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EnOd Présente
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「Chapter Ten : Stolen
Sun」
Eoden passa sa main droite avec négligence sur la
mèche qui lui retombait sur le front. Il était assis sur une
chaise faite de bois et regardait avec gravité la personne qui
se présentait devant lui. L’ambiance était plutôt bizarre au
sein de la petite maison, lieu qui semblait être pour l’heure
la base des pirates du Nouveau Monde. Le capitaine jeta un
bref regard par delà la fenêtre qui se trouvait à sa droite
avant de prendre le petit verre rempli d’un liquide rouge, qui
était posé sur un coin de la table qui lui faisait front. Il
porta alors le récipient transparent à ses lèvres et en but
une gorgée.
« Bien… Ainsi, Luffy au chapeau de paille
est en ville ? », dit-il enfin.
« Exact, capitaine.
Mais je lui ai bien transmis ton message : s’ils ne veulent
pas avoir de problèmes, il ne vaut mieux pas qu’ils
s’aventurent dans les montagnes de cendre… », répondit
promptement Aitken.
Tout en parlant, Aitken avait
sorti une chaine ainsi qu’une bague de sa poche et en
combinant les deux, il en avait fait un magnifique collier
qu’il attacha avec délicatesse à son cou. Il déboutonna
ensuite légèrement sa chemise hawaïenne pour faire apparaitre…
une horrible cicatrice en forme de croissant de lune !! Le
pirate attendait une nouvelle prise de parole de son chef et
nonchalamment, il avait mis les mains dans ses poches et
scrutait avec morosité les environs de la pièce.
«
Cette cicatrice… C’est elle, notre lien ! Nous avons le même «
but »… », reprit Eoden, tout en posant son verre sur la table.
« Je n’ai pas oublié, capitaine… Mais au fil du temps,
on a appris à se connaitre et finalement, notre équipage a vu
le jour… Le One Piece a alors pris le pas sur notre « but »,
n’est-ce-pas ? », demanda Aitken, en s’adossant à un mur de la
maison.
Le capitaine ne répondit pas tout de suite. Il
se leva à son tour et fit quelques pas dans la salle dans
laquelle ils se trouvaient avant de s’arrêter devant une
espèce d’armoire sur laquelle était posé un petit vase
contenant des roses blanches. Il se saisit d’une de ces fleurs
et la contempla avec componction, puis, il l’écrasa avec
mépris et la laissa tomber au sol.
« Depuis ce jour…
nulle entité sur terre, expliqua Eoden, aussi belle soit-elle,
ne me fait plus d’effet. –Il marqua un temps avant de
poursuivre : Tu te trompes, Aitken. Le One Piece est
effectivement devenu notre rêve commun mais notre « but » est
toujours d’actualité. En accomplissant notre destiné, nous
aurons au contraire écarté bon nombre d’obstacles sur la route
qui mène au plus grand trésor de Gold Roger… »
« Cette
chaine et cette bague… », commença Aitken avant de se
rétracter et de s’interrompre.
« Sont les seuls
souvenirs qu’il te reste de celle qui t’a fait prendre
conscience que tu étais complètement perdu… », compléta le
capitaine avec regrets.
L’interlocuteur d’Eoden baissa
mélancoliquement la tête et soupira profondément. L’atmosphère
était réellement sombre… Mais ce fut à ce moment-là qu’une
nouvelle personne entra dans la demeure avec fracas !!
« HEY !! AITKEN, TU VAS ENCORE CHIALER OU QUOI ??! »,
hurla Soma, en pénétrant dans la salle après avoir
complètement détruit les murs de la maison !
« Soma…
Toujours à faire le zouave hein ?! », remarqua Aitken, après
un léger silence de surprise.
« MWAHAHAH !! C’était
trop marrant, répliqua le nouvel arrivant, je te regardais
avoir cette conversation avec le capitaine et… je crois que si
j’étais pas intervenu là tout de suite, comme je l’ai fait, tu
te serais mis à chialer comme une merde ! »
« DE QUOI
?? REPETE VOIR SI T’ES UN HOMME ? », le provoqua Aitken, dont
l’énervement était palpable.
« Pas besoin, t’as
raison, je suis pas un homme… JE SUIS UN SURHOMME !! »,
riposta immédiatement Soma.
