Les deux derniers chapitres sont bons, à la fois fluides et logiques, ce qui nous change de l’accumulation de clichés des précédents (entre le twist sur Zero-qui-est-de-retour-mais-en-fait-non-c’était-une-blague-haha, le twist sur Tout-le-monde-croit-que-j’ai-tué-Jellal-indirectement-mais-en-fait-non-c’était-une-blague-faut-bien-rigoler-quoi, le membre du Conseil qui mérite un Darwin Award avec mention « Faire confiance à des démons, ça partait d’une bonne intention », et les inévitables séances de fan-sert-vice). On entre enfin dans le vif de la bataille, et les pions de chaque côté sont très bien placés. Et bon sang, cette image de fin avec Erza, c’est celle que n’importe quel bon récit d’aventure mérite.
Par contre, malgré toutes ses qualités, ce dernier chapitre m’a aussi donné une grosse envie de courir un 400 mètres facepalm, ce à cause du tour de cartes de Cana.
Alors, oui, l’idée fonctionne très bien autant sur le papier que concrètement. Oui, le fait que ce ne soit pas un sort inconnu débarqué de l’imagination fertile mais procrastinatrice de l’auteur, mais un sort déjà connu et déjà utilisé plusieurs fois, est un gros plus. Oui, c’est graphiquement bien rendu. Et oui, le fait de mettre en avant Cana et la bande des Exceeds est super, d’autant plus qu’ici c’est très bien amené.
Mais l’explication selon laquelle c’est Shu qui a enseigné ce sort à Cana LE JOUR MÊME. Non. Juste. Non.
D’une : rien n’empêchait qu’elle connaisse le sort par elle-même. C’est une mage de haut niveau, spécialiste de cartomancie et de combat avec des cartes magiques, qui a failli devenir membre de rang S au sein de Fairy Tail, ça n’aurait donc rien eu de surprenant. De deux : que Shu ait appris ce sort à Cana, fort bien, après tout c’est sa spécialité. Mais pourquoi LE JOUR MÊME !? C’est quand même une sacrée coïncidence qu’il lui apprenne ce truc pile au bon moment. De trois : admettons qu’il ait décidé de lui apprendre ce sort le jour même (ce ne serait pas la première fois qu’un twist tel que le power-up ex machina serait utilisé, et il peut parfois l’être bien). Il me faudrait donc avaler avec le sourire que Cana maîtrise déjà ce sortilège à la perfection, pour être capable d’enfermer la guilde presque au complet dans son deck en moins d’une minute (et je suis gentil, j’inclus Elfman dans le lot justement pour arrondir à la minute). De quatre : pour ne pas souffrir davantage, on va admettre que Cana est un prodige en matière d’apprentissage, et que Shu est un excellent professeur (phrase qui risque, je le crains, de faire naître une nouvelle fanfiction quelque part sur le web). Et c’est tout ce qu’il fait? Il arrive dans la guilde pour une raison X, Y ou Émeraude, il enseigne ce tour à Cana, et salut la compagnie? Si encore on le voyait en présence de la fière troupe… Mais non, aujourd’hui il avait piscine, vous comprenez. Et personne auparavant pour parler de sa venue ni l’évoquer, parce qu’un ancien ami qui débarque après sept ans sans prévenir, c’est tellement anodin, madame, aucun rapport avec un ajout de dernière minute. De cinq : admettons, même si ça commence à faire beaucoup, que Shu avait vraiment piscine ce jour-là, ou quoi que ce soit. Personne n’a songé à le prévenir qu’Erza, accessoirement son amie d’enfance à laquelle il tient comme à lui-même, était capturée et détenue par des démons? Un coup de main pour la délivrer, peut-être? Non? Bon, passe le bonjour à la douane de ma part, on dira à Erza qu’on t’a croisé.
C’est d’autant plus désolant qu’il aurait suffi, par exemple, de dire qu’il avait parlé de ce sort à Cana lors de son passage-éclair à Fairy Tail il y a sept ans, ou tout simplement de ne rien dire à ce sujet, et ç’aurait été si cohérent avec le récit que personne n’aurait relevé. Quatre incohérences, dont deux majeures, ont été ajoutées en une réplique pour remplacer du correct. On se demande vraiment ce que Mashima fabrique avec son récit.
Bref, je ne sais pas trop comment la suite s'annonce, entre un récit passionnant et des erreurs aussi grosses.
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