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Chapitre XXII : Nightmare
« OPALE !!! Hurla Mihawk, conscient de l’état
de panique de la fille. - Seigneur !!! » Cria Lily au bord du
malaise.
Opale tremblait. Elle faisait face à son pire
cauchemar. Devant elle, Elias avait été « remplacé » par un animal
monstrueux, ressemblant à un ours blanc. Seule différence, la taille
de l’animal était phénoménale. Cet ours là mesurait au moins quatre
mètres cinquante, frôlant les cinq mètres. Il avait encore ses yeux
d’un incroyable bleu. Mais cet ours blanc là avait l’air horrible,
comme enragé, laissant ressortir ses dents, les babines largement
remontées, des griffes longues comme des couteaux, et à certains
endroits, des cicatrices étaient visibles. Cet ours blanc n’avait
rien de l’animal à l’air calme. Il ressemblait à un vrai monstre.
« Tu veux toujours te battre, Opale ? Demanda Elias en
souriant de toutes ses dents. Visiblement, tu n’aimes pas les
peluches, à voir ta tête... »
La fille tremblait. Elle fit
un pas en arrière, pointant sa lance vers l’ours.
« Je vais
te montrer pourquoi ma prime est à 280 000 000 de Berry... -
FUIS OPALE !!! Hurla Mihawk en se relevant, reprenant son épée.
- Laisse moi faire Mihawk !!! » Cria Tino en courant vers
l’ours.
Avant que Tino ne puisse arriver, Opale évita un
coup de patte. Elle se plaqua contre un arbre, regardant Elias
arriver, patte en l’air. La fille se baissa brutalement. Elle évita
de peu un coup de patte, mais l’arbre qui était derrière elle fut
tout simplement tranché en deux. Opale se remit à courir,
visiblement plus que paniquée, poursuivit par Elias sous sa forme
animale, qui courait à une incroyable vitesse. Alors que la fille
courait, son pied percuta une pierre, et elle chuta par terre. Elle
regarda alors en arrière et hurla.
« Adieu, sale gamine ! »
déclara Elias en levant sa patte.
Cependant, avant qu’il ne
puisse donner un coup de patte fatal à Opale, l’ours poussa un
terrible grognement. Lily avait donné un coup d’épée dans le dos de
l’animal.
« Fuyez, Mademoiselle !!! Cria Lily en tenant
maladroitement le sabre. - Sale garce ! S’exclama Elias en se
retournant vers Lily. - LILY, NON !!! » Hurla Opale en se
relevant.
Grâce à sa rapidité, Lily put éviter sans mal le
coup de griffes qui lui était destiné.
« J’ai été incapable
de sauver votre mère, Mademoiselle... Mais je lui ai fait la
promesse de vous mener en lieu sûr, et de veiller sur vous quoiqu’il
arrive, dit Lily en réapparaissant soudainement plus loin. S’il le
faut, je mourai pour tenir cette promesse ! - Ne sois pas
stupide Lily !!! Cria presque Opale. Tu ne sais pas te battre !!!
- Quand l’instinct pousse quelqu’un à agir, rien ne lui est
impossible, non ? »
Lily disparut soudainement dans la
nature, s’étant remise à courir. Elias regardait autour de lui,
semblant renifler l’air. Il regarda ensuite Opale.
« Je vais
d’abord m’occuper de toi... »
Lily réapparut soudainement
devant Opale, levant son sabre. Hélas, l’ours fut plus rapide à
l’attaque, s’attendant visiblement à ce que la vieille femme passe
par là, et il donna un puissant coup de patte, désarmant Lily. Dans
la surprise, la femme ne vit pas un deuxième coup de patte arriver,
celui-ci la frappant cette fois.
« LILY !!! » Hurlèrent
Opale, Mihawk et Tino.
La vieille femme vola sur quelques
mètres, avant de percuter le sol. Après plusieurs tonneaux, la femme
s’arrêta. Inconsciente. Opale lâcha des larmes, puis serra avec
force sa lance.
