Mercredi 25 février 2009, une date à marquer d'une pierre blanche vu l'évènement à la clé de cette journée. En effet, c'est ce mercredi qu'est sorti en avant-première au Publicis sur les Champs-Élysées Rebuild of Evangelion 1.0 : you're (not) alone. Et bien évidemment, qui dit "avant-première de RoE" dit "présence obligatoire du contingent de la Volonté-d dans la salle". Eh oui, la Volonté-d était présente avec une délégation pour cette première séance en France de ce film. La "délégation" en question, elle était composée de Leto der Zweite, Saito et moi. Par conséquent, je vais enfin pouvoir balancer des doses excessives de fanatisme pour l'œuvre de Anno en dehors du GT, quel beau cadeau.
Alors, revenons quand même un peu sur la date. Si vous avez suivi l'histoire depuis le début de l'exploitation française, la date du 4 mars était celle retenue pour le lancement. Peut-être par envie de surfer sur les vacances de la zone C, l'exploitation a été avancée d'une semaine à Paris. Cette annonce n'a été faite que lundi, laissant ainsi les spectateurs potentiels sur leur capacité de réactivité pour aller voir le film. Suivant les conseils avisés de Leto, on est arrivés à la conclusion qu'un tel film "underground" allait attirer des hordes de spectateurs déjà convaincus. Une fois arrivés là-bas, ce fut loin d'être le cas et on n'a donc pas eu besoin de prendre les places en avance. Une fois l'heure de la séance venue, on a pris place dans la salle et on a pu vite s'apercevoir... Qu'elle était bien vide. À tout casser, il devait y avoir une vingtaine de personnes, voire moins, pour une salle de 400 places. Au moins, ça nous a permis de nous placer où nous voulions et voir avec précision la composition de la salle. Bah, sur ça, on ne s'était pas trompés sur le côté "décalé" du public : le lecteur de Jojo's en version J'ai Lu n'est qu'un exemple de la composition de la salle mais ça donne bien le ton. Bref, il est temps de voir ce qu'a RoE 1.0 dans le ventre.
Une nouvelle fois sous l'emprise de la perfection...
Dans un premier temps, je ne vais pas parler du film en détail mais plutôt d'un point de vue général. Alors, dire que j'étais en état de transe tout au long du film serait peut-être minorer l'impact de ce film donc vous imaginerez à loisir sa qualité. RoE 1.0 est un très bon film en tant que tel, pas forcément parce qu'il y a une licence de folie à la clé, mais parce qu'il est très bien conçu. Le film dure 1 heure 50 et il n'y a réellement aucun temps mort et on n'a réellement pas l'impression de voir le temps passer. Des scènes coups-de-poing, il en pleut à volonté ; et que dire des passages dramatiques si spéciaux là à la série... Pour ceux qui n'ont jamais vu la série, RoE 1.0 constitue un film très agréable à voir, un film qui ne manque pas d'arguments dans ses scènes d'action et qui laisse pourtant la place à des scènes plus intimistes réussies. Techniquement, le film brûle la rétine tellement il est très bon de ce point de vue. Il n'y a pas à dire, rien que pour cet aspect, le remake vaut le coup. Bien que datant de 2007, le film surclasse sans peine la quasi-intégralité des films d'animations japonais de ces dernières années. C'est un superbe déluge visuel auquel nous convie Anno et ça en met réellement plein la vue. Pour moi, RoE 1.0 est une très belle réussite, et c'est surtout un très bon outil de vulgarisation de la série originelle pour tout ceux qui souhaiteraient découvrir cet univers. En tant que film en lui-même, RoE 1.0 a toutes les qualités que l'on espère pour passer un très beau moment au cinéma.
Qui a dit que Gendô n'était pas le trésorier de la Gainax qui va récupérer l'argent engendré par le film ?
Maintenant, je vais entamer le nerf de la guerre concernant ce film, à savoir ce que représente ce RoE 1.0 pour quelqu'un qui apprécie le matériau de base ; le fan qui a été sevré pendant de nombreuses années de cet univers qu'il affectionne. Je tiens à éviter toutes mauvaises surprises potentielles, la partie qui va suivre spoile allègrement le film dans son intégralité et sera en conséquent balisée.
Mais pourquoi est-il si méchant ?!
Vous l'aurez certainement compris précédemment, j'ai adoré littéralement le film mais néanmoins, si on ne l'a pas vu, on peut légitimement se demander si le film remplit son office ; à savoir satisfaire le fan. Mission accomplie, le film est une totale réussite de ce côté-là. Anno a évité les pièges qui n'ont pas forcément été évités avec Death & Rebirth en 1997. Graphiquement, le spectacle est sublime et met bien en valeur l'histoire. Les combats contre les Anges sont d'une intensité bienvenue et pour le coup, Anno a rajouté des effets à ces combats pour les rendre encore plus titanesques. Il n'y a qu'à voir l'utilisation inédite de la Gatling par l'EVA-01 avec ses douilles plus grandes que des voitures pour comprendre le délire poussé à son paroxysme ici. De même, les Anges ont pour la plupart été redesignés et l'Ange Ramiel offre ainsi des délires psychédéliques absolus dans son côté polymorphe qui laisse bouche bée le spectateur pourtant habitué avec les multiples visionnages de la série. De ce côté-là, les habitués en auront pour leur argent.

