J'ai voulu rédiger ce sujet pour deux raisons, à la fois pour présenter le travail d'un mangaka ayant marqué son époque grâce à son travail que tout le monde connaît, sans pour autant être capable de mettre un nom derrière ses oeuvres en dehors des frontières nippones, et surtout pour rendre hommage à cet artiste nous ayant quitté voici déjà treize ans.

Shôtarô Ishinomori
Le Roi du Manga :Né le 25 Janvier 1938, c'est à l'âge de 60 ans, le 28 Janvier 1998 que Shôtarô Ishinomori trouva la mort. Il est l'un de ces grands mangakas de génie dits classiques qui donnèrent leur lettre de noblesse au manga et inspirèrent des générations entières de jeunes artistes. Il est l'un de ces illustres personnages ayant façonné l'image du manga telle qu'on la conçoit aujourd'hui.
Auteur contemporain à Osamu Tezuka, si ce dernier a gardé le titre honorifique de Dieu du Manga, Shôtarô Ishinomori lui emboîta le pas en terme de notoriété en acquérant à titre posthume le titre de Roi du Manga et en entrant dans le Guinness des records comme étant l'artiste ayant publié la plus grande quantité de matériel avec plus de 128.000 pages. Un artiste à la carrière extrêmement fournie en somme.
Peu de temps après avoir collaboré avec Tezuka en tant qu'assistant sur "
Astro Boy", relation de travail qui se développera et s'enrichira dans les années à venir, c'est en 1954 que débute sa carrière de mangaka, lorsqu'il publiera son premier manga, "
Nikyu Tenshi" et alors qu'il hante toujours les bancs du lycée. Il accumulera ensuite des expériences très enrichissantes pendant près de dix ans, en travaillant notamment avec Tezuka sur la production d'un animé ou grâce à une période de plus de deux mois où il put voyager et voir le monde en dehors du Japon.
A partir de 1963, les choses s'accélèrent pour le Roi du Manga à la fois professionnellement et personnellement, lorsqu'il fonde sa propre maison d'édition de dessin animés, le Studio Zero. A la fin des années soixante, son travail est récompensé lorsqu'il devient le septième lauréat du prix Kodansha avec "
Cyborg 009" puis le treizième lauréat du prix Shogakukan avec "
Sabu et Ichi". Des prix et des nominations prestigieuses qui se multiplieront pendant trente ans.
Disposant d'une liste de travaux impressionnantes, c'est donc en Janvier 98, qu'il meurt d'une insuffisance cardiaque. Cependant, l'ombre du Roi du Manga continue de planer sur le genre grâce à de très nombreuses personnes entretenant et saluant la légende qu'il est dans ce monde. En plus de titres qui lui furent attribuer à titre posthume, on remarquera la fondation de deux musées à son nom, le Musée Commémoratif Shôtarô Ishinomori dans sa ville natale ainsi que le Musée du Manga Ishinomori. Pendant la dizaine d'années qui suivirent son décès, de nombreuses reprises et suites furent donner à ses titres les plus emblématiques. Un mangaka qui aura marqué à jamais de son empreinte le monde du manga.
Son oeuvre :Comme dit plus haut, le Roi du Manga est à ce jour mondialement reconnu comme étant le mangaka le plus prolifique qui fut.
Cyborg 009- 5 tomes (série terminée - 25 tomes prévus)
- Shonen
- 1964
- Glénat
Il faudra attendre jusqu'en 1966 pour que son nom soit véritablement reconnu auprès du grand public, avec la sortie de son premier grand succès, "
Cyborg 009". Un excellent manga de science fiction pour lequel j'invite d'ailleurs tout les amateurs du genre à y jeter un coup d'oeil à l'occasion, puisque, en effet, Glénat nous propose de découvrir depuis 2009 cette référence de la bande dessinée japonnaise au travers des cinq premiers tomes de la série sur les 25 prévus (le cinquième devant sortir en fin de mois). Un coup de maître de la part de Glénat qui s'ouvrit, comme d'autres éditeurs avant eux, à un nouveau marché, celui touchant ce que l'on peut considérer comme le patrimoine du manga, en créant sa nouvelle collection "Vintage", dont Cyborg 009 fut le premier représentant.
