Si l'on s'en tient à une interview vieille de 20 ans, Miura disait au sujet d'un happy ending pour notre trio de protagonistes :
"I’d say it’s possible. I used to have the final moves planned out, but lately I’ve been thinking I’d rather figure them out when I come to it, so now it’s hard to say what could happen. Being the sort of person I am, though, I actually don’t think I could let such a long grim story end with a grim ending — like, say, having him suddenly die. I don’t really like that kind of entertainment. I’ll leave it to my subconscious."
J'ai le sentiment depuis toutes ces années de publication au ralenti qu'on n'a pas forcément avancé dans la direction que va prendre cette aventure et qu'on reste sur une note assez vague, en flottement, ce qui fait la force et peut-être aussi la vulnérabilité de ce magnifique seinen. J'apprécie toujours les interventions énigmatiques du Skullknight mais elles me semblent révélatrices d'une absence de positionnement entre la destinée tragique que tout le monde attend et un dénouement heureux qu'il serait difficile d'assumer. Cela dit on aurait tous les ingrédients désormais : un Guts mature, une Casca certes traumatisée mais en nursery et un Griffith au sommet. Finalement, à la sorite du chapitre, on pourrait croire qu'il ne reste plus qu'à dessiner leurs retrouvailles. Aucun autre enjeu ne semble exister. Pourtant, tout est chamboulé...
Je trouve que ce chapitre manque un peu de peps pour cette raison. Installé sur l'île des Elfes depuis un moment, il ne rappelle pas assez le bouleversement que vient de connaître le monde, il y a dans le récit une coupure géographique et une absence de repères temporels qui renforce mon sentiment de flottement. Seul le Skullknight s'immisce dans cette parenthèse sereine et incarne les résistances dans l'univers de Berserk et les tensions inter-personnelles persistantes pour un horizon de "happy ending".
En somme j'avais adoré le voyage onirique dans l'esprit de Casca et je reste sur ma faim avec cette ambiance bon enfant d'apprentissage magique. Comme le dit ange bleu il y a un goût de nostalgie pour Farnese qui se laisse apprécier. Et comme beaucoup je pense, j'aimerais que ça avance plus vite ^^