« SALAUD !!! TU VAS ME PAYER CA !!! Hurla la
fille en fonçant sur l’ours. QUI S’ATTAQUE A QUELQU’UN A QUI JE
TIENS PERIRA PAR MA LAME !!! »
Elias sembla sourire.
« Pauvre petite, tu n’as pas compris la leçon ? »
L’ours leva la patte à l’arrivée d’Opale. La fille, emportée
dans la rage, pointa sa lance en avant. Elle planta soudainement
celle-ci dans le sol, s’élançant comme un sauteur à la perche. Elle
lâcha sa lance. Elias ne s’attendant visiblement pas à ce type
d’attaque, donna un coup de patte devant lui, mais la fille évita le
coup, ripostant violemment en donnant un coup de ses pieds joints
dans la tête d’Elias qui s’était abaissé pendant son attaque. Opale,
au lieu de reculer après son attaque, s’agrippa avec force à l’ours,
et réussit par miracle à se projeter dans le dos de l’animal. La
fille retira rapidement de ses cheveux une broche d’or, ornée d’une
émeraude. Elle appuya sir le joyau, faisant sortir une petite lame.
Elle commença à frapper l’ours, qui se secouait avec violence. Mais
Opale se maintenait fermement au dos de l’animal, serrant dans ses
mains la peau du cou de celui-ci, frappant encore avec la petite
lame. La belle robe blanche de l’animal ne tarda pas à se teinter en
vermeille.
« Sale petite peste !!! » Hurla Elias en portant
une de ses pattes dans son dos.
Il parvint à attraper la
fille, enfonçant fermement ses griffes dans la chair d’Opale, qui
cria de douleur. Elle lâcha prise, tandis qu’Elias la projeta avec
force. Opale percuta violemment le sol, roulant sur quelques mètres.
« OPALE !!! » Hurla Mihawk.
La fille se redressa, à
genou. Des gouttes de sang tombèrent, tintant l’herbe d’une couleur
pourpre. Elle porta immédiatement une main à son épaule,
ensanglantée. Là où Elias avait planté ses griffes. Opale leva ses
yeux vers l’ours qui la regardait d’un air amusé. Elle lui lança un
regard furieux.
« Si tu crois que je vais m’arrêter pour une
si petite blessure !!! Hurla-t-elle d’un ton de défi. Détrompe toi
!!! »
Elle se releva, courant vers sa lance, qui était juste
devant l’ours.
« Trop lente » dit Elias en se léchant sa
patte ensanglantée.
Il s’avança vers la lance, tandis
qu’Opale courait. Il la déplanta du sol.
« Tu vas mourir de
ta propre arme, ricana-t-il. Adieu sale peste !!! »
Avant
qu’Opale ne puisse réagir, un coup de feu résonna, et Elias poussa
un terrible grognement, en lâchant la lance. Derrière lui, Tino
avait surgi. Il tenait dans sa main le pistolet qu’il avait récupéré
des mains d’Elias. De la fumée sortait du canon de l’arme.
«
Mon gros, viens te battre avec quelqu’un de ta taille, déclara Tino
en remontant le chien de fusil. Viens te battre d’homme à homme, si
tu n’as pas peur. - Tu es bien stupide, dit Elias, semblant
perdre un mètre, et des poils. Tu ne mérites même pas à ce que
j’utilise ma forme ultime... »
Elias était à présent sous sa
forme semi humaine, ce qui ne l’empêchait pas de frôler quatre
mètres de hauteur. Son visage était couvert de quelques rares poils,
son museau n’était pas aussi allongé que sous sa forme animale, ses
cheveux blancs étaient réapparus. Mais le plus inquiétant étaient
ses « mains ». C’était bel et bien des mains, mais avec des griffes
aussi longues que sous la forme animale. Mais les poils sur sa main
étaient abondants, tout comme ses bras. Il avait gardé les pattes
arrière de l’ours, et également les dents.
