Pouêt pouêt, les bleus de Blanc sont dans le rouge.
Tout d'abord revenons sur cette équipe d'Espagne. Une équipe composée d'un des meilleurs gardien du monde, et ce depuis dix ans: Icker Casillas. Un défenseur central, Sergio Ramos, arrière droit de formation, et qui est au top du top depuis six ans aussi bien en club qu'en selection, et qui a su faire oublier au post de stoppeur Carles Pujol dans cette équipe espagnole. Trois milieux qui font partis des vingts meilleurs joueurs du monde, dont deux qui ont absolument tout gagné: Xabi Alonzo, Xavi et Iniesta. Et je vous passe les autres parce qu'aussi talentueux qu'ils soient, quand tu as déjà cette ossature, tu as déjà bien plus que ce que la France a pu avoir ce soir. Et ces dernières années.
Alors vous me faites rires vous les petits gars qui débarquez en disant: "Oh non alors, cette équipe d'Espagne est vraiment pas percutantes". Vous me dites ça pourquoi? Parce qu'ils ne tirent pas souvent au but? Parce qu'ils ne marquent pas beaucoup de buts si une équipe est consistante en face (donc pas l'Irlande)? Mais soyez sérieux cinq secondes mes petits loulous. Je mets de côté 2008, parce que dans cette compétition la "roja" puisque c'est avoir le "swag" de le dire, rencontre deux fois la Russie à laquelle elle inflige 7 buts. Ce qui portait au total 12 buts marqués par les camarades de Fernando Torres lors de cette compétition. Rappelons juste le 0-0 contre l'Italie et le 1-0 contre l'Allemagne. Tout de suite quand il y a de l'opposition c'est plus dure. Passons donc à 2010. L'Espagne entame bien mal la compétition, rappelez vous, une défaite 1-0 face à nos amis helvetiques qui auront joué cranement leur chance. Victoire 2-0 contre le Honduras, qui aura été incapable de marquer le moindre but lors de la compétition. Et une difficile victoire 2-1 face au Chili, où si mes souvenirs sont bons, le petit Sanchez, vous savez chers amis footix, le petit Alexis qui joue au FC Barcelone? avait mené la vie dure à Capdevilla et Pujol. Bref, 4 buts en trois matchs, rappelons qu'en 98, la France en avait marqué 8, en 2002 le Brésil en avait marqué 11 et en 2006 l'Italie en avait marqué 5. Bon, c'est pauvre pour l'instant, mais ça reste édifiant quand même à mes yeux: L'équipe qui pratique le plus beau jeu depuis bien des années a été moins efficace en poule, et donc face à des équipes réputées les plus faibles de la compétition que les vainqueurs des trois précedentes coupe du monde. Mais continuons.
L'Espagne arrive donc en huitième de finale. Elle rencontre alors son frère ibérique: le Portugal. Qu'elle ne parvient à defaire que par le plus petit des écarts grace à Villa. Elle arrive alors en quart de finale. Le Paraguay s'oppose à l'équipe de Del Bosque. Bénéficiant de circonstances favorables: but paraguayen refusé pour hors jeu, pénalty arrêté par Casillas, qui suite à cet arrêt bénéficie dans la minute qui suit à un penalty, cette fois en leur faveur, va être tiré deux fois, repoussé avant que Villa touchant les deux poteaux n'ai pu voir le ballon rentrer dans les filets. Chouette, nous arrivons aux demi finales! Face à l'Allemagne. Le match décevant de nos cousins Germains(\o/ !) n'a vu pourtant leur defaite fixée par un unique but de Pujol sur Corner. Et je vous passerez la finale contre la Hollande qui se fini également sur le plus petit des écarts, un - zero. Merci Iniesta, aurevoir.
Nous avons donc une équipe championne du monde qui sur 7 matchs, n'aura marqué que 8 buts. Cette équipe "révolutionnaire" apôtre du beau jeu n'est en aucun cas une équipe percutante. Dangereuse, certes, car avec des joueurs de talents, le but peut arriver de n'importe où, et n'importe quand. Pour rigoler, parce qu'après tout on est là pour s'amuser, je vous rappelle qu'en 2006, on avait craché sur la France et l'Italie qui étaient des équipes ultra defensives. La Squadra Azura (si si j'ai le swag) avait marqué 12 buts quand la France en avait marqué 9. Je vous laisse à vos reflexions sur l'Espagne, concernant son impact offensif. Je ne suis pas assez fin tacticien pour en tirer une conclusion qui me satisfasse pleinement. (Si seulement JDK pouvait m'aider T_T) Je rejoindrais donc TTC, l'Allemagne est bien plus séduisante que l'Espagne, surtout depuis qu'Angela est chancelière <3
J'en arrive à la France. Ô toi pays béni qui souffre d'une population ingrate et changeante. Si prompte à t'aimer, bien plus encore à te haïr...
Je vais diviser ma reflexion en trois axes. Parce qu'après tout, trois c'est fun, et j'ai vu trois périodes vraiment franches ce soir.
