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Kuina Spirit Présente
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Attention à tout ceux qui désirent lire cette Fan fic. Elle est basée sur la partie "Water Seven", non encore publiée en France, donc vous allez être spoilés si vous continuez votre lecture.
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Je me demande encore ce que je fais là, dans
ce train. Bah oui, une gamine de 17 ans se promener toute seule avec
cinq valises, vous voyez ce que je veux dire... Mais bon, beaucoup
de pirates connus ont dix-sept ans, et eux s’en foutent complètement
de leur âge, comme ce Monkey D. Luffy. Ils jouent aux marins d’eau
douce, et tout va bien. Le cadre est beau, là où je suis, luxueux.
Je suis une passagère dans un train marin, bijou technologique, que
l’on appelle le Puffing Tom. Je m’en contrefiche royalement, je ne
connais personne, et en plus je m’ennuie. Pas de ma faute, si on m’a
envoyé en vacance chez mon arrière-grand-tante au troisième degré du
côté de mon cousin germain, mais c’est pour que «
j’arrête-de-pratiquer-cette-sublime-activité-qu’est-la-poilomanuculture
» dixit mes parents. Bref, je ne sais pas quoi faire. J’ai déjà
arrêté de regarder par les fenêtres du train, ça me donne le mal de
mer... Enfin de train... Bref, je ne sais pas quoi faire. Je tente
un coup d’œil au niveau des voyageurs. A peine je lève la tête,
qu’une voix d’hôtesse s’élève d’un petit haut parleur.
«
Arrivée en gare de Water Seven dans cinq minutes. »
Soupir.
Je porte mon regard sur un homme bizarre. Je ne vois pas d’autre
terme pour désigner un homme qui se promène avec un pigeon sur son
épaule. Surtout que là d’où je viens, les pigeons vous regarde avec
leurs yeux d’abrutis, salissent les trottoirs, et peuvent vous faire
un shampoing gratuit s’ils sont assez nombreux. En plus, ce pigeon
là était albinos. Pas que je déteste les animaux, mais je n’ai
jamais vu un personnage aussi étrange. Il est en face de moi.
L’homme est plongé dans la lecture d’un journal. Il a un chapeau
haut-de-forme sur la tête, un regard assez sombre, des sourcils qui
font peur. Je ne vois pas le reste de son visage, caché par le
journal. Le pigeon aussi avait l’air de faire la lecture. Par
hasard, ou alors parce que la bestiole se sent observé, il se met à
me regarder, avec ses petits yeux rouges globuleux. Je le fixe, il
me fixe, nous nous fixons... Ca va, je connais ma conjugaison... Le
pigeon et moi nous fixons pendant une bonne minute, jusqu’à ce qu’il
se mette à doucement roucouler. Son maître baisse le journal, et me
regarde d’un air... houlà... peu rassurant. J’ai envie de me
recroqueviller, mais monsieur le pigeon commence à me parler.
« Oui ? Je suis si beau que ça ? - Euh.... désolée, je
ne voulais pas vous déranger... - Ca va. Je suis de bonne humeur
aujourd’hui. »
Je regarde mon verre d’eau vide. Houlà... On
m’avait droguée ? Parce que, un pigeon qui parle, je n’en ai jamais
entendu parler auparavant. Bref, son maître sourit d’un air sombre,
en voyant la tête que je faisais. Bah quoi ? J’ai jamais vu de
pigeon qui parle, désolée. Ou alors je suis complètement idiote.
« Monsieur ? - Oui ? Me répondit le pigeon. - Vous
avez mangé un fruit du démon ? - Pas que je sache. Je suis
nourri cent pour cent pures graines pour oiseau. - D’accord...
Euh, monsieur, pas le pigeon... »
L’homme lève la tête d’un
air légèrement agacé.
« Oui ? - Vous êtes ventriloque ?
- Bravo. »
Comme si de rien était, il se replongea dans
son journal, m’ignorant complètement. Sympa, ça fait chaud au cœur.