Et oui, elle ne plaisante pas avec la qualité.
Passons au personnage maintenant, qui on doit l'avouer, n'ont pas subi des changements fondamentaux pour la plupart dans leur façon d'évoluer. Ah si, il y a Shinji... Le titre de cet épisode ne mentait pas, la solitude de Shinji est ce qui a servi de fil conducteur à ce premier film et au final, Anno s'en sort bien en essayant de rendre son message clair et concis pour le cadre si spécifique à un film. Reï est égale à elle même dans ce film, c'est à dire qu'elle est toujours aussi divine. J'ai bien apprécié la plus grande mise en valeur de Misato dans ce film, ce qui fait davantage ressortir la sympathie qu'elle peut susciter, même si l'exercice était périlleux vu qu'elle a de base un capital sympathie sans limites. En revanche, film oblige et coupes dans le scénario aussi, le trio Tôji-Kensuke-Hikari passe presque à la trappe. Dommage, mais l'exercice cinématgraphique exigeait peut-être cela. Je pense à inclure ça ici avant de l'oublier : Anno s'amuse quand même aussi à donner aux fans à tendance otakus ce qu'ils attendent, à savoir du fan-service sorti d'un autre âge. N'allez pas croire que la série se transforme en festival de panty-shot, c'est juste que deux scènes en particulier de Reï font trop ressentir que certains cadrages étaient là pour ce type de public alors que ce n'est pas nécessaire, comme le prouvait la série (Les deux scènes en questions sont le cadrage "particulier" de la scène de la sortie de douche de Reï et celle où elle se change avant le combat contre Ramiel).

Elle est pas toujours facile la vie d'icône...
Voilà peut-être le point qui peut porter au cas-où à la polémique chez les amateurs, à savoir les changements dans le scénario. Anno l'avait promis, les fans n'allaient pas s'ennuyer de ce côté-là avec cette nouvelle tétralogie. Je dois dire que RoE 1.0 échappe en grande partie à ces changements, mais quand on voit ce qui se trame à la fin, il y a à prévoir un gros coup d'accélérateur de ce côté-là dès RoE 2.0. Le plus gros changement qui m'a surpris, c'est bien le coup de voir Misato descendre dans le Central Dogma pour montrer à Shinji qu'il doit protéger Lilith pour éviter le Third Impact. Euh... Sur le coup, ça me parait extrêmement osé vu que ce secret était l'un qui structurait le plus la série originelle. J'espère que Anno a une idée derrière la tête à ce propos car pour l'instant, je vois cela comme un coup risqué, très risqué. On doit aussi remarquer le côté "manipulateur" plus prononcé ici de Gendô Ikari, ce qui n'apparaissait pas dans la série originelle. Là, on entend directement parler du Plan de Complémentarité de l'Homme, des Manuscrits de la Mer morte et même, on entend Gendô dire à Yuyutsuki qu'il doit jeter son fils dans les bras de Reï, ou presque. C'est très étonnant de mon point de vue, c'est encore une fois très audacieux de la part de Anno car je ne vois absolument pas où il veut en venir par la suite et surtout, par quoi il pourra bien remplacer tout ces pans du scénario originel. Mais là, on n'est pas au bout de nos surprises avec l'introduction de Kaoru à la fin, l'instant le plus WTF à ce niveau. D'un côté, Anno officialise que les Anges sont bien contrôlés par la SEELE, d'un autre, c'est une apparition tellement surprenant que l'on se demande si cette tétralogie ne va pas même totalement surprendre les amateurs. Et ça, c'est une alternative qui peut me séduire même si je pense sincèrement que j'aurai dans mon esprit une primauté toujours marquée de la série originelle.
Ce que je retiens de ce film, c'est qu'il m'a monstrueusement plu. En effet, chaque plan dans la série originelle qui me donne comme toujours des frissons me faisaient le même effet sur grand écran, preuve que l'adaptation est réussie. Que ce soit la descente des bières de
Misato et son cri de guerre si particulier, ou bien surtout pour moi la scène finale avec le sourire de
Reï, ça m'a subjugué comme d'habitude. Et rien que pour ça, je ne regrette absolument pas tout l'investissement pour voir ce film car même si cela peut sembler bien candide à lire, j'ai vraiment retrouvé des sensations d'une lointaine époque, celle où je pouvais découvrir enfant l'univers de EVA. Sinon, concernant le générique de fin,
j'ai eu de la chance de voir une seule et unique seconde Asuka mais j'ai surtout été surpris d'entendre qu'une EVA allait débarquer de la Lune, la suite risque de me scotcher. En clair...
RoE 1.0 a été une claque monumentale pour moi et c'est réellement un film à voir.
Fly me to the Moon...
Je remercie aussi Saito et Leto qui ont eu l'extrême gentillesse de me supporter lors de la séance, ça a dû être très dur pour eux mais je tiens à les saluer pour la performance.