« Nous ne jouons
pas dans la même catégorie, Kalsi, dit Elias en montrant ses
griffes. - Tu parles beaucoup, mais tu n’agis pas, mon gros.
- Arrête Tino !!! Cria Mihawk. Tu es complètement fou !!! -
Non Mihawk. Juste inconscient... »
Elias se mit à courir à
quatre pattes, avec l’allure d’un ours en pleine course. Tino pointa
son arme sur l’ennemi, et tira. Elias se redressa, et donna un coup
de patte dans le vide... La balle tomba lamentablement par terre.
Tino releva rapidement le chien, mais il eut à peine le temps de
dire ouf, qu’il vit juste devant lui Elias, patte levée, prêt à
l’attaque. Mais l’homme poussa un cri de douleur. Opale, par
derrière, avait donné un coup de lance dans le dos d’Elias. Celui-ci
prit rapidement sa forme ours.
« Sale petite garce !!! Cria
Elias en désarmant d’un coup de patte la lance d’Opale, dont le
manche craqua. Va en enfer !!! »
Opale eut juste le temps de
se retourner, qu’elle sentit les griffes de l’ours déchirer la peau
de son dos. La fille fut littéralement balayée, et fut arrêtée dans
sa course en percutant un mur du manoir.
« OPALE !!! » Hurla
Mihawk, en se relevant malgré ses peu de force.
La fille se
sentait faible, incapable, nulle. Elle arriva à peine à bouger. Elle
tenta de se redresser, mais à peine posa-t-elle ses mains par terre
qu’elle fut prise d’une quinte de toux. Entre les doigts de sa main
plaquée sur sa bouche, un peu de sang coula. Elle voyait flou, à
présent. Désarmée, incapable de faire le moindre mouvement. Elias la
regardait, commençant à avancer vers elle, tandis qu’un nouveau coup
de feu fut tiré. L’ennemi en oublia alors Opale, attaquant Tino. La
fille ferma les yeux, ne voyant plus rien.
Flash Back
« Quand la Marine arrêtera de faire chier son monde, vous me
sonnerez !!! »
Mihawk raccrocha violemment l’escargophone.
Le jeune homme soupira, en passant sa main dans ses cheveux noirs de
jais.
« Papa ? »
Il sursauta, et se tourna, pour
voir Opale, qui la regardait avec ses yeux curieux.
« Oui,
ma puce ? - Ca veut dire quoi, « allez vous faire voir », « vous
me faites chier », « connards », « sa... »... - Euh... »
Mihawk pâlit, semblant pris sur le fait.
« Ce ne
sont pas de mots corrects pour une enfant... - Je suis grande
papa ! J’ai sept ans ! - Oui oui, dit Mihawk en se raclant
bruyamment la gorge. Mais tu ne comprendrais pas, Opale... -
Mais si que je vais comprendre ! dit Opale en fronçant les sourcils.
Lily, elle dit que sept ans, c’est l’âge de la sagesse ! - Ce
n’est qu’une expression... - C’est pas grave, dit Opale en
souriant de toutes ses dents, même si certains trous étaient
visibles. Je comprends... - Quoi ? - Ben oui, tu sais même
pas ce que ça veut dire... »
Mihawk la regarda d’un air
interrogateur.
« Qu’est-ce que tu racontes ? - Tu sais
papa, c’est pas ta faute... - De quoi parles-tu ? - Bah,
Lily elle arrête pas de te le répéter, t’as beau être un adulte,
t’es toujours dans l’âge con ! »
***
« C’est bien !
Frappe !!! »
Opale devait avoir sept ou huit ans à cette
époque. Elle tenait un sabre de kendo dans les mains, et frappait
l’arme de son père. La petite fille semblait concentrée, et
grimaçait, tirant la langue en frappant. Mais elle s’arrêta
soudainement.
