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Le miroir de porcelaineCitation: Le miroir de porcelaine
_ Silence dans la salle! Le juge tambourinait violemment son pupitre avec son marteau en bois, les coups raisonnant dans la salle. Le bruit de l’assistance se fit moindre et le calme revint. _ Accusé! levez vous et déclinez votre identité! ordonna le petit juge. Une lumière aveuglante s’alluma dans la salle, juste au dessus d’une ravissante petite fille aux tresses dorés. Elle cligna des yeux devant cette luminosité soudaine et se leva pour faire face au juge, les deux mains reposant sur une barrière en bois. _ Mon nom est Frances, dit elle d’une voix basse. _ Plus fort s’il vous plaît, la court ne vous entend pas! _ Je m’appelle Frances! répéta-t-elle. J’ai dix ans, et je vis avec ma famille à Georgetown, au nord de Boston. _ Mademoiselle Frances, je suis le juge Pinco! Vous êtes ici pour répondre de vos actes et être jugée selon la loi en vigueur dans cet état. Je serais accompagné du greffier Barou, dit il en montrant du doigt l'énergumène à sa gauche, ainsi que du docteur Freeman qui nous aidera sur cette affaire à définir votre sanction. Le juge avait parlé d’une voix criarde, ponctuée par les claquements ponctuels de sa mâchoire en bois, les yeux sans vie rivés sur l’accusé. Le dénommé Freeman la fixa également d’un regard insistant, mais il semblait en émané une certaine douceur qui toucha la petite fille. Il se tenait droit sur sa chaise, les jambes croisées devant lui et un petit carnet reposait sur sa cuisse. Il jeta un regard au juge, au greffier, puis reposa son attention sur la petite fille. _ Frances, te souviens tu de pourquoi tu es ici? demanda-t-il. La petite fille serra fortement la barre devant elle et n’osait pas croisé le regard du docteur. Elle prit une longue respiration avant de répondre. _ J’ai fait du mal à quelqu’un, dit elle dans un souffle. _ C’est bien, répondit le médecin. A qui exactement as tu fait du mal? La gorge de Frances se serra. Elle ne souhaitait pas se rappeler cet évènement, elle ne voulait pas revoir son visage. Une larme apparut au coin de son oeil. _ J’ai fait du mal à mon petit frère. Le docteur nota quelque chose sur son carnet avant de reprendre. _ Son nom s’il te plaît? _ Roger. La petite fille sentait la chaleur l’envahir, son visage chauffait et les larmes ne tarderaient pas à sortir. Derrière elle, un murmure apparut doucement, puis s'amplifia pour devenir un vrai brouhaha. _ Silence dans la salle! tonna le juge. L’accusé est ici présente pour répondre de son acte sur le dénommé Roger, également petit frère de l’accusé! L’interruption du juge calma le bruit en même temps que la vive émotion de Frances. Elle retint ses larmes et se tint droit devant le petit être énergique. _ Greffier veuillez noter les paroles de l’accusé! Le greffier barou frappa sur sa vielle machine à écrire dont les bruits des touches faisaient écho dans la salle. Il tapait machinalement de ses mains larges et poilues. _ Accusé Frances, aujourd’hui sera décidé dans cette court de votre punition pour cette acte. Une fois le verdict rendu par la court, vous devrez accepter sa sentence... _ Mais je ne voulais pas lui faire de mal! interrompit le petite fille. Elle m’a dit de le faire, c’est elle qui m’a demandé de le faire dormir! J’aime mon petit frère, je ne lui ferais jamais le moindre mal! Le docteur se pencha sur sa chaise à ses mots. Il fixa Frances de ses yeux pales et fronça les sourcils. _ De qui parles tu mon enfant? _ De Cari, dit la petite fille. Un silence glaciale s’installa dans la pièce. Derrière son pupitre, le juge Pinco garda la silence quelques secondes. Ses yeux sans paupière fixaient l’accusé d’un regard froid. _ Faite entrer le témoin Cari! finit il par dire. Des bruits de pas léger, accompagné par le son doux du tissu balayé par le mouvement des jambes, raisonnèrent dans l’assistance. Une petite demoiselle apparut, habillée de haut en bas d’un habit bouffant en soie bleu et violet, la tête couronnée d’une coiffe massive aux couleurs sombres. Elle tenait un petit parapluie bleu dans sa main. Elle avança à la barre et sourit. _ Pouvez vous vous présenter à la court? _ Je suis Cari, une ami de Frances, répondit-t-elle. Ses lèvres rosées ne remuèrent même pas quand elle parla. _ Mademoiselle Frances vous accuse d’avoir participé à son acte de cruauté envers le sieur Roger! dit le juge. _Ho madame! dit elle timidement. Je n’ai jamais voulu qu’il arrive le moindre malheur à monsieur Roger! Elle se tourna vers Frances et lui témoigna d’un regard d’affection, ses yeux en porcelaine bleu clair plongés dans ceux de la petite fille. _ Le monsieur Roger pleurait beaucoup, je me rappelle. Les parents n’étaient pas là et nous étions seul madame et moi, cela devenait insupportable. J’ai alors suggéré à madame de le faire taire. Mais je pensais simplement à lui donner à manger, ou à boire! _ A manger..ou à boire...répéta le greffier tout en tapant sur sa machine. Puis il tourna la tête vers la petite fille, ou l’on pouvait voir que l’oeil droit manquait, tandis que l’autre n’était plus que faiblement rattaché par quelques fils. Freeman observa la nouvelle arrivée d’un oeil brillant, tout en continuant de gribouiller son carnet. _ Nous connaissons déjà tous ses faits! tonna le juge. Merci mademoiselle Cari de les avoir rappeler à la court, vous pouvez vous rasseoir. Nous ne sommes pas ici pour juger de votre culpabilité, mademoiselle Frances, cela à déjà été fait, mais pour décider de votre punition! Frances regarda Cari qui lui témoignait toujours d’un sourire candide et frais, sans pour autant la rassurer. Elle détourna la tête puis fixa ses pieds. _ Vous parlez du changement de peau. C’était plus une affirmation qu’une question. Le docteur sembla gêné par ses mots. _ Tu peux l’appeler comme cela. Nous en avons déjà parlé Frances, c’est pour ton bien, tu le sais. _ Je ne reverrais plus ma famille? _ Non, tu aura...une autre famille, d’autres personnes. Tu ne verras plus jamais cette...court. Tu pourras commencer une toute nouvelle vie! La petite fille le regarda dans les yeux et y vit toute la sincérité de ses propos. Le juge leva son bras articulé au-dessus de sa tête et l’abattit violemment sur le pupitre. _ La sanction a donc été décidé! Mademoiselle France subira un changement de peau, opération pratiquée par le docteur Freeman! Le brouhaha retentit à nouveau derrière elle et la petite fille se sentit soudain très faible. Le docteur se leva et s’approcha d’elle. _ C’est bien, tu as fait suffisamment d’effort pour aujourd’hui. Il l’amena jusqu’à son lit et la borda, lui remontant la couverture jusqu'à ses épaules. Puis il se retourna et sortit de la pièce. Avant de fermer la porte, il aperçu une dernière fois la petite fille emmitouflée dans ses draps, avec ses trois jouets près d’elle: un ours en pluche défiguré, une poupée de porcelaine et une marionnette en bois.