Je soupire discrètement, et le train commence à ralentir. C’était la
première fois que je montais dans le Puffing Tom.
***
« La compagnie Puffing Tom vous souhaite un agréable voyage.
»
Deuxième fois que je monte dans ce train des mers. Je
soupire, et je regarde les passagers dans le compartiment. Des gens
complètement normaux. Je veux juste visiter les îles alentour, pour
assouvir ma curiosité. Pas que Water Seven soit une ville ennuyante,
loin de là, mais bon, à part écouter le petit monde de la ville dans
le bar du dénommé Blueno, je m’ennuie un peu. Blueno, il a l’air
d’un chic type. Il connaît bien mon arrière-grand-tante, et il m’a
offert un verre de jus d’orange gratuit. Bah oui, puisque j’étais
nouvelle, et que j’avais l’air déprimée. Il aurait bien voulu
m’offrir un verre d’alcool, mais mon arrière-grand-tante en avait
décidé autrement. Bah quoi, j’suis une grande fille ! Bon, même avec
mes un mètre cinquante les bras levés, je suis assez responsable !
Bref, je regarde par la fenêtre. Soit j’ai la berlue, soit je vois
une piste de glace. On est au pôle nord ???... non, sur la Route de
tous les Périls. En plus, je ne sais pas si vous me croirez, mais il
y a un type à bicyclette sur cette piste. Après le train des mers,
la piste cyclable maritime. Le type a l’air endormi sur le guidon.
Il a l’air très grand, et a une coupe un peu rasta. Il a l’air cool,
mais complètement givré... Certains passagers le regardent, et
disent « tiens, Ao Kiji fait son petit tour de santé ! » « Sacré
Amiral, en tout cas, il donne une image cool de la Marine » ...
Civils, marines, pirates, tous des cinglés. Tiens, je reconnais un
type des chantiers navals ! Il s’agit d’un dénommé « Casse cou » ou
un truc comme ça. Pas de ma faute, j’ai pas l’accent du coin. Il est
reconnaissable entre mille. Avec un nez comme ça... Il ressemble à
un pantin appelé « Pinocchio », vous savez ? Bah oui, son nez est
long comme celui du gamin en bois qui arrête pas de mentir. Il a en
plus de grands yeux naïfs... Enfin, ironie du sort ? Ce Pinocchio
travaille dans le bois. Bah oui, il est charpentier. Comme quoi, le
hasard fait bien des choses. Il est marrant, Casse-cou. Il se balade
toujours avec des spatules. Au moins, il est fier de son métier !
Faut le voir à l’œuvre. L’un des ingénieurs appelle par escargophone
pour une vérification, on croirait qu’il tombe du ciel ! Il a de la
détente, en tout cas ! Les kangourous peuvent aller se coucher. En
plus, il est sympa. Je m’étais un peu perdue en arrivant à Water
Seven, il tombe du ciel devant moi. Faut dire que la première fois
ça surprend. J’avais un peu peur...
« Désolé ! Dit il en
saluant poliment. Je suis pressé... - Ce n’est rien,
répondis-je. - Je ne t’ai jamais vu auparavant, remarqua-t-il.
- Je viens juste d’arriver à Water Seven, lui expliquais-je. Je
suis un peu perdue, c’est tellement grand ! - Tu veux aller où ?
Me demanda-t-il en souriant. - J’ai rendez vous chez Bueno...
- Blueno, me corrigea-t-il. Accroche toi, je t’y accompagne. »
Et là, il m’avait pris sur son dos, et en deux temps trois
mouvement, j’étais devant chez Blueno... Je me souviens !!! Il
s’appelle Kaku ! Tout le monde l’aime. Il est sympa, mais plus
jamais je m’accrocherai à son dos. Je suis allée vomir après. Le
vertige et le mal de l’air combinés, ça fait pas bon ménage.
Enfin bon, revenons au moment présent. Kaku n’était pas loin
de moi, assis à quelques rangs d’intervalle, dans l’autre rangée. Il
papotait joyeusement avec des passagers. Je vous l’avais dit, un
type cool !