« T’es même pas drôle, déclara Opale. -
Pourquoi ? demanda Mihawk en baissant la garde. - Je frappe,
c’est même pas combattre... »
Elle bouda, croisant les bras.
Mihawk soupira.
« Tu es trop petite, et je pourrais te faire
du mal. - Même pas vrai, en plus c’est toi qui dis que c’est pas
bien de se surestimer ! - Très bien, je vais combattre, si ça
peut te donner une leçon. »
Mihawk leva son sabre, Opale
aussi.
« Prête ? - Tu vas voir ! » Dit Opale en
souriant.
Chacun donna un coup à l’autre. Malgré son coup
peu puissant, Mihawk vit Opale tomber sur les tatamis, tenant
toujours son sabre. Elle avait les larmes aux yeux.
« Eh ?
Je n’ai pas frappé si fort pourtant ! Murmura Mihawk. Opale, ça va ?
»
Il approcha de la fille... Qui sourit, se releva, et
frappa de toutes ses forces. Mihawk se prit le coup en plein sur la
tête, et tomba sur les tatamis, légèrement assommé.
«
Nananinanère ! Chantonna Opale en dansant autour de son père. Savoir
tromper son adversaire !!! - Tu apprends vite » murmura Mihawk,
complètement étourdi.
***
Son plus mauvais souvenir.
Elle avait six ans, et allait sur ses sept ans. Elle galopait dans
les couloirs. Lily la croisa.
« Mademoiselle Opale, il va
bientôt être l’heure du déjeuner ! - D’accord, Lily ! » Dit la
petite en souriant.
Elle se promenait donc, de bonne humeur,
dans le grand manoir, regardant des tableaux, des armes, le tout
accroché dans les couloirs. Elle arriva près des escaliers, menant
au deuxième étage du manoir. Mihawk descendait les escaliers,
visiblement fatigué, et ne vit pas Opale, qui s’était cachée.
« Pfff... Encore de la paperasse administrative... A quoi ça
va leur servir... »
Mihawk descendit ensuite les escaliers
menant au rez-de-chaussée, une main dans les cheveux. Opale sourit.
Il n’y avait aucun adulte pour la surveiller, liberté d’aller là où
elle voulait... cible principale, le second étage. L’espiègle petite
fille grimpa rapidement les escaliers, entendant des voix lointaines
au rez-de-chaussée. Son père et Lily lui avaient formellement
interdit de monter à cet étage. C’était que les adultes étaient des
vieux rabats joie, qui se permettaient d’interdire aux pauvres
enfants tous les plaisirs de la vie ! La découverte était pour Opale
l’un de ses plaisirs... L’empêcher de monter au second étage était
pour elle un supplice. Ca se trouve, son papa gardait un trésor,
comme les méchants pirates sanguinaires qu’il arrêtait ? C’était
bien comme métier ça. Arrêter les vilains monsieurs qui coulent les
bateaux des collègues à son père avec des gros canons, c’était bien,
il y avait du danger là dedans ! Surtout qu’elle n’aimait pas les
pirates. Elle finit de grimper les escaliers.
« Chouette !
La jolie porte qui brille ! »
Elle courut vers la porte en
question, entrouverte. Le bureau de son père. Elle poussa doucement
la porte, voyant un beau bureau tout propre. La petite ouvrait de
grands yeux, émerveillée. Ca brillait, ça sentait le propre, il y
avait plein de papier pour dessiner... Et un joli escargophone qui
dormait tranquillement. Une belle plume dans un joli encrier bleu
marine... La petite souriait. C’était ça, le trésor du second étage,
un beau bureau ! Elle comprenait pourquoi son papa montait souvent
dans le bureau, c’était beau comme endroit. Elle regarda ensuite par
la fenêtre. C’était beau de regarder le jardin, et la mer à
l’horizon par cette fenêtre. Opale sourit à pleines dents. Elle se
retourna, regardant les murs. Sur l’un d’eux, des tas d’avis de
recherche étaient accrochés. Les vilains pirates. Opale fronça les
sourcils, tirant la langue, et faisant des grimaces aux avis de
recherche, tout en les regardant. Tous des méchants pirates, avec
des gros numéros sous les photos. Soudain, la petite se figea...