Il ferma la porte et remonta le couloir sombre, passant devant plusieurs autres portes verrouillées. Il s’arrêta plusieurs fois pour s’adresser à d’autres docteurs ou infirmières, puis entra dans son bureau. Il y resta quelques minutes à rédiger des papiers quand la porte s’ouvrit à nouveau. Un petit homme entra, le crâne presque chauve et les sourcils froncés. _ Alors ça y est! vous avez prit votre décision! _ C’est pour son bien directeur Timor, cette petite est trop perturbée. _ Elle n’a que dix ans! jamais un acte aussi brutal n’a été effectué sur une enfant aussi jeune! _ Elle a tué son propre petit frère! _ Je ne peux pas toléré un tel acte dans mon établissement! se braqua le directeur. _ Nous en avons déjà parlé! n’oubliez pas que j’ai une autorisation de l’état pour cette opération! répondit soudain Freeman en se levant, le visage sévère. L’interlocuteur baissa la tête, résigné. Il ramassa un objet pointu sur une des étagères et l’examina. _ C’est avec cela que vous opérez? demanda-t-il. Pauvre enfant. J’espère qu’un jour cet acte barbare cessera, ce n’est pas ainsi que je conçoit la médecine. Il reposa le pic à glace et posa un dernier regard sur Freeman avant de sortir de la pièce. Celui-ci se reposa sur sa chaise et étendit ses jambes, un grand sourire illuminant son visage. Demain sera une belle journée, pensa-t-il. Il prit un document sur le coté de son bureau et le lu attentivement. Puis il prit un stylo à encre et posa sa signature au bas de la page avant de le poser devant lui pour l’examiner à la lumière de la lampe. Une fois satisfait, il se tourna vers la fenêtre pour voir la pluie tomber.
Le ciel était sombre et agité. De violents éclairs semblaient le cisailler de part en part. Les gouttes d’eau tombaient incessamment sur l’établissement et sur les jardins aux alentours. Une immense grille entourait le domaine et semblait défier le ciel avec ses misérables pointes en acier. L’endroit respirait hostilité, brute, et par ce temps sinistre n’inspirait aucune confiance. Au portail permettant aux voitures d’entrer, un panneau en marbre siégeait, des lettres bleues gravées dessus: “Établissement hospitalier de Boston. Spécialisé dans la psychiatrie infantile.” PatchworkCitation: Patchwork- Bistouri ! Le sang coule le long de la chaire franchement endormie. Eclatante de vie, celle-ci se répand le long de la table d’opération où la boucherie organisée nommée « opération » suit son cours, encore et encore. Inlassablement, le chirurgien, spécialiste des spécialistes, détruit pour ensuite créer : couper et recoudre. Perforer et reboucher. Dessouder et ressouder. L’homme le savait dès l’arrivée du patient. C’était peine perdue. Bien échut le médecin qui aurait pu sauver ce môme après s’être fait écraser si brutalement pour cette voiture. L’homme qui aurait réussi cet exploit n’aurait pas mérité le titre de Chirurgien en chef ou Chirurgien du mois. Non. Le titre de Dieu lui aurait bien plus correspondu. - Heure du décès, 18h12. Remballez moi ça. Avec dégout, l’homme retire son masque et ses gants et les jettent négligemment. Ce n’était pas une bonne journée. Oh non, pas du tout. Et ce rat puant, croupissant, à l’observer non loin. Steinbergh. Un homme crasseux, froid, détestable. Et avide. Etrangement avide. Comment considérer l’éclat dans ses yeux alors que le corps de l’adolescent est froidement recousu et nettoyer, si ce n’est de l’avidité. Comme si le cadavre de l’enfant représentait un beau et agréable butin à chiper innocemment. « Chipper, arrête de chiper ! »Le dessin animé pour bambin résonne dans la tête du médecin, pâle échos de la litanie rituelle qui anime presque tous ses week-ends en famille, avec sa petite fille. « Chipper, arrête de chiper ! Si seulement la vie était aussi facile que ça. »Une goutte de sueur froide coule le long du dos de Jim. Steinbergh est toujours là, à regarder fixement le cadavre, tel une ménagère à la boucherie qui observe avec la plus grande attention quel morceau prendre dans l’étalage de charcuterie - Un coup de main Steinbergh ? - Pardon ? - Vous restez planté là depuis tantôt. SI vous avez finit de contempler le môme, vous pouvez peut-être nettoyer les instruments ! - Oui monsieur. En colère, le médecin se décide à quitter enfin sa salle d’opération. C’était là le signe qu’il venait d’accepter, enfin, de n’être qu’un homme : le miracle de la vie n’avait cette fois-ci pas opérer. A croire qu’un bout de carcasse pouvait encore gagner contre elle, malgré les progrès non négligeable de la Sciences. Pour Jim, quitter sa salle d’opération, c’était oublier le malheur, le bonheur. La joie et la tristesse. La vie et la mort. Cela lui permettrait de mettre une distance entre son boulot et sa vie privée : sans cela, des images de corps mutilés et abimés resteraient fixées dans son crâne jour et nuit. Oui, c’était un moyen pour lui d’oublier. L’échec. La peur. La mort. Tout. Tout sauf Steinbergh. - L’enfant de salaud ! Je dois savoir ! * ** Loin de lui l’idée de se livrer à pareille mascarade, observer et suivre Steinbergh en cette sombre nuit d’hiver l’avait excité, avant de franchement l’emballer. Tout en cet homme lui inspirait le dégout et la haine et voir cette crapule contempler le corps du gamin d’un air envieux lui avait tourmenté l’esprit, presque autant que cela l’avait agacé. Il devait savoir. Savoir. La première chose que Jim sut, c’est que Steinbergh quitta l’hôpital bien plus tard que ce que son horaire prévoyait. Oui, bien trop tard. La seconde chose qui conforta le médecin de se glisser dans la peau d’un détective d’un soir était le long paquet enveloppé dans un sac poubelle que Steinbergh trimbalait, lentement mais surement, sur son épaule. « Chiper, arrête de chiper ! »La troisième et dernière chose que sut, ce fut le fait que la maison de l’homme qu’il détestait était tout à son image. Austère, froide et presque hideuse. Retirée à même un énorme jardin, une cabanette de bois trônait, grande et vide. Vide. Mais pas pour longtemps. Le paquet trainé par l’homme avait tôt fait de rejoindre la cabane en même temps que lui. Avec précaution, Jim avança jusqu’à la fenêtre. Faiblement éclairée, celle-ci mettait pourtant cruellement en relief un spectacle des plus effroyables et sanglants. La petite cabanette n’avait décidément rien avoir avec un abri classique, servant au stockage de divers outils de jardinage. Des crochets, installés de manière disparate, portaient des corps meurtris, calcinés, dépourvus de peau ou les yeux exorbités des victimes hurlaient encore une violence sauvage. Six. Six corps étaient suspendus sur autant de crochets. Six corps parfois partiellement démembrés, mais toujours, toujours, dépourvus de peau. Jim n’en croyait pas ses yeux. La moindre parcelle de peau avait été retirée et dans un rictus totalement incontrôlable et inconscient, celui-ci aperçu son propre reflet dans la vitre, ainsi que Steinbergh, juste derrière lui, une matraque à la main. « Chipper, arrête de.. »Totalement absorbé par la vision d’horreur, Jim n’avait pas entendu, ni même vu l’homme sortir par une autre porte, contourner la cabane de bois et le surprendre