Cette histoire de science-fiction à l'ambiance old school s'imprègne du contexte politique et militaire de l’époque en revenant tout d’abord sur l’événement le plus marquant du vingtième siècle, le déploiement de la force nucléaire sur Nagasaki et Hiroshima, et sur la course à l’armement entre les Etats-Unis et l’Union Soviétique qui s’ensuivit. Dans une telle situation, où le monde vit dans la crainte d’une prochaine troisième guerre mondiale, une mystérieuse société secrète regroupant des marchands d‘arme et des banques, le Black Ghost, se lancera dans cette course à l’armement avec pour projet le développement de nouvelles armes pour des guerres d’un nouveau type. C’est ainsi que dix personnes de nationalités et d’âge différents seront ainsi enlevés un peu partout à travers la planète pour devenir les premiers cobayes destinés à devenir les prototypes des tout premiers cyborgs. Toutefois, refusant de servir les intérêts de cette organisation, nos héros, devenus de redoutables armes, parviendront à s'évader, se condamnant par là même à vivre une vie à devoir constamment fuir leur créateur.
D’après l’image ci-dessous, voici les protagonistes que nous suivront au cours de cette aventure :
001 - Ivan (Russie) : L'intellectuel du groupe alors qu'il n'est qu'un nourrisson ne sachant pas parler. Victime des expériences scientifiques de son propre père qui fut recruté par le Black Ghost, 001 est aujourd'hui le stratège de l'équipe qu'il mène lors de leur mission grâce à son pouvoir télépathique et hypnotique.
(Sur l'image, 001 correspond au bébé à l'arrière plan).002 - Jet (Etats-Unis) : Un petit zonard, chef de bande, qui, lors d'une bagarre, tuera accidentellement son adversaire et sera capturé dans la panique provoquée par des hommes du Black Ghost. En tant que cyborg, 002 acquit une rapidité extrême et la capacité de voler à grande vitesse grâce à des propulseurs dans ses pieds.
(Sur l'image, 002 correspond à l'homme au nez crochu).003 - Françoise (France) : Une jeune parisienne qui se fera capturer à la volée dans la rue par le Black Ghost dans une folle course poursuite entre eux et son frère, Jean. Devenue cyborg, 003 a maintenant gagné des sens grandement accru faisant d'elle un véritable radar sur pattes. Elle est même capable d'utiliser une vision à rayon X pour voir à travers les murs.
(Sur l'image, 003 correspond au seul personnage féminin).004 - Heinrich (Allemagne) : Cet homme ayant une autorisation de franchir le mur séparant Berlin Est et Ouest, tentera d'une manière bien amusante de faire passer sa fiancée à l'ouest. Malheureusement, l'expérience tournera mal puisque cette dernière se fera tuer et que lui-même ne soit mortellement blessé avant d'être récupéré par le Black Ghost. Il deviendra par la suite une redoutable arme muni d'un arsenal impressionnant dans ses jambes et ses bras.
(Sur l'image, 004 correspond à l'homme à droite aux cheveux blancs).005 - Geronimo (Mexique) : Un amérindien extrêmement fier et éprouvant des difficultés à trouver un emploi digne dû à ses origines. C'est tout naturellement et très naïvement qu'il acceptera la proposition d'embauche du Black Ghost sans savoir ce qu'il se cache réellement derrière. 005 parle peu et est devenu la brute épaisse du groupe, incroyablement fort et résistant. (Sur l'image, 005 correspond au grand personnage à l'arrière plan).
006 - Chang (Chine) : Un paysan d'un certain âge qui, accablé par les dettes et la misère accompagnant sa condition sociale, tentera de se pendre. Récupéré par le Black Ghost, il deviendra un cyborg capable de cracher de redoutables rayons thermiques capables de faire fondre la roche, lui permettant par la même occasion de se déplacer sous terre.
(Sur l'image, 006 correspond au petit personnage rondouillard au gros nez).007 - Great Britain (Royaume-Unis) : Ancien grand acteur devenu l'un des plus grand poivrots de Londres, il se fera capturer sans ménagement par les forces du Black Ghost. Très utile pour le groupe en terme d'infiltration puisque son corps de cyborg lui permet désormais de copier la structure moléculaire de n'importe quel être vivant ou objet pour en devenir une copie conforme.
(Sur l'image, 007 correspond au personnage chauve).008 - Pyunma (Afrique) : Capturé par des négriers pour être vendu comme esclave, sa tentative d'évasion se soldera à la fois par un échec et un succès, puisqu'il ne fera qu'échanger l'identité de ses maîtres de riches blancs au Black Ghost. Son corps de cyborg fait de lui la parfaite arme en milieu sous-marin. (Sur l'image, 008 correspond au jeune garçon noir).