Non... C’était pas vrai ! Pourtant, qu’est ce que le
monsieur lui ressemblait... La petite fixait un ancien avis de
recherche de Mihawk. Elle semblait horrifiée. Son papa n’était donc
qu’un vilain pirate... Elle avait envie de pleurer. Il avait menti,
il était méchant...
« Pourrais-je savoir ce que tu fais ici
? »
Opale sursauta en entendant la voix autoritaire de son
père. Mihawk la regardait d’un air dur et furieux.
« Je
t’avais formellement interdit d’aller à cet étage, et qui plus est,
dans cette pièce » dit-il en détachant chaque syllabe, et en
appuyant fortement sur le mot « interdit ».
Opale, qui était
sur le point de pleurer avant l’arrivée de son père, fronça les
sourcils et regarda méchamment celui-ci.
« Je m’en fiche !!!
T’es qu’un vilain pirate, un méchant monstre sanguinaire ! J’écoute
pas les pirates moi !!! Ils sont méchants ! T’en es un, un grand
méchant, parce que tu mens !!! Je te DETESTE !!! »
La fille
percuta violemment le sol, après s’être pris une gifle monumentale.
Opale avait mal à sa joue, mal à son cœur. Jamais il ne l’avait
frappée comme ça auparavant.
« VA-T-EN DE CETTE PIECE !!!
Hurla Mihawk d’un ton effrayant, rugissant presque. JE NE VEUX PLUS
TE VOIR !!! »
La petite se releva rapidement, et sortit du
bureau en courant, et en pleurant. Avant de sortir, elle avait vu
Mihawk porter une main à son visage, et sangloter. La petite le
savait, elle avait fait une bêtise. Elle avait fait pleurer son
père... En punition, Lily lui avait interdit de sortir de sa
chambre de la journée. Opale avait déjà fait des bêtises, mais
jamais son père ne l’avait frappée, et jamais il n’avait pleuré.
Elle avait dit des mots en trop... Sans réfléchir. Elle l’avait
compris, malgré son jeune âge, jamais elle n’aurait dû dire qu’elle
le détestait. Il y a des mots qui blessent, ceux-ci étaient les
seuls à atteindre le Corsaire quand il était prononcé par sa
fille... « Je te déteste »
***
« Papa... »
Il y avait presque un an... Opale avait quinze ans. Mihawk,
qui était dans la bibliothèque en train de lire, leva la tête vers
sa fille.
« Oui ? - Je voudrais te parler. C’est
important. »
Le corsaire ferma le livre qu’il lisait. Il
leva les yeux vers ceux de sa fille, qui s’assit en face de lui.
« Je t’écoute, déclara Mihawk d’un ton doux. - J’ai
sérieusement envisagé de prendre la mer, dit Opale. - Je vois,
répondit Mihawk dans un sourire. - Mais toute seule » s’empressa
d’annoncer Opale.
Mihawk soupira.
« En gros, tu ne
veux plus dépendre de moi ? - C’est ça, dit Opale. Il faut que
j’apprenne à prendre les choses en main toute seule, si tu vois ce
que je veux dire. - Oui, le besoin d’indépendance, murmura
Mihawk. Soit. Je te comprends complètement. Tu n’es plus une enfant.
»
Opale sourit.
« Tu acceptes ? - J’y suis bien
obligé, répondit Mihawk en souriant. Même en te l’interdisant, je te
connais trop bien, tu n’en ferais qu’à ta tête. Quand tu as une idée
en tête, impossible de te faire reculer. - Merci, Papa, déclara
Opale dans un sourire. Ca va me permettre de m’améliorer, et de
réaliser mon rêve. »
Mihawk soupira, puis sourit.
