récurrentes de The Shining, sont un pur délice, qu'ils soient arrière, avant ou latéral. La poursuite finale dans le labyrinthe est un grand moment de cinéma, de part la fluidité des mouvements de la caméra et l'opposition poursuivant/poursuivi qui se déforme au point culminant de la scène (mais seulement sur Jack, Danny étant toujours autant vulnérable). Les mouvements de caméra lorsque Jack défonce la porte à coup de hache sont d'une précision, d'une vélocité et d'une beauté époustouflante. Le passage où Halloran se fait tuer dans le hall de l'hôtel est saisissant, un des plus beaux moments du métrage, qui réussit à faire sursauter alors que c'est en un seul plan, sans jump-scare surannée. C'est en tout cas une grande preuve du talent de Kubrick que d'arriver à faire sursauter en un seul plan, sans mouvement brusque de la caméra et simplement par l'apparition dans le cadre d'un personnage.
D'ailleurs, un dialogue au début du film, auquel je n'avais franchement jamais fait attention, est assez révélateur de la note d'intention de The Shining. La famille Torrance est dans la voiture en direction de l'Overlook Hotel, et la discussion dérive sur le cannibalisme. Wendy arrête son mari dans son propos, et Danny réplique qu'il n'y a pas besoin de censurer la notion de cannibalisme, puisqu'il a déjà tout vu dessus à la télévision. Ce à quoi Jack répond "Tu vois chéri, pas besoin de s'inquièter, il l'a déjà vu à la télévision". De cette phrase apparemment anodine, j'ai l'impression que Kubrick annonce qu'il a pour projet de faire péter toutes les attentes qu'on peut avoir du film en y injectant une substance horrifique encore jamais vu, et qui nous imprégnera puisqu'aucun équivalent n'aura alors jamais été diffusé au cinéma, ce qui sera effectivement le cas.

Concernant maintenant les rajouts de la version longue, cela commence avec la scène de l'entretien qui dure un peu plus longtemps qu'auparavant, mais c'est de l'ordre de la réplique plus qu'autre chose. La fluidité et le rythme de la scène n'en sont pas altérés, ce qui pourrait être étonnant dans la mesure où ces séquences ont été retirées, je dirais en revanche que Kubrick les a supprimés parce que la photographie dénote fortement. Les couleurs sont beaucoup plus vives que dans le reste de la scène et ça se voit énormément. Le perfectionnisme du réalisateur lui a certainement intimé de les retirer de la version internationale. A moins que ce soit un problème d'étalonnage de la pellicule, mais j'ai un doute. En tout cas, le sens de la scène est intact dans la version diffusée en France, qu'on se rassure.
Le deuxième ajout notable est celui d'une scène avant l'arrivée à l'Overlook Hotel, s'insérant entre cette dernière et la vision de Tony sur les portes d'ascenseur. On y voit un médecin ausculter Danny et avoir une conversation avec Wendy. La scène en elle même n'est pas essentielle, puisque beaucoup d'éléments importants seront rappelés par la suite. Par exemple, la fois où Jack a levé la main sur Danny, mais les deux versions de chacun des parents est intéressante à superposer (Wendy fait tout pour défendre son mari devant le médecin alors que Jack admet avoir eu une toute petite "perte de contrôle musculaire). Pour une scène aussi longue, sans tentative de contribuer à l'ambiance oppressante du métrage, on peut comprendre qu'elle ait été retirée. En revanche, elle permet de recentrer beaucoup plus The Shining sur le personnage de Wendy, que j'ai limite redécouverte dans cette version et qui figure dorénavant parmi mes figures emblématiques de la filmographie de Kubrick.
Le parcours et la présentation de l'hôtel au jour de sa fermeture m'a semblé légèrement plus longue, spatialisant encore plus les lieux en évoquant par petites touches tous les lieux importants de l'histoire.
Ensuite, une scène pas nécessaire a été retirée pour fluidifier la narration. Elle se situe juste avant que Danny et Jack aient une conversation entre père et fils flippante sur les bords (le discours sur la famille est un peu différente de celle de Spielberg, d'ailleurs les deux parents ne montreront jamais un geste d'affection instinctif), et donne les raisons de la venue de Danny dans la chambre. Ce plan-séquence n'est pas fondamental non plus, il est néanmoins intéressant puisqu'il met encore une fois Wendy en scène et dévoile un peu plus le caractère de femme-soumise qu'elle entretient avec Jack. Pour apprendre que Danny veut aller chercher son jouet dans la chambre, c'est pas ce qui ruine la compréhension du film.
Halloran a aussi le droit à quelques séquences supplémentaires, mais celles-ci ne relatent que l'acquisition d'un caterpillar à Denver pour monter jusqu'à l'Overlook, et si elles ne sont pas très longues, elles sont d'un intérêt assez limité qui légitiment leur disparition de la version internationale.
Enfin, il y a une scène fantomatique en plus dans le final, où Wendy voit le hall de l'hôtel envahit de squelettes et de toiles d'araignées. La suppression de cette scène est totalement justifiée, puisque sa présence donne une impression de répétition lourde sur le schéma "Wendy traverse un lieu de l'hôtel et tombe sur une hallucination fantomatique", qui frise le ridicule. Et l'effet de cette séquence n'est pas des plus convainquants, ça m'a personnellement rappelé Pirates des Caraïbes, l'attraction de Disney. Ça ne gâche pas le reste de la séquence pour autant, loin de là.

