À tous ceux qui sont venus sur ce sujet parce qu’une lumière clignotée et qui ont quelques minutes à perdre, restez, on ne sait jamais peut-être apprécierez-vous.
Aux habitués (on peut rêver) je tiens à m’excuser pour le retard de parution (même si, en l’espèce, je ne pouvais pas faire grand-chose si ce n’est attendre).
Petit message @Chaosx, dont j’ignore s’il me lit encore, il y a dans ce chapitre un (court) passage qui devrait te plaire.
Autre petit message, @Liam d’émeraude. La plupart des questions que tu te posais trouveront une réponse dans ce chapitre.
Merci à tous ceux qui prendront le temps de me lire et encore désolé pour le retard.
Sans plus attendre voici le nouveau chapitre ;
Chapitre 5 – Quatre, Trois et enfin, UnLe petit marché du port de Pescador, à l’accoutumé si tranquille, était, en cette matinée, inhabituellement noir de monde. Cette foule amassée là, inerte, laissait s’échapper une tension telle, qu’elle en était presque palpable.
Agglutinés le long du rivage, natifs et touristes contemplés, horrifiés, le spectacle que laissait transparaitre le fort de Gaviotaz. Tous avaient été alertés par une violente détonation survenue quelques instants plus tôt en direction de la place forte et maintenant, ils étaient là, fixant, inquiets, l’oppidum de la marine.
Le monument, dans son ensemble, était devenu méconnaissable. La tour Ouest, gardienne de l’île, venait de s’effondrer, asphyxiant l’édifice dans un impressionnant nuage de poussière. Toute la population présente retenait son souffle, percevant au loin les bruits sourds de combat émanant de l’enceinte.
Brusquement une nouvelle explosion se fit entendre, nettement moins forte que la précédente, elle provoqua pourtant une grande vague de panique au sein de l’attroupement, si bien que seuls les plus téméraires restèrent et eurent l’occasion de voir percer, hors du nuage de débris, une vaste colonne de fumée noire venant de l’intérieur même de la citadelle.
•••
Cette masse sombre, visible de tous sur l’île, jaillissait de la porte de la salle d’honneur, qui, suite à l’explosion d’un boulet, s’était embrassée. La pièce, il y a peu encore si majestueuse, s’était transformée en une véritable mer de feu dévorants ors et parures, engloutissant bois précieux et étoffes de soie, pour, au final, ne relâcher qu’une ignoble trainée de suie noire.
Dans la pièce, dévorée par les flammes, ne restaient plus que quatre silhouettes. Profitant du combat que venait d’engager le Père Lankester et Cyryl, Nelson avait ordonné aux quelques soldats encore présents dans la salle d’escorter les civils hors de la pièce, via les accès adjacents, avant dans condamner l’accès, afin de ne laisser aucune échappatoire au traitre qu’était, à ses yeux, Cyryl.
Le colonel et sa promise restaient eux, immobiles sur l’autel spécialement dressé pour l’occasion, le gradé souhaitant plus que tout assister à la mort de celui qui avait, jadis, osé défier son autorité.
Tout le long de l’évacuation le prêtre avait eu le dessus sur sa cible, usant de sa technique de déplacement rapide, il semblait jouer avec ce dernier, prenant tout son temps, à la manière d’un chat chassant une souris. Ce comportement trouvait son origine dans l’ordre, qu’il avait reçu de Nelson, de faire durer la mise à mort.
Entouré par les braises, Cyryl restait figé sur place, laissant le champ libre à son adversaire de placer ses coups, il paraissait attendre quelque chose, quand soudainement il saisit son ennemi par la gorge, stoppant net son élan, avant de s’adresser à lui :
- « Le Razor, non ? Apparemment Nelson ne t’a pas prévu mais, j’ai moi aussi passé quelques années au Quartier Général de la Marine et tu penses bien que j’ai eu le temps d’y apprendre quelques trucs… »
- « Mais… comment…
tousse? Pourquoi…
tousse? Pourquoi ne réagis-tu que maintenant ? » L’interrogea le prêtre d’une voix suffocante.