par derrière. Le coup fut sec et rapide. La fin était proche. * ** - Steinbergh ? La vision floue de Jim se rétablie au bout de plusieurs minutes avant de devenir totalement claire en même temps qu’une douleur profondément cinglante lui comprima le cerveau. Un crochet venait de traverser avec force son pied, arrachant os et ligament sur son passage. Dans un hurlement de peur et de douleur, un deuxième crochet vint rejoindre son frère sur l’autre pied. Le sang, coulant abondamment, tombait sur le sol dans un bruit des plus sinistres. Son sang était tellement rouge. Et éclatant. Tellement éclatant. Comme en salle d’opération. Jim avait tant de fois vu le sang coulé, de sa propre main que voir son propre sang, à son tour, se répandre, relevait plus de l’information scientifique que de la peur rationnelle. Déformation professionnelle. Et soudain. Soudain sa poitrine de souleva. Et une rire lui sortit des entrailles, sinistres, déformé et inhumain. Ce qu’il avait devant les yeux lui retournait l’estomac ainsi que le cerveau : c’était d’un absurde tellement flagrant que son cerveau, incapable de traiter l’information correctement, avait envoyé un influx nerveux au hasard : celui du rire. Jim éclata de rire, lui arrachant un peu plus la chair de ses pieds. Mais il ne pouvait s’en empêcher. Ce qu’il voyait dépassait toute mascarade. Steinbergh le contemplait de ses yeux ignobles, son horrible petit visage le toisant d’un regard haineux. Jim avait tout d’abord cru que l’homme était nu, avant de se rendre compte que celui-ci portait plutôt un costume. Un patchwork. Un patchwork de peau. A ne pas en douter, toutes les grandes couleurs de peaux étaient représentées. Chaque pièce de peau étaient reliées les unes aux autres par des fils de couleurs, donnant un aspect joyeux au costume pourtant profondément cynique. Tout était représenté, sans pudeur ni moral, du sexe masculin, semblant vide de tout contenu, aux cheveux, multiples et divers, donnant à l’homme un aspect des plus singulier et repoussant. - Tu aimes ? - Tu es totalement dingue Steinbergh ! - Oui, je le trouve bien aussi. J’en suis plutôt fier ! Des mois de travail, à perfectionner ma technique, à récolter des cadavres et à coudre mon costume. Mais je suis heureux. Tellement. - Tu es fou ! Relâche-moi ! - Oui, quand je le porte, à vrai dire…j’ai l’impression de changer de peau. C’est vivifiant. J’adore ça ! - A l’aide, aidez-moi ! Steinbergh tira de toute ses forces sur une chaine, faisant glisser une poulie qui par automatisme, souleva par les pieds Jim, fermement maintenu par des crochets. Hurlant à plein poumons, l’homme sentait le sang lui couler le long du visage alors même que Steinbergh approchait, son costume puant animant son corps d’une drôle de manière. Désopilant. C’était le terme. - Et maintenant docteur..que j’ai fini de vous regarder…à moi de vous nettoyer ! Dans un mouvement unique, plein de style, de vigueur et d’automatisme, l’homme trancha la gorge du supplicié, recueillant avec avidité le sang coulant dans l’ensemble de peau qui constituait les paumes de son costume. - Haaaa…changer de peau…que ça fait du bien ! Ici, c’est moi le médecin ! Et dans un rictus des plus dérangés, empreint de folie et de puissance, Steinbergh se remit à s’occuper de sa plus intéressante passion : découper la peau de cadavres. - Jim ! Je te garderai sur mon coeur. Promis ! Projet CPPMMCitation: Projet CPPMM (Changer de Peau Pour un Monde Meilleur)
Les cliquetis des claviers résonnaient dans la salle bondée, du 28ème étage de l’immense gratte-ciel de Neo-City. Un monde fou, mais cela se comprenait ; la tour comportait plus d’une dizaine de sociétés différentes, parfois même en concurrence, qui n’avaient droit qu’à un espace minime. Pourquoi rester ? La ville de Neo-City était tout simplement la ville la plus puissante, aussi bien économiquement, industriellement que démographiquement : on y trouvait tout, et tout le monde s’y trouvait.
C’est dans cette ambiance que travaillait, sur son magnifique écran ovale, le salarié Elwood Hayn. Un employé comme les autres, à vrai dire. Le bruit, vers quinze heures, s’intensifia, alors que la journée, fatigante et éprouvante, se poursuivait. Les salariés parlaient, échangeaient des idées, les patrons réprimandaient, réclamaient…
La journée, interminable, arriva à sa fin, le bruit s’apaisa, et le calme revint. Les employés sortirent par groupes, et alors que le soir tombait, on ne voyait plus qu’une dizaine de personnes encore présentes, dans l’étage numéro 28. Elwood Hayn en faisait partie. Il ne travaillait à son maximum que quand le calme revenait, et de ce fait, il faisait partie du petit groupe d’irréductibles qui restaient tard le soir, et qui, dans la nuit, fermaient les locaux.
Il termina les quelques dossiers urgents, et regarda l’heure. Vingt-et-une heure quinze. Il était temps de rentrer. Il se leva, salua les quelques collègues qui veillaient avec lui, puis prit l’ascenseur, nouvellement changé, qui le descendit au rez-de-chaussée quelques minutes plus tard.
Une brise glacée lui balaya le visage. Surpris, Elwood ouvrit de grands yeux. Il n’y avait pas de vent à Neo-City. Et encore moins du vent marin. Juste des milliers et des milliers de gaz, toxiques pour la plupart. Étrange. Mais Elwood balaya cette brise, après tout, ce n’était pas important.
Elwood était juste un modeste travailleur : il était né dans une famille plutôt moyenne et, s’il n’avait jamais souffert vraiment de la faim, il n’avait jamais reçu de gadgets, comme on pouvait en apercevoir chez les fils de bonne famille. Il n’avait jamais brillé en classe. Il se contentait très bien de son statut, en bonne norme. Sa famille n’avait jamais vraiment exploité les « soumis », et n’avait jamais été classée dans cette catégorie. Il trouvait cela normal, mais rien de plus. Et maintenant il était tout simplement employé dans une grande société parmi tant d’autres.
Elwood était juste un modeste travailleur. Mais pourtant, il était la cible du projet CPPMM, qui allait changer sa vie.
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Je suis là. Mais on ne me voit pas. Je n’ai pas d’odeur, je suis invisible, insondable. Personne ne me connaît, ici. Je suis moi.
Je suis moi. Surnommé Y. Le sauveur Y. Je n’ai pas de nom à proprement parler, car, un code de plus de 15 caractères n’est pas, à mon sens, un nom.
Je m’approche de ma cible. Je l’approche, lui enserre le bras violement, et d’un coup maîtrisé, lui appuie sur la nuque.
Elwood Hayn s’évanouit.
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Il ne reprend conscience qu’une dizaine de minutes plus tard. Autour de lui, le noir complet. Total. Évidemment, j’avais pris mes précautions. Un homme que je ne connais pas, dans Neo-City, est capable de faire beaucoup de choses assez…inédites. Aussi, le priver de lumière l’empêchera de trop remuer. Peu à peu, mon patient prend conscience de la piètre situation dans laquelle il est fourré.
Il se met à sangloter.
Soudain, il sent ma présence. Il y a comme un déclic. L’homme refoule ses larmes, et essaye de prendre en main le peu de courage qui reste en lui.