En définitif, la séance m'a fait encore plus apprécié ce chef-d’œuvre du cinéma d'horreur, toujours aussi angoissant, fou, maîtrisé. A notre époque, The Shining continue à faire effet, ce qui est un grand exploit pour un genre qui se démode en principe rapidement. J'en prends pour preuve la fille qui, à la fin de la séance, a dit "je ne dormirais pas ce soir".


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 Sujet du message: Re: Stanley Kubrick [10th Anniversary]
MessagePosté: Lun 28 Mar 2011 19:48 
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Merci seleniel pour ton lien, et merci Leto pour ton CR une fois de plus. C'est toujours tres instructif et plaisant a lire.

Mais j'ai une question pour vous, gras chanceux qui avez eu la chance de visiter cette exposition. J'y reflechissais depuis le debut et ma pensee a ete de savoir si, au fond, oui ou non, cette exposition en valait vraiment la peine... Ca peut etre deroutant de lire ca quand on sait ma passion pour Kubrick, alors je vais expliciter un peu plus ce que je veux dire.
Je suis fan de Kubrick, ca, pas de souci, je l'avoue volontiers quand meme ca me fouterait la honte. Seulement, je ne suis pas fan que de Kubrick, et pour etre plus precis, je suis davantage fan de cinema. Par la, si je vais voir une exposition sur Kubrick, bien que ca puisse etre interessant de voir des bouts de scripts (et si en plus, c'est les vrais, oh god), des costumes de singe, des bougies jusqu'au legendaire 50mm f/0.7, en savoir plus sur les demarches du Maitre, sur sa methode de travail, sur le pourquoi d'un choix particulier d'outil plutot qu'un autre, etc. me parait pour le coup beaucoup plus passionnant. Si c'est possible, j'aimerais donc savoir si cette expo touche plus le fetichiste Kubrickien qui deifie son idole ou le mordu de cinema qui, finalement, peut en apprendre veritablement plus sur Kubrick, quitte a prendre du recul sur son travail, quitte a mettre tout ca en perspective, quitte a, pourquoi pas, le critiquer, quitte a poser des questions et y apporter des reponses. La vraie valeur de cette expo, plus que de pouvoir revoir les films de Monsieur Stanley sur grand ecran, se trouve ici de mon point de vue. Et ce serait absolument cool que j'aie le votre, de point de vue.

Merci, merci !


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 Sujet du message: Re: Stanley Kubrick [10th Anniversary]
MessagePosté: Mar 29 Mar 2011 13:43 
Ô-Totoro
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En attendant la suite des rétrospectives, deux petits liens très sympathiques concernant Kubrick :

- Des entretiens audio avec Stanley Kubrick. Cinq sont prévus, le premier est sorti sur Barry Lyndon. 29 minutes assez intéressantes, qui permettent enfin de poser une voix sur le visage du Maître. (pendant 1 semaine en ligne, seulement)

- Une compilation de fan-arts souvent très réussis sur ses films. Photos, dessins montages, vidéos, le choix est varié, avec souvent une allusion très subtile au film. La suprématie de The Shining est impressionnante, là où Barry Lyndon est quasiment absent ! J'ai une préférence pour les fan-arts épurés, mais il y en a certains très complexes de toute beauté.


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 Sujet du message: Re: Stanley Kubrick [10th Anniversary]
MessagePosté: Mar 29 Mar 2011 19:48 
The old man
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Je n'ai pas encore mis les pieds à cette expo mais je peux t'apporter des éléments EnOd d'après ce que j'ai lu sur divers forums :
L'expo est constituée essentiellement de photos de tournages et d'accessoires issus des films (machine à écrire de Shining et autres, plus quelques scripts, bien entendus originaux, annotés par Kubrick - par contre aucune idée si ces notes sont lisibles^^
Le tout disposé dans des pièces avec une mise en scène thématique selon les films (pas sûr que ce que je viens d'écrire soit français^^).
Donc où c'est avant tout très fétichiste^^
Pour ce que tu recherches il faut plutôt aller du côté des conférences je pense mais les quelques retours que j'ai pu lire indique que nous sommes souvent dans le registre de l'anecdote (après faut vérifier toutes les conférences parce que l'intérêt doit varier en fonction des intervenants comme toujours).
A confirmer ou infirmer par ceux qui auront visité l'expo.

Concernant la rétrospective j'aurais des dispos vendredi et samedi soir et tout le Dimanche.
Donc je pense y aller vendredi soir pour Full Metal Jacket et j'aviserai pour la suite - ce qui me chagrine pour ce week end c'est tout ce que je pourrai voir ce sont des films que je connais déjà^^ Les inédits seront pour la prochaine fois^^

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 Sujet du message: Re: Stanley Kubrick [10th Anniversary]
MessagePosté: Mer 30 Mar 2011 17:16 
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Decidement, je suis thank-man ces temps-ci, et donc, merci Leto pour ces liens, notamment les entretiens audio, tres riches et interessants ou on apprend pas mal de details amusants. Je note d'ailleurs que les cinq entretiens sont maintenant sortis, toujours a la meme adresse. Merci aussi ange bleu, c'est sympa d'avoir donne ces precisions. Malheureusement, c'est un peu ce que je redoutais cette juxtaposition d'objets sans reel liant ni lien les uns avec les autres. J'aurais davantage prefere des questionnements, des apports au niveau du mode operatoire de Kubrick ainsi que des reponses et une mise en relief de son travail. Et pour ca, effectivement, les tables rondes ou les conferences semblent etre les mieux placees pour combler mes attentes. J'avais deja assiste a des debats Kubrickiens dans les salles Cameo de Nancy, mais c'est une autre histoire, un autre temps.

Tiens, une anecdote amusante, je voulais racheter le livre de Michel Ciment sur Kubrick, ayant laisse ma copie en France. Mais je me suis rendu compte qu'ici, je ne pouvais trouver que la version anglaise, ce qui est quand meme un peu bete... Mode MyLife off.


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 Sujet du message: Re: Stanley Kubrick [10th Anniversary]
MessagePosté: Lun 4 Avr 2011 08:07 
Ô-Totoro
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Bonjour,

Hier soir je me suis pris la baffe cinématographique la plus monumentale sur un film que je connaissais déjà.

Les mots me manquent pour décrire l'expérience sensorielle qu'on se prend dans la gueule, sentiment renforcé par la qualité de la bobine qui définit à elle seule la perfection.
Vous voyez les petits défauts qui apparaissent sur la toute première bobine des vieux films, le temps que ça chauffe ? Ben là, même avec un fond noir pendant deux minutes, y en a pas eu un seul. Et pendant le reste de la projection, jusqu'à la dernière image du générique, non plus.

A l'entrée, j'entendais les gens pester parce qu'ils allaient être trop loin de l'écran et qu'ils n'en prendraient pas assez dans la tête. A la sortie, ils en avaient eu pour leur argent.
Et j'ai capté quelques conversations de novices qui, après cette expérience, tentaient de poser des mots sur leurs émotions. Z'ont jamais réussi, mais ils paraissaient heureux.

Merci.

PS :

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Ça, en Cinemascope. Pendant 2h20. J'en pleure encore.


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 Sujet du message: Re: Stanley Kubrick [10th Anniversary]
MessagePosté: Lun 4 Avr 2011 12:49 
The old man
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Pour ma part j'y suis donc allé Vendredi pour la projection de Full Metal Jacket et ce fut évidemment une expérience impressionnante - toute la première partie du film constituée presque uniquement d'hurlement fait son effet dans de telles conditions^^

J'y retourne samedi pour 2001 (séance à 14h30) et si j'ai encore de l'énergie j'irai également à la séance de 20h00 de Barry Lyndon.

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 Sujet du message: Re: Stanley Kubrick [10th Anniversary]
MessagePosté: Mar 5 Avr 2011 23:23 
The old man
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Arghf toutes les séances pour 2001 et Barry Lyndon sont complètes (idem pour Shining)... Il n'y a plus rien de disponible... J'aurai dû m'en douter, je n'ai pas été assez réactif sur ce coup-là! Dommage pour moi!

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 Sujet du message: Re: Stanley Kubrick [10th Anniversary]
MessagePosté: Dim 24 Avr 2011 18:25 
Ô-Totoro
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Localisation: Échappe à la connaissance
Concernant l'exposition en elle-même, je constate son effet fétichiste craint par EnOd. Beaucoup d'éléments de tournages (ou de reconstitutions), de photographies inédites, de documentaires, d'archives de ses films, d'anecdotes diverses ; voilà ce qui constitue l'essentiel de ce qu'on peut voir.
Parmi les éléments les plus intéressants que j'ai pu voir, la plupart des calendriers de tournages recensant l'ordre de tournage des scènes, la durée de tournage et les acteurs nécessaires, un comics d'Orange Mécanique (A Crockwork Lemon) dans le pur style des années 70 et assez trash, la hache originale de The Shining (ça ne sert à rien mais c'est le kiff), une maquette de la War Room avec une tonne de croquis, des diapositifs des repérages de Napoléon et de la scène conceptuelle de 2001 ainsi que la collection des masques originaux de Eyes Wide Shut.

Néanmoins, quelques pistes sur sa méthode sont développées çà et là qui permettent de contenter un peu le cinéphile pointu.
Principalement sur 2001, où il y a une explication assez poussée du processus créatif des images conceptuelles (voir mon post au-dessus), le rendu de gravité du Discovery (lorsque Frank fait son footing, notamment) d'une simplicité telle que je m'étais toujours questionné sur les trucages employés et la création des arrières-plans des quinze premières minutes (ce n'est pas une toile de fond ni filmé en décor naturel et ça se révèle très complexe).
En dehors de cela, le reportage le plus intéressant était celui de Full Metal Jacket, une vidéo montrant les premières répétitions de la scène des toilettes jusqu'au tournage de ladite scène.

C'était tout de même une bonne exposition, dont je ne regrette pas le billet.


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