- « La première fois, tu m’as surpris... » Admit Cyryl. « La seconde fois, j’ai juste attendu que les civils puissent s’enfuir. »
- « … » Le Père Lankester ne sut que dire face à cette révélation, il ne comprenait pas pourquoi un brigand s’intéresserait ainsi au sort de la plèbe.
- « Et maintenant dit moi, qu’as-tu fait de mon pouvoir ? » Lui demanda Cyryl.
- « Oh, ça…
tousse… Tu ne méritais pas un tel don…
tousse… Je te l’ai ôté et jamais il ne pourra d’être rendu à un gueux de ton espèce…
tousse… Te voilà redevenu un simple mortel parmi tant d’autres…
tousse… Il fallait vraiment être stupide pour autant se soucier du sort de malheureux roturiers et gâcher ses propres chances de survies. » Lui répondit, oppressé, le clerc.
- « Voilà une bonne nouvelle. » S’amusa Cyryl. « Dans ce cas… »
Resserrant ses doigts autour de la gorge du prêtre, Cyryl effectua un violent mouvement du bras pour venir fracasser la tête de l’homme de foi sur le solide dallage de la salle, brisant au passage l’épaisse couche de marbre qui le constituait, pour finalement venir encastrer le crâne de son ennemi dans les fondements même du sol.
- « Dans ce cas… Ça veut dire que je peux à nouveau frapper directement n’importe qui… » Reprit Cyryl. « Je pensais que la disparition de pouvoir serait temporaire mais apparemment non » … « La seule façon que j’ai de te remercier, pour l’instant, c’est de te laisser vivre. » … « Bien, maintenant à ton tour, Nelson… Après tout si je suis venu, c’est aussi pour te revoir.»
Alors que Cyryl se tournait vers celui qui était devenu sa cible, il s’aperçut que Nelson avait quitté l’autel, qui venait de prendre feu, pour se diriger dans le fond de la pièce, trainant par les cheveux celle qui devait devenir sa femme. Arrachant l’un des rideaux de soie, il fit apparaitre une porte dérobée par laquelle il comptait bien s’enfuir, laissant seul brûler Cyryl et le prêtre devenu inutile à ses yeux.
Devinant la situation délicate dans laquelle il allait se trouver sous peu, Cyryl fondit en direction de l’issue qui venait de s’ouvrir à lui, ce, même sachant au fond de lui qu’il ne parviendrait sans doute pas à temps pour l’empêcher de fuir, l’incendie le gênant trop dans sa progression.
Le colonel venait d’ouvrir la porte, observant le déserteur se démener pour parvenir jusqu’à lui, il ne put s’empêcher de sourire et, alors qu’il s’apprêter à empoigner sa fiancé, celle-ci lui fit face et lui envoya un violent coup de pied dans le parties avant de s’effondrer sur le sol.
Profitant de ce revirement, Cyryl parvint devant la promise qui s’était trainée le plus loin possible de son bourreau. Nelson, lui, était recroquevillé, souffrant, comme tout homme souffrirait sans une telle situation, et rageant, les dents serrées, répétant inlassablement :
- « Pourquoi, …, pourquoi, POURQUOI, POURQUOI !!! »
•••
Au même instant, dans la cale, les combats entre marines et pirates prirent une toute autre tournure avec l’entrée en scène des frères Prior.
Engaillardis par l’arrivée de leurs chefs, les soldats de la marine, pourtant sur le point de battre en retraite quelques secondes plus tôt, reprirent l’assaut face aux révoltés, guidés en cela par les deux sergents. Les jumeaux, véritables forces de la nature, ne faisaient pas dans la demi-mesure, ils craignaient la réaction de leur supérieur face à scène, aussi avaient-ils à cœur de solutionner au plus vite le problème et ce de la seule façon qu’ils connaissaient…
Débitant et écrasant tout adversaire se présentant devant eux, les frères avaient, à eux seuls, décimés prêt de la moitié des insurgés et ce en à peine quelques minutes. Si pour les marines présents, il n’y avait, dans cette démonstration de force, rien de surprenant de la part des deux anciens contremaîtres d’Erdeal, l’île aux six citadelles, du côté des émeutiers, la peur grandissait face à ces monstres que rien, apparemment, ne pouvait stopper.