«
Toujours ce rêve stupide de vouloir suivre mes traces et me
ressembler ? - Oui » dit Opale.
Mihawk rit.
« Je
le disais bien. Dès que tu as une idée en tête, aussi stupide
soit-elle, impossible de te faire reculer. - J’y tiens très à
cœur à ce rêve ! Déclara Opale en fronçant les sourcils. Arrête de
rire. - Héhéhé... Allez, si c’est ton choix, je ne te retiens
pas, jeune fille. »
Opale fit un sourire radieux, se leva
pour aller à côté de son père, et l’enlaça tendrement.
«
Merci Papa... - Arrête de m’étrangler, et va plutôt préparer tes
affaires... Comme ça je pourrais respirer tranquillement. »
Opale déposa un baiser sur la joue de son père, et sortit à
toute vitesse de la bibliothèque, souriante. Depuis ce jour, elle se
sentait adulte. Depuis ce jour, ce rêve la guidait sur les mers.
Depuis ce jour, elle se sentait libre.
Fin du Flash back
Des brumes... Le décor était flou. Les cris étaient
lointains. Opale venait de rouvrir les yeux. Elle n’arrivait pas à
bouger.
« TINO !!! »
La fille remarqua qu’elle avait
perdu connaissance à peine quelques secondes. Tino était à terre, et
essayait de se relever, sans succès.
« Non » murmura la
fille.
Mihawk s’était relevé, et courait, malgré son état de
faiblesse, vers Elias, sous sa forme animale. Celui-ci se tourna
vers le Corsaire.
« Papa » murmura Opale, des larmes
s’échappant de ses yeux.
Elle vit, impuissante, son père
porter des coups à Elias. Mais les coups étaient faibles, les
coupures faites à l’ours étaient moindres. Puis Elias riposta.
« Mi... Mihawk !!! » S’exclama Tino en se tenant un bras
complètement ensanglanté.
Opale sanglota. Elle vit Elias
frapper Mihawk avec force. Œil de Faucon tenait bon, parant avec son
épée, mais il avait du mal à rester en position stable, visiblement
affaibli. A force de frapper, Elias trouva enfin une faille dans la
défense de Mihawk, et le frappa, griffe en avant, dans le torse.
« PAPA !!! » Hurla Opale, avant de tousser à nouveau du
sang.
Un flot de sang vola, lorsque la patte d’Elias frappa
le torse de Mihawk. Le corsaire ouvrit de grands yeux, et ouvrit la
bouche, poussant un cri étouffé. Il chuta, se retrouvant à genou
face à Elias, vomissant du sang. S’en fut trop pour Opale. La fille
pleurait, face à ce cadre. Lily, Tino et Mihawk, à terre. A eux
tous, aucun n’avait réussi à tenir tête à Elias... Et tout était de
sa faute. Elias poussa un rire.
« Vous avez été stupides.
Vous auriez dû me laisser faire ce que je voulais en paix, et je ne
vous aurais pas éliminé. »
Elias lécha sadiquement sa patte
ensanglantée, puis il se tourna vers Opale. Son rire redoubla.
« J’espère que tu souffres bien, sale peste. Tu vois ce
qu’il en coûte de me porter atteinte, ainsi qu’à mon équipage.
Héhéhéhéhéhé !!! Et après, je mettrai fin à tes souffrances... »
Opale, au milieu des larmes, lança un regard furieux à
Elias. Si seulement elle pouvait bouger, se relever... Elle lui
ferait payer... Ce chacal s’en était pris aux personnes qu’elle
chérissait. Mais son dos lui faisait horriblement mal, tout comme
son épaule. Elias détourna son regard, lorsque Mihawk se redressa,
un pied à terre.
« Tu n’en as pas eu suffisamment, Delacure
? Demanda Elias en le regardant droit dans les yeux. - Je ne te
laisserai pas lui faire plus de mal, déclara Mihawk d’un ton calme.
