Une petite nouveauté va apparaître sur ce sujet avec ce qui va suivre. Ce n'est pas forcément transcendant en soi, ça sera sûrement très loin d'être drôle, il n'y aura pas de traits d'esprit fins cachés à chaque détour du paquet indigeste qui va suivre pour vous permettre de tenir jusqu'au bout : ça sera dur, aride et peu engageant. Mais bon, comme écrit précédemment, c'est une nouveauté. Bonne ou mauvaise, la postérité en décidera bien vite.
Pour ceux qui viennent de débarquer sur les rivages du forum ou ceux qui étaient loin de s'en préoccuper, ce qui n'est pas réellement bien faut-il le rappeler, le Grand Tournoi #3 s'est terminé ce dimanche 28 juin 2009 avec la victoire de Guts. Pendant 6 mois, chaque jour, des dizaines de personnes sont venues crier leur attachement ou leur haine de divers personnages. Jusque là, pas de problème, c'est ce qui se passe d'année en année, même si l'embrasement gagne de plus en plus le Coin des Justifications avec des interventions qui mettent toujours plus le feu. Mais bon, ça, c'est que tout le monde voit, ce que tout le monde sait. Est-ce pour autant que l'on a fait la lumière sur le votant type du Grand Tournoi depuis le temps ? Est-ce que l'on s'est déjà intéressé à l'individu dans cette compétition, celui qui vote au delà de l'effet de groupe qui le rapproche ou l'éloigne de ses camarades que sont les autres membres ? Eh bien, cette idée bancale a été est mise en branle il y a 6 mois, depuis le début du GT#3. Ce qu'il en ressort, ce n'est pas une histoire fantasmée, ou si peu, à propos du GT#3 ; c'est plutôt un documentaire absurde sur ce qu'il peut se tramer dans la tête de l'individu lors de cet événement.
Mais voilà, fin décembre 2008, il fallait avoir des sujets, ou au moins un à étudier. Si la Providence existe, elle a alors mis sur mon chemin non pas un sujet, mais deux. On ne vous la fera pas, ils étaient loin d'être innocents et ça servait bien leur égos démesurés d'être l'objet de tant d'attention ; mais ils ont été au moins très dociles dans leur collaboration durant ces très nombreux mois. L'identité de ces deux cobayes ne va pas tarder à tomber dans les lignes qui vont suivre mais auparavant, autant commencer par donner le titre de ce travail bien pompeux.
De l'autre côté du miroir, l'appartement 707.
De toutes manières, vous l'avez compris avec l'emploi du discours habituel sur les deux lascars, ce sont donc EnOd et Leto II qui sont donc au cœur de ce sujet. À force de vous échauffer l'esprit tout au long du GT#3 par divers moyens peu recommandables, vous allez enfin pouvoir discerner la part de vérité de la part de fantasme dans leurs interventions. Est-ce que le membre est rationnel dans ses choix durant le GT ? Est-ce qu'il reste cohérent jusqu'au bout de sa démarche ? C'est ce que nous allons voir au travers de l'exemple de ces deux membres.
Avant toute chose, pour commencer sur des bases solides l'étude, il a fallu savoir quels étaient les goûts des intéressés afin de voir comment ceux-ci étaient mis à mal ou non par les aléas de la compétition. Tous les noms de concurrents que vous allez voir sont donc ceux qui formaient les listes établis de favoris de EnOd et Leto. Certains étaient là depuis le début, d'autres se sont greffés durant la compétition ; mais aucun n'a été retiré après y avoir été mis. Ce détail relèvera de son importance par la suite.
Nous avons pour EnOd la liste suivante :
- Ajite
- Asuka Sôryû Langley
- Blackjack
- Claire
- Hikaru Shindo
- James Ray Steam
- Kimihiro Watanuki
- Kojiro Sasaki
- L'Écuyer
- Lain Iwakura
- Lupin III
- Maam
- Manji
- Motoko Kusanagi
- Mun-Su
- Musashi Miyamoto
- Nausicaä
- Pipo
- Poppu
- Porco Rosso
- Reï Ayanami
- Sakura Kinomoto
- Sando
- Sandy
- Yûko Ichihara
On retrouve 24 concurrents sur cette liste, où seulement Lain a rejoint le groupe en cours de route. Passons maintenant à Leto qui lui avait plutôt la liste suivante :
- Anna Liebert/Anna Fortner
- Blackjack
- Daisuke Ido
- Guts
- Kanna Endô
- Kenji Endô
- Kenzo Tenma
- Lain Iwakura
- Misato Katsuragi
- Mother Sarah
- Nana Komatsu
- Pipo
- Runge
- Ryô Narushima
- Sechs
- Shôtarô Kaneda
- Tetsuo
- Vilma Fachiri
- Zapan
Ici, seules Lain et Misato ont été rajoutées en cours de route pour amener la liste de Leto à 19 références. Pour l'instant, il n'y a pas trop de surprises à souligner, ce sont globalement les attirances que les deux affichent à longueur d'année que l'on retrouve dans ces deux listes.