Si la situation des mutins s’étaient à ce point envenimée, la faute en incombait principalement aux capitaines rivaux, qui, incapables de s’entendre, s’étaient fait vaincre avec une facilité déconcertante par leurs deux adversaires, qui eux se battaient côte à côte, en parfaite symbiose.
Vaincus, les "Éternels rivaux" gisaient sur le sol du quai, leurs crânes résonnant sous les cris de leurs hommes telle une punition venue leur rappeler la raison de leur emprisonnement.
••…
Une semaine plus tôt, quelque part sur l’immensité de West Blue, deux navires battant pavillon noir se faisaient face.
À leur bord, se trouvaient respectivement, Klaus Wigbold dit "le Marteleur" et Michels Wichmann dit "le Piétineur". Ces deux pirates étaient connus dans tout l’océan de ouest pour le duel acharné qui les opposait eux et leur équipage respectif et ce depuis bientôt huit ans, date à laquelle disparu celui qui avait été leur capitaine, le pirate Hennig Magister.
Celui-là que l’on surnommait jadis," le Chef aux mille denrées", était en effet décédé avant d’avoir pu nommer son successeur. Face à cette situation, son équipage se scinda en deux entités distinctes, avec chacune à leurs têtes un de ses deux apprentis, ceux-là même qui allaient plus tard se faire connaitre comme les "Éternels rivaux".
…
Quelques heures seulement après le début de l’engagement, les combats avaient pris fin et, comme à leur habitude, les deux équipages s’étaient rejoints, reliant leurs deux embarcations via cordages et planches de bois. Pansant les blessés, narrant leurs exploits, riant, chantant et mangeant, jamais ils n’avaient oublié qu’au fond, ils faisaient partie du même équipage, ce, malgré le fait que tous ne s’entendaient pas sur le nom du nouveau capitaine.
À l’écart de leurs hommes, les deux capitaines, si semblables et pourtant inconciliables, restaient eux dans leurs cabines respectives, élaborant leurs futurs stratégies.
Alors que l’ambiance était à la fête, nul ne prêta attention au petit bateau à aube qui approchait lentement des deux bâtiments pirates. À son bord un homme seul était tranquillement assis, vêtu d’un simple pardessus brun, le sommet de son crâne surmonté d’un stetson noir venait masquer, encore d’avantage, son visage déjà parcellement occulté par l’épaisse une fumée blanche qu’il soufflait de sa bouche.
Cet homme, ils ne l’apprirent bien plus tard, se nommait Elliot Earp, chasseur de prime originaire de la route de tous les périls, il était venu faire de West Blue sa chasse gardée…••
Ce tournant l’un vers l’autre, les capitaines rivaux se relevèrent sans dire un mots, ils le savaient, ils devaient faire ce qu’ils n’avaient pas eu le courage de faire lors de l’attaque de Earp, ravaler leur fierté et combattre ensemble pour se sauver eux et leurs hommes.
Bloquant l’attaques lancé par les frère Prior, les deux pirates s’étaient enfin décidés à revêtir les accessoires qui les avaient rendus célèbres ; Klaus, équipé de solides gants d’acier, avait bloqué, d’un direct du droit, la masse de Pollux ; Michels, chaussé de ses bottes en fonte, avait lui, d’un puissant coup de pied, stoppé net la scie de Castor.
Enfin les "Éternels rivaux", combattaient ensemble, pour la plus grande joie de leurs équipages, unis, ils ne pouvaient être vaincus.