***
Et hop, on rembarque. J’ai la
malchance d’avoir une femme à l’air alcoolique en face de moi, qui
sent d’ailleurs l’alcool à des kilomètres à la ronde. C’est une chef
de gare. Elle s’appelle Kokoro. Elle est accompagnée d’une gamine,
plus petite que moi, c’est dire, avec un lapin dans les bras. La
gamine me regarde, me fait des grimaces, mais je détourne déjà le
regard. Water Seven ou la ville des timbrés. Son lapin pousse un
petit cri joyeux, et me bondit sur les genoux.
« Gonbe
t’aime bien ! Déclare la petite d’un ton joyeux. T’aimes bien les
chats ? »
Chat ? Je baisse les yeux vers la bestiole, qui me
regarde d’un air crétin, en me souriant. Un chat avec des oreilles
de lapin, tiens...
« J’adore les lapins, dis-je d’un ton
légèrement gêné. - Ah, mais tu aimes les chats ? - Oui, mais
j’en fais une allergie pas possible... - Désolée ! Dit la
petite. Gonbe, reviens ! »
La vieille Kokoro me regarde,
sortant enfin le goulot de sa bouteille d’alcool de la bouche.
« Chimney, arrête d’embêter la jeune fille... hips ! -
Oui Mamy ! » Répond dans un sourire la petite, en prenant dans ses
bras son lapin-chat.
Je me dis que là, j’aurais mieux fait
de ne pas prendre le train. C’est vrai, quoi. Mais bon, au moins,
j’avoue que je ne m’ennuie plus durant les trajets, c’est ça de
gagné.
***
Dans le train, on rencontre des gens de
tout rang, de tout milieu, de tout âge, de toutes les couleurs. On
rencontre des sains d’esprit, comme les pires des cinglés, des
gentils, des méchants, des humains, des lap... euh chats.
Finalement, j’aime bien le Puffing Tom. C’est convivial. Je prends
le journal, et je fais les mots croisés. Bah oui, je suis plus
maligne que ceux qui lisent bêtement trois fois le même journal,
moi, je chauffe mes neurones, et j’ai toujours un stylo sur moi.
Bref. « Un peu fou » en six lettres... J’hésite. Débile ? Cinglé ?
Abruti ? Un indice, ça finit par E... Ca m’aide pas tellement, ça
retire juste abruti. D’ailleurs, je pourrais peut être demander au
gars masqué, dans la même rangée que moi, mais dans l’autre file, vu
qu’il a l’air timbré... encore un six lettres. Le couloir central
nous séparait. Il avait à côté de lui un énorme sac. En face de lui,
deux filles, des jumelles à première vue, avec la coupe au carré.
Oui, la coupe au carré !!! Vous voyez un carré ? Collez ça derrière
leur tête. Vous voyez à présent ?
« Franky, tu veux vraiment
dépenser toute cette somme pour ça ? - Ouais, déclara le masqué
à l’adresse des jumelles. HAHA ! Ce crétin au long pif faisait pas
le poids ! »
Je remarque alors Kaku, qui s’était redressé à
l’appellation. Il est assis à côté du gars au pigeon, qui, j’avais
entendu, s’appelle Lucci. Ils devaient parler bateau, je ne sais
pas. Je suis trop loin d’eux pour les entendre. Kaku se ressaisit,
voyant que ce n’était pas de lui dont il s’agissait, dans la
discussion du gars appelé Franky. Un homme, à l’air de filou, entre
dans le compartiment. Le pigeon de Lucci cille, ainsi que certains
passagers, qui ramènent leurs sacs vers eux. Mais je vois que le
dénommé Franky ne se préoccupe pas de son sac, bien mis en évidence.
Je fais des signes discrets, surtout que le voleur a posé ses yeux
sur le sac. Mais l’homme masqué ne remarque rien. Les jumelles
détournent leur regard, et me regardent d’un air interrogateur. Trop
tard. Le pillard a empoigné le sac de Franky, et court déjà vers la
sortie. Je me redresse, comme quelques autres passagers.