« Ahlala… Une si belle
maison gâchée par ce crétin et stupide Kaitos… », se désola
avec amertume Leon, qui, lui aussi, venait de faire son
apparition.
Leon Sierte fit alors tourner sur ses
doigts ses deux revolvers mais l’un des deux lui échappa
malencontreusement des mains et il essaya dès lors de le
rattraper avant qu’il ne touchât le sol. Cependant, maladroit
comme il l’était, il ne réussit pas à se saisir fermement de
l’arme, laquelle termina sa course par terre et ce fut alors…
qu’un coup de feu se déclencha. Et la balle fusa en direction
d’Aitken qui l’esquiva en se dématérialisant une fois encore.
« LEON, CA COMMENCE A BIEN FAIRE : TOUS LES JOURS, TU
ESSAYES DE ME TUER UNE BONNE TRENTAINE DE FOIS !!! T’EN AS PAS
MARRE !???! », rugit Aitken avec férocité.
« Soma…
J’espère que tu vas t’atteler à réparer cette petite merveille
de technologie… », intervint un dernier protagoniste en la
personne de Niki, coupant au passage Leon qui s’apprêtait à
donner la réplique à son compagnon.
« Merveille de
technologie ??… Quelle merveille ? », s’enquit avec étonnement
Soma, qui ne comprenait visiblement pas ce que voulait dire la
jeune femme.
« Eh bien… Cette maison ! Il faudra que
tu la répares, elle était vraiment en avance sur son temps… »,
développa Niki avec compréhension.
« Tsss… Elle délire
complet cette fille… Encore… », déclara Soma avec amusement.
A ces mots, Leon fonça sur son ami et décocha un
puissant coup de poing en direction de son visage mais celui
qui était visé parvint sans peine à éviter l’assaut surprise
en reculant de quelques pas.
« COMMENT OSES-TU PARLER
AINSI DE LA TENDRE NIKI ?? », brailla Leon avec colère.
« FOWLER !! Arrête de m’appeler par mon prénom ! Je
t’ai déjà dit mille fois que ça sonnait trop intime tout ça !
», coupa Niki avec autorité.
« Ma chère Niki… Ce n’est
pas parce qu’on a rompu tous les deux qu’il faut que tu sois
si méchante avec moi… Je suis dans une tristesse sans fin… »,
pleura le tireur d’élite de l’équipage d’Eoden.
«
N’importe quoi ! Tu n’arrêtes vraiment pas de dire des bêtises
hein ? Non, parce que pour rompre, faudrait déjà qu’on ait été
ensemble… », rectifia la jeune femme.
« ET A QUI LA
FAUTE ?? C’EST TOI QUI N’ES PAS ENSEMBLE, MOI, JE LE SUIS A
FOND !!! », gémit-il avec vigueur.
« Ohlala… », se
contenta d’ajouter Niki, une goutte d’eau derrière la tête,
assurément dépassée par le caractère loufoque de son
compagnon.
Devant toute cette scène, Eoden n’avait
rien dit et il semblait même parfois ailleurs mais au fond, il
était heureux d’avoir pour amis cet équipage un peu spécial
qui n’arrêtait pas de se chamailler mais qui en réalité était
extrêmement uni lorsque les temps l’obligeaient.
**********
Pendant ce temps, au centre d’une
pièce faiblement éclairée, Nami était bouche bée devant une
révélation avouée par Vaunh… La salle était circulaire et tout
ce qui en faisait la décoration l’était tout autant : une
table ronde à droite d’une bibliothèque ovale, une armoire en
cercles concentriques à gauche et enfin, un peu partout,
éparpillées ça et là, une dizaine de chaises en forme de
sphère.
« Alors… Il y a déjà dix ans que… », balbutia
la navigatrice au comble de la surprise.
« En effet !
Déjà dix ans… », s’empressa de répondre le trentenaire.
« Tu m’as donc aidé pour cette raison là ? », demanda
Zoro, la mine légèrement moins méfiante qu’auparavant à
l’égard de son sauveur.
« C’est exact. Je ne peux plus
faire confiance en rien au Gouvernement Mondial. C’est ma
façon de faire passer mon message : on a besoin d’aide depuis
tout ce temps et il ne lève même pas le moindre petit doigt !
», dit Vaunh avec nostalgie.