•••
Du côté du groupe de Vivian, dans le hall en ruine de la tour de commandement, les travaux de déblaiement avancés d’autant plus rapidement que la violence des combats, dans le sous-sol, se faisaient ressentir. Souhaitant plus que tout aider leurs compagnons, le groupe d’évadé ne faiblissait pas à la tâche, se mettant parfois dans les situations les plus périlleuses pour dégager l’escalier menant aux quais.
Impressionné par le dévouement dont faisaient preuve les hommes de la mer bleue, Vivian apporta son concours à l’ouvrage, apposant sa main sur les derniers blocs de pierres qui obstruaient le passage, qui étaient aussi les plus massifs, il fit signe à ses soutiens de s’éloigner avant de faire jaillir une impressionnante onde de choc de sa main qui morcela la roche et libéra ainsi le chemin.
Descendant prudemment l’escalier, dont la structure avait été affaiblie, l’ange ainsi que le reste des fuyards se dirigèrent là où se trouvaient les capitaines alliés mais aussi leur porte de sortie, la cale de la forteresse.
•••
Dans la cour intérieure, les combats continués plus durs que jamais… L’atmosphère, saturée de poussières, s’attaquée aux poumons et aux yeux des combattants, les mutins, qui s’étaient emparés de canons tiraient à l’aveugle dans l’enceinte même du fort, espérant, au passage toucher le plus de marines possible.
Au milieu de tout ce fracas, une zone, presque parfaitement circulaire, était libre de tout débris, un peu à la manière de l’œil d’un cyclone. Cette dépression, pour le moins inhabituelle, résultait du duel qui opposait Horatio à Aramis et, comme lors du premier échange, c’est le lieutenant qui avait la main, enchaînant les attaques, attaques que son adversaire se contenter d’esquiver ou de parer.
Las de cet échange infructueux, le gradé se mis en position de retrait et s’adressa au chasseur de prime :
- « Pourquoi…? Pourquoi ne fais-tu que te dérober à mes attaques ? »
- « Et toi, pourquoi ne t’en prends-tu qu’à moi ? » Rétorqua Aramis.
- « Tu ne prends même pas la peine de répondre à mes questions, suis-je donc un adversaire si pitoyable à tes yeux ? » Demanda Horatio.
Ne prenant pas la peine de répondre, Aramis fondit vers le gradé tel un rapace, bras et épée tendus. Le violent coup d’estoc porté par "l’Espadon écarlate" fut astucieusement paré par Horatio, ce dernier plaçant le corps de son sabre directement sur la trajectoire décrite par la pointe de l’épée du bretteur. Une fois encore, le choc fut tel qu’il chassa les quelques gravas qui s’étaient accumulés autour eux durant le bref instant où ils avaient stoppés leur échange.
Une nouvelle fois, le marine s’adressa à son adversaire :
- « Ne me sous-estime pas "l’Espadon", il me faut juste un tour de chauffe pour me lancer ».
- « Ça devient intéressant. » Se passionna Aramis.
- « Plus que tu ne le crois. D’autant que le colonel m’a révélé qui tu étais vraiment "l’Espadon" où devrai-je dire ex-lieutenant Depayn Aramis… » S’égailla Horatio.
•••
Finalement parvenus sain et sauf dans les cales de la forteresse et ce, malgré l’évident état de délabrement dans lequel se trouvait l’escalier qui les y conduisit, Vivian et son groupe se posèrent un moment, dans l’antichambre qui conduisait vers le quai, le temps observer comment avait évolué la situation, inquiets qu’ils étaient d’avoir entendu se taire les combats lors de leur descente.
Observant discrètement depuis le coin de l’entrée, les nouveaux arrivés ne pouvaient en croire leurs yeux. La premier vague conduit par les vaillants capitaines rivaux avait été stoppée, pire, ils avaient été fait prisonniers, quand ils n’avaient pas tout simplement étaient tués.
Les deux chefs pirates, qui avaient conduit l’attaque, se trouvaient étalés sur le sol, couverts de blessures. Face à eux se dressaient les frères Prior, pour eux aussi le combat avait été dur et bien que particulièrement amochés eux aussi, ils en étaient néanmoins ressortis vainqueur.