009 - Joe (Japon) : Héros de l'histoire, ce jeune métis japonais ayant perdu sa mère et n'ayant jamais connu son père, a passé sa vie en grandissant dans un orphelinat. A la manière de "
Rainbow", il finira en maison de correction et sa tentative d'évasion le conduira entre les filets du Black Ghost. Ce cyborg hautement sophistiqué représente le summum de la technologie du Black Ghost, 009 regroupant à lui seul de multiples fonctionnalités de ses camarades.
(Sur l'image, 009 correspond au personnage central).
Voici donc un très bon shonen de la vieille époque qui nous parvient, une histoire bourrée de robots en tout genre, parfois très loufoques (les dauphins espions ^^), et qui peuvent paraître ridicule aujourd’hui pour quelqu’un immergé dans la science-fiction telle qu’on la perçoit de nos jours. Cependant, elle n’en reste pas moins très intéressante et novatrice pour l’époque sur certaines idées. Un manga totalement dans l’esprit des années 70, et l’un de ceux avec notamment Astro de Tezuka, ayant contribué à créer l’un des aspects les plus importants de la japanim’ et du manga d’aujourd’hui.
Un dernier mot sur la très bonne édition de Glénat, nous proposant un très beau livre avec couverture rigide et marque page directement cousu dans la reliure pour 10,55 euro. De plus, nous avons droit en fin de tome à quelques suppléments toujours très sympathiques, une biographie de l’auteur, des illustrations, une présentation des personnages, ... Une bien belle collection que nous offre l’éditeur avec un manga culte d’un des plus grands maîtres du genre.
Sabu et Ichi- 1 tome (série terminée - 4 tomes prévus)
- Seinen
- 1966
- Kana
Paru fin 2010 dans la prestigieuse collection Sensei de Kana, voici débarquer en France les presque inédites enquêtes de "
Sabu et Ichi". Presque car contrairement à cette légende urbaine qui veut que ce soit l'éditeur Jacques Glénat qui ait le premier introduit le manga dans notre langue, il était possible dès la fin des années 70, dans le magasine de bande dessinée "Le cri qui tue", de retrouver des histoires courtes tirées de cette oeuvre. Ce n'est que quelques décennies plus tard que nous revoici, le premier tome d'une intégrale, devant au total compter quatre volumes, entre les mains. Un livre impressionnant de plus de 1100 pages, et au prix de 29 euro(intéressant vu l'épaisseur de la chose) pour pouvoir compter les 17 tomes parus en version originale.
"
Sabu et Ichi" nous propose de nous faire visiter le milieu urbain et le contexte social de l'époque d'Edo grâce aux enquêtes du jeune Sabu et de son très bon ami, un masseur aveugle d'un certain âge dénommé Ichi. Sabu est un Shitappiki, fonction qui dans l'organisation du système policier de l'époque d'Edo représente la classe la plus basse. Au service d'un Okappiki , que l'on pourrait assimiler à un détective privé, lui délaissant systématiquement ses affaires, Sabu aura ainsi la chance de pouvoir être appelé sur de multiples scènes de crime, souvent des assassinats ou des kidnappings, afin d'aiguiser son flair et ses compétences d'enquêteur. Pour celà, il sera aidé de son ami à l'air inoffensif et pourtant si rusé et redoutable au sabre, Ichi.
Le manga est donc une suite d'enquêtes sans lien direct les unes avec les autres se concluant quasiment systématiquement par des combats entre les deux héros et les criminels dans lesquels Ichi nous fera preuve de ses incroyables talents au sabre et où Sabu nous dévoilera un style de combat à la corde faisant furieusement penser à Paulee de "
One Piece". Pour ce qui est des enquêtes, elles sont souvent imprégnées des croyances et des superstitions ayant cours leur donnant un petit côté faussement surnaturel, si bien que la BD m'a souvent fait penser sur certains aspects aux Mystères de l'Ouest.
Un premier tome très intéressant où il est d'ailleurs important de souligner une certaine évolution dans le trait d'Ishinomori, un dessin s'éloignant de l'aspect un peu rond caractérisant Tezuka, pour un trait bien plus réaliste par la suite.
"
Sabu et Ichi" ou une nouvelle fenêtre qui nous est offerte sur l'Histoire du manga.