«
PETIT CON !!! Crie Franky. REVIENS ICI !!! »
Soit j’ai la
berlue, soit je ne suis pas encore habituée au surnaturel de Water
Seven. En tout cas, Franky a retiré son masque, libérant une
tignasse bleue pétante. Le comble, je vois sa main se décrocher de
son bras. Certains passagers se mettent à hurler en voyant le
singulier personnage élancer sa main comme si de rien n’était,
attraper le voleur, le ramener vers lui, avant de l’achever d’un
coup de boule. Je me recroqueville, légèrement paniquée par le
spectacle. Tranquillement, je vois le Franky reprendre son sac,
poser celui-ci à côté de lui, et envoyer d’un bon coup de pied le
pillard de l’autre côté du wagon.
« Espèce de con, dit
Franky en s’asseyant à nouveau à sa place. Ca me fatigue, les gars
comme ça ! »
Je vois Franky mettre sa main sous sa tenue
saillante, et ressortir une bouteille de soda de nulle part. D’une
pression du pouce, il dégage le bouchon, et boit un peu de la
boisson. Il pose la bouteille à côté de lui. Elle a l’air d’être
sortie du frigo : je vois clairement les traces des doigts du type
au milieu d’une légère buée sur le verre du récipient. Il se balade
avec un frigo sous son costume ??? Qui sait, l’avenir me le dira
peut être. Franky prend ses aises, étendant ses bras sur le haut des
sièges, croisant ses jambes, penchant sa tête en arrière. La porte
du compartiment s’ouvre à nouveau. Je fais un grand sourire. L’homme
qui entrait était Monsieur Iceburg. Le maire de Water Seven, et
président de Galley Company. Evidemment, que je le connais. Mon
arrière-grand-tante m’a amenée, dès que je suis arrivée, le voir.
Bah oui, comme celle-ci disait si bien face à Iceburg « Regardez
moi ce petit chou qui vient d’arriver, Monsieur Iceburg ! Il lui
faut un travail, et aussi la répertorier en tant que citoyenne de
Water Seven, vous comprenez, ce n’est pas une touriste, elle va
habiter ici quelques temps !!! » Iceburg, à ce moment, semblait
aussi gêné que moi, et me regardait, l’air de dire « mais qu’est ce
qu’on fout ici, ma pauvre... Je te comprends. » Et pendant que mon
arrière-grand-tante nous abrutissait dans ses discours, Iceburg
s’était levé, et chuchotait à l’oreille de sa secrétaire, qui revint
quelques minutes plus tard avec un tas de papier. La secrétaire,
appelée Kalifa, posa bruyamment le tas de papier devant nous,
coupant net le discours ennuyeux. Je lui fis un grand sourire,
Iceburg se retenait de rire. Mon arrière-grand-tante avait l’air
d’un poisson hors de l’eau, la bouche grande ouverte comme elle
l’avait. Bref, passons ce passage gênant. Iceburg entre dans le
compartiment, rapidement suivi par sa secrétaire. Le maire fait un
salut de la tête, tandis que des bonjours fusaient dans le wagon.
Iceburg, tout le monde le respecte. Un homme charmant. Franky
regarde avec intérêt le maire, qui lui fait un discret signe de
tête, comme pour le saluer. Il avance dans le wagon, distribuant des
serrements de main à certains passagers. Il approche de moi.
Politesse oblige, je lui tends la main, qu’il serre amicalement. Son
regard se pose sur mon mot croisé.
« C’est timbré, dit il
d’un ton sûr. - Merci ! »
J’écris donc « Timbré ».