Face à ce constat le groupe se tourna vers l’ange, qui lui-même se retourna un temps avant de se rendre compte que s’était vers lui qu’étaient dirigés les regards. Pour la horde d’évadés cet homme ailé représentait leur dernière chance, ils l’avaient vu à l’œuvre, il avait été capable de détruire une tour entière et de pulvériser un rocher rien quand y apposant la main. Un tel magicien pouvait bien être en mesure de vaincre les quelques soldats encore debout, dernier obstacle à leur liberté.
L’intéressé, protesta vivement quand brusquement les "Éternels rivaux" se relevèrent, utilisant de leurs dernières forces, ils parvinrent à se débarrasser des simples matelots qui les gardaient pour finalement se jeter contre les deux sergents. Usant de la même technique que celle qu’ils avaient utilisée pour les vaincre la première fois. Les jumeaux armés de leurs outils, commencèrent par contrer l’attaque de leurs adversaires avant de leurs infliger une série de coups portés en croix, alternant à une vitesse folle, le tranchant de la scie et broiement de la masse.
Tombant à genoux et ne parvenant plus qu’à soutenir péniblement le haut de leur corps, les capitaines alliés savaient leurs dernières heures venues, ils avaient tenté une dernière attaque qui, malheureusement, avait échouée, face à eux Castor et Pollux Prior levaient pour la dernière fois leurs armes, s’apprêtant à leur infliger le coup de grâce.
Alors que scie et masse s’apprêtaient à prendre leur vie, toutes deux furent soudainement immobilisées à quelques centimètres de leurs cibles, bloquées, sans difficulté, d’un simple geste de la paume par un étrange individu ailé. Les jumeaux surpris esquissèrent un petit mouvement de recul. Profitant de ce repli, l’ange se faufila entre ses ennemis et appliqua chacune de ses mains sur les torses des artisans avant de s’écrier :
- « Impacts ! »
Comme ce fut le cas pour le bloc de roche, les deux gradés furent projetés au loin, comme soufflés par une explosion, devant les yeux incrédules des derniers soldats entre présents.
•••
- « Bordel…! Mais pourquoi j’ai mal ?! Pourquoi ? »
Dans la grand-salle, dévorée par les flammes, Nelson, tordu de douleur, continué d’hurler sa souffrance.
À quelques mètres à peine face à lui se trouvait Cyryl, presque compatissant face au coup que venait de recevoir le colonel, ainsi que la responsable de son malheur, agenouillée et chancelante d’épuisement.
Cette jeune femme était vêtue d’une magnifique robe blanche en dentelle, ou plutôt, de ce qui fut une somptueuse robe. L’œuvre d’art avait en effet subit divers ravages occasionnés tantôt par le feu, tantôt par la brutalité du marié. Déchirée sur toute sa longueur et consumée dans sa partie inferieur. Le vêtement n’avait maintenant guerre plus que la forme de guenilles de la taille qu’une mini-jupe, prolongée ici et là par quelques longs rubans de tissus partiellement calcinés. L’ensemble laissait apparaitre les superbes et longues jambes, enlacées de bas filés, de la promise. La partie supérieure de la robe, presque entièrement arrachée, était réduite à un simple bande du tissu autour de son épaule gauche qui seule maintenait la partie basse de l’ensemble, sous ce haillon apparaissait un splendide corset-bustier blanc, marqué par endroit de quelques taches de brûlure, qui galbait parfaitement l’opulente poitrine de la mariée.
Ses mains enfin, gantées, elles étaient jointent par une impressionnante paire de menottes, masquée de tous durant la cérémonie par un bouquet de fleur qui depuis avait eu le temps de ce décomposé, cette entrave expliquer pour partie la soumission de la promise.
Celle-ci se tourna en direction de Cyryl, arrachant péniblement le voile blanc qui la dissimulait jusque-là.