Ce qui est intéressant, c'est ce que l'on peut faire par la suite avec ces listes. En les ayant, il a fallu trouvé un discriminant qui permette de comparer l'importance qu'ils semblent donner à chacun de leurs favoris. C'est un discriminant quantitatif qui a été retenu, les mots. Au delà du nombre d'interventions pour leurs favoris, c'est la façon avec laquelle ils sont revenus dessus qui prime, donc la quantité de papier numérique qu'ils ont noircis pour eux. À la fin du GT#3, EnOd en était ainsi à 162 interventions pour 32 006 mots, soit une moyenne de 185,22 par intervention. Quant à Leto, il en est arrivé à 144 interventions pour 36 080 mots, soit une moyenne de 250,56 par intervention.
Penchons nous maintenant plus précisément sur le rapport entretenu entre les différents favoris qu'ils ont et l'implication qu'ils consentent pour leurs favoris au travers de cet aspect quantitatif cristallisé par le nombre de mots écrits. Voici venir ainsi pour commencer la liste de EnOd à ce sujet.
Avec près de 53% de contenu dédié à ses favoris, l'exemple de EnOd nous montre si il fallait encore s'en convaincre que l'on est tous plus bavard quand il s'agit de l'un de nos favoris qui est en jeu. C'est élémentaire mais bon, ça se constate comme le nez au milieu de la figure et c'est donc très difficile de passer à côté.
En regardant ce tableau, on s'aperçoit que la réalité perçue rejoint celle effective révélée par les statistiques : Nausicaä était bien la principale favorite de EnOd comme le prouve l'énorme écart qui existe entre elle et tous les autres. Il y a ainsi plus de un mot sur dix chez lui durant cette année qui a été employé pour promouvoir la princesse de la vallée du vent. Cet état de fait chez EnOd nous prouve donc que l'on peut presque atteindre la macrocéphalie dans l'implication que l'on consent à ses favoris si il y en a un ou une qui nous tient à cœur.
Passons maintenant au cas de Leto.
La où la macrocéphalie nausicaäïenne règne chez EnOd, le cas de Leto nous illustre plutôt celui du membre qui a un investissement un peu plus diffus parmi ses favoris. Est-ce là le fruit qu'il n'ait pas de favori qui lui tienne par dessus tout à cœur ? Ce n'est pas réellement le cas car en regardant l'importance consacrée par Leto à Nana Komatsu en une seule journée d'intervention, on peut remarquer qu'elle dépassait déjà une très belle barre symbolique d'investissement. Quant à l'exemple de Ryô Narushimura, on ne peut pas aussi se demander si il n'avait pas fait figure de favori ultime pour ce dernier après la disparition dans la compétition de Nana Komatsu.
On peut constater ici aussi que Leto soutient particulièrement ses favoris au fur et à mesure qu'ils avancent dans le tournoi. Il y a certainement un corolaire à faire avec la pression de la compétition mais on peut ainsi remarquer que se distinguent particulièrement Guts, Misato et Kaneda dans ce sens ; eux qui ont atteint le Tableau Final voire plus pour Guts.
Les exemples de EnOd et Leto opposent presque deux visions de la pratique du GT : l'un intervient de manière très sporadique pour ses favoris secondaires pour s'investir de manière marquée pour un candidat unique, l'autre joue sur plusieurs figures au fur et à mesure de l'avancée de la compétition tout en veillant à augmenter l'implication consentie en cas d'apparition du favori dominant dans son esprit. Il n'en demeure pas moins que les styles affichés par les deux ici présents se confrontent une nouvelle fois dans un autre domaine et permettent une nouvelle fois de mettre en place de nouvelles typologies pour le comportement de l'individu par rapport au GT.
En effet, allons sur un autre plan de lecture pour découvrir cette confrontation pas forcément visible dans le feu de l'action ; celui de la participation effective en terme d'interventions dans le Coin des Justifications.
Une fois l'épreuve finie, la comparaison saute aux yeux et permet de voir deux approches différentes de la compétition. On avait vu précédemment que EnOd intervenait de manière sporadique, mais régulière, pour se concentrer sur ses favoris qu'il distinguait particulièrement. Eh bien, sa participation étalée sur la chronologie du GT#3 le prouve. Qu'est-ce qui peut expliquer le pic de la semaine 16 ? Le duel Lain/Tenma où il a usé pour l'une des premières fois de l'argument de la pitié exacerbée pour aider sa protégée. Que retrouve t-on en semaine 18 qui explique un tel pic si ce n'est une forte présence de favoris tout au long de la semaine ? Quant à la semaine 22, elle s'explique d'elle même par la présence du duel emblématique de cette année, à savoir Yôichi Hiruma/Nausicaä. Une présence régulière et des interventions plus marquées en cas de nécessité ; tel était le leitmotiv de EnOd cette année. Et puis, la macrocéphalie nausicaäïenne s'est lourdement faite ressentir chez lui comme le prouve l'absence d'interventions de deux semaines suite à l'élimination de Nausicaä, l'emportement de la jeunesse sans aucun doute...