Hokusai- One-Shot (série terminée)
- Seinen
- 1987
- Kana
Toujours et encore dans la collection Sensei de Kana, j'enchaîne cette fois avec un nouveau manga de l'artiste, "
Hokusai, un one shot de 600 pages pour un prix de quinze euro. Cette fois ci, Shôtarô Ishinomori va s'intéresser et écrire sur une personnalité de l'Histoire du Japon avec un trait bien plus abouti et moins enfantin que dans ce qu'on pouvait voir sur "
Cyborg 009" ou les débuts de "
Sabu et Ichi". Nous suivrons donc ce charismatique bonhomme que fut Hokusai, le Fou de Dessins, durant différentes périodes de sa vie sans suivre de véritables chronologie. Passant d'époques en époques dans la vie d'un homme au caractère fort, un homme et un peintre ayant fait découvrir au monde entier l'art de l'estampe propre au Japon, Ishinomori illustrera sa vision du personnage en insistant particulièrement sur les moments les plus noirs de sa vie. Un personnage très porté sur la chose que le mangaka met en scène en revenant sur les nombreuses estampes au thème érotique qui semblaient obséder Hokusai, mais surtout un personnage qui ne renoncera jamais à faire valoir son travail et son art et à la force vitale exceptionnelle. Les derniers épisodes décrivant la fin de vie de ce vieillard sont d'ailleurs particulièrement marquants..
Autre point fort de ce manga, le fait qu'Ishinomori mélange à ses propres dessins des travaux de l'artiste qu'il aborde, notamment l'une de ses estampes les plus connue, "
La vague géante de Kanagawa". Je ne connaissais pas cet incroyable homme que fut Hokusai, un artiste représentant la base sur laquelle s'appuiera plus tard le manga pour se construire, et je dois avouer que cette lecture me fut très enrichissante à titre personnel.

Miyamoto Musashi- One-Shot (série terminée)
- Seinen
- Kana
Je poursuis dans la collection Sensei de Kana pour présenter un tout nouveau one shot paru en 2008 d'à peu près 500 pages. Je pense qu'il est inutile de présenter le personnage ultra culte de Miyamoto Musashi. Cette adaptation de Ishinomori se démarque assez de celle de Inoue (je n'ai pas lu les deux romans d'Eiji Yoshikawa, donc impossible pour moi de comparer les deux), et en seulement 500 pages, ceux ayant découvert la légende de Musashi au travers de "
Vagabond" comme moi, ressentiront forcément un manque au niveau du développement très riche et philosophique de l'histoire mouvementée de ce samurai. Pas mal de personnages sont absents ou peu représentés, tel que Matahachi qui bénéficie d'un traitement particulier sous la plume d'Inoue, beaucoup d'autres sont totalement différents, bien plus proches de la version de Yoshikawa d'après ce que j'ai compris, à commencer par Musashi qui se retrouve bien moins dans l'introspection pour un caractère plus affirmé et sauvage. Le même constat peut être fait en observant des personnages comme Seijuro Yoshioka ou Kojiro Sasaki.
Même si le récit est un gros condensé de la légende de Musashi, la lecture n'en reste pas moins captivante et sans temps mort. Le gros reproche que je pourrai faire ici à Kana et qui m'a profondément gêné, reste la couverture de ce volume. D'une part, je déteste ce dessin et les couleurs utilisées, d'autre part le style servi par la couverture est complètement opposé à celui d'Ishinomori. Pour le coup, j'avoue que ce choix d'illustration reste pour moi incompréhensible.
Sinon, pour ceux voulant découvrir l'un des personnages les plus marquants de l'histoire du Japon sans avoir à passer par la génialissime série très onéreuse de Takehiko Inoue, "
Miyamoto Musashi" reste un excellent choix de lecture.
Le Voyage de Ryu- (série terminée - 5 tomes prévus)
- Seinen
- 1969
- Glénat
Parlons maintenant d’une autre oeuvre de Shôtarô Ishinomori publiée à la fin des années 60 et comptabilisant un total de cinq tomes, "
Le Voyage de Ryu". Cette oeuvre n’est actuellement pas disponible dans nos chers pays francophones, mais la popularité de l’auteur et la quantité de ses séries ne faisant qu’augmenter au cours du temps de par chez nous, c’est avec un immense bonheur que cette nouvelle oeuvre s’apprête à débarquer dès le 16 février dans la collection Vintage de Glénat.