Son visage, enfin révélé, était cerclé de deux longues mèches, légèrement bouclées, d’un brun mordoré aux reflets or, qui s’étaient échappées du chignon qu’elle arborée. Sa peau, blanche était très légèrement dorée. Son nez, comme le reste des traits de son visage, était fin, presque noble. Sa bouche pulpeuse était rougit par un reste de rouge-à-lèvre. Restait son regard, déterminé et dur, il était aussi très féminin, ses yeux, dont les iris affichaient une nuance de teinte passant du jaune au vert, semblaient être ceux d’un félin, impression accentuée par la présence de fard noir cernant ses yeux.
Rassemblant ses dernières forces, elle interpella celui qui s’était défait du prêtre :
- « Aide-moi… » Se força-t-elle à supplier. « La clef, j’ai besoin de la clef… Elle est dans la poche de son veston. »
Sans dire mot, Cyryl se dirigea vers Nelson qui commençait doucement à se remettre du choc. Se saisit au passage d’une épée tombée au sol, l’évadé fixa le colonel d’un air dédaigneux avant de lui murmurer :
- « C’est la fin… »
Visant la gorge du gradé, il effectua un mouvement de coupe latérale avec la lame dont il venait de s’emparer, bien décidé à en finir. Alors qu’il exécutait son mouvement, son expression changea brusquement, passant de la détermination à la surprise. Face à lui, le visage du commandant de la base affichant un large sourire narquois, presque sadique.
•••
Sorti sa cachette, le groupe de Vivian parti à son tour à l’assaut du quai, encouragé par l’exemple que venait de leur donner l’ange en s’interposant entre les frères Prior et les capitaines condamnés. Rapidement la horde de pirate captura les derniers soldats encore en état de se battre, ces derniers sonnés et effrayés par le tour de force de Vivian ne prirent, d’ailleurs, même pas la peine de résister.
Tandis que la situation du quai semblait acquisse aux révoltés, l’impensable se produisit, les sergents jumeaux, pourtant projetés avec violence contre les épais murs du sous-sol, se relevèrent et repartirent au combat comme si de rien n’était.
Face à eux, aucun des mutins ne faisait le poids, tous cherchant désespérément du regard celui qui en un coup avait réussi à mettre ces colosses au tapis.
De son côté, l’habitant de l’île céleste était parti, honteux, se refugié dans l’antichambre de l’escalier. Serrant les poings, il tremblait de rage, s’insultant lui-même de lâche. Mais que pouvait-il faire d’autre, il n’était pas assez fort, et surtout pas assez courageux pour faire face une nouvelle fois aux deux titans qui s’étaient si facilement relevés de son attaque.
Ce n’était pas la première fois qu’il se reprochait son manque d’audace, c’était d’ailleurs là son principal moteur, celui qui l’avait forcé à s’entrainer et à développer de nouvelles armes, mais, comme à chaque fois quand la situation lui paraissait insoluble, il restait là, figé, plongé dans ses pensées, se remémorant toujours les mêmes souvenirs, ceux-là même qui le rongeaient chaque fois qu’il fermait les yeux.
Mais cette fois-ci, son subconscient s’ouvrit sur un tout autre fragment de sa mémoire…
••…
Douze ans plus tôt sur Nuevola, une île céleste.
Seul, à l’intérieur une grande pièce presque entièrement vide où subsistaient quelques meubles recouverts de larges draps blancs immaculés, le jeune Vivian pleurait toutes les larmes de son corps. Les minutes passaient et l’angelot toujours sanglotait, quand soudain une porte s’ouvrit. L’homme qui en sortit était lui aussi un habitant des îles célestes, vêtu d’un manteau noir, il était assez maigre, chauve il portait une fine moustache grise presque entièrement cachée par le nœud papillon rouge vif qu’il arborait devant la bouche.
