Souvent présentés comme le messie sauveur d'une industrie en manque de créativité, ou au contraire comme d'horribles concentrés d'amateurisme - bien que ce soit plus rare -, il est bien souvent difficile de s'y retrouver dans la jungle des jeux indépendants. Mais en fait, c'est quoi un jeu indépendant ?
Si dans l'imaginaire collectif les jeux indépendants sont apparus plus ou moins récemment, il y a toujours eu des développeurs indépendants, même si l'offre était réduite du fait de la barrière du support physique. Et c'est grosso-modo dès le début des années 80 qu'ils ont pris leurs essor avec la démocratisation des micro-ordinateurs grands publics sur lesquels on pouvait programmer soi-même, de grands noms se sont fait comme cela, pour n’en citer que quelques un : Jordan Mechner, Frédérick Raynal, Eric Chahi, Alekseï Pajitnov, etc., qui ont tous commencés a coder leurs jeux de leur côté avant d’être recrutés par des studios ou de créer les leurs.
Puis dans les années 90, l'apparition de logiciels de partage de données sur PC, eux-même apparus grâce à la démocratisation d'internet, a permis aux développeurs sans éditeurs de toucher un public plus large. Toutefois, l'industrie a fait son grand pas en avant et s'est révélée aux yeux des néophytes grâce à la création de plateformes de partages que tout le monde connait - comme
Steam ou le
XBLA. On peut donc dire que le jeu indépendant a toujours existé, il a juste évolué, est plus visible qu’avant grâce aux informations d’aujourd’hui et pour beaucoup de monde il est devenu une valeur ajoutée sur laquelle il est devenu normal de communiquer.
Il est d'ailleurs intéressant de noter que si la publication d'un jeu vidéo s'est simplifiée au cours des années - même si le système
greenlight de
Steam est une belle régression -, on ne peut pas en dire autant de leurs développements. Les outils ont beau avoir évolué, les attentes des joueurs aussi, et il va sans dire qu'il est plus simple de produire un jeu en 2D en pixel
[1] qu'un jeu en 3D reposant entièrement sur les
shaders et le full HD (notamment grâce à la création d'outils très puissant dédiés à la création d’œuvre en 2D). Ce n'est d'ailleurs guère étonnant de voir que la grande majorité des jeux indépendants sont en 2D et qu'une grande part de ceci sont en pixels
[1].
[1] Je n'utiliserais pas le terme de pixel-art, parce que c'est un terme très surfait et parce que la plupart des jeux indépendants en pixel sont justement caractérisés par un niveau artistique, graphiquement parlant, nul. Bon, c'est bien joli tout ça, mais venons-en au fait.
Un jeu indépendant, donc, c'est un jeu développé sans éditeur tiers pour payer les frais et assurer la casse, mais aussi - surtout en fait -, pour retreindre les envies et passions de l'équipe de développements, afin de produire quelque chose de concret et de vendable. Ce qui n'est clairement pas le but affiché des développeurs indépendants - sauf quelques rares exceptions -, qui ont avant tout pour but principal de produire de bons jeux
[2]. Un jeu indépendant peut donc tout aussi bien être développé par un groupe restreint de personnes que par un véritable studios.
Du fait du nombre réduit de personnes travaillant sur le bousin, il n'est pas rare que les jeux indépendants soit des œuvres personnelles et atypiques, au même titre qu'ils peuvent être de simples fac-similés de grosses productions.
[2] Donc, par pitié, ne venez pas me dire que Dota 2 est un jeu indépendant. Si de notre côté de la planète tout ce qui est indépendant est plus ou moins marginal, on ne peut pas en dire autant au pays du soleil levant, qui a une forte culture de la scène indépendante (sur tous les supports ou presque), ce qui est appelé communément les Dōjinshi
[3].