「Two hours earlier」
Tous se rassemblèrent aux cotés d’Amy. La jeune
musicienne de l’équipage venait de se faire gravement blesser
par une attaque assassine d’Aitken, l’envoyé d’Eoden, un
puissant pirate du Nouveau Monde dont la prime était,
semblerait-il, plus élevée encore que celle dont bénéficiait
Monkey D Luffy, le pirate au chapeau de paille. Le sang
coulait de façon atroce du ventre d’Amy, laquelle commençait à
perdre de plus en plus ses esprits. Chopper eut le réflexe de
tout de suite administrer les premiers soins à son amie mais
dès que le renne la toucha, la dernière des membres du
Sunny-Go s’agrippa à son bras.
« Merci Tony… Mais ça
ira maintenant… », chuchota-t-elle avec douceur.
«
Hein ?! Non, je suis ton médecin de bord et tu dois suivre mes
conseils : même avec tes pouvoirs, après une telle blessure,
tu dois te reposer ! Ne te surmène pas ! », protesta avec
prépondérance le petit animal au nez bleu.
« Elle
possède des pouvoirs d’un fruit du démon ?... », demanda avec
intérêt Vaunh, qui paraissait plutôt stupéfait par cette
divulgation.
Avant même qu’un de ses compagnons n’eût
à répondre, Amy lui fit une démonstration sans équivoque des
pouvoirs qu’elle possédait. Elle se redressa en effet
légèrement et se concentra un instant en fermant les yeux. Ce
fut alors qu’un phénomène étrange se déclencha : sa blessure
sembla tourner sur elle-même et le sang se résorba petit à
petit. La plaie qu’elle avait encore peu de temps auparavant
entamait déjà son processus de cicatrisation et bientôt, elle
se referma complètement !! Amy se leva alors avec peine et
regarda un à un tous ses amis, qui en dépit de leur
connaissance des dons de la musicienne s’étaient inquiétés
pour elle. Elle ne put s’empêcher d’esquisser un sourire
affectueux en remerciement de leur bienveillance. Vaunh, quant
à lui, était comme paralysé et une goutte d’eau lui glissa de
l’arrière de la tête.
« Incroyable… Je n’avais jamais
vu une personne guérir aussi vite d’une blessure pareille…
Quelle est donc ce fruit si remarquable qu’elle a mangé ? »,
s’intéressa le jeune homme.
« Le fruit Shinka Shinka,
expliqua Robin qui devança par là même Amy. Il s’agit d’un
fruit unique en son genre… Bien maitrisé, comme le fait notre
musicienne d’équipage, il permet de réaliser des prouesses
pour le moins étonnantes. Et le moins qu’on puisse en dire,
c’est qu’il est tout à fait redoutable… »
« Que
veux-tu signifier ? », questionna encore Vaunh.
« Tout
simplement que ce fruit procure à son détenteur les pouvoirs
suprêmes de l’évolution… », continua l’archéologue du Sunny-Go
avec un petit sourire.
« L’évolution ? », murmura le
trentenaire, incrédule.
« Dans le monde, tout tourne
autour de l’évolution et notre jeune fille possède, depuis
qu’elle a mangé ce fruit, le don de la contrôler… En d’autres
termes, elle peut se servir de son pouvoir pour rendre
possible l’impossible : l’évolution accélérée ou encore
l’évolution instantanée !! », conclut la jeune femme avec
cérémonie.
« Je dois avouer que je ne saisis toujours
pas entièrement le principe des pouvoirs de ce fruit… », avoua
Vaunh avec une petite pointe de désarroi.
« En fait,
je peux tout simplement accélérer le processus de guérison
d’une blessure ou encore le ralentir. Mais mon pouvoir ne
s’arrête pas là. Je peux aussi bien soigner les blessures des
autres ou encore contrôler celles-ci jusqu’à ce qu’elles
atteignent le point culminant de leur évolution. Chaque
blessure suit un développement immuable : elle commence par se
propager dans un premier temps avant de commencer à se
résorber… Et si je guide une affliction jusqu’au plus haut
point de son expansion, je peux sans faute neutraliser
n’importe qui… », précisa Amy.
Cette dernière, après
avoir terminé son éclaircissement, fit quelques pas. Mais
soudain, elle flancha et s’écroula lourdement au sol.
Heureusement, elle eut le réflexe de mettre sa main afin de
limiter l’impact. Elle leva alors son bras gauche pour dire
qu’elle allait bien lorsqu’elle vit que tous ses amis
s’étaient levés d’un bond pour s’enquérir d’elle.