« Faites-moi sortir d’ici ! Faites-moi sortir ! »
Calmement, je me redresse. L’obscurité ne me gêne pas : mon corps est fait pour pouvoir se repérer rien qu’avec des ondes. Il perçoit mon mouvement, et instantanément se fige.
« Ne vous inquiétez pas. Je ne fais que vous proposer… Je ne vous ferai rien de mal… »
Pourquoi mentir ? Hé bien, je répondrai tout simplement que mon cerveau étant fabriqué par des humains, pour des humains le mensonge était indispensable… Et puis dire la vérité n’est pas toujours la bonne solution. Pas ce soir. Pas pour mon cobaye.
« Je souhaite juste connaître…votre vision des choses.
- Ma…vision des choses ? De quoi parlez-vous ? Et puis, merde, faites-moi sortir d’ici ! s’égosilla-t-il. »
Ses hurlements durèrent plusieurs minutes. Mais cela n’a pas d’importance, dans la cache où je me trouve, personne ne peut nous entendre, personne. Enfin ses cris cessent, il a la gorge tout enroué.
« Bien. Puis-je développer ? J’appartiens au projet Changer de Peau Pour un Monde Meilleur, ou encore, Adopter une Nouvelle Peau. Alors vous allez me dire qu’est-ce que ce joli programme ? Soit, je vous l’explique.
- Non, attendez, intervint Elwood, puisant dans ses dernières forces. Je ne veux pas en entendre un seul mot, de votre infamie.
- Vous allez m’écouter tout de même. »
Nouveau silence. Finalement résigné, Elwood qui s’était redressé, se tasse, mollement, dans un coin de la pièce.
« Bien. Merci. Il y a plusieurs années, les hommes, tous les hommes, étaient libres. Seulement, à présent, ce n’est plus le cas. Il y a les «soumis », et les « commandeurs ». Pourquoi ? Vous trouvez cela normal ? »
Elwood resta muet un moment. De toute évidence, la question n’était pas facile.
« C’est le destin, commença t’il. On naît ainsi…
- Sottises, le coupai-je. Les « soumis » sont des hommes comme vous, comme les « commandeurs ». Alors, voulez-vous participez au projet de CPPMM ? »
Nouveau silence.
« Je vous explique les faits. Nous allons avoir des espions dans chaque couche de la société, qui devront… propager la révolution.
- La révolution, répéta Elwood d’une voix pâteuse. Puis soudain, comme si l’idée remontait à son cerveau, il sursauta. Vous voulez une rébellion ?
- Oui, et j’espère que vous participerez, en temps que … jeune « soumis », connu pour son tempérament assez fougueux.
- Mais…vous êtes conscient que je pourrais aller le dire, quand vous allez me laisser partir ?
- Oui, mais vous ne le direz pas, n’est-ce pas ? Et puis, j’entends bien vous faire adhérer au projet. Alors ? Que voulez-vous, Elwood Hayn, prendre part au soulèvement du peuple ? »
Elwood baissa la tête. Son souffle devint ténu. Je sentais la tension présente sur son front, son cerveau tourbillonnant. Il cherchait une échappatoire. La décision lui demanda du temps. Je peux le comprendre, ce n’est pas si évident de s’engager, après tout…
« D’accord je tente le coup, affirma-t-il avec son air le plus résolu, bien que sa voix tremblait un peu. On commence quand ?
-Maintenant. »
Je lui appose froidement ma main sur son épaule, et lui imprime un spasme violent, avant même qu’il puisse comprendre ce qui lui arrive. Je sors une petite seringue de polymorphie.
« Vous n’auriez pas dû essayer de me doubler, monsieur Hayn. Comme on ne peut battre un ordinateur aux échecs, je me fais moi-même que très rarement bluffer. Vous pensiez sans doute que la suite des opérations se déroulerait ailleurs, et que vous auriez le temps de vous enfuir, de prévenir, n’est-ce pas… »
Sa peau se gondole.
« Intelligent stratagème venant de votre part, Monsieur Hayn. Mais, malheureusement il était prévu qu’on vous injecte le produit sur place…Enfin, je suis heureux que vous ayez accepté dans les « faits ». J’aurais dû, dans le cas contraire, vous l’injecter de force. Et cette méthode me semble… inhumaine n’est-ce pas ? »
Mon corps subit comme un frisson d’amusement, réaction de ma part à ma blague plutôt bien tentée. Je regarde ma liste.
« J’ai encore du travail, moi… Plus d’une dizaine de clients. Bon, allez, pour le projet CP. Au revoir Elwood Hayn. »
La peau de ce dernier se gondolait violemment et, alors qu’elle passait du blanc laiteux au beige cuivré, ses cheveux, comme des feuilles, tombaient.
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Je suis Elwood Hayn. J’étais Elwood Hayn. J’ai changé. Je ne suis plus cet homme. Je ne suis qu’un « soumis ».
Où sont passés ma belle veste pour les grandes occasions, mes cheveux noirs un peu dégarnis, ma moue atypique, et mes grand yeux ?
Remplacés par ces atours sales et rapiécés, des mèches blondes et frivoles, un sourire jusqu’aux oreilles et des yeux bleus en amande.
Je me tiens debout, je suis sorti de cette cave, où il faisait si sombre. Je suis maintenant un « soumis ». Mais je me tiens debout.
Et je me battrai pour retrouver ma liberté.
J’avais changé de peau. Qui suis-je ?Citation: Qui suis-je ?
Aujourd’hui je vais voir l’un de ces hommes habillés en blanc que je côtoie dans cet hôpital psychiatrique. Il n’est pas violent, c’est un bon point. Il me regarde l’air perplexe, je ne lui en veux pas.
« Comment allez-vous ? » me demande t-il.
Je souris. Ce n’est pas un garçon méchant.
« Bien. Et toi ? »
Il ne répond plus. Je me demande à quoi il pense. Après tout, c’est mon rôle de m’inquiéter pour lui.
« Qui êtes-vous ? » me questionna-t-il finalement. « Votre médecin. » répondis-je.
Qui suis-je ? On me pose souvent cette question. Mais elle n’a pas de réponse précise dans ma tête. Je suis quelqu’un de bon et de juste. Bien sûr je me doute que je n’ai qu’une place minime dans cette société, que personne ne fait attention à moi, je ne suis qu’un homme comme les autres après tout.
Je n’ai pas une vie réellement passionnante. Mon enfance reste cependant floue et insaisissable... Des brides de souvenirs me reviennent parfois en mémoire puis disparaissent soudainement, sans laisser de traces… Une imposante bâtisse fait de pierres grises abimées par le temps, recouverte de lierres cachant jalousement l’un des murs ébréché du bâtiment. Je crois que c’est la description de la demeure de mes parents. Parfois, quand je ferme les yeux je peux entendre la rire cristallin de deux enfants. Cela m’apaise profondément, faisant partir mes migraines. Mais cette sérénité ne dure qu’un temps.
La nuit je fais toujours le même rêve. Je revois cette maison en pierre et le crépitement des flammes. Des flammes tellement belles... Leurs courbes rougeoyantes m’attirent. Puis ma tête se tourne vers un homme, les traits tirés par le désespoir et la peur. Je ne me souci pas de lui. Regardant mes mains, je remarque la petite boite d’allumettes que je tien. Je reste de longues minutes comme ça. Les cris d’une femme me tirent de ma torpeur. Je me réveille à ce moment la. Je n’ai jamais parlé de ce rêve étrange.
