Qui ? Qui ne connait pas Picsou ou Donald de nos jours ? Autant dire personne(si vous ne connaissez pas envoyez moi un MP, j'aimerais savoir à quoi ressemble votre grotte).
Et leur popularité est due à un homme : Carl Barks, génial créateur de Picsou, aussi surnommé "l'homme des canards".
Carl Barks L'homme des canards : Né le 27 mars 1901 dans l'Oregon, il meurt à 'âge de 99 ans le 25 août 2000. Carl Barks et souvent considéré comme l'auteur de bandes dessinées le plus prolifique du XXe siècle, avec plus de 450 histoires différentes, et pourtant il avait plus de 40 ans lorsqu'il réalisa la première !
Après plusieurs années de boulots précaires, c'est en 1933 qu'il vend ses premiers dessins à des journaux, et c'est en 1935 qu'il rejoint la compagnie Walt Disney en tant qu'animateur. Il commence en tant qu'intervalliste (ceux qui s'occupent des dessins répétitif pour l'animation), puis devient scénariste en 1936. En 1937 Donald Duck devient le héros principal dans ses propres histoires (il était d'abord le sous-fifre de Mickey, erk !), dont certaine scénarisées par Barks. En 1942, il démissionne des studios Disney et est engagé par l'éditeur Western Publishing, qui lui impose des histoires avec Donald Duck, c'est le début d'une longue histoire...
Se cantonnant tout d'abord à de simple histoire avec Donald, il crée rapidement ses propres personnages et places imaginaires. En 1943 il crée
Mr. Jones (Lagrogne) , en 1944
Duckburg (Donaldville) et c'est en 1947 qu'il crée son personnage le plus célèbre :
Uncle Scrooge McDuck (Balthazar Picsou) l'archi-milliardaire. Viendront ensuite de nombreux personnages plus atypique les uns que les autres: le veinard
Gladstone Gander en 1948 (Gontran Bonheur), les impitoyables bandits
Beagle Boys en 1951 (Rapetou), le groupe scout le plus célèbre au monde: les
Junior Woodchucks en 1951 (Castors Juniors), l'inventeur
Gyro Gearloose en 1952 (Géo Trouvetou), l'autre archi-milliardaire
Flintheart Glomgold en 1956 (Gripsou), le robot ampoule
Litte Helper en 1956 (Filament), le magnat
Jonh D. Rockerduck (mais oui ! c'est de là que viens le fameux D !) en 1961 (Flairsou) et la sorcière
Magica deSpell en 1961 (Miss Tick).
Bien qu'à l'époque les histoires Disney paraissait sans le nom de l'auteur mais avec un joli numéro de série, ses histoires se distinguèrent rapidement auprès des lecteurs, grâce à leurs qualités, et ils le surnommèrent "good duck artist" jusqu'à qu'il sorte de l'anonymat pour atteindre sa notoriété actuelle. En 1966 il prend sa retraite et obtient l'autorisation exceptionnelle de Disney de pouvoir peindre et signer des tableaux représentant ses personnages fétiches, qui remportèrent un franc succès (et il y a de quoi, qu'est-ce qu'elles sont belles ses peintures !)
Personnages : •
Donald : Bien qu'il ne l’ait pas créé, il a tout de même totalement retravaillé son caractère. Au lieu du Donald flemmard et désinvolte de Walt Disney, Barks nous montres un Donald travailleur, prêt à fournir des efforts et souvent doué, mais toujours aussi maladroit et colérique.
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Picsou : L'oncle de Donald, bien qu'il puisse sembler être froid et avare, il se révèle être sensible et généreux (bon peut être pas généreux), il est un peu l'avatar de Barks dans ses histoires, car malgré tout ses "travers" de pingre il reste honnête et a un bon fond.
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Riri, Fifi et Loulou Les neveux de Donald, si a leur début il pouvait ressembler à des petits diables, par la suite ils s’assagissent et deviennent même des exemples de citoyenneté. Toujours volontaires ils sont l'exemple même du parfait petit scout, débrouillards, généreux, poli, et protégeant la nature.
