Orient - tome 22 (fin)Clap de fin des aventures de Musashi et Kojirô pour libérer le Japon des Kishins. Une bataille finale et un dénouement à l’image de la série, efficace et porté sur l’émotion. Une jolie fin pour un shônen manga sans prétention, qui a proposé une aventure pleine de fougue et d’action, fort réussie.
Après une première confrontation contre les Chiens Noirs et une retraite stratégique, l’alliance Bushi lance toutes ses forces dans l’ultime bataille qui décidera du sort des habitants de Hi no Moto, c’est-à-dire du Japon. Les bushis s’infiltrent ainsi de nouveau dans le
kishin noir afin de trouver la Boussole et la détruire. Mais pour cela, ils doivent vaincre les derniers membres des Chiens Noirs qui n’ont pas l’intention de les laisser faire, ces derniers ayant pour objectif de s’emparer de la Déesse obsidienne scellée en Musashi.
Les combats s’enchaînent dans ce tome où les Généraux de l’alliance et les Chiens Noirs s’affrontent sur fond de leurs passés communs et de leurs désirs les plus fondamentaux. Le tome précédent s’était achevé sur le duel entre Soma Date et Tatsuomi Uesugi, avec une technique sacrificielle de ce dernier qui a emporté les deux adversaires. Le tome 22 s’ouvre sur la confrontation avec Seiroku Inukawa, le manieur de fils, auquel fait face Kanetatsu Naoe, accompagné de ses hommes. Un duel qui prend une tournure originale et se termine de façon tout aussi inattendue.
Ensuite, nous passons à Naotora Takeda qui affronte son propre père, lequel se révèle être un archer transperçant toute chose sans jamais rater sa cible. Face à un tel adversaire, Naoe se joint à la bataille, enchaînant ainsi deux adversaires, ce qui sied bien à celui portant le titre du plus puissant des lames rouges (celle de la force, qui plus est). Enfin, le grand final oppose Musashi et Kojirô à Shiro Inukai, aussi fort que fou, qui a bien l’intention de créer un monde
idéal où les bushis se battront sans fin jusqu’à la mort !
Ces combats de fin mettent parfaitement en valeur le système de pouvoirs de l’univers, basé sur 5 catégories représentées par des couleurs (rouge, bleu, jaune, vert et blanc). Les différentes techniques et combinaisons de capacités sont classiques mais fonctionnent bien, offrant des passes d’armes stratégiques et spectaculaires. À cela s’ajoute la dimension émotionnelle avec la confrontation des désirs et des rêves des combattants, qui se répondent là aussi de façon simple mais logique, offrant de beaux dénouements aux différents personnages de l’histoire.
Quant à la confrontation finale impliquant notre duo de héros, elle se révèle courte, faisant plutôt la part belle à l’amitié, aux surprises et au spectaculaire pour proposer une conclusion dynamique et nette. L’émotion et les relations priment, oscillant comme toujours entre tragédie et optimisme pour tracer le chemin vers une fin positive, libérant enfin le Japon de la présence des Onis, après plus de 150 ans.
Avec sa transposition de la tradition samouraï japonaise dans un monde fantastique, avec une pointe de modernité,
Shinobu Ohtaka a bâti un excellent univers et une belle aventure. Le récit a favorisé les mécaniques collectives et de troupes plutôt que les duels, avec plusieurs batailles et moments de bravoure de très belle facture. Un bon titre, pas spécialement original ou sophistiqué, mais qui a proposé un beau voyage et des personnages attachants, le tout avec une action presque non stop fort appréciable.