Après un peu plus de 400 messages, il y a forcément des expressions qui reviennent dans nos écrits, des idées qui commencent à se faire redondantes, ou des avis qui, sans arrêt, se calquent sur les précédents. Pour ma part, c’est le cas par exemple pour Naruto, où je n’ai de cesse de me plaindre, faisant mon difficile, ce qui est tellement facile. Parce qu’après un peu plus de 400 messages, il y a forcément des expressions qui reviennent dans nos écrits, des idées qui commencent à se faire redondantes, ou des avis qui, sans arrêt, se calquent sur les précédents. Pour ma part, c’est le cas par exemple pour Naruto, où je n’ai de cesse de me plaindre, faisant mon difficile, ce qui est tellement facile.
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Malgré tout, je vais passer mon chemin pour cette fois. Kishi nous avait habitués à des séquences émotion sans émotion, à des combats sans palpitation, ou à du terne sans distinction, on était donc en droit d’être plongé dans une récurrente peur sans issue. Mais Kishi, une fois par an, s’autorise un petit extra, il accepte de faire un effort pour dessiner quelque chose qui, à coup sûr, va faire plaisir à ses lecteurs. Et même s’il se morfond intérieurement de n’avoir pas fait dans l’habituel fan service du pauvre, en réalité il a choisi la bonne option. C’est pourquoi, suite à la réaction hideusement lénifiante tout autant qu’énervante de son protégé Sasuke, il nous offre de bon cœur celle de son détesté Naruto avec une surprise plutôt bonne au bout de la corde du pendu. Car oui, j’avais préparé mon affaire, prêt à dégainer, prêt à descendre, prêt aussi à monter et à faire basculer de manière symbolique cette chaise qui, depuis trop longtemps déjà, trône juste en dessous d’un parfait attirail du suicidaire pas riche qui n’attend qu’une utilisation prochaine.
En effet, j’ai vraiment bien apprécié ce chapitre, qui ne sert à rien ou tout presque diraient certains, mais qui, pour mon cas, est d’une nécessité absolue. Il faut quand même bien comprendre que pour Kishi, cette étape mollassonne du garçon en proie au doute, à la peur et à la tristesse illimitée était un point de passage obligatoire sur son parcours, revendiquant un minimum de cohérence. Jiraya est incontestablement, d’après la construction du récit et des conclusions sous-jacentes à celle-ci, le personnage le plus proche de Naruto, à la fois sur le fond et sur la forme. Tout d’abord, le lien les unissant était même au commencement assez solide pour les garder cloitrés ensemble bien que Naruto fût en complet désaccord sur le point de vue de son mentor quant à l’affaire Sasuke. En outre, ils ont vécu trois années l’un près de l’autre, l’un tentant de faire ingurgiter un enseignement à l’autre, qui entendait sans écouter. Cette expérience a sans aucun doute rassemblé les divergences de ces deux ninjas pour les tourner en attache affective. En prenant en compte tous ces paramètres, il devient une évidence, par conséquent, que le voyage intérieur de Naruto, le confrontant à l’image d’un Jiraya ancré dans sa chair, à présent disparu, est amplement justifié, et pour l’occasion, même complètement indispensable. Le contraire aurait été simplement désastreux.
D’ailleurs, Kishi a poussé son idée encore plus loin, parce que si l’intervention d’Iruka était, une fois de plus, non pas un choix mais une quasi-obligation, le fait qu’il n’ait laissé échapper que deux cases de larmes est vraiment assez remarquable, surtout quand on connait les usages du bonhomme. En revanche, réticence continue oblige, le comportement de Naruto est très légèrement contre-productif par rapport aux idées que renvoie le personnage. Il est dit que le démon renard aimait son maître, or, dans ce cas, il devrait, via l'amour et la confiance qu'il lui accorde, ne pas se mettre à douter des capacités du Sannin (reprocher à Tsunade son manque de fermeté, par-delà l'action de se décharger soi-même, prouve qu’il déconsidère en quelque sorte la force de Jiraya, comme si sa défaite paraissait dès lors certaine avant l’heure). De facto, si Naruto peut légitimement montrer son chagrin, la réponse qu’il offre à cette nouvelle accablante témoigne, si on en doutait encore, de sa psychologie franchement puérile et incontinente d’absurdités.
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