Maintenant, les infirmiers m’appellent. Ils murmurent entre eux. Je peux lire sur leurs lèvres « Ce patient se prend encore pour un médecin ? ».
« Monsieur, vos médicaments sont prêt, veuillez-me suivre. » M’interpella l’un d’eux.
Je n’ai pas envi de les suivre. J’ai caché dans mes affaires le couteau de la cantine. RetraiteCitation: Retraite C'était avec son fidèle sac a dos en cuir et sa charrette tirée par le vieux Réginald que la petite fermière aux cheveux noirs coupés a la garçonne s'en revenait du marché. Elle avait empoché quelques pièces d'or et revendu tous ses biens a la fin de la journée, et c'est dans le ciel de nuit pale bordé de rouge qu'elle faisait le chemin inverse dans les bois, passant l'énorme crâne de dragon qui ornait les portes de la ville. Sa tête dodelinant en somnolant sur le chemin. Jusqu'au dernier moment son mari avait voulu la retenir a la ferme mais elle avait été catégorique : Elle avait besoin d'air. Ca faisait bien des mois qu'elle était cloîtrée, et ses voisins n'avaient aucune conversation...Son bâton de berger sur les genoux, son vieux cheval de trait a la robe couleur sable connaissait le chemin par cœur. Elle se surprit a retrouver ses mains sur son ventre. C'était devenu une habitude depuis qu'elle était enceinte. Elle avait toujours eu une taille de guêpe et ce gros ventre s'invitait comme un intrus et ruinait sa silhouette. Elle espérait que ça ne lui resterais pas trop sur les hanches après que le petit soit né. -Eh toi ! Se tirant de sa léthargie, elle cligna des yeux, s'apercevant que Reginald s'était arrêté. Devant elle cinq hommes, portant de grands vêtements de cuir, leur visages cachés derrière des bandanas. -La bourse ou la vie ?! Elle les regarda d'un air incrédule, l'un d'entre eux la pointait avec une arbalète tandis que les autres faisaient mine de se faire plus imposant qu'ils ne l'étaient, celui qui venait de lui parler était un blondinet boutonneux qui pointait une épée bâtarde dans sa direction. -T'es bouchée ou quoi ?! M'oblige pas a... "Ca va, j'ai entendu." Fit la jeune femme d'un ton agacé avant de dévisager leur chef avec mépris. "Vos parents savent que vous êtes là ?" -De quoi ?! J'te préviens salope si tu...Fit le leader avant de se faire couper la parole a nouveau "Et c'est avec cette bouche que tu embrasse ta mère ?" Elle lança un regard périphérique aux jeunes gens. "Franchement vous devriez avoir honte ! " Elle vit les brigands hésiter, d'habitude les gens qu'ils rançonnaient ne parlaient pas de leur parents. L'un d'entre eux sembla même regarder ses pieds d'un air gêné. Le leader leva son épée au niveau de la gorge de la femme -Epargne nous tes conneries et donne nous ton pognon ! Il poussa un cri de surprise quand la femme empoigna la lame de l'épée a pleine main. -Je...Je vais te trancher les doigts ! "Mon cul oui !" Répondit la femme avec un rictus. "Tu trancherais même pas du saucisson avec une épée aussi peu aiguisée! Tu n'a jamais coupé dans de l'homme. Je le vois dans tes yeux " Tirant sur la lame et la poussant, elle déséquilibra le gamin qui tituba de quelques pas. Elle lança un regard plein de colère aux pillards hésitants, ne pensant pas que cette proie facile allait se changer en si formidable adversaire. "Alors qu'est ce que vous attendez ?! Je suis une femme enceinte !Vous êtes cinq nom d'un chien !" Les brigands se ruèrent sur elle avec leur gourdin. Sans se lever de la charrette, Elle fit tournoyer son bâton au dessus de sa tête et tandis que les truands regardaient le bâton, elle tira un grand coup sur les rennes. Réginald rua et en dégomma un. Elle abattit alors son bâton comme une masse sur le crâne du second truand qui se roula sur le sol en jurant, le troisième se vit gratifié d'un coup de crosse en pleine mâchoire tandis que dans son élan il tombait en avant et s'écrasait sur le bord du chariot. L'homme a l'arbalète se décida enfin a presser la détente...Mais rien ne se passa il regarda l'arme d'un air perplexe. Le chef bondit sur ses pieds et voulut saisir la femme par le bras, un couteau a la main, mais se vit désarmé par un coup dans le poignet avant de recevoir un autre coup en plein estomac qui le plia en deux et le força a rendre son déjeuner. La fermière soupira et retroussa ses manches révélant deux paires de bras fin, mais musclés et observa les terribles rançonneurs gisant autour de la carriole. "Allez, que je ne vous recroise plus. Yah !" Alors qu'elle passait devant l'homme a l'arbalète qui regardait son arme sans trop comprendre et elle lui lança avec mépris. "Y'a encore la sécurité." -Ah ! "Abruti." Et sur ce elle repris sa route en soupirant. Quand ils s'étaient installés le voisinage était plutôt calme...Un bon endroit pour élever un enfant...Enfant qui était en train a présent de la torturer...Elle passa une main sur son ventre et se renfrogna. Elle n'avait pas eu l'impression de faire tant d'efforts pourtant...Elle détestait cette sensation de faiblesse... -Shhhh...Shhh...On est bientôt arrivé. Aaaaah ! Le leader et l'arbalétrier décidèrent d'aller voir ce qui clochait -Euh, ça va aller? La femme agrippa le manteau du jeune homme et le tira a elle il se protégea le visage instinctivement. "Prend les rennes!" Fit elle son front dégoulinant de sueur -Quoi ? "PREND CES PUTAINS DE RENNES !" Il obeit sans se faire prier tandis qu'elle poussait un autre cri de douleur et se cramponnait au chariot. " Met les bouchées doubles ! Le bébé..." -Quoi le bébé ? "Le bébé arrive !" Les brigands se lancèrent un regard circonspect. ***** Les adolescent avaient enlevés leur bandanas et dégustaient tous un bon chocolat chaud assis dans le grand salon de la ferme sur un canapé confortable, leur visages hésitants a la lueur du feu tandis qu'ils se regardaient en chien de Faïence. Le salon avait quelque chose de terrifiant. Des trophée de chasses constellaient les murs de la ferme, des sangliers, des ours, des lions en passant par des rhinocéros, mais aussi quelques créatures fantastiques, telles que des vouivres ou des hydres. Sur le mur opposé se trouvait également une collection impressionnante d'armes, au milieu de laquelle trônait une énorme hache a deux mains qui devait bien peser dix kilos. Les ados tremblaient. Chacun de leur gestes était parfaitement contrôlé parce que devant eux, tenant un mug rempli de grog, se trouvait l'homme le plus massif qu'ils aient jamais vu. La graisse sur son ventre avait du mal a cacher les pectoraux d'une jeunesse passée et malgré son visage bardé d'une cicatrice, l'homme arborait un sourire niais derrière une grosse moustache de gaulois blonde. Il parlait avec un fort accent du nord et arborait le sourire plein de fierté de celui qui allait bientôt être papa. -L'Docteur a dit qu'on était arrivé juste a temps. Un peu plus et ça aurait été compliqué. "Ha ha. C'est bien alors." Lança le petit blondinet nerveusement en frissonnant, aucun des truands n'osaient boire a leur tasse. -Où vous l'avez rencontrée? Au marché? "Euh on peut dire ça comme ça oui." -Vous êtes tous parrains maintenant, 