- Tu veux mourir ? - Tant que je serais en vie, je ne te
laisserai pas faire. »
Elias sourit d’un air sadique. Opale
se redressa, son visage baigné par les larmes. Son T-shirt, à
l’origine bleu, avait maintenant une teinte mauve foncée, et était
déchiré dans le dos. Cinq traces de griffes, d’où le sang coulait
abondamment.
« Papa, ne fais pas l’idiot, murmura Opale, à
présent à genou. - Tu ne préfères pas sauver ta peau, Delacure ?
demanda Elias d’un ton froid. - Je suis un homme d’honneur,
répondit Mihawk en regardant durement son ennemi. Pas un lâche.
- Même face à la mort ? - Il faut bien mourir un jour, dit
Mihawk en souriant. Alors, pourquoi pas aujourd’hui ? »
Elias sourit, montrant ses crocs terriblement affilés.
Mihawk se leva, désarmé, mais fier. Il regarda son ennemi droit dans
les yeux, et malgré son grand état de faiblesse, sa blessure
rouverte, il se dressait, digne.
« Tu es bien un homme
d’honneur, déclara Elias en levant doucement sa patte. Tu peux être
fier de toi, Delacure. - Non, dit Mihawk. Ce serait paraître
prétentieux. Je sauve juste mon honneur, en faisant face à la mort,
comme à un ennemi. Je n’attends plus que vous, Elias. Mais je veux
vous demander quelque chose. - Vas-y. - Par mon sacrifice,
je veux que ces autres personnes, ici présentes, Opale incluse,
soient épargnées. »
Elias sembla réfléchir. Il regarda
Mihawk dans les yeux. Et d’un ton sincère, il répondit.
« Tu
as ma parole, Delacure, tant que ces autres personnes ne viennent
pas m’attaquer par la suite. Et tu dois savoir, de part ma
réputation, que je tiens toujours promesse. - Oui, dit Mihawk,
se tenant toujours aussi droit. Je te fais confiance. »
Mihawk mit ses bras en croix, regardant droit dans les yeux
Elias. L’ours leva doucement la patte, regardant le Corsaire
également.
« Adieu, Œil de Faucon. »
Avant que la
patte ne se rabaisse, quelque chose, ou plutôt quelqu’un surgit
devant Mihawk. Le Corsaire se mit à crier.
« OPALE !!! NON
!!! - Je dois assumer mes erreurs, Papa et toute seule, je suis
une adulte. - Pousse toi !!! - Non. Après tout, je te dois
bien la vie plusieurs fois. Il est tant pour moi de payer mes
dettes. »
Elias sourit.
« Alors meurs... »
Opale sourit, en regardant pour la dernière fois son père,
puis elle regarda Elias, en fermant les yeux. Elle était prête. Une
dernière et unique larme coula d’un de ses yeux, mais elle souriait.
Si Elias voulait lui faire peur, il se trompait. Elle n’était pas
lâche, et même face à la mort, elle ne voulait pas l’être.
«
Adieu, Papa... » Murmura t-elle en mettant ses bras en croix.
Puis le temps sembla comme se figer. Mihawk hurlait, lâchant
des larmes qu’il ne pouvait plus retenir. Lily, qui avait repris
connaissance, mais était toujours à terre, ouvrit des yeux
horrifiés, poussant un cri étouffé. Tino lâcha des larmes, fermant
les yeux, serrant les dents. Opale n’entendait déjà plus ces sons.
Elle attendait juste le moment où la mort viendrait la prendre. Une
dernière image lui vint à l’esprit. Le visage de sa mère.
«
Adieu » murmura-t-elle une dernière fois, tandis qu’elle recevait la
punition de ses actes.
Elias rabaissa brutalement sa patte
sur Opale, qui se tenait toujours aussi droite face à lui, malgré
ses blessures, malgré la peur. Elle n’entendait déjà plus rien, ne
ressentait plus rien, ne voyait plus rien.
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