Parmi les diverses nouvelles propositions de l'hiver 2011, il y en a une qui a retenu mon attention grâce à la composition de son équipe créative :
Fractale. En effet, lorsque cet anime a été annoncé et que le nom de Yutaka Yamamoto y a été associé dans la foulée, ma curiosité a été bien vite piquée et j'ai donc été intéressé de voir ce que pouvait rendre le dernier travail de ce réalisateur. Avec un CV comprenant la première saison de
La Mélancolie de Haruhi Suzumiya, les premiers épisodes de
Lucky Star, la direction de
Kannagi et la supervision de
Black Rock Shooter ; on peut aisément se convaincre que la simple référence à cette personnalité peut intéresser une frange du public.
Apparemment, une autre personne est à sortir du lot dans cette équipe créative : le philosophe Hiroki Azuma. Que l'on ne me demande pas de quoi peut retourner substantiellement les écrits de cette personne, je ne l'ai jamais lu et même, je n'avais pas connaissance de son nom avant de le voir inscrit dans les news référant l'annonce du projet. Néanmoins, et à ce qu'il paraît d'après le vaste et généreux net, il a écrit un livre qui s'est bien vendu sur l'analyse de la
« Génération Otaku ». À partir de là, une question se pose au sujet de ce philosophe qui a couché le scénario de la série : va t-on observer une série qui critiquera au travers de l'un de ses objets fétiches la population dite otaku ou bien aurons nous droit à une série, au contraire, qui jouera sur tous les éléments de fidélisation de ce public dont l'auteur a connaissance ? La question peut être posée, mais après tout, rien n'empêche la série de carrément faire table rase de telles considérations.
Le dernier point à aborder avant de s'attaquer à la série elle même est celui du choix du nom de l'équipe créatrice : Mandelbrot Engine. Étant le dernier pour savoir ce qui se passe du côté des sciences physiques, un tel nom ne me fait pas sauter à la figure une évidence en terme de référence, mais l'association « Mandelbrot » et « Fractale » est pourtant claire comme de l'eau de roche pour les connaisseurs, car la série établirait ainsi un lien avec les travaux du mathématicien
Benoît Mandelbrot et l'une de ses principales découvertes, les fractales. Ne sachant pas du tout de quoi retournent ces dernières, je place ma confiance dans une certaine encyclopédie en ligne pour ne pas trop se louper sur le sujet et nous donner des indications à nous autres néophytes pour s'y retrouver.
Un rédacteur de Wikipédia a écrit:
On nomme
figure fractale ou "fractale" par substantivation de l'adjectif (ou encore en anglais
fractal), une courbe ou surface de forme irrégulière ou morcelée qui se crée en suivant des règles déterministes ou stochastiques impliquant une homothétie interne. Le terme « fractale » est un néologisme créé par Benoît Mandelbrot en 1974 à partir de la racine latine
fractus, qui signifie brisé, irrégulier (fractales n.f). Dans la « théorie de la rugosité » développée par Mandelbrot, une fractale désigne des objets dont la structure est invariante par changement d’échelle.
Un exemple de fractales.J'ai peur de ne pas avoir tout saisi, mais si jamais il y a des trucs qui se répètent à l'infini ou qui ont un aspect similaire dans la série, je comprendrai sûrement où ils voulaient en venir.
Dans tous les cas, j'espère que la série saura laisser agréablement son nom après 11 épisodes en sa compagnie. Il faut noter aussi que celle-ci est disponible en simulcast sur le site
Wakanim.tv (en VOSTF).