« Je
pensais que sa blessure s’était refermée… », remarqua Vaunh,
de plus en plus surpris.
« Elle a perdu énormément de
sang quand bien même sa blessure a été guérie… Il est normal
qu’elle en soit fatiguée en dépit de ses pouvoirs. Après tout,
notre chère musicienne n’est encore qu’une jeune fille… », dit
Robin d’un ton délicat.
« Robin !! », l’interpela Amy,
vexée de voir que son ainée la considérait toujours comme une
enfant, ce qui provoqua les rires de cette dernière.
«
Robin a cent pour cent raison !! C’est pour ça que t’as
toujours besoin d’un docteur. Et tu vas suivre mes
recommandations : tu dois te reposer. D’accord Amy ? »,
ordonna Chopper avec conviction.
« Oui, docteur Tony.
Promis, je ne te causerai plus de soucis. », s’excusa
l’intéressée, ce qui amena à la joie mal contenue du renne.
« Quoiqu’il en soit, reprit Sanji, il va m’entendre
celui-là !!! Oser lever la main sur Amy d’amour !! J’aurais ma
revanche ! – Il s’arrêta un temps avant de se tourner vers sa
dulcinée et d’ajouter : Je vais me battre pour toi, Amy de mon
cœur !! Mais en attendant, je vais prendre bien soin de toi en
te préparant tous mes meilleurs plats !! – Il se tourna alors
vers Nami et Robin et continua : Je prendrai soin de vous
aussi bien sûr… »
« Oh ! Comme c’est gentil Sanji… »,
commenta la jeune fille blessée.
**********
Suivant la proposition de Vaunh, leur nouveau
compagnon, nos amis se dirigeaient maintenant vers la demeure
du trentenaire. En plein cœur de la forêt épaisse, scintillant
d’un vert émeraude de toute beauté, ils marchaient dans la
bonne humeur même s’ils se posaient quelques questions sur
l’identité du mystérieux agresseur de leur musicienne ainsi
que la raison pour laquelle il leur avait transmis le message
suivant : l’accès aux montagnes de cendre leur était
formellement interdit ! Pourtant, Zoro et Usopp savaient déjà
que ces vallées seraient un passage obligé dans leur quête
vers le très convoité antidote D09, seul remède possible au
virus H73…
Chacun de nos amis se relayait pour
surveiller à tour de rôle tous les faits et gestes de Zoro,
lequel voyait clairement d’un œil mauvais toute cette
conspiration envers et contre lui. Cependant, il n’était pas
le seul à faire l’objet d’un réseau de surveillance accrue car
leur capitaine également était suivi de près. En effet, dans
un autre registre, Luffy pouvait toutefois, par moments, être
encore pire que le bretteur du Sunny-Go en ce qui concerne le
sens de l’orientation. Mais le garçon au chapeau de paille ne
s’était même pas rendu compte que ses compagnons
l’inspectaient avec attention. Le futur seigneur des pirates,
comme il se définissait lui-même, commença alors à chantonner
une petite ode des pirates :
« Si nous sommes de
sacrés pirates… Nous ne sommes pas de ceux qui ratent… Une
épave, un ressort, un mégot… Oh oh oh oh ! Oh oh oh oh !... Si
nous sommes de sacrés pirates… Sur vos crânes on fait cric !
on fait crac !... Ah oui, la belle vie que voilà !... Ah ah ah
ah ! Ah ah ah ah !... »
« Hey ! Chapeau de paille, ta
chanson est hyper connue. C’est « La danse des pirates ». Elle
a été introduite pour la première fois par Wolmark et Dumas,
deux sacrés pirates de leur temps… Mais il n’y a rien
d’original là dedans… Ecoute plutôt ma petite composition
personnelle ! », observa Franky en abaissant avec classe ses
lunettes de soleil.
« WOW !! Tu as écrit une chanson
pirate ?? Nyahahah !! Allez !! Chante-la ! », s’extasia Luffy
en claquant des mains.
« Eh Franky ! Je t’ai déjà dit
mille fois que… », commença Amy.
« La ferme
l’estropiée !! Contente-toi de te reposer et admire ! »,
riposta le cyborg dans la seconde.