L’individu, visiblement triste s’avança vers l’enfant avant de poser sa main sur son épaule et de s’adresser à lui :
- « Il nous faut y aller, Maître. »
Le jeune ange se retourna vers son ainée, les yeux humides, la lèvre tremblante et lui répondit :
- « Je deviendrai si fort, qu’un jour, plus jamais ! Plus jamais je ne fuirai face au danger ! »…••
Ce souvenir, si longtemps noyé sous la surface, était remonté en lui si soudainement qu’il en eut le souffle coupé. Cette promesse. Cette promesse qu’il s’était fait à lui-même il y a si longtemps, enfin il allait pouvoir la tenir.
Alors que les frères Prior étaient sur le point d’écraser la seconde vague de pirate à la recherche de celui qui les avait déshonoré, Vivian, déterminé comme jamais, sorti cachette pour la plus grande joie des deniers révoltés encore debout. Ses adversaires, ceux-là même qui avaient réussi à faire plier les "Éternels rivaux", venaient juste de le remarquer. Remontés comme jamais ils n’avaient plus qu’une idée en tête, écraser cette vermine ailée qui leur avait fait perdre la face.
Alors que le duo se hâtait de le rejoindre, l’ange utilisa ce qui était sa plus grande force, son esprit. Deux machines implacables fonçaient vers lui, ces individus étaient d’une force incommensurable, bien supérieur à la sienne, capable même de se relever après avoir subi les effets d’un Impact-dial. Utiliser la même technique face à eux ne servirait à rien, fort de ce constat une nouvelle stratégie lui vint en tête, risquée, il fallait au moins ça pour en terminer définitivement avec ces deux brutes.
Immobile et calme, l’ange ôta de ses gantelet les deux Impact-dial qui se trouvait dans le creux de sa main, les remplaçant par deux nouveaux coquillages cachetés d’un symbole "W".
Arrivés à la hauteur de leur proie, Castor et Pollux prirent cette fois ci pour cible les avant-bras de l’ange, ce, dans le but de lui ôter tout moyen de se servir de ces mains pour lancer une nouvelle attaque. Attaquant une nouvelle fois de manière synchrone, ils prirent en tenaille l’homme ailé, qui, lui, se contenta de légèrement lever les bras, les orientant dans la trajectoire des coups portés.
Et, là où il eut été normal que l’attaque des jumeaux, brise et tranche cubitus et radius du jeune ange, rien ne se passa, masse et scie ne pouvant percer la fine armure protégeant les avant-bras de Vivian. Pis encore pour les gradés, toute la force qu’ils avaient placée dans leur attaque s’évanouit d’un coup, ce qui provoqua leurs déséquilibres et laissa libre champ à Vivian pour placer son attaque.
Tendant les bras de façon à avoir chacune de ses paumes en face d’un des visages de ces agresseurs, il était prêt.
- « Reject ! »
À peine ce mot prononcé, deux énormes ondes de choc s’échappèrent des coquillages, dix fois plus puissantes, au moins, que celles qu’il avait utilisées précédemment, ces pulsions ce propagèrent le long des crânes des frères, brisant ces derniers et tractant le reste de leurs corps vers l’extérieur, les propulsant de part et d’autre du quai.
Le visage de l’ange était lui aussi marqué par ce qui venait de se passer, grimaçant il était néanmoins satisfait, comme prévu le gros de l’impact avait été absorbé par son armure. Tournant lentement ses mains encore fumantes vers lui, il put observer, que les Reject-dials artificiels qu’il venait d’utiliser, tombaient en morceaux, leurs structures ne pouvant supporter un tel rejet d’énergie.
Alors que des cris de joie retentissaient du côté des révoltés, les derniers soldats restaient eux bouche baie devant le spectacle auquel il venait d’assister, il ne parvenait pas à comprendre comme les deux valeureux chefs avait pu chuter face à un aussi frêle adversaire. Soudain l’un d’entre eux prit la parole :
- « C’est un mage ! » S’exclama-t-il.
- « Non, regardez dans son dos, il a des ailes ! C’est un ange, un ange vengeur ! » Reprit un second.