Je ne sais rien de cette série mis à part son synopsis déjà très alléchant. Le personnage principal que l’on devrait suivre, Ryu, occupe la noble fonction de voyageur spatio-temporel ! Hors, suite à un incident, le vaisseau l’abritant lui et son équipage s’écrasera sur une mystérieuse planète où Ryu découvrira qu’il est l’unique survivant du crash. Plus problématique encore, le voici prisonnier de cette planète improbable où le passé et le futur se sont étrangement mêlés et où il sera à la fois confronté aux hommes des cavernes qu’à de redoutables robots futuristes...
Donc, voilà un synopsis qui me fait énormément envie ! Vu l’époque où le manga a été écrit, le style d’Ishinomori devrait encore s’apparenter au style rondelet de Tezuka. Pas grand chose à dire de plus sur ce manga si ce n’est que je reviendrai très certainement en parler sur ce même topic dès sa sortie pour donner mes impressions qui, j’en suis sûr, devraient être plutôt bonnes au vu de ce que j’ai pu précédemment lire de ce mangaka.
Voilà ce qui conclut mon expérience personnelle autour de Shôtarô Ishinomori, mais l’auteur garde sous son coude un nombre encore incroyable d’oeuvres. Je vais faire le point sur deux d’entre elles, l’une car étant peut être l’oeuvre la plus étonnante de sa carrière, l’autre car elle est le symbole de la naissance d’un genre dans le monde culturel japonais et qui devrait être familière avec tous ceux qui ont eu le courage de me lire jusqu’ici.
Les Secrets de l’Economie JaponaiseUn manga totalement inaccessible au grand public si certaines notions d’économie ne sont pas acquises chez le lecteur, ce livre paru en 1986 fut en 1989, aussi incroyable que cela puisse paraître, l’un des premiers mangas à paraître en France chez les éditions Albin Michel. Un manga paru alors que le Club Dorothée n’en était alors qu’à ses débuts et que le genre n’était pas forcément des plus populaire auprès de la censure, mais qui aurait pu donner une toute autre direction et image à la voie très critiquée qu’emprunta le manga dans les années 90 de part son thème très adulte mais tellement difficile d’accès que le livre tomba dans l’oubli et dans l’indifférence générale.
Pour ceux intéressés par ce manga atypique, voici un lien renvoyant sur
un article très bien écrit et très intéressant.
Kamen RiderEt oui, cette série télé ultra culte qui cartonne depuis quarante ans maintenant au Japon et ayant connu d'innombrables suites, c'est lui. C'est du Shôtarô Ishinomori !
Tout comme ses illustres collègues que l'on peut voir comme les pères du manga, Shôtarô Ishinomori put lui aussi inscrire à jamais sa marque dans la culture japonaise. Si Tezuka emmena entre autre une certaine vision de la science fiction, si Sanpei Shirato donna vie à l'image du ninja telle qu'on la connait, Ishinomori, lui, créa ce nouveau genre si populaire au Japon, le style Tokusatsu, ces séries bourrées d'effets spéciaux et apportant des valeurs telles que l'héroïsme et le courage dans une période d'après-guerre désastreuse, et où les héros sont ces jeunes gens revêtant des armures colorées luttant contre de vilains monstres avides de conquêtes. Une véritable révolution pour l'époque qui franchit les frontières et que tout le monde connaît aujourd'hui sous une forme ou une autre. Que ce soit au travers de ces héros en armure insectoïde, Kamen Rider, d'autres encore en costume et collants flashy, Bioman, ou les fameuses magical girl à la Sailor Moon ! Et j'en passe et des meilleures, X-Or, San Ku Kai, ...
Conclusion :Et voilà, ainsi s'achève mon sujet sur le Roi du Manga qui reste extrêmement pauvre en comparaison du travail colossal et de la renommée de l'homme. L'ensemble de la vie de ce mangaka fut tellement riche que j'oublie forcément quantité de détails et d'oeuvres, et si jamais par hasard d'autres membres ont aimé le style Ishinomori et sont prêts à enrichir ce sujet d'autres livres que je ne connais pas sortis en France, je serai ravi et très intéressé de la découverte. Je tenais vraiment à terminer ce sujet pour le poster à la date de sa mort, et ça a été dur, pour pouvoir rendre hommage à un très grand scénariste et dessinateur qui restera à jamais dans l'histoire et dans l'ombre de Tezuka en dehors du Japon.
Editeurs français, merci d'avoir l'audace et la passion pour nous publier toutes ces merveilleuses bandes dessinées cultes et nous faire découvrir tous ces artistes porteurs de rêve. Shôtarô Ishinomori, merci pour ces oeuvres magnifiques qui continuent de ravir tant de lecteurs à travers le monde.