Même si le terme peut avoir une connotation Hentai, du fait d'une certaine catégorie de la production Dōjinesque, il désigne surtout toutes les formes de productions amateurs - et indépendantes surtout - et le secteur du jeu vidéo n'est pas en reste. Au Japon il y a donc une forte communauté de consommateur/producteur de jeux indépendants, composés en grande partie de parodies décalés des plus grands succès nippons, de suites non-officielles, ou de
shoot them up à la difficulté légendaire -
Super Meat Boy peut aller se rasseoir.
Bon, la flemme aidant, vous n'aurez pas de lien pour vous procurer de tels jeux, mais sachez que ça existe et que c'est autrement plus développé qu'en nos vertes contrées.
[3] Je sais qu'il y a mille fois plus calé que moi sur le forum, mais soyez clément. [4] Il ne vous aura pas échappé que si dans une lointaine époque les jeux indépendants pouvaient se trouver sur support physique, de nos jours il est nécessaire de passer par des plateformes de
dématérialisé - pour mon plus grand malheur.
Alors bien sûr il y a les incontournables classiques que tout le monde connait,
Steam, le
XBLA, le
PSN, le
WiiWare, qui sont très bien présentés dans le lien juste au dessus - ou
ici pour les fainéants. J'ajouterais juste que le
PSN et le
WiiWare ont une offre assez limitée au regard des deux premiers.
Mais il y a aussi une foultitudes de plateformes moins connues, mais qui n'ont pourtant rien à envier à leurs consœurs et qui sont souvent spécialisée dans les jeux indépendants.
Comme par exemple
Desura, une plateforme de distribution qui fait aussi office de pôle communautaire et propose son propre client ; qui - outre une accession au mod facilitée -, est aussi le premier à avoir supporté les trois systèmes d'exploitations principaux sur PC (OS X (mac), GNU/Linux et Windows pour les incultes).
Ou encore
GOG.com (
Good Old Games), un service de ventes et de distributions en ligne qui fournit des jeux sans
DRM (qui sont censés empêcher les copies virtuelles des jeux de changer de mains, entre autre), ce qui n'est guère étonnant vu que ça appartient à
CDProjeckt. Toutefois, ici il peut aussi y avoir des grosses productions comme
The Witcher 2 (étonnant, non ?) et le but affiché et plutôt de proposer des jeux anciens au prix le plus bas.
Je pourrais aussi citer
Indievania, qui est un service de vente et de distributions en ligne qui se concentre exclusivement sur les jeux indépendants. Cependant l'offre n'est pas forcément très étendue et les plus "grands" jeux indépendants brillent par leurs absences.
Mais il y a aussi des gens qui travaillent encore pour la beauté de leurs jeux et qui en font don sur leur site ou des sites tiers, on peut citer un exemple récent et emblématique comme celui de
Cave Story, qui a nécessité un développement de 5 ans mais qui a été distribué de façon totalement gratuite et désintéressé par son créateur. On peut aussi parler des éditeurs qui jouent le jeu en mettant en avant des productions de fans comme
Megaman Vs Street Fighter, en étant cool sur les histoires de droits et en distribuant le jeu gratuitement.
Comme vous pouvez le voir, il y a de nombreuses manières de se procurer des jeux indépendants, que ce soit sur console ou sur PC, et l'offre est de nos jours pléthorique, grâce à l'impulsion de grands succès commerciaux, comme
World of Goo, Braid, Minecraft ou encore
Super Meat Boy.
[4] Oui, ce titre est volontairement insidieux Ce qui m'amène au but de ce topic : de nos jours il peut être difficile de se repérer dans la masse de jeux indépendants qui sortent chaque année, car, contrairement aux jeux édités, ils ne sont bien souvent pas jugés par la presse professionnelles, même si des sites spécialisés existent ; ainsi je pense qu'il est utile de créer un sujet généraliste où vous pouvez donner votre avis et présenter votre (ou vos) jeu indépendant du moment ou qui vous a marqué.
Bien sûr, si vous voulez parler de manière générale sur la scène indé - ou par exemple sur des films affiliés comme
indie game the movie -, vous êtes plus que bienvenu.