'videment. Fit il, son visage barré d'un sourire jovial. Les adolescents se lancèrent des regards désespérés, caressant le doux espoir que l'un d'entre eux allait protester, mais ils hochèrent tous la tête devant l'homme dont les biceps faisaient la taille de leur tête. "Lâches" pensèrent t'ils tous a l'unisson. Le grand blond pouvait sentir que l'atmosphère était tendue alors il décida de faire un brin de causette. -Vous aimez mes trophées ? Tué chacun d'entre eux. Avec mes mains. Ce qui n'eut pas vraiment l'effet recherché. Heureusement le docteur ouvrit la porte de la chambre et lança. -J'aurais besoin d'eau chaude s'il vous plait ! Fit il alors que la fermière hurlait a la mort dans la pièce d'a coté. Son mari se dirigea vers la bassine d'eau chaude qu'il avait préparé et la pris sans mal sur son épaule. -BJÖRN ! Hurla t'on dans la chambre. "J'ARRIVE !" Répondit il d'une voix rauque. Mais c'était trop tard. Un des gamins bouche bée lança. -Vou...Vous êtes Björn ?LE Björn?! L'Ours bleu ? Vainqueur de la Grande Faille ?Le Berserker devant lesquels les dieux ploient ? Le héros des nains ?! " "Ah " Fit Björn alors qu'il atteignait la porte de la chambre, se grattant un peu la tête comme si ces titres avaient l'air de lui passer au dessus. "Oui c'est moi.". Il fut a nouveau interrompu par un autre cri des plus courroucés. "On en parlera plus tard.". Fit l'homme de sa voix posé, reprenant son chemin vers la chambre... ************ -J'arrive pas a croire que je bois du chocolat chaud avec Björn le barbare ! Fit l'un des truands tandis qu'ils étaient sur le patio sous le ciel étoilé. "C'était y'a longtemps." Répondit Björn avec modestie. -Mon père me racontait souvent vos aventures, et comment vous avez aidé Julia fléau des Dragons a tuer Magda, le Dragon Rouge, dont le crâne orne les portes de la ville maintenant. Vous savez ce qu'elle est devenue ? "Oui, elle donne naissance dans la chambre." Les brigands se regardèrent en clignant des yeux. -Merde ! "Hmm hmm." -Mais pourtant dans les histoires on dit qu'elle porte une armure en écaille de dragon d'or et qu'elle se battait avec une épée magique dans chaque main sur le dos d'un griffon noir ! Ça s'est jamais passé ?! "Oh si." -Ben où ils sont passé ?! "Quelque part." Les gamins le regardèrent, stupéfait, Bjorn semblant parfaitement sérieux, ils s'impatientèrent. -Mais pourquoi ? Vous étiez des héros ! Vous mangiez a la table des rois ! Vous aviez un bateau voguant sur les airs ! Vous combattiez des mages ! Des seigneurs du mal ! Des Dragons ! Pourquoi vous avez décidé de tout plaquer du jour au lendemain !?" Björn sourit aux adolescents et se leva en prenant les tasses. "On élève mal des enfant en combattant des Dragons." Et sur cette parole de sagesse, Il débarrassa leur tasses et se rendit dans la chambre où il s'assit sur le lit, regardant sa femme épuisée dormir du sommeil du juste. Les bras enroulés autour de son bébé. Et Björn sourit. Pour une fois ces bras n'étreignaient pas la mort. RyükyüCitation: Ryükyü C'est dans le village d'Aztlan que Uitziloptli vit avec sa mère Xochipilli et sa grand-mère Mixcoatl. Le village est l'un des plus grands de la région et compte plus de cent huttes. La famille de Ui vit vers le cœur du village et la joie de vivre remplit toute la petite cabane composée d'une pièce unique qui sert aussi bien pour les repas que pour toutes les autres activités qui ont lieu dans la demeure. Ui est un grand amateur de jeu et de sport, il prend beaucoup de plaisir à regarder les adultes jouer au jeu de balle. Cependant, il n'a pas le droit d'y jouer lui même. C'est un sport trop dangereux pour un jeune homme de quatre ans, surtout que c'est un jeu ou il n'est pas rare qu'il y ait des morts. Ce jour était comme les autres, Ui et sa mère étaient aller voir ensemble le match de jeu de balle qui opposait leur village à un village voisin. En plein milieux du match, un chasseur débarqua pour prévenir tous les habitants d'une nouvelles importante, des chasseurs d'esclaves avaient été repérés près de la côte. Le chef du village Aztlan réuni ses conseillers en urgence. La grand-mère d'Ui fait parti de ces conseillers. La partie de jeu de balle fût suspendue et les habitants du village voisin retournèrent chez eux afin que leurs conseillers se réunissent aussi pour prendre une décision sur ce qu'il leur fallait faire. Tous les habitant du village de Aztlan furent invités à se réunir sur la grande place du village. Après un long moment de délibération, un garde sorti de la hutte du chef, vite suivi par le propriétaire de la maisonnette. Le garde était équipé d'une simple armure ventrale en cuir et d'un pantalon de toile. Il portait une lance dans sa main droite et un bouclier richement décoré par des motifs locaux dans la main gauche. Le chef, un homme d'âge mûr, était richement habillé par un manteau de soi rouge et portait un casque d'or. "Mesdames et messieurs." Annonça le guerrier. "Le chef Itzcoatl va parler." Le silence se fit entendre sur la place. "Villageoises, villageois, guerriers et esclaves, c'est à vous tous que je m'adresse." Commença le chef. "Après une discussion avec mes conseillers, nous en sommes venu à une conclusion évidente, un faut sacrifier un jeune garçon né de bonne famille afin que les chasseurs d'esclaves s'en aillent." Les sacrifices humains sont monnaie courante dans la région, cependant, en général, les sacrifiés sont des esclaves ou des prisonniers de guerre. "Le conseil a déjà choisi celui qui sera honoré de donner son sang pour cette cause." Continua Itzcoatl, le chef du village. "Uitzilopotli Tezcatlipoca, si tu veux bien m'accompagner jusqu'à l'autel sacrificiel." Ui n'avait pas peur. Au contraire. Être sacrifié pour une tache aussi noble que la protection du village était un acte honorable. Son père l'avait fait avant lui, et maintenant il est considéré comme un héro. Ui s'approcha donc du chef, un grand sourire plein de fierté sur les lèvres. Le chef s'apprêta à féliciter le courage du jeune garçon lorsqu'un chasseur débarqua en toute hâte: "Chef, villageois, tout le monde." Cria-t-il, précipitamment. "C'est horrible, les esclaves de marchands, ils sont à nos portes, ils vont violer le village, tuer les femmes et piller les hommes !" Tous commençaient à s'affoler, surtout que derrière le chasseur apparurent des dizaines de personnes, vêtus d'armures intégrales de bronze et armés d'épées. Ui se dressa contre eux, fièrement armé d'un caillou qu'il venait de ramasser, il le lança sur un des marchants d'esclaves, celui qui était au milieu, sans doute le chef. Le jeune garçon cria à pleins poumons son mépris pour les hommes comme eux. Très vite plusieurs soldats s'approchèrent et commencèrent à se disperser dans le village. Soudain, le petit garçon sentit une douleur au niveau de la tête, un des marchands venait de le frapper pour l'assômer. Lorsqu'il se réveilla, Ui était dans un endroit sombre, avec beaucoup de personnes de son village et d'autres qu'il ne connaissait pas. L'endroit ou il se trouvait tanguait et des hommes parlaient