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Daisy : Petite amie de Donald. Loin de l'image de fille faible et superficielle qui en dégage, Barks lui donne un caractère bien trempé et une certaine propension à la bagarre. D'ailleurs une des histoires que Barks avait dessiné n'a pas été publié à cause du comportement de Daisy jugé trop peu féminin.
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Gontran : Enervant cousin de Donald, Barks fait de lui le personnage énervant par excellence, même si ça chance se retourne souvent contre lui au final. Les histoires où il apparait ne manque de dénouements inattendus ^^
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Les rapetou : La plus célèbre bande de voleur de la bande dessiné, leurs principales caractéristiques sont leur nombre indéfini, leur plaque de prisonniers avec les mêmes chiffes qui se répètent, et leur bêtise insondable.
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Géo Trouvetou : Génial inventeur, un peu tête en l'air, il aide souvent Picsou dans ses projets les plus farfelus, est toujours accompagné de son petit robot Filament.
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Miss Tick : La magicienne italienne n'a qu'un seul but: le sou fétiche de Picsou la première pièce qu'il a gagné, dans le but de devenir riche. Pour arriver à ses fins elles usent de divers sortilèges et/ou baguette magique, mais fini toujours par échouer, souvent à cause de Riri, Fifi et Loulou.
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Gripsou : Ennemi de Picsou, c'est son exacte antithèse. Là où Picsou est honnête et sensible, il est sans pitié et sans scrupule. Bon ils ont quand même leurs pingreries en commun, même si Picsou reste capable de certain actes généreux que lui ne ferais pas.
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Lagrogne : Voisin de Donald, c'est aussi son ennemi juré, toujours en train de se battre, les neveux de Donald ont du mal a les calmer et cela se termine toujours mal pour l'un des deux ; il est vraiment la caricature du voisin antipathique.
Histoires : Les histoires de Barks ont toutes un point commun: l'humour omniprésent, même quand il traite des sujets les plus graves, et c'est en partie ce qui fait leurs charmes. Elles ont aussi un message plus ou moins évident qui dénonce les travers de la société, toujours avec légèreté. Mais mis à part ses deux points communs, Barks fais toujours des histoires très diverses, qui traite de la mythologie, de la politique, de la nature, des sports, d'espionnage, du théâtre, des croyances populaires, etc. Bref Barks balaie un champ très larges de thèmes dans ses histoires et ce toujours avec talents.
Ce qui joue aussi beaucoup dans la qualité de ses histoires c'est son style graphique très agréable en "ligne claire", qui est détaillé mais toujours lisible. De plus il donne toujours l'expression juste à ses personnages, ce qui renforce encore leur propos et leur donne une certaine théâtralité. Mais ce qu'il y a de plus particuliers chez Barks, c'est son découpage des différentes cases. Il ne se cantonne pas de faire de simples cases carrées ou rectangulaires, il chercher toujours à leur donner le plus d'impact possible en faisant des cases en diagonales et parfois franchement biscornu (d'ailleurs je trouve que Araki à un découpage assez similaire), mais qu'est-ce que ça améliore la narration ! On est réellement transportés par l'histoire.
Son système de narration est aussi très élaboré et certaines histoires sont des petits chef-d’œuvre d'horlogerie tant le rythme y est parfait, notamment
Retour à l’envoyeur (
A financial fable en VO), où le récit a un rythme très précis et est quasiment parfait (la perfection n'existant pas), du grand art (c'était d'ailleurs son histoire préféré).
Peinture : Après être parti à la retraite - et sous l'impulsion de sa troisième femme, Margaret « Garé » Wynnfred - notre bon vieux Carl c'est lancé dans la peinture à l'huile. Il a donc réalisé plusieurs toiles, avec l'autorisation de Disney, sur l'univers qu'il a créé. La plupart reste centré sur Picsou, Donald et ses neveux, mais certaines regroupent la plupart des personnages qu'il a créé, comme
July fourth in Duckburg (le 4 juillet à Donaldville) ou encore
Holiday in Duckburg (les vacances à Donaldville). Il a aussi fait beaucoup de tableaux sur ses histoires les plus connues.