- « Non, c’est pire que ça ! » Se lamenta un troisième. « Il est comme Satan, c’est un ange déchu, venu apporter la destruction sur terre ! »
Face à cette révélation tous paraissait plus clair dans l’esprit des marins. Il ne pouvait lutter contre un adversaire aussi puissant, capable d’un simple geste de la main de soumettre même le plus puissant des hommes.
Jouant de son image, nouvellement acquisse, Vivian ordonna aux dernières poche de résistance de se rendre, menaçant de s’emparer de leurs âmes s‘ils ne se soumettaient pas, le tout en théâtralisant à l’extrême son rôle.
Les combats s’étaient finalement tus, au profit des insurgés, dans la cale, tous pouvaient maintenant entendre résonner depuis le plafond les bruits des affrontements qui se déroulés au-dessus d’eux dans l’enceinte même du fort.
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Dans la cour intérieure de la forteresse, dont le sol se trouvait être le plafond de la cale, les combats faisaient plus que jamais rage entre force de la marine et évadés. C’est dans ce chaos qu’allait réellement débuter l’un des affrontements qui marquerait le plus cette journée. Bien qu’en cette instant précis, aucun des deux adversaires n’eut pris la peine d’engager le duel, s’observant les yeux dans les yeux, Horatio et Aramis profitaient tous deux de ce moment si précieux, celui du calme avant la tempête.
À suivre …Vous n’êtes pas totalement rassasié après ce chapitre et bien voilà un petit bonus dédié à Vivian.Bonus :Vivian
La version couleur devrait arriver sous peu.Prénom : Vivian
Nom : ???
Surnom : ???
Statut : ???
Race : Ange
Origine : Nuevola (Île céleste)
Âge : 23 ans
Date d’anniversaire : 15 avril
Taille : 1m. 82
Fruit du démon : Aucun
Arme/équipement : Armure et dials
Nombre fétiche : 7
Couleur représentative : Vert virideCorrespondance animal : Tortue
Île et saison préférée :Estivale au printemps
Nationalité dans le monde réel : Italien
Terminons avec un petit point sur la psychologie du personnage. Vivian est un personnage éminemment intelligent et cela influence sa personnalité, je m’explique :
Quand il vit sa vie normalement, aucun problème.
Quand il doit faire face à une difficulté pouvant notamment avoir une influence grave sur son existence (danger de mort par exemple) là il analyse la situation et il se donne une marche à suite (un plan). Soit le plan s’exécute parfaitement, dans cette hypothèse Vivian adopte un comportement plutôt courageux (exemple avec la tour Ouest). Soit le plan ne fonctionne pas (exemple : contre les frères Prior), son instinct de préservation reprend le déçu et l’ange adopte alors un comportement plus lâche, le temps de trouver une solution.
Dernière hypothèse, il se retrouve dans une situation de mort imminente et sait ne pas pouvoir s’en sortir (exemple du prologue), Vivian retrouve alors un comportement calme, il sait que quoi qu’il tente il ne s’en sortira pas et attend la mort patiemment (même si rien ne lui interdit de se plaindre un peu).
Fin du bonus, le prochain portera sur Aramis.
Tout d’abord merci à tous ceux qui ont eu le courage de me lire jusqu’au bout.
Ensuite je tiens encore à m’excuser pour le retard dans la parution. En parlant de publication, je me suis fixé un nouveau rythme de sortie avec un chapitre par mois (autour du 30), néanmoins il n’est pas impossible que certains mois comptent deux publications par la suite.
Enfin comme d’habitude je vous invite à commenter (en bien ou en mal, si vous aimez ou non, les améliorations à apporter, …), même si vous n’avez pas grand-chose à dire. En effet je souhaite améliorer cette fanfic le plus possible, aussi même les plus petits détails ont pour moi de l’importance.
Sur ce, à dans un mois, environ pour le prochain chapitre Prochaine sortie : Chapitre 6 – La fin de "l’Espadon écarlate"
Date de parution : Jeudi 22 août (après 6 mois d'absence).