et marchaient au dessus. Ui compris qu'il était dans un navire d'esclaves, enfermé avec son peuple dans la cale du bateau. Le jeune courageux commençait à s'inquiéter et chercha sa famille, pour se rassurer. Alors qu'il cherchait, un homme de corpulance imposante l'aborda: "Ui, tu cherches qui?" Ui reconnu cette voix, il n'avait pas reconnu son propriétaire à cause de l'obscurité mais maintenant il en était sur, cette personne qui venait de lui adresser la parole était son voisin, un des plus grands guerriers du village et aussi un bon joueur de balle. Ui rêvait d'être aussi doué que lui plus tard. "Quetzalcoatl ! Qu'est ce que tu fais la?" Demanda le garçonnet. "Un homme aussi fort que toi aurait dut réussir à repousser tous les marchands." "Ce n'est pas aussi simple." Répondit le guerrier. "Nous avions commencer à nous battre lorsque les marchands ont assassinés le chef ainsi que tous les conseillers." "Grand-mère..." Pleura Ui "Elle a été courageuse, ne t'en fait pas." Continua calmement Quetzalcoatl. "Ui, ces hommes ne sont pas des marchands d'esclaves. Ils sont des chasseurs de têtes, des traqueurs. Ils recherchent la descendance du grand combattant Ometeotl Tezcatlipoca, ton grand-père." Ui ne connaissait pas son grand-père et c'est avec surprise qu'il appris que le légendaire jaguar est son ancêtre. Mais Quetzalcoatl ne lui laissa pas le temps de réagir: "Ui, tu dois changer de nom, laisse tomber ton ancienne vie, change de peau. Ta grand-mère voulait que tu prennes le nom de Ryükyü, ce qui signifie apatride en ancien langage. Cependant, si tu es le seul à changer de nom, les traqueurs suspecterons quelque chose. Pendant ton sommeil, nous avons parler, avec les autres esclaves." Quetzalcoatl éleva la voix "Esclaves, comment vous appelez-vous?" "Ryükyü" Répondirent en cœur l'ensemble des personnes présentes dans la cale du bateau. Révolution rue 909Citation: Révolution rue 909 Le début d'un récit est quelque chose d'assez dur à situer. Ainsi certains prendront en compte le premier mot de la première phrase pour considérer le récit comme débuté. D'autre, attendront les premiers éléments de l'intrigue quand une simple première de couverture pourra aussi être considéré comme un commencement. La question que nous nous posons est pourquoi ? Pourquoi tant de difficulté à définir un début ? Est ce vraiment le début du récit que nous cherchons, ou le début d'autre chose ?Je possède une infinité de visage, une quantité gigantesque de noms, tout un éventail de pseudos et un puits sans fond remplis de surnoms et autres appellations. J'ai été, je suis et je serai tout ce qui fût, est et sera. Cependant, pour vous, je vais revêtir le nom de Christo. Je suis flic dans une banlieue de Chicago, vous voyez le genre, mal famé remplis de punks timbrés. Je pourrai vous dire comment je suis physiquement, la vie que j'ai mené, si je suis marié ou non et à quel âge j'ai mangé ma première mandarine mais je me contenterai simplement de vous dire que je suis dans ma voiture. De flic bien sur. Elle est assez vieille il faut le dire, elle arbore les couleurs standards d'une caisse de flic, principalement du blanc. L’intérieur est classique, sièges réglables, auto radio et même un petit sapin qui pendouille sous le rétro viseur. Garé comme d'habitude sur un petit terre plein, je suis près à bondir, car oui je suis de service ce soir. Et j'attend. Nous sommes un Samedi soir, il fait nuit, tout est sombre autour de moi, si ce n'est les phares des autres voitures qui m'éblouissent le temps d'un instant, avant de disparaître dans le néant. Je n'aime pas trop ces soirs là, à croire que la vue d'une mâtiné à pieuter rend les jeunes cons plus fous qu'ils ne le sont déjà. Il est 21h, j'ai faim ... putin que la bagnole est mal foutu pour bouffer. Et le comble de la soirée de merde est bien sur ce foutu pot de spaghettis sauce tomate qui me file entre les doigts, ho rien de grave je vous rassure. Hé merde quoi encore ? “ Rassemblement de jeunes rue 909, c'est dans votre secteur agent Christo, enfin vous connaissez la comptine je suppose, comme les marionnettes vous faîtes trois petits tours et vous vous en allez, mais, si il reste des petits cons qui foutent la merde vous sortez le gros calibre … et gardez votre pantalon !!! Évitons les malentendus ...” ... Peut on parler de début ? Certes le récit à commencer mais au vu des choses il me semble difficile d'affirmer qu'il vous semble facile d'affirmer que vous comprenez quelque chose à ce que je vous raconte. Ainsi nous pouvons nous dire que l'important n'est pas le récit en soi mais l’intérêt qu'on lui porte.
Mais laissons moi dans ma voiture, allons me voir ailleurs, dans un autre endroit, je pourrai vous amener à l'autre bout du monde, je pourrai vous faire voir des choses magnifiques et autres conneries du genre mais évitons ce genre de banalités voulez vous. Restons à Chicago.Je suis Elodie Bangal mais surtout une petite conne. Du moins c'est ce que disent les gens. Ho je suppose que vous voyez le genre, pleins de couleurs dans les cheveu x, des vêtements aussi dégueulasse que votre façon de juger, physiquement je suis assez petite, maquillé de manière à me donner un teint pâle et un peu pute. Mon âge est le même que le vôtre mais surtout je ne fais rien. Que ça soit là maintenant de suite ou dans un futur lointain je ne fais rien. Et je vous précise même que je m'apprête à absolument rien faire de ma vie. Et bien entendu, comme je ne veux pas gâcher le tableau, je prévois pour ma soirée une séance de rien faisage. Sachez malgré tout que je vous emmerde !! J'ai toujours tenu à éviter tout amalgame avec les gens, je me branle de vos leçons de morale et de vos bons conseils. Heureusement que le fait de n'être que des lettres sur un support empêche toute interaction entre vous et moi. Puis Pedro m'appelle, comme vous vous en doutez les chiennes ne font pas des chattes, Pedro c'est comme moi mais avec une bite. Il est aussi nuisible à la société que moi pour faire simple. Hey commence t'il, puis il blablate sur le fait que DJ Homen mix se soir, qu'il y aura de la beuh et pleins d'autres excuses pour me sauter. Encore une fois je vous passe les détails rien de bien original comme approche. Bha j'accepte, entre me faire chier et me faire Pedro j'ai vite choisis et puis ça changera un peu du quotidien. Rue 909 me dit il, ce soir 21h30. C'est à ce moment la que nous pouvons affirmer que le récit commence vraiment, l'élément clef, soit “Rue 909”, nous permet d'établir suffisamment de lien entre moi et moi même pour enfin pouvoir dégager une suite un peu plus claire concernant le futur du récit. On peut donc supposer qu'il commence véritablement maintenant. Mais c'est à ce moment là que je vous fait remarquer que “Rue 909” est déjà apparu, bien avant même que je ne prononce un mot, oui le titre. Si nous nous accordions sur le fait que “Rue 909” est le point de départ du récit, le fameux début, il est donc logique de se dire que le récit à donc commencer avant même l’apparition de moi et moi même. Le