I. La peur. Les 20 premières minutes
Folle de matchs préparatoire, l'équipe française s'est élancée dans la compétition la fleur au fusil et le vent en poupe. Mais bien vite la grisaille anglaise fit tomber sa robe de brume. Le doux sourire des ukrainiennes laissait l'espoir d'un temps neuf, d'un temps meilleur. Mais les frimas suédois mettaient un terme à la douce idylle que les français voulaient raviver avec leur équipe.
Des échos lointains de rebellions, des privilèges qui agacent, et à quand, des têtes qui tombent?
Depuis 2010 et ce qu'on aime appeller "le fiasco de Knysna" on cherche a renouveler avec un passé glorieux et pas si lointain. Le retour d'un des pilliers du succès du mondial de 98 prend les commandes, et on lui demande de renouer avec la victoire. Mais la victoire, les dernières qui comptent vraiment, de quand dataient-elles? 2006? Et avant... il fallait revenir à 2000. Souvenez vous jeunes gens, en 98, la France qui est loin de posseder une équipe extraordinaire devient championne du monde. En 2000, cette équipe renoue avec la victoire avec le couronement européen. Oui messieurs, oui mesdames, la France domine le football. Elle ne possède pas forcèment les joueurs les plus talentueux, mais elle possède quelques choses que les autres équipes n'ont pas: l'intelligence du jeu. Un Didier Deschamps n'a jamais été un grand joueur pour ses qualités techniques, mais par l'intelligence de son positionnement, et son leadership. Et j'allais oublier, sa soif de victoire. Et Laurent Blanc se trouve être son fidèle second. En 2002, on retrouve beaucoup de ces joueurs qui ont tout gagné avec la France. Tous? non, il en manque deux. Deux principaux, Blanc et Deschamps. On se trouve alors à l'époque des myriades d'excuses. Et on repart en 2004 avec la conviction de changer ce qui n'a pas marché deux ans aupravant. Nouveau désastre, suite auquel des Zidane, Thuram, Makelele... mettent un terme à leur carriere internationale. Alors on prend un entraineur qui a eu des résultats avec les équipes de jeunes. On se dit qu'il sera capable de construire un nouvel état d'esprit pour cette équipe... Quelques mois plus tard, il rappelle les Zidane, Thuram et Makelele. Ces joueurs qui étaient certes talentueux en 98 et en 2000 mais encore jeunes, commencent à prendre les choses en main, avant de les saisir pleinement au troisième match des poules de la coupe du monde 2006. Ces joueurs n'étaient pas que bons sur le terrain, c'étaient de vrais leaders. Et ils ont tiré une équipe talentueuse de Willy Sagnol, Patrick Vieira, Franck Ribery, Thierry Henry... en final de cette compétition.
Et depuis? Le vide. La peur. Plus de leaders. Vieira trop souvent blessé, Henry pas assez charismatique, Ribery trop pueril n'ont pas su prendre le flambeau que Zidane leur tendait. Et ce manque de leader, ce soir on l'a retrouvé. Sur le terrain, qui avaient-ils pour dire à l'équipe dans quel sens jouer? Un Lloris trop timide? Un Benzema en perte de confiance? Un M Villa ou un Cabaye sans experience du haut niveau? Un Ribery maladroit dans ses reflexions? Ce soir il n'y avait personne pour prendre le jeu à son compte. Ainsi Blanc a cru juger bon bloquer son couloir droit. Mais a oublié que le côté gauche était frileux, et qu'un Malouda n'a pas le coffre necessaire pour défendre sur les rafales Silva-Xavi-Arbeloa quand Clichy s'en va soutenir les defenseurs centraux en peine.
Ce soir Blanc a eu peur. Il a pris conscience de l'immensité du vide qui le sépart de l'époque où des joueurs pleins d'intelligence du jeu savaient donner la force à leur coéquipier pour aller de l'avant. Mais cette peur a pris fin rapidement. Dès la 19ème minute, le but de Xabi Alonzo mettait fin à cette peur pour laisser éveilleur quelque chose de bien pire.