Il sortit alors une
guitare de nulle part et entama une petite mélodie assez
agréable. En entendant cet air si relaxant, la jeune
musicienne pensa que pour une fois, elle pouvait bien laisser
ce petit plaisir d’artiste à son compagnon d’équipage, lequel
se racla la gorge avant de fredonner :
« Oh, c’est
nous les pirates… Les habitants des strates… Nous parcourons
les mers… Recherchant une terre… »
« TU VAS MOURIR
IDIOT D’USOPP !!!! », hurla avec colère Nami, coupant ainsi
Franky dans son œuvre, lequel leva ses lunettes et lança un
regard bizarre à la navigatrice.
« GYAAAAHH !!! NON
PITIE NAMI, J’AI TREBUCHE ET PAR REFLEXE JE ME SUIS AGRIPPE A
LA PERSONNE QUI ETAIT LA PLUS PROCHE DE MOI !! », se lamenta
le menteur au long nez.
« ET IL SE TROUVE QUE CETTE
PERSONNE C’ETAIT MOI !! TU M’AS ENTRAINE DANS TA CHUTE CRETIN
!! DU COUP, MON BEAU PULL EST COMPLETEMENT FICHU… TU SAIS
COMBIEN IL M’A COUTE ?? », brailla Nami.
« PAS PLUS
CHER QUE MA VIE EN TOUT CAS !! », s’écria Usopp, prenant ses
jambes à son cou pour fuir la furie de son amie.
« OH
QUE SI !!! », répliqua cette dernière avant de rattraper le
pauvre garçon et de l’envoyer sur orbite d’un coup de poing
terrible, ce qui provoqua la naissance de gouttes d’eau
derrière les têtes de tous les protagonistes présents.
**********
Quelques instants plus tard, quand
nos amis retrouvèrent la trace d’Usopp, ils reprirent leur
chemin vers la ville principale, lieu de résidence de Vaunh.
Soudain, Luffy jeta un œil à sa droite puis à sa gauche. Il
remarqua alors qu’il était entouré, d’un coté par Nami et de
l’autre par Chopper. Ce dernier prenait très au sérieux son
rôle de « gardien du capitaine ». Le garçon au chapeau de
paille comprit alors enfin que ses amis le surveillaient afin
qu’il ne se perdît pas, il avait effectivement le même
traitement que celui que subissait l’épéiste du Sunny-Go.
« Hey ! Pourquoi vous me suivez comme ça ?? Je sais me
débrouiller tout seul pour m’orienter… », se plaignit Luffy en
tirant une tête des mauvais jours.
« Ah oui… Désolée
Luffy. Tu as totalement raison : tu es un type très
intelligent… », dit la navigatrice en fermant les yeux.
« Ouais, je sais. On me le dit souvent ! », se réjouit
le garçon élastique, affichant un énorme sourire béat par la
même occasion.
« Vraiment ? s’enquit Nami, incrédule.
C’ETAIT DE L’IRONIE, PAUVRE DEMEURE, DE L’IRONIE !! »
« Eh bien, elle a de l’énergie à revendre votre
compagnon… », annota Vaunh, une nouvelle goutte d’eau derrière
le crâne.
« Tu t’y habitueras vite. C’est l’ambiance
habituelle de notre petit équipage… », sourit Robin.
Peu après, Luffy était déjà passé à autre chose et il
se glissa discrètement dans le dos du canonnier et tapota deux
fois sur son épaule. Usopp se retourna alors lentement…
« Nyahahah !! Imitation de Nami : USOOOOOOOOOOOPP, JE
VAIS TE TUER SI JE MEURS A CAUSE DE TOI !!! », beugla Luffy de
tous ses poumons.
« GYAAAAAAAAAAHH !! PITIE NAMI,
C’EST PAS MOIIIIIIIIIIIII !! », cria de peur le menteur aux
huit milles hommes.
Et lorsqu’il vit la tête de son
capitaine, il recula d’un pas de surprise. Luffy s’esclaffa
alors de toute sa bonne humeur et dit :
« Nyahahah !!
Alors ?! C’était réaliste ? »
« Ahahah ! C’était plus
que réaliste. Vachement bien imité ! Bravo !! », le
complimenta avec ferveur Usopp.
Alors que le capitaine
du Sunny-Go riait à s’en exploser la panse, une ombre se
dressa derrière lui. Usopp tapota alors sur l’épaule de son
compagnon et pointa du doigt la personne qui se tenait près de
lui. Luffy se retourna donc lentement mais à ce moment-là, il
vit avec horreur la navigatrice qui l’envoya dans les nuages
d’un coup de pied supersonique !!