July fourth in Duckburg Le style graphique de ses tableaux est vraiment, vraiment,
vraiment très, très beau (ensuite c'est purement subjectif mais moi j'adhère totalement). On a droit a des tons chauds, souvent avec de très belle occurrence de jaune lorsqu'il peint le coffre de Picsou, ou de bleu quand il peint des petites scénettes extérieures ; ainsi que des très beaux effets lumineux, qui varient beaucoup d'un tableau à l'autre. On peut passer d'un éclairage très réaliste, naturel, à des clair-obscur forts sympathiques, du grand-art (je me répète mais c'est vraiment très beau).
Un clair-obscur à gauche et un éclairage plus réaliste à droite. Barks aime aussi reprendre ses propres tableaux, sous la demande de fan notamment, et en changer l'ambiance lumineuse, ou la composition de la scène, on peut passer d'une colline verdoyante sur fond de ciel bleu, à un rocher sur fond post-apocalyptique (j'exagère à peine). Il y a aussi une belle progression technique au fil de ses tableaux, son style était beau dès le départ mais techniquement il n'était pas parfait, avec des fondu parfois un peu brouillon, alors qu'à la fin... C'est juste sublime cette maitrise du pinceau ^^
Exemple de l'évolution technique avec sa toile qu'il a le plus reprise, ici la première et la dernière. Réédition : Après des années de parution sporadique dans le picsou magazine, toute l’œuvre de Barks est actuellement en cours d'édition et c'est Glénat qui s'y colle, je pense que vous deviez le savoir vu que les premiers tomes ont reçus le prix du patrimoine à Angoulême. Mais que vaut réellement cette réédition ? Et vaut-elle son prix relativement exorbitant ?
Alors si on regarde du côté de l'édition, le travail est nickel. On a droit a une préface qui nous présente le tome dans sa généralité, et plus précisément certain thème présent dans les grandes histoires du tomes, ou un thème général que Barks fait souvent revenir, c'est très bien fait, à la fois pertinent et informatif.
La postface présente des faits de la vie de Barks, ses premiers dessins dans des magazines (quel vilain filou ^^), ses recherches pour des histoires avec des personnages humains, ses tableaux, etc. Elle présente aussi les personnages emblématiques de l'univers de Donald, créé par Barks ou non, leurs dates de créations, leurs caractères, etc.
Et chaque histoire est introduite par une petite note éditoriale, qui parle du contexte dans lequel l'histoire a été écrite, les sources d'inspiration de Barks, explique les jeux de mots, parfois farfelus, de Barks sur certain nom de personnage apparaissant dans l'histoire, ainsi que le titre original et les publications de l'histoire. C'est très bien fait et très intéressant.
Par contre si on regarde du côté du format de l'édition, on peut exprimer quelques doléances. La couverture est en carton souple, une couverture rigide aurait été plus adapté à mon avis (mais plus cher aussi :/). Ensuite les couvertures ne sont pas forcément très belle, il aurait pu mettre des peintures de Barks, niveau esthétique se serait mieux à mon avis, même si je pense que s'ils ne l'ont pas fait c'est avant tout pour pouvoir mettre en avant chaque personnage au fil des couvertures. Par contre la fresque sur la reliure c'est une très bonne idée. Le papier est aussi de très bonne qualité et son bien relié, on n’a pas peur de les arracher quand on ouvre en grand ;)
En bref je dirais que cette édition vaut vraiment le coup malgré son prix assez exorbitant(dites-vous que tous les tomes de
one piece coûte plus cher ^^), ne serait-ce que pour réunir toutes les histoires de Barks.
Avec cette édition, plus d'excuse pour ne pas lire du Barks !
Conclusion : Et voilà c'est la fin de mon sujet sur "l'homme des canards", j'espère qu'il vous a plu ;)
Au final je vous conseillerez juste de relire, ou de lire, Barks, parce que c'est bien, parce que c'est beau, parce que c'est du Barks !
[Edit :] Quelques menus ajouts et modifications, notamment au niveau des images de présentations et du positionnement générale des images.