Quant on se penche sur le cas de Leto, on voit que la pratique est différente, il intervient de manière régulière mais pas de manière uniforme ; la présence d'un favori ou d'un stimuli dans le Coin des Justifications conditionne sa participation. La logique reflétée ici est de marquer le coup quand il le faut, quitte à rendre son intervention désirée ou attendue. C'est dans cette logique que les duels qui ne lui paraissent pas primordiaux ne font pas l'objet d'une intention particulière de sa part ; même si ils ne sont pas en très grand nombre dans ce cas. Régularité ou exception, là encore, ce sont deux écoles de style qui s'affrontent dans la logique de persuasion entreprise pour rallier les membres à leurs convictions.
Il ne reste plus qu'à savoir si ces logiques individuelles ont fonctionné ou pas, et les intéressés par cette question doivent certainement attendre le verdict même si ils en connaissent déjà la teneur. En effet, il n'était pas anodin dans certaines interventions de EnOd et Leto de retrouver la notion de
l'Organisation pour désigner une probable structure qui se penche sur leurs cas pour annihiler leurs favoris. Je ne partage pas trop leur affection pour ce terme qui est bien moche pour décrire la chose mais bon, on va voir si elle existe dans la pratique et donc par extension si leurs stratégies individuelles étaient les bonnes ou pas. Comme d'habitude, commençons par le cas de EnOd.
EnOd était régulier dans sa participation, ses favoris le sont tout autant au rendez-vous de l'élimination. Si il ne connait pas de douleur lors des Qualifications, les trois tours qui suivent mettent au supplice la majeure partie de ses favoris. Sa stratégie pour cette année ne s'est donc pas révélé payante car elle laisse trop vite sur le bord de la route de nombreux de ses favoris, consommés par l'implication dans un nombre très restreint. Mais bon, maintenant, EnOd pourra dès le GT#4 user de plein droit sa contestation envers la discrimination contre ses favoris grâce à cette étude. Comme le dirait Xzibit dans son émission emblématique : « C'est officiel, tes favoris dans le GT sont cursés ». Revenons maintenant à Leto et à ses favoris.
L'intéressé sera très certainement déçu de l'apprendre mais c'est démontré, il n'a plus le droit de se plaindre durant n'importe quelle phase du GT. Gens de bonne volonté qui voudriez un jour contester ses arguments, mettez ceci dans vos favoris car ça risque de bien servir. En effet, on peut déjà remarquer chez lui que le vainqueur du GT#3 est l'un de ses favoris, ce qui prouve que le niveau de satisfaction du sujet ne peut faire l'objet d'une contestation sur son caractère positif. Ensuite, Leto a conservé très longtemps de nombreux favoris loin dans la compétition, ce qui tendrait à prouver qu'il avait su avoir les bons choix à certains moment sur le caractère consensuel de ses favoris. Est-ce que l'exception et l'évènementiel sont les clés du succès pour sauver ses favoris ? La voie tracée par l'exemple de Leto servira peut-être de base de réflexion pour de nombreux lecteurs de cette étude. Néanmoins, il faut retenir que sur le plan strictement personnel, Leto II se voit retiré de manière immédiate le droit de se plaindre du sort de ses favoris suite aux conclusions dégagées par cette étude impartiale.
C'est ici que s'achève cette étude qui a vécu le temps du GT#3. Je remercie donc EnOd et Leto II pour leur patience, et plus particulièrement l'un d'entre eux qui se reconnaitra pour m'avoir aider à élaborer la base de données statistiques jusqu'à son suicide post-perte de Nausicaä. L'étude nous aura permis de voir que d'expérience, il peut être bénéfique de susciter l'intérêt pour ses favoris en rendant ses interventions pour ceux-ci inattendus par rapport à ce qui se fait habituellement, bref, créer l'attente en ne banalisant pas sa voix sur tous les sujets. Mais bon, qui sait si c'est réellement la méthode miracle pour que nos favoris s'en sortent bien durant le Grand Tournoi... En tout cas, faites toujours chauffer vos méninges pour donner de l'animation à la compétition, c'est ça la première victoire à obtenir durant le Grand Tournoi. Quoique, non, je ne peux pas terminer cela en sortant une tirade bien pompeuse même si ils doivent être vraie dans la pratique... Faites au moins qu'un personnage de EVA gagne le Grand Tournoi d'ici les vingt ans de la série, c'est pas trop demandé quand même ! (NB : Ouais, c'est bien mieux comme conclusion inutile donc indispensable \o/)