« Ah non…
Finalement, c’était pas si bien imité que ça : l’originale est
bien plus terrible… », considéra Usopp avec une goutte
derrière la tête, ce qui fut bien entendu une grossière erreur
de sa part.
« COMMENT ???! VAS MOURIR TOI AUSSI !! »,
explosa Nami en envoyant Usopp rejoindre le garçon au chapeau
de paille dans les cieux.
**********
« Aaah…
J’ai trop la dalle… J’ai plus la force de marcher… », déplora
Luffy, la mâchoire déboitée jusqu’au sol.
« Ne t’en
fais pas, on sera bientôt arrivé à l’entrée de la ville
principale. Tu vois cet arbre énorme là-bas ? Derrière lui se
trouve la gigantesque porte qui mène vers le cœur de
Twilight’s Island. Une fois chez moi, je t’offrirai un bon
repas ! », le réconforta Vaunh.
Là-dessus, le garçon
élastique partit comme une fusée en direction de l’arbre
géant. La navigatrice eut une goutte d’eau qui fit son
apparition sur l’arrière de son crâne et ce fut la raison pour
laquelle elle demanda :
« Je croyais que t’avais plus
la force de marcher ??! »
« Ben justement, c’est pour
ça que je cours, pardi !! », lança Luffy en se retournant, ce
qui conduisit à une brutale chute de dépit de Nami.
Ils arrivèrent alors tous à hauteur de la grande porte
d’entrée vers la ville principale de l’île, enfin. Cette
porte, d’une hauteur d’une bonne dizaine de mètres, était
constituée de deux parties distinctes, chacune pouvant
s’ouvrir séparément de l’autre. Sur celle-ci une inscription
était apposée : « Twilight’s Island, l’île de l’agriculture
vous souhaite la bienvenue. ». Vaunh prit un petit passage sur
la droite et tourna une espèce de manivelle géante quelques
instants, faisant dès lors ouvrir légèrement la porte de
gauche…
En passant l’entrée, nos amis restèrent
interloqués par ce qu’ils voyaient : un village magnifique
certes mais dont aucun rayon de soleil ne filtrait plus.
Devant eux se présentait un petit lac qui séparait la ville en
deux fractions mais de multiples petits ponts avaient été
installés pour faciliter le passage de l’une à l’autre part de
ce courant d’eau. Toutes les maisons étaient faites de bois et
étaient sous forme d’une demi-sphère parfaite. A coté de
chaque demeure, on pouvait constater la présence d’un
minuscule champ de culture, c’était probablement un système
mis en place par les autorités de l’île afin que chacun pût
subvenir à ses besoins. Cependant, le moindre de ces champs
était sec à souhait et aucune végétation ne se dévoilait à nos
amis.
« C’est bizarre, s’interrogea Robin avec raison,
d’après nos informations, cette île était censée être baignée
d’un perpétuel soleil… Or là, c’est tout le contraire qui se
montre à nos yeux… »
« En effet, répondit avec
amertume Vaunh. A l’époque, Twilight’s Island était connu
effectivement pour son soleil perpétuel et ses pluies
fréquentes, ce qui faisait de notre île, l’île la plus
prospère en termes d’agriculture… Par ailleurs, Twilight’s
Island avait été ainsi nommée car justement, le crépuscule ne
s’abattait jamais sur cette terre. Aujourd’hui, elle porte
tout aussi bien son nom mais en marge d’autres critères moins
réjouissants… »
Personne ne trouva les mots pour
répondre à ce que Vaunh venait de déclarer. Ils finirent donc
par arriver à la maison du trentenaire en silence. Elle aussi
se dressait fièrement sous la forme d’une demi-sphère. Nos
amis pénétrèrent ainsi dans la demeure de leur nouvel ami. Peu
après, Vaunh offrit un repas bien consistant à ses invités et
notamment Luffy. Ce dernier d’ailleurs, pour détendre
l’atmosphère qui avait viré à une tendance maussade depuis la
révélation de leur hôte, proposa un petit jeu :
« Les
gars, celui qui mange le plus gagne la partie, ça marche ?? »
« Ca va, t’as gagné d’office, décréta Zoro en secouant
la tête et visiblement, tout le monde était d’accord avec lui.