FRACTALECréation originale : Mandelbrot EngineRéalisation : Yutaka YamamotoComposition de la série : Mari OkadaScénario original : Hiroki AzumaCharacter Design original : HidariMusique : Sôhei KanoStudio : A-1 PicturesCollaboration : OrdetL'histoire prend place dans un futur non identifié et plus précisément sur une île où le « Système Fractale » est sur le point de s'effondrer. Un jour, un garçon du nom de Clain découvre sous une falaise une jeune fille blessée du nom de Phryné. Elle disparaît subitement peu après cette rencontre en laissant un pendentif derrière elle. Clain cherche à retrouver l'inconnue et demande ainsi à l'avatar féminin Nessa de l'aider dans sa recherche de Phryné et de percer le secret du Système Fractale. Épisode 1 : La RencontreClain se rend un jour à un marché local, tenu principalement par des Dopels liés au système Fractale. Il y trouve une antiquité qui l'intéresse particulièrement : une carte SD de 64 Gigas. Alors que tous les Dopels présents au marché sont effacés par la police pour faciliter un contrôle, Clain en profite pour prendre la carte SD. Sur le chemin du retour, une bien étrange scène se déroule sous ses yeux plus haut dans le ciel...Une bonne entrée en matière pour ma part, ce premier épisode dégage déjà assez de sympathie pour faire naître quelques espérances. L'ambiance légère qui mène cet épisode est ce que je retiens principalement de ce dernier, l'univers futuriste posé ici me semble assez intéressant pour tenir la route le temps de son développement. J'ai aussi eu l'impression avec cette entrée en matière qu'il y avait une influence
made in Miyazaki qui était dans l'air, notamment j'ai eu des réminiscences du
Château dans le Ciel/Laputa à la vue de certains plans. Si jamais c'était une réelle démarche des auteurs dans ce sens, loin de moi l'idée de cracher dans la soupe devant cette patte graphique qui me plait bien.
Bon, j'imagine que je vois la trace de Anno partout comme d'habitude, mais... Ce premier épisode, il m'a aussi furieusement fait penser à
Nadia et le Secret de l'Eau bleue, notamment quand déboulent la jeune fille qui recherche Phryné et ses deux acolytes. Une « femme » aux commandes, un grand élancé, un petit gros ; pour ainsi dire...
C'était le retour informel de Gladys, Titus et Caius ?! On verra par la suite comment ce trio se comporte dans la série, mais pour l'instant, son entrée m'a plutôt plu au niveau humoristique. En ce qui concerne les personnages présentés jusque là, on ne tape pas dans l'originalité flagrante mais ça passe quand même bien (peut-être grâce à la légèreté ambiante ?). Clain et Phryné sont peut-être taillés dans les archétypes, mais l'alchimie marche assez bien sur un épisode avec eux. Au passage, par rapport au « fan-service » induit par Phryné, il semblerait qu'une petite indication s'impose.
Un rédacteur de Wikipédia a écrit:
Organisatrice d'une confrérie religieuse vouée au culte du dieu thrace Isodaetes, elle est accusée par l'un de ses anciens amants d'introduire une divinité étrangère à Athènes et par là-même de corrompre les jeunes femmes. Elle est défendue par l'orateur Hypéride, l'un de ses amants. Selon Athénée, celui-ci, sentant la cause perdue, aurait déchiré la tunique de Phryné, dévoilant aux Héliastes sa poitrine et emportant ainsi la faveur du jury : Phryné est acquittée et portée en triomphe au temple d'Aphrodite tandis que le rhéteur adverse est chassé de l'Aréopage.
Jean-Léon Gérôme, Phryné devant l'Aréopage, 1861.Connaissant la propension des scénaristes nippons à piocher dans ce coin là des idées, ça ne me semblerait pas étonnant que Phryné soit l'objet de telles attentions dans la série.
Un univers graphiquement sympathique, des personnages qui font pour l'instant le travail et la promesse d'un mystère techno-humanistique (si les avatars s'appellent des Doppels, j'imagine qu'on va avoir droit à un truc sur le thème du
Doppelgänger) ; le contrat de satisfaction me semble rempli pour l'instant. En espérant tout de même que ce scénario teintée de réflexion sur la technologie vaille bien le détour tout au long de la série.