début est donc apparu avec le titre même de ce texte. Que cela signifie donc ? Que le début d'un récit a lieu avec les premières phrases du texte mais que notre intérêt pour celui arrive plus tardivement. Ainsi, ne sommes nous pas en mesure de louper certaines informations propres à l'intrigue ? Uniquement parce que nous ne ressentons pas encore de l’intérêt propre pour le récit ?Miiiiince pas eu le temps de bouffer, en plus j'aime pas la rue 909, sac à merde 909 plutôt, il y a que des rats et des punks las bas, c'est petit, sombre et glauque. Mais j'y vais, après tout je suis sous payé pour ça. La ville est en extase, alliant le noir profond de la nuit aux éblouissantes lumières artificielles, l'endroit bouillonne de vie, ça parle, ça bourdonne, parfois ça chante même, tout est en constant mouvement. Je passe la rue Renoma, la rue Stre, la rue Gbymen, je passe le boulevard Carrefour. Je roule. J'ai la fenêtre ouverte car j'ai chaud, l'air glisse sur mon visage puis se faufile sous mes vêtements, la circulation est bonne je dois l'avouer, après tout, cette soirée ne s'annonce pas si chiante que ça. Mais ça me fait chier de pas avoir pu manger, aller enquiller des futurs délinquants le ventre vide c'est pas top, et aux vues des odeurs il faut avoir l'estomac bien costaud pour se rendre à la rue 909, sous peine de vomir le repas que vous n'avez pas pris. J'arrive sur place, les festivités venaient de commencer, ça pue comme prévu, il est 22h, la rue est bondé, à ma vue les plus alertes (ou les moins défoncés je sais pas) commences à partir en courant. Je les vois, gigoter dans leurs tenues ridicules, essayant de me contourner, escaladant les poubelles et autres grillages, rien ne les arrêtes, ni la boue, ni les flaques, ni les corps allongés de leurs camarades. J'entend de la musique à fond, enfin musique, comprenez que ce terme standard a été utilisé pour éviter de donner trop d'importance à une chose qui n'en mérite pas. Bon je vais faire ce que j'aime le plus, ruiner leur soirée. J'allume les gyrophares et crie dans mon mégaphone “ARRÊTEZ LA MUSIQUE ET RENTREZ CHEZ VOUS, JE RÉPÈTE, ARRÊTEZ LA MUSIQUE ET RENTREZ CHEZ VOUS” et je sors de la voiture matraque à la main. Ça va chier, faire 3 tours disait l'autre, la blague, s'en allez qu'elle pensait, la grosse blague. Bordel, voila les enculés de flic, à peine le temps de s'injecter quelques substances et de sucer Pedro que y'en à un qui se met à foutre la merde, un connard qui se pense plus haut que les autres parce qu'il à un badge sur le torse. Ho je pourrai vous décrire ce qu'il dit mais ça serait donner trop d'importance à une chose qui n'en mérite pas. Je cours, bien sur, je suis un flic assez féroce, je me fais bousculer lesespacessontconfinés tout le monde sebouscule serentre dedans ou même s'écarte
violemment on ne regarde plus, on court, on ne réfléchis plus, on court, on ne pense plus on court. Si on se fait chopper c'est la merde, presque au sens littéral, les flics n'aiment pas les gens comme nous, comme tout le monde d'ailleurs. Comme prévu les rats s'affolent, il se débattent, me fuient et me craignent, ho que oui ils pourraient me faire la peau, mais à quoi bon changer les bonnes vieilles habitudes ? Fuir, craindre et se cacher, une des rares choses qu'ils savent bien faire. Je rentre dans le tas petit à petit, donnant un coup par ici et un coup par là, je me fraie un chemin et puis je me vois. J'étais là, terrorisé face à moi même, matraque à la main, me toisant, puis je la vois, cette chose sous mon col, elle est là, la petite tâche rouge, dieu qu'elle m'intrigue, cette petite chose, du sang ? Bien sur que non, du moins j'en sais rien mais je pense pas, je la fixe intensément, je ne te comprends pas, mais qui es tu tâche rouge ? Mais pourquoi me fixe je de cette manière là ? Qu'ais je donc à me contempler avec cet air ahuris alors que la norme voudrait que je parte en courant et en criant, donnant alors à mes réflexes et pulsions une occasion de mettre un coup de matraque. Puis je la vois, ce qui m'intrigue, ce qui m’hypnotise, ce qui me perturbe. Mais qui es tu tâche rouge ? Alors la je pense que nous pouvons dire que le récit à débuté, les éléments de l'intrigue sont liés, les causes ont engendrés les conséquences que nous attendions, je me suis rencontré, le moment fatidique est arrivé, le climax de l'histoire !!! Vous la sentez cette pression autour de vous ? Mais qui es tu tâche rouge ?Ce que je suis ? C'est quelque chose de fort simple voyons. J'ai passé une grande partie de ma vie à me développer, d'abords embryon j'ai ensuite pris plusieurs formes, d'abords semblable à un haricot je suis vite devenus rond, et rouge par la même occasion, toujours au sol je contemplais le ciel. Puis il arriva, le monstre. Celui qui nous arrache à notre mère, à notre sol, et me voila arriver dans le processus de dévitalisation, me voila mis sur un sol plus dur, moins ferme et moins chaud, je ne vois plus le ciel, du moins pas le bleu que j'ai connu, il est gris et défile à toute allure, on m'amasse, on me compact, on me colle à mes semblables puis on me stock, dans le gros sceau de métal puis on m'injecte des produits qui pénètrent ma peau puis je suis à nouveau sur un sol infernal j'ai oublie le ciel, pire encore, j'ai oublié l'essence même de l'idée que pouvait être le ciel. Puis viens le grand moment, celui où les survivants passent et où les autres succombent, à mon plus grand malheur je passe, on me touche, c'est différent, ce n'est plus le froid métallique du sol incommode dont je fus malheureusement habitué c'est quelque chose qui se promène sur moi, on me tâte et touche, on me place, je sais que j'ai oublie quelque chose mais je ne saurai dire quoi, mes souvenirs sont floues, je me souviens de mouvements, d'air et surtout ce sentiment, celui d'avoir été arraché, retiré de là d'où je viens sans savoir où je vais, tout bouge tout va vite tout se succèdent et rien se maintiens, je tombe, je glisse, puis je ne bouge plus et enfin ... je suis choisi.
On m'ébouillante, ma peau se flétris, on me scalp après m'avoir ouvert au couteau, puis on coupe en morceaux ma tendre peau, désormais à vif. Je ne suis pas le seul à subir cette torture, et pendant que je suis la, je les vois, vivre ce que j'ai vécu, on mélange nos cadavres pour nous ébouillanter à nouveau. Finalement je me retrouve suspendus dans le vide, retenu par quelque chose que je ne vois pas mais qui est dur et froid, tout comme je suis mou et chaud. Voila qui je suis, une tomate, sous forme de sauce mélanger à des spaghettis dans un pot en verre.Tout fut soudainement rapide, pendant que, aidé de Pedro, je m'enfuis en courant, je ne peux m'empêcher de rester bouche bée devant cette tâche de tomate, ainsi donc je m'étais taché à cause de ce foutu pot glissant. J'aurai du changer de pot. La conclusion de ce texte est simple, si le début d'un récit est dur à situer, la fin, elle, ne l'est pas.
Dernière édition par Enitu le Sam 6 Juil 2013 01:47, édité 1 fois.
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