Iceburg continue à marcher, serrant encore quelques mains, avant de
s’asseoir quelques sièges derrière moi. Il est sympa, ce maire. Au
moins, je suis débloquée. Ca va tout de suite mieux, depuis que le
mot timbré est écrit. Kalifa s’était arrêtée quelques instants. Elle
discutait avec Kaku et Lucci. A messe basse. Je ne sais pas
pourquoi, mais ça me donne des frissons, à voir ces trois là réunis,
à discuter doucement. Elle rejoint rapidement Iceburg. Je termine
mes mots croisés, et dans dix minutes, le train devrait arriver en
gare. Je soupire. C’est dommage, j’aime bien voir tous ces gens
réunis. Tiens ! Je remarque encore un maître ingénieur ! Cigare au
bec, cheveux blonds bien plaqués sur la tête, des lunettes dignes
d’un skieur. C’est Pauly. Pas qu’il ne soit pas sympa, mais il
demande de l’argent à tout le monde, et ramasse les quelques
malheureux Berrys. Je le vois souvent, le soir, courir vers le
casino, tintant de berry. Autant dire qu’il ressort souvent plus
léger ! Lucci le regarde d’un air sombre. Pauly demande de l’argent
aux passagers, et ramasse discrètement certaines pièces tombées sous
les sièges. Lucci se lève, et Hattori (le nom de son pigeon) se met
à parler.
« Arrête ça, Pauly, tu es complètement ridicule.
- Je fais ce que je veux, Lucci. Pas besoin de ton avis, je suis
un grand ! - Rends l’argent. »
Iceburg se lève, et va
vers les deux hommes qui commencent à se lancer des éclairs par le
regard. Il les sépare.
« Et c’est quand que tu sortiras avec
une tenue correcte, Kalifa ??? - Quand j’en recevrais les ordres
de la part d’Iceburg Sama... »
Le train commence à ralentir.
C’est comme ça. Tout a une fin, même les voyages. J’aime pas ça,
parce que le Puffing Tom est confortable, c’est le seul lieu où je
n’ai pas à supporter la garde d’un adulte, qui m’empêcherait de
parler aux étrangers. En plus, je vois toujours des gens sympas,
dans le train.
***
Un matin qui avait l’air
paisible. Je me prépare à aller vers le magasin où on m’a engagée.
Même si le soleil vient seulement de se lever, les rues sont déjà
remplies, des bulls emportent déjà des gens sur les canaux.
« ATTENTAT CONTRE ICEBURG !!! »
Tout le monde a
sursauté, moi aussi. Attentat contre Iceburg ? Perdue dans mes
réflexions, j’ai à peine remarqué le journal tombé à mes pieds, mais
je m’empresse de le prendre. En gros titre, un attentat contre
Iceburg, mais celui-ci était manqué. On lui avait tiré dessus, alors
qu’il était à la Galley Company. On l’avait retrouvé dans le coma.
Seul objet restant sur les lieux du crime, un masque. Le bruit des
discussions agitées s’élève déjà autour de moi. Qui avait pu tirer
sur Iceburg ? Je regarde ma montre... Et je me mets à courir comme
un lièvre. En retard pour mon premier jour de travail, je doute que
mon employeur le voit d’un bon œil ! Au cas où, j’ai une pièce à
conviction à mon retard : mon journal, que je tiens précieusement.
Bousculant quelques personnes, j’arrive enfin devant le magasin. Mon
employeur leva la tête en me regardant. Je reprends difficilement ma
respiration, et j’essaie de parler, mais mon patron me coupe déjà la
parole.
« Je sais, j’ai vu la nouvelle dans le journal. Ton
retard est pardonné. Maintenant, au boulot ! »
***
Vous parlez d’un boulot. Je range les objets mal placés dans
les rayons, j’en rajoute, je change l’ordre, je renseigne les
premiers clients C’est fou, les gens peuvent vous poser des
questions stupides. Pourquoi certains demandent s’il y a des fusils,
ou d’autres armes pour se défendre en cas d’un nouvel attentat, dans
un supermarché ??? Mais bon, politesse oblige, je leur dis non et
leur indique gentiment où trouver ce qu’ils voulaient. Maintenant,
je me bats avec les conserves. C’est tellement intéressant. Dans mon
élan de vouloir en finir au plus vite, je ne fais pas attention à ce
que je fais. Je suis en haut de mon escabeau en train de me battre
avec de la semoule. Je me penche un peu de trop, et je remarque avec
horreur que mon soutien se balance. J’essaie de me raccrocher à
l’étagère, mais je l’emporte dans ma chute. Je ferme les yeux en
criant... Mais quelque chose me réceptionne, et l’étagère, à moitié
penchée, qui menaçait de me tomber dessus, s’arrêta en pleine
course. Quelques conserves tombèrent par terre, mais plus de peur
que de mal.
