'I can practice believing my husband loves me. But I could be wrong.'Un homme rentre chez lui pour fêter l'anniversaire de son mariage avec sa femme. La maison vide, les traces de sang et les meubles renversés l'inquiète. Alors qu'il demande l'aide de la police locale, il est loin de se douter qu'il deviendra le suspect principal de leur enquête. A raison, ou à tort.
'You are the most fucked up people I have ever seen, and I work with fucked up people'Après un
Millenium très bien réalisé mais franchement pas ouf (je vais pas m'attarder sur le fait que le film ne présente qu'un seul suspect, donc l'acteur est connu pour jouer que des rôles de méchants - pas top pour un film à suspense), David Fincher est enfin de retour. On peut presque dire que Fincher alterne entre chefs-d'oeuvre et "déceptions" (si si, regardez sa filmographie, c'est flagrant). Inutile d'attendre plus longtemps, j'ai beaucoup aimé ce film. Clairement un coup de cœur de l'année. Ce film de 2h30 passe à la vitesse grand V, et pourtant je m'ennuie très facilement.
J'ai beaucoup aimé l'inspiration de Fincher pour de Palma, ce qui revigore un peu son style, car le film reprend son rythme (début lent, puis crescendo progressif jusqu'au final explosif), son esthétique (la photographie de
Passion) et ses thématiques (le regard face à la vérité - caméras, points de vue, narrations-, la femme fatale et la femme victime, le thriller, etc.). Mais le film reste bel et bien du pur Fincher puisqu'on voit ce que contient le frigo de Ben Affleck ! Il est difficile de s'étendre sur ce film sans faire de spoilers, je n'ai plus qu'à dire que le véritable atout de
Gone Girl est de savoir accélérer le rythme de manière époustouflante et de toujours surprendre le spectateur sans le perdre. Plus le film progresse, plus on s'enfonce dans un puits de perversité, de sadisme, de terreur et de mal-être. Le changement des points de vue, le jeu d'acteur, l'humour noir, les critiques de la société contemporaine sont là pour renforcer l'avis plus que positif du film.
La fin du film m'a vraiment déstabilisé et mis mal à l'aise. Ca faisait longtemps qu'un film m'avait fait vibrer de cette manière au cinéma, c'était très agréable. J'ai été complétement manipulé du début jusqu'à la fin, et ça m'arrive quasiment jamais, je le souligne une dernière fois. Je n'ai rien vu venir, et surtout pas les effets spéciaux si bien dissimulés dans les films de Fincher!
Mention spéciale à Rosamund Pike qui est juste ahurissante dans ce rôle. Personne d'autre à part elle n'aurait pu incarner si bien ce personnage: elle
est la
Gone Girl. Elle entre dans le panthéon des personnages féminins complétement barjots mais géniaux dans la filmographie de Fincher (Rooney, Héléna, Sigourney en tête du podium).
Un petit bémol cependant: Neil Patrick Harris, même si j'aime beaucoup ce type, est définitivement une erreur de casting. Il était très, très, très difficile de ne pas penser à Barney en le voyant à l'écran. En même temps donner le rôle de quelqu'un qui doit porter des costards, qui doit être obsédé par le sexe et qui a une super piaule à quelqu'un qui a pendant des années joué un mec qui portait des costards, était obsédé par le sexe et qui avait une super piaule, c'est pas fut-fut. J'ai même l'impression que Neil sort les mêmes répliques que dans HIMYM (quand il présente son appart "alors ça c'est la salle de bain, ça c'est la serviette, ça c'est la chambre") !!