Encore, si ça avait été un concours de boisson… »
«
Bon tant pis… Je vais jouer contre moi-même ! ajouta Luffy
avec un grand sourire aux lèvres mais quelques instants plus
tard, il sembla se rendre compte de quelque chose et reprit :
Suis-je bête !! C’est impossible de se battre soi-même vu
qu’on peut jamais faire mieux que soi-même… Enfin si… Mais une
fois qu’on a fait mieux, on l’a fait… donc pour se battre, il
faut encore faire mieux… Et ainsi de suite… - Il s’arrêta
remarquant que chacun le dévisageait d’un air dubitatif, une
goutte derrière la tête, avant de conclure : Enfin bon, je me
comprends ! »
Plus tard, une fois le repas enfin
terminé (lequel a duré près d’une heure et demie, Luffy
s’étant atrocement goinfré, liquidant par la même occasion les
provisions de trois mois de Vaunh), le capitaine du Sunny-Go
s’était assis dans un coin et scrutait la pièce d’un air
niais. Usopp passa par là et voyant la mine imbécile de son
capitaine, il dit :
« Quelque chose ne va pas, Luffy ?
»
« Bof… Je m’ennuie, répondit-il. Vaunh est parti
vider les poubelles et il a dit qu’il en avait pour une bonne
dizaine de minutes… »
« Tu veux jouer à un nouveau jeu
de ma conception dans ce cas ? », proposa le canonnier avec
gentillesse.
« WOW ! Bonne idée !! Comment on joue ??
», s’intéressa Luffy avec passion.
« Eh bien, c’est
simple, commença le menteur, le jeu s’appelle « Les échecs »
et en voici les règles : chacun des deux joueurs possède au
départ seize pièces posées sur deux extrémités du plateau de
jeu. Chacune des pièces possèdent des déplacements qui leur
sont propres. On se propose de prendre la tête du roi adverse
en le mettant, par une stratégie qui sera à développer par les
participants, échec et mat. Pour ce faire, il y a plusieurs
solutions qui s’offrent à nous… »
« Euh… Réflexion
faite, je préfère encore m’ennuyer un peu !! », l’interrompit
Luffy en allant s’adosser avec irritation sur un mur de la
maison.
**********
« Peux-tu mieux nous
expliquer les évènements qui ont conduit à la perte du soleil,
Vaunh ? », demanda Nami lorsque celui-ci fut enfin revenu à la
demeure.
Un instant de silence trouble suivit cette
question.
« Je suppose que je devrais tôt ou tard,
devoir y répondre de toute façon alors autant le faire tout de
suite… Voilà dix ans, presque jour pour jour, un mystérieux
inconnu, encore non identifié à ce jour, a tout simplement
fait disparaitre le soleil de notre île !! », expliqua Vaunh.
« QUOI ?! », s’étonnèrent-ils tous d’une seule voix.
« Oui, reprit le trentenaire, la voix tremblotante. De
source sûre, on sait qu’un homme ou une femme aux pouvoirs
immenses nous a infligé cette horreur car le maire de la ville
avait reçu les exigences du forban mais pour une raison
cachée, il ne pouvait fléchir et ainsi donner gain de cause au
criminel. Il paraitrait qu’il en va de l’équilibre du monde…
Quoiqu’il en soit, tant que les vœux du voleur ne seront pas
exaucés, on devra craindre que les rayons ne frappent plus
notre belle île… Et c’est justement tout le problème : tous
les habitants de Twilight’s Island vivent de la culture des
plantes pour subvenir à leurs besoins. Sans soleil, nous
devons avoir recours à l’aide des îles environnantes et ce
n’est qu’une question de temps avant que cette aide nous soit
purement et simplement retirée… Cela laisse présager des jours
sombres pour nous autres agriculteurs… »
« Et la
marine ? Elle n’est pas intervenue pour résoudre le mystère
?... », s’enquit la navigatrice avec gravité.
« C’est
le problème également : durant tout ce temps, elle n’a pas
daigné lever le moindre petit doigt… On ne peut pas leur faire
confiance, leur apprit Vaunh. C’est pour cela que je déteste
le Gouvernement !! Un criminel se cache parmi nous, nous
privant de notre bien le plus précieux, les rayons du soleil,
et l’autorité mondiale fait mine de nous ignorer. C’est
intolérable !!!... »
「To be continued」
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