« Ca va ? »
Une femme à l’air mystérieux
me regarde. Je vois des mains sortir du sol... Je dois encore rêver.
Et les mains repoussèrent l’étagère, qui se replaça normalement. Je
me relève en regardant la femme.
« Oui, juste un peu sonnée.
Merci. Je peux vous aider ? - Vendez vous des masques et des
costumes ? »
Question originale. Je regarde alors la femme
d’un air désolé.
« Non, nous ne vendons pas de masque ni de
costumes, dis je. Je suis désolée. - Ce n’est rien, dit la femme
en m’adressant un sourire mystérieux. - Vous pouvez trouver des
marchands de masques pas loin d’ici, marchez vers la ville haute. Il
y a aussi des vendeurs sur les canaux. - Merci. Au revoir »
La femme part, me laissant seule. J’ai encore ma boite de
conserve à la main. Ce n’est pas l’époque des carnavals. Je me
demande pourquoi cette femme, qui avait fait sorti des bras de nulle
part, me demandait un masque et un costume. Certaines personnes
étaient trop mystérieuses pour être comprises.
***
Je ne me doutais pas que j’allais marcher peut être pour la
dernière fois dans les ruelles de Water Seven... Je viens d’entendre
les alarmes, et l’annonce de l’Aqua Laguna. Mon patron m’autorise à
partir, si je le veux. Je retourne donc chez mon
arrière-grand-tante, en lui demandant immédiatement ce que c’est.
« Ah, l’Aqua Laguna... C’est une vague géante qui balaie
régulièrement Water Seven, tous les ans. Il arrive que la partie
basse de la ville soit touchée. »
***
A peine
arrivée, à peine repartie. Me voilà au milieu de la foule avec mon
arrière-grand-tante. Dans la gare, c’est la cohue générale. Beaucoup
partent chez de la famille dans des îles voisines, ou en vacances
improvisées. En tout cas, j’entends certaines discussions. Les
ingénieurs navals resteraient à surveiller Iceburg, pour prévenir de
toute attaque. Visiblement, Iceburg a repris connaissance, et la
responsable de cet attentat serait Nico Robin. Il me semble avoir
déjà entendu ce nom, mais ma tante me coupe dans ma réflexion.
« Voyou depuis son plus jeune âge... Elle est recherchée. »
J’hausse les épaules.
« On ne sait jamais, elle a
peut être un bon fond ?... Je crois même qu’elle m’a donné un coup
de main aujourd’hui.... »
Mon arrière-grand-tante hoche la
tête d’un air désespéré.
« Incorrigible... Les adolescents,
je vous jure... »
Les contrôleurs font enfin rentrer un
petit paquet de la foule. Nous arrivons à entrer dans le train,
comblé. Pour une fois, je trouve que le wagon est désespérément vide
malgré la foule présente. Je ne connais personne dans cette foule.
Même pas un visage familier. Pour une fois, j’aurais aimé voir
Lucci, l’homme au pigeon. Mais après tout, c’est un ingénieur
naval... Pour moi, pas un chat.
***
Le Puffing Tom
démarre. Le soleil décline sur la mer... Water Seven ne devient plus
qu’un point à l’horizon. Je n’ai plus qu’une hâte : revenir là-bas.
Car mon instinct féminin me dit que rien ne serait plus comme
avant... Comme si beaucoup de choses allaient se jouer pendant la
nuit. Bercée par les mouvements du train, je finis par
m’endormir.
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