II. Le chateau de cartes. De la 20ème à la 65 ème minute Qu'ils sont beaux nos joueurs. A, ils jouent au Real Madrid, à Chelsea, à Manchester City, à Valence, au Bayern Munich... Oui c'est sûr on a dans notre équipe de France des joueurs qui ont du talent. Si je puis dire, qui ont de belles cartes en main pour réussir. Mais eux mêmes, sont-ils des As ou de simples valets dans leur club? Un Karim Benzema qui fait une saison magnifique, est-il si important que ça dans son club? Comptez le nombre de joueurs plus importants que lui dans l'effectif du Real (Casillas, Ramos, Xabi Alonzo, Cristiano Ronaldo, Ösil et peut être d'autres...). Il brille parce qu'il est mis en vlaur. C'est le 10 qui vient completer une suite royal. On peut dire la même chose d'un Ribery. Et je viens là de citer nos "meilleurs joueurs" sur le papier. A côté nous avons un Nasri dont j'ai vraiment du mal à voir l'implication dans le titre City (il était pas titulaire, mais c'est pour le nombre de fois où il l'a été ;-)). Un Malouda qui se fait vraiment vieillissant et qui joue de moins en moins souvent à Chelsea. Un Adil Rami qui a alterné le bon et le moins bon. Un Cabaye intéressant, tout comme Debuchy ou un M Villa, mais qui ont encore une experience du niveau iternationale assez réduit. Tout ça m'a paru fébril, leger. Et c'est ce que m'a paru le match après l'ouverture du score. Une équipe de France qui cherche à construire un chateau pour vaincre l'adversaire espagnol. Mais à la moindre bourasque, les cartes s'envolaient. A l'image de l'épaule contre épaule de Ribery sur Ramos où le natif de Boulogne sur mer s'est envolé.
III. Président, du Normal au Blingbling. De la 65ème à la fin du match
Laurent Blanc. Le Président. Alors que sur le match il nous servait des joueurs qui nous sont presques tous sympathiques. Reveillère, Debuchy, Cabaye, Benzema ...voilà qu'à la 65ème minute il nous sort une réforme de son système de jeu des plus improbables. Alors que tiraillé par cette crise de l'Euro que traverse la france, la rigueur défensive d'un Debuchy est cédée par un flamboyant Jeremy Menez. Tellement talentueux, mais il ne semble pas savoir que le foot se joue avec des équipiers, et qu'il faut donc faire attention à son comportement qu'il se prend un carton jaune dix minutes après son entrée poyur quelque stupidité sans nom. Toujours dans cette crise où la dette française d'un but, le président choisit de retirer Malouda qui malgré ses défauts sait ce que c'est que l'abnegation et le courage (et rappelez vous, le seul buteur francçais à la coupe du monde 2010 o/), on le sort pour nous offrir Samir Nasri à la parole d'argent, qui lui, si jamais il connait ce qu'est l'abnegation, c'est uniquement celle que les autres font pour lui. Et nous voilà, à trente minutes de la fin du match avec une équipe totalement déséquilibrée, incapable de construire quoi que ce soit. Et alors le doux souvenir du chateau de cartes que l'on voulait construire semble si lointain tant il portait un espoir démenti. Vint enfin le temps de jouer le tout pour le tout, où Giroud remplace M Villa. Sans milieu récuperateur, sans la clef de voute qui permet à tout chateau de tenir debout, il était alors absolument impossible de construire quoi que ce soit. Heureusement, le buteur du match venait achever une équipe de France bien morribonde.
Conclusion
Que nous faudra-t-il retenir de cette camagne européenne pour la France? Sans aller jusqu'à Moscou, Napoléon Blanc Bonaparte aura connu la débacle de ces terres qui nous sont inhospitalieres à nous français. La France n'est pas par essence un pays de football contrairement à beaucoup de ses voisins européens. Pourtant elle ne demande qu'une petite étincelle pour s'enflamer. Pourtant, à l'image de l'orage pendant le match face à l'Ukraine, les ardeurs des suporteurs ont été plus que douchés. (Drole de paradoxe puisque c'est le match le plus enthousiasment de notre équipe nationale). J'ai envie de dire déjà qu'il faut se concentrer pour la coupe du monde 2014 au Bresil. Rappelons le, pour les qualifications nous affronterons l'Espagne, et ce, dès le mois d'Octobre. Mais les deux ans passés auraient du servir à construire une équipe pour cette compétition, au lieu de quoi, nous quittons l'Ukraine avec autant de certitudes que nous l'avions en quittant l'Afrique du Sud. Le jeu français? Je ne vois rien. Un joueur qui se démarque? Pas grand chose, quelques esquisses par ci par là, mais bien trop peu pour que notre équipe puisse être compétitive dans deux ans. Alors que devons nous faire? En 2016, c'est sur nos belles contrées qu'on aura l'honneur d'accueillir, non pas 16, mais 24 nations européennes. C'est cette compétition qu'il nous faut préparer. Mais comment? Je n'en sais rien, mais il y a beaucoup à revoir. Depuis le centre de formation jusqu'aux joueurs qui doivent nous représenter, et non plus des mercenaires qui jouent pour leur ego. Et pour ce faire nous avons besoin d'un selectionneur sur le long terme, pour les 4 prochaines années. Laurent Blanc? Je n'ai rien contre. Mais peu importe qui cela ce sera, il faut que le selectionneur soit capable de faire de vrais choix. Si un joueur n'a pas la mentalité adéquate, il faut absolument qu'il ne soit plus selectionné. On a déjà connu ce genre de déboire avec Anelka(a au moins trois reprises) et avec Nasri (qui n'est pas non plus à son premiere coup d'essais).
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Nous sommes de l'étoffe dont sont tissés les vents - Alain Damasio
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