Bon ben ça se met en place de manière vraiment super autour de Méphistophéles. Faut pas que Teshirogi le loupe, parce que c'est à la fois la dimension propre de Lost Canvas et ce qui va apparemment faire le pont avec les séries de Kurumada.
Déjà très bon point pour moi avec le retour d'Aspros, attendu, mais quand même: rassuré pour le coup! Et puis la fin de parcours des deux Gold sauvés est assez savoureux je trouve. Ils risquent d'être simples témoins du final, et ça relativise pas mal les grands héros kurumadiens. D'autant que si Dohko a eu son moment de gloire, je trouve que pour Shion, ça reste un peu moindre. A voir...
Pour le lien avec la version Next Dimension, je suis encore perplexe. On a plusieurs possibilités, dans la mesure où on a clairement vu que les les deux époques étaient composées de chevaliers différents. Donc quel statut pour Lost Canvas?
- Le véritable passé avec triomphe des héros pour amener au Seiya classique? Mais dans ce cas ce serait la version que Kurumada qui ne serait pas le canon?
- un passé alternatif dans lequel la bataille pour le Tenkai est déplacée, avec possible victoire de Mephistophéles, et futur différent?
un passé alternatif avec victoire des héros, mais alors pourquoi aurait-on des images de Seiya de la trame "classique"?
Je pense de plus en plus que Lost Canvas est le "vrai" passé, et que Athéna, dans Next Dimension, a été envoyée dans un passé alternatif pour la perdre, ou au contraire parce que nécessaire là-bas pour une raison autre.
On remarque d'ailleurs deux détails intéressants:
- dans le passé de Kurumada, les personnages nous font un remake (pour le lecteur) de ce qui devrait être leur futur (trahison des mêmes Golds, même fonction des premières maisons traversées, Athéna enfant, etc.)
- dans le passé de Teshirogi, le véritable antagoniste, Méphistophéles, veut déplacer à son époque les bouleversements apportés par Seiya, bouleversements dont on a vu une partie avec la version classique de Kurumada (jusqu'à Hadès), et dont on attend toujours la suite (Tenkai)
Enfin, je peux caser un truc que j'ai noté il y a une semaine, et que je n'ai pas trouvé le temps de retranscrire. Et qui se trouve implicitement confirmée par tout le discours réflexif de Méphistophéles: toute la dimension méta de cette oeuvre, de plus en plus affichée.
Quand on lit Lost canvas, on croit qu'on va avir affaire à une refonte de la partie classique, avec un affrontement entre les Dieux, Hadès et Athéna, et celui qui tend vers eux, Tenma. Mais les derniers twists et la partie proprement dans le Lost Canvas, ayant déplacé l'action des enfers attendus vers un ciel beaucoup moins païen, montrent que l'affrontement concerne les humains: Alone, Sasha et Tenma. Les héros posés au départ, qu'on croyait perdus ou à transcender, se retrouvent finalement tenir les premiers rôles jusqu'au bout.
On a donc comme twist central le renvesement de la relation possédé/possédant entre Alone et Hadès. Or, ce renversement, ou cette situation, possèdent une dimension méta, ou réflexive, qui me semble aujourd'hui évidente. Alone devait être le véhicule d'Hadès, mais s'est approprié ses pouvoirs, son univers. Ca me rappelle étrangement la situation de Teshirogi par rapport à Kurumada: au début elle devait être le "véhicule" de Kurumada dans ce nouveau temps de la mythologie Saint Seiya, son exécutrice, et finalement elle s'est appropriée son univers, et a même transcendé la mythologie du maître en l'imbriquant étroitement dans la trame de sa propre histoire. Et finalement, avec l'ambivalence entre Alone et Hadès, c'est comme si Teshirogi nous racontait sa propre relation à son maître, ou plutôt la réalité inavouable, nécessairement métaphorisée, de cette relation.
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