Shanji21 a écrit:
Merci Enitu pour ça, je dois dire que c'est un très beau texte, et surtout allié à cette musique (Vive Amélie Poulain *_*)
Merci à toi surtout. Car c'est grâce à ton post dans le topic "quand la musique instrumentale vous emmènes loin" que j'ai découvert cette musique. Donc quelque part, tu es à l'initiative de ce one-shot.
Shanji21 a écrit:
Je crois par contre que j'ai lu trop vite car j'ai fini bien avant la fin de la musique (d'ailleurs est-ce que les deux doivent correspondre, ou c'est normal).
C'est totalement normal de finir avant la fin de la musique, le texte est trop court. J'ai choisi seulement le début de la musique de façon à ce que ça colle avec le début du texte. Je me suis essayé plusieurs fois à lecture pour savoir si tout la musique accompagnait bien le texte et globalement j'ai été satisfait. Mais bon, à la limite je m'en fiche. Ce qui compte c'est "l'esprit" de la musique. Et en l’occurrence, je trouve cette musique joyeuse. Alors effectivement la fin est triste, mais le ton lui n'en est pas moins gai. L'homme jusqu'au bout ne baissera pas les bras. Il attend la mort, gaiement, en faisant ce qu'il aime le plus : jouer de la musique. Car cette mort, il l’a accepté, il n’en a donc pas peur. D’ailleurs, il fait même plus que l’attendre, il l’appelle. C’est sans doute un des éléments qui donne tant de force au texte, un personnage unique avec une force d’esprit, une force de présence et un courage peu commun, pour ne pas dire hors du commun. Mais pourtant, si je l’ai bien dépeint, je n’ai ne pas encore citer sa caractéristique essentielle : c’est un personnage vivant (à comprendre plein de vivacité, présent, animé). Il n'est aucun cas triste et de la même façon pas mort du tout, c'est un personnage vivant.
Shanji21 a écrit:
"Nous ne sommes plus qu'un quartet, un trio, un duo, et me voilà seul à mon piano. Quel dommage que nous n'ayons pas pu aller au bout." Allez, avoue que le Soul King t'as inspiré, car en lisant j'ai directement pensé à lui.
C'est dingue parce qu'à aucun moment je n'avais pensé à lui. Et pourtant il y a beaucoup de ressemblances ... c'est troublant. Peut-être ais-je été influencé sans le savoir ? En tout cas, je ne me suis pas inspiré de lui (du moins pas consciemment).
Paku Jagger a écrit:
avec es répétitions pour les rimes
Je chipote, mais à mon sens ce ne sont pas des rimes. J'ai écrit le texte de façon à avoir des allitérations et des assonances. D'ailleurs, à part celles qui sont occasionnelles (on va dire que ce sont de simples homophonies peu importe leur nature), l’allitération centrale de ce texte est la répétition de la consonne "m". Ce choix s'explique par le fait que je voulais le texte comme apparaissant le plus doux possible. Une manière de montrer le profond lien entre le "mélomane" et le "piano" et surtout un moyen de rendre poétique et facilement lisible le texte. A l'inverse, j'ai essayé de supprimer tout les sons désagréables. Celui particulièrement dans ma ligne de mire était le son [k]. Car je le trouve coupant et brut. Il était susceptible de hacher la lecture. Or il fallait à l'inverse comme je l'ai dit que la lecture soit fluide, douce, facile et sans son abrupte.
Shanji21 a écrit:
Je trouve que ton texte n'est pas un one shot, mais une poèsie en prose, car c'est très poétique, surtout allié à la musique (*_*). Toutes les répétitions (voulue bien sûr, il n'y a que dans ce cas là que ça ne dérange pas), les parallèlismes entre les propositions, ces phrases brêves, même un jeu de questions-réponses entre certaines d'entre elles, me fait dire que tu as là un texte vraiment bien écrit.
Paku Jagger a écrit:
La lecture à haute voix s'harmonise peu à peu pour épouser la courbure de la musique et créer un tout. Le fond et la forme, comme l'a souligné Shanji, sont très bien reliées, et la forme générale de ton texte ressemble à une poésie, avec es répétitions pour les rimes, les phrases brèves et tranchantes pour les rejets/enjambement, etc... [...] Généralement, les musiques sont là pour poser une ambiance, amplifier une atmosphère, là, la valse d'Amélie représente 50 % de ton texte, il en fait partie intégrante.
Vous avez à peu près saisi l'élément central du pourquoi de la lecture à haute voix sans pour autant l'expliciter vraiment (Paku, tu effleures la réponse). C'est beaucoup plus complexe que ça n'y parait et je me dois donc de tout expliquer pour bien que vous compreniez.
La musique qui accompagne le texte ne représente pas vraiment la cause de la lecture à haute voix. Elle est un élément mais n'est pas la réponse. D'ailleurs, je l'ai précisé, c'est facultatif. On le fait si on en a envie ou pas. Vous vous demandez alors quelle est la raison si ce n'est pas directement le but même d'une songfic. Et à juste titre vous avez raison car le but recherché est autre. Mais avant de passer à cet autre, je vais expliciter le pourquoi de la musique. Vous l'avez bien compris, la musique sert le texte. Pas dans le sens d'un fond sonore mais dans dans l'objectif de tenir un rôle, celui d'imager le texte (en plus de donner le rythme et le ton). C'est en soit l'une des originalités du texte qui fait qu'il est si particulier. Pourtant, l'aspect caché du texte ne se situe pas là. Comme je l'ai déjà dit, la valse d'Amélie n'est là qu'en soutien. La chose essentielle de ce texte, ce qui fait sa particularité, cette même chose qui constitue le pourquoi de la lecture orale, est un point que vous avez effleuré dans vos réponse sans pour autant le dire : le texte EST la mélodie. Ou plutôt car c'est légèrement inexact, il est la partition menant à la mélodie. Alors il faut bien comprendre, s'il s'agit du point central du texte, il ne prend de sens qu'avec le contexte approprié. Et je m'en vais vous le dépeindre. Tout d'abord une simple question : la musique peut-elle exister en dehors d'une collaboration ? A cela je réponds non. La musique est toujours issu de deux éléments minimum. Voici des exemples : un musicien seul peut-il faire de la musique ? Non, il lui manque son instrument (lequel peut être ses cordes vocales ou autre chose si le musicien n'est pas un homme). De la même façon, un instrument seul peut-il faire de la musique ? Non, il faut un musicien (personne pouvant actionner l'instrument en vue de jouer de la musique) pour se servir de l'instrument. Alors on le voit bien, il faut que les deux soient ensemble pour que la musique naisse. La complémentarité est obligatoire. Mais si je viens de parler de complémentarité, les deux éléments ont pourtant vocation à ne faire qu’un (une symbiose, une fusion des êtres). C'est le devenir de tout "tandem" comme je le montre au premier degré dans le texte. Pour en revenir à ce dernier, si on vient de voir que la création de musique est une issue d'une union, il en est tout logiquement de même pour le texte, lequel je le répète EST la mélodie. Il faut donc une coopération pour que la musique naisse. Ici, il s'agit du couple lecteur-texte. Le texte est une partition, qui retranscrit une musique mais qui n'est lui-même, à l'image du musicien seul et de l'instrument seul, pas de la musique (les notes sont bien là mais restent à l’écrit, or la musique est un art auditif/oral). C'est donc le lecteur par sa lecture à haute voix qui permet la musicalité du texte (avec l'aide de ses cordes vocales comme instrument bien sûr ^^). Ainsi, d'un texte écrit fait de mots a été créé de la musique.
Le lecteur est devenu musicien. Et c’est pourquoi, au tout début, j’ai précisé qu’il s’agissait d’un hommage à la fête de la musique.
Vous voyez, c'est simple sans être simple. Mais on peut encore aller plus loin (si si c'est possible ^^).
Le lecteur ne devient-il pas quelque part le « mélomane » ? Il ne meurt pas certes (et heureusement), mais d’un point de vue symbolique, les deux deviennent une seule et même personne. Car si le « mélomane » joue un dernier morceau, le lecteur ne fait-il pas pareil ? Lui aussi joue. Et là intervient une question importante :
le texte et la mélodie du « mélomane », au final, ne sont-ils pas la même chose ?
Question difficile car on a 3 mélodies : la valse d'Amélie, la mélodie dont fait mention le « mélomane » et le texte lui-même. S'il est facile d'associer la valse d'Amélie et la mélodie dont fait mention le « mélomane », l'autre option en revanche est plus difficile à concevoir. Pour ma part, je réponds oui. J’ai laissé exprès la musique comme objet facultatif à cet effet. Pour moi, la vraie musique est le texte aussi bien du point de vue du lecteur que du point de vue du « mélomane ». C’est un jeu double, de miroir où chacun se révèle être l’autre au niveau de la symbolique. Et en cela, je pense encore une fois montrer la force de a musique : unir des éléments à la base dissociés. Car la musique n’associe pas seulement ses créateurs, elle associe tous ceux qui l’écoute. En l’occurrence, ici, le lecteur et le « mélomane » joue et écoute la même musique. Et par là, je tiens à montrer le plus grand pouvoir de la musique :
son universalité. Encore une fois, je le rappelle, il s’agit d’un hommage à la (fête de la) musique.
Une dernière chose, le texte s’il n’est pas lu à haute voix ne vaut rien. Son essence vient du fait d'être lu oralement. C'est pourquoi, il est obligatoire de le lire à haute voix.
Pour résumer tout ça, les objectifs principaux de ce texte sont : de faire du lecteur un musicien en vue de porter hommage à la musique et de montrer le besoin d'union pour faire de la musique.
Dark Knight a écrit:
Tu as réussi, avec des mots simple, à nous transcender dans l'histoire, aidé par la musique, et à nous plonger dans une relation que je qualifierai presque d'amoureuse entre le piano et son propriétaire à l'articule de la mort. J'adore.
Oui, en prenant une lecture au premier degré, c'est ce qui ressort. Une union profonde entre le « mélomane » et le piano. Les deux ont vécu ensemble, il s'est lié entre eux une relation unique. A tel point que le « mélomane » considère le piano comme doué de réponse et même plus, comme vivant. Il s'agit de l'autre versant du double hommage. Le « mélomane » remercie son « petit piano » de sa vie. Et donc quelque part, il remercie à travers le piano la musique, laquelle l'a accompagnée toute sa vie. J'ai envie de dire, c'est une belle histoire d'amour et d'amitié. Pour vous faire une confidence, lorsque j'ai écrit le texte aux environs du dernier paragraphe, plus exactement à la phrase : "Nous avons si peu à jouer à présent, si peu à vivre au travers de la mélodie, de notre mélodie ou plutôt de ta mélodie. Car il s’agit bien de la tienne mon petit piano. Cette mélodie, je l’ai écrite pour toi", je me suis mis à pleurer tellement j'étais pris dedans ('faut dire aussi que j'écoutais la musique en boucle et écrivais le texte depuis 3 ou 4 heures).
Paku Jagger a écrit:
La fin est aberrante comme tu l'as dit, en plus, ça rejoint la fin de ton propre texte mais disons...en un peu plus brusque et violent :)
Mouais ... J'aurai préféré qu'il n'y ait pas d'arme. Car là, c'est un type qui en tue un autre (ce qui est totalement différent dans la cause).
Merci à tous ceux qui ont lu ce one-shot musicalo-philosophico-poétique, merci à tous les commentaires et à leurs auteurs et enfin, merci à tous ceux qui liront ce one-shot dans le futur. Bref